Le Vice-procureur d'Aix fait le procès du Gouvernement

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le 10 Mar 2010
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Le Vice-procureur d'Aix fait le procès du Gouvernement
Le Vice-procureur d'Aix fait le procès du Gouvernement

Le Vice-procureur d'Aix fait le procès du Gouvernement

Le Gouvernement a pris place, le 9 mars à 15 h, sur le banc des accusés. La manifestation d’hier après-midi,a pour but d’exprimer le « ras-le-bol » du monde judiciaire face à ce que considèrent les manifestants , comme la volonté du gouvernement de « reprendre en main la Justice ».  Exaspération accentuée par la réforme de la procédure pénale, actuellement en discussion à l’Assemblée nationale, qui risque d’attenter à son indépendance, toujours, selon ses opposants. Les causes du malaise  sont multiples. Alors que le Gouvernement cherche par tous les moyens à faire des économies, les voix des magistrats, avocats, personnel pénitentiaire et de Justice s’élèvent à l’unisson. Tous protestent contre la « paupérisation » de la Justice. L’inflation de réformes demeure, également, dans la ligne de mire des syndicats.

Des dizaines de robes noires s’affairent, derrière les barreaux du portail de la Cour d’Appel d’Aix.  Banderoles à la main, les revendicateurs se sont mobilisés. Quelques minutes auparavant, ils profitaient pourtant détendus des derniers rayons du soleil à la terrasse de « La Mado ». Rassemblés sur le parvis du Palais, les visages se sont assombris. L’instant est grave, le monde de la Justice est en grève.

Le Vice-procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance (TGI), Ludovic Pilling, prononce un réquisitoire des plus incisifs. Rappelant le passé de récidiviste du « Gouvernement-prévenu », le parquetier dénonce une Justice, martyre, qui se meurt. A coup de mégaphone, il évoque « le manque de moyens » et d’attentions dont souffre la victime. L’abandon de justice est ici caractérisé. L’institution dispose, en effet, de l’un des plus faibles budgets d’Europe. A la Cour d’Appel d’Aix-en Provence (couvrant toute la région PACA), deuxième juridiction de France en nombre d’affaires, les dossiers s’entassent. Personnel démoralisé, locaux délabrés et matériels pourris, les griefs s’accumulent. Pas étonnant qu’il demande réparation du préjudice subi. Ludovic Pilling réclame « une justice indépendante, égale pour tous et de qualité ».

L’appel lancé par l’Union Syndicale de la Magistrature (USM), classée généralement plutôt à gauche, a été entendu. La « journée de la justice morte » s’est soldée par le renvoi de la majorité des affaires. Mardi matin, au TGI d’Aix, les dossiers se sont vite enchaînés. Seules trois affaires sur vingt-et-une ont pu être jugées.

Un lien Ecoutez le discours du Vice-Procureur :

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Un lien Ecoutez les slogans de la manif  :

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Un lien Le texte de l’appel sur le site le l’Union Syndicale de la Magistrature

Un lien « La justice est en danger, unissons-nous » sur le site du Syndicat de la Magistrature

Un lien Le monde judiciaire descend dans la rue sur Le Point.fr

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