Législatives : des macronistes défaits pointent l’ambiguïté de Martine Vassal
En soutenant alternativement des candidats LR et des représentants de la majorité présidentielle, la présidente du département et de la métropole a semé le trouble, jurent des éliminés du premier tour.
Martine Vassal dans son bureau du conseil départemental en juillet 2021. (Photo : Emilio Guzman)
“Merci Vassal.” Les dents serrées, Bertrand Mas-Fraissinet arrive vers 21 heures sur le plateau de BFM Marseille dimanche soir et il n’a que cette phrase à la bouche. Défait dès le premier tour dans la 9e circonscription qui inclut notamment Aubagne et Cassis, il ne décolère pas contre le comportement électoral de la présidente du département et de la métropole Martine Vassal.
Le référent départemental de Renaissance (ex-LREM) reproche à celle qui a soutenu le président de la République d’avoir maintenu sa confiance à certains candidats LR. Quitte à nuire aux deux formations de la droite et du centre. Dans la 9e circonscription, Les Républicains avaient fait confiance au maire de Gémenos et président du conseil de territoire Marseille Provence, Roland Giberti. Dimanche soir, il est arrivé en 4e position avec 15,6 % des voix. Largement de quoi donc faire rager Mas-Fraissinet qui rate pour un point le second tour.
“On pouvait attendre de Martine Vassal qu’elle fasse preuve d’une certaine neutralité. Là, elle a œuvré à l’union des maires en sa faveur”, s’agace-t-il. Roland Giberti était en effet soutenu par huit édiles de la circonscription, dont ceux d’Aubagne et La Ciotat. L’intéressé, qui n’était pas joignable ce lundi, considère d’ailleurs dans son message de remerciements que “l’ancrage local des 9 maires que nous sommes a permis de mobiliser au-delà des seuls appareils politiques”. L’analyse pourrait être répliquée dans la 10e circonscription (Allauch-Gardanne), où un point manquait à Véronique Bourcet-Giner (Modem). Elle était concurrencée par le président du conseil de territoire du pays d’Aubagne Serge Perottino, qui revendiquait le soutien de Martine Vassal.
“Le calcul n’est pas très difficile à faire”
Un peu plus à l’ouest, dans la 3e circonscription de Marseille, Gérard Blanc tient le même discours. Il est le suppléant et directeur de campagne de la sortante éliminée Alexandra Louis (Renaissance). Il a manqué à leur binôme 961 voix pour accéder au second tour, son opposant LR, Patrick Pappallardo, en a récolté 34 de plus. “Le calcul n’est pas très difficile à faire, commente-t-il. Il y a des endroits où on a trouvé un arrangement comme Diard [le député LR n’avait pas d’opposant macroniste dans la 12e circonscription, ndlr] et ici, malgré un maire et un sénateur RN [Stéphane Ravier, désormais étiqueté Reconquête, est élu de ces quartiers, ndlr], ça n’empêche pas un soutien important du département à Emmanuel Macron de défendre la candidature LR.” Bertrand Mas-Fraissinet renchérit : “Comme aux départementales 2021, il y aurait pu y avoir des désistements réciproques.” Il explique aussi que dans d’autres circonscriptions, des candidats plus faibles qu’un maire très implanté ont pu être investis par LR.
On ne va pas reprocher à Marine Vassal de ne pas avoir débranché un candidat que Renaud Muselier aurait aussi pu débrancher.
Un proche
Dans l’entourage de Martine Vassal, on n’accepte pas la critique. “Quand ils gagnent c’est grâce à eux mais quand ils perdent, c’est toujours la faute des autres”, cingle un proche. Martine Vassal est pourtant à la tête de deux institutions où les candidats visés exercent. Patrick Papallardo préside ainsi le bailleur social de la métropole Habitat Marseille Provence quand Roland Giberti est vice-président de cette même institution. Les deux élus n’ont pas répondu à Marsactu ce lundi. Martine Vassal aurait-elle pu les “débrancher”, c’est-à-dire faire en sorte que leur candidature n’aboutisse pas ? “On ne va pas reprocher à Marine Vassal de ne pas avoir débranché un candidat que Renaud Muselier aurait aussi pu débrancher”, déblaie le même proche. Roland Giberti, dans la prércédente mandature et Bertrand Mas-Fraissinet ont en effet été membres de sa majorité régionale.
Objectif : préserver la majorité à la métropole
Des arguments insuffisants pour faire battre en retraite les macronistes. “Son seul intérêt, c’est de défendre sa position à la métropole et au département”, cingle Bertrand Mas-Fraissinet. Une justification qu’on n’écarte pas totalement dans les couloirs de l’institution : “Roland Giberti est tout de même à la tête d’un groupe de 30 élus à la métropole. Pappalardo, il vote aussi à la métropole. À un moment, on se mord la queue”, explique notre proche de Martine Vassal qui revendique d’avoir “milité dans les deux camps à Paris pour l’union car la bonne formule, c’est celle des départementales et des régionales 2021“.
En 2021, Martine Vassal avait en effet acquis sa majorité au département en passant un discret accord avec la majorité présidentielle. Une alliance dont les macronistes espéraient trouver un plus franc renvoi d’ascenseur en cette année d’élections nationales.
Actualisation à midi : ajout d’une précision sur la position de Bertrand Mas-Fraissinet et mention du mandat régional de Roland Giberti dans la précédente mandature.
Commentaires
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“Son seul intérêt, c’est de défendre sa position à la métropole et au département” : on ne saurait mieux dire. Quand on a pour seule conviction et pour seule vision une conception alimentaire de la politique, on est prêt à assumer n’importe quelle contradiction pour faire durer sa carrière personnelle.
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Ce qui veut donc dire qu’elle va continuer à arroser copieusement les maires de droite du pourtour marseillais pour calmer tout ce petit mode de goiinfres
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elle est époustouflante. on peut s’interroger quand même sur la finesse de ces prétendues manœuvres politiciennes, et son bi ou multi/polarisme.
il apparait évidemment qu’avec son ego énorme, elle tient à sa position et advienne que pourra.
mais elle agace fortement ses plus proches. ils ne sont pas tous amnésiques.
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Roland Giberti n’est plus conseiller régional. Donc pas membre de la majorité de Muselier.
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Avec les départementales des conseillers LREM ont dû la coacher pour sa campagne, étrangement calme et pondérée.
Lors de son ralliement officiel elle est devenue étrangement silencieuse sur les réseaux. Sûrement une équipe de comm de Macron a dû remplacer ses colleurs d’affiches reconvertis en comunity managers. D’ailleurs les trolls vassalistes sur Twitter ont tous disparu.
Mais personne ne dit à Vassal ce qu’elle doit faire. C’est Madâme la Présidente ! Elle fait ce qu’elle veut. Elle craint degun !
Ils doivent être contents de leur prise locale les Renaissance…
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Après la Renaissance advint le Baroque.
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Les cocus du vassalo-macronisme.
Cheh, comme disent les jeunes.
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“Son seul intérêt, c’est de défendre sa position ” on parle de M Macron ?
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