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Un léger grain de sable dans la privatisation des Catalans
Le conseil municipal devait valider ce mercredi l'attribution d'une partie des Catalans à un exploitant privé pour 3 ans. Mais ce dossier a été retiré en dernière minute. Le lauréat, actuel gérant de la pizzeria des Catalans, a décidé de retirer son projet.
Un léger grain de sable dans la privatisation des Catalans
Petite plage aux allures de village, les Catalans déchaînent les passions depuis plus d’une décennie. Polémique sur sa fréquentation, faits-divers, numerus clausus à l’entrée, projet d’hôtel contesté… Pas une année sans que la plage fasse parler d’elle. D’accès privatif jusqu’en 2003, elle est redevenue publique avant de redevenir privée pour 20% de sa surface par décision municipale.
À l’issue d’une année de travaux menés en bonne intelligence avec l’État, la Ville comptait attribuer lors du conseil municipal de ce jour deux nouvelles concessions pour une durée de 3 ans afin d’offrir “le meilleur niveau de service balnéaire sur cette plage”. Les parties ouvertes à la privatisation se situent à l’Est et au Sud de l’anse. L’attribution du premier lot n’a pas fait un pli. En effet, il concerne une “activité de sport collectif de plage” dévolu au club de volley des Catalans qui occupe le lieu depuis des lustres. Mais surprise, alors que l’attribution des deux lots était à l’ordre du jour de ce 16 décembre, la délibération a été retirée in extremis. Le candidat choisi par la commission d’appel d’offres pour exploiter le lot Sud a fait volte-face obligeant la Ville a relancer une procédure dans les mois qui viennent.
Le second lot concerne “une activité commerciale de locations de petits matériels balnéaires (transats, parasols…) et de restauration légère”. C’est la partie de la plage réaménagée qui a fait le plus polémique puisqu’elle permet l’arrivée du privé sur un espace nouvellement rendu au public. La ville comptait attribuer cette concession à la SAS Agomar. Là encore, il s’agit d’une vieille connaissance des Catalans. Elle a comme établissement principal la pizzeria des Catalans depuis près de 30 ans. Un établissement dont les jours sont comptés puisqu’il est frappé par la loi Littoral (voir notre article). Sauf rebondissement, les occupants, comme ceux du restaurant Calypso voisin, sont appelés à fermer boutique d’ici le 31 janvier. Les patrons de la pizzeria avait donc trouvé une manière de rester sur la plage en se déplaçant quelques mètres plus au sud, entre la tour du Lazaret et l’hôtel Richelieu. Et en troquant les pizzas contre des matelas et des sodas. “J’ai pas envie de faire une friterie”, se défend l’ancienne porteuse de projet Véronique Agosta.
Sous le matelas
Dans le dossier déposé, tout avait été pourtant bien pensé pour ces 600 mètres carrés de terrain en gradins, accompagné d’un local de 70 mètres carrés. L’établissement qui devait exploiter ce bout de domaine public devait être baptisée Le Plongeoir. Six mois d’exploitation par an d’avril à septembre et 185 000 euros de chiffre d’affaires espéré. C’est en tout cas ce dont témoigne le document comptable que la future exploitante avait fourni à la Ville.
Répondant aux critères de “restauration légère” voulu par le cahier des charges, l’offre imaginée correspondait à celle d’un snack haut de gamme avec une carte allant du menu enfant à 9 euros jusqu’au Tataki de saumon à 16 euros. Pour la partie matelas, l’éventail de prix envisagé – de 8 euros la demi-journée à 350 euros par mois – était proche de ceux pratiqués sur la Côte d’Azur dans sa partie varoise.
En échange, la ville, qui a aménagé le lieu, comptait percevoir une recette fixe de 18 183 euros (pour une exploitation maximale sur une saison de 8 mois). À cette somme s’ajoutait une part variable correspondant à 7% du chiffre d’affaires. Inconvénient majeur pour l’exploitant : le lieu doit être libéré entièrement les mois où il n’est pas exploité. Une affaire moins simple qu’un resto les pieds dans l’eau.
Nouvel appel
“Cela aurait pu être sympa mais certaines choses ne nous convenaient pas, précise Véronique Agosta. L’espace n’est pas vraiment privatisé et il n’y a pas d’accès à l’eau. Comme d’autres, j’ai donc retiré mon dossier”. Cette dernière compte bien se battre pour conserver son emplacement actuel au travers d’un recours. Interrogé sur la cohabitation entre ce nouvel espace privatisé et les promeneurs de bord de mer, l’adjoint à la mer, Didier Réault détaille : “L’espace doit rester ouvert pour les promeneurs. Conformément à la loi sur le littoral, une bande de 5 mètres devra être conservée pour laisser le passage”. Quant au portail qui empêchait l’accès pendant les travaux et faisait râler les habitués, celui-ci “restera ouvert la journée et sera fermé la nuit, comme la plage”, selon l’élu.
Lequel relativise : “Elle n’a pas confirmé son offre après négociation. C’est la vie des appels d’offre. Nous allons lancer un nouvel appel avec un cahier des charges peut-être un peu modifié. Faire visiter en période de travaux ne nous a pas aidé”.
Si le réaménagement de cette partie est plutôt réussie, son exploitation est moins simple qu’une plage privée classique. En effet, les loueurs de matelas doivent cohabiter avec les clients du snack, voire avec les simples badauds. Pas question pour eux non plus de se baigner sans frayer avec la populace : cette partie ne présente que des rochers difficile à escalader pour faire trempette. La Ville doit donc attirer de nouveaux exploitants potentiels.
Autre inconnue, l’avenir de la partie Nord de la plage, jouxtant le cercle des nageurs de Marseille et les anciennes cabines de bain. Il fait l’objet de deux lots destinés eux aussi à être privatisés et confiés à des exploitants. La démolition du “Vamping” a libéré un plateau de près de 1500 mètres carrés. Là aussi, la Ville imagine de la “restauration légère” et des “prestations de service balnéaires” sur deux espaces de 160 mètres carrés. Le tout devant être démontable. Le début de l’exploitation est prévue pour le printemps 2017 et certains hôtels de luxe ont fait savoir qu’ils aimeraient bien un petit coin au soleil face à la mer.
Benoît Gilles et Clémentine Vaysse
Commentaires
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Sans aller jusqu’à la côte varoise, 8€/demi journée est un peu moins cher que ce que proposent le bistro plage et le petit pavillon si je ne me trompe pas.
Quant à l’accès à l’eau, pourquoi ils n’ont pas fait des escaliers ?
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J’ai toujours été pour un agrandissement de la plage par destruction de toutes les verrues installées dessus et alentours. Y compris Giraudon. Pourquoi ne pas remettre en fonction La Paillotte ? Cela pourrait suffire et son orientation Sud est parfaite.
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