Le tribunal accorde un délai aux Fralibiens

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le 16 Mai 2012
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Le tribunal accorde un délai aux Fralibiens
Le tribunal accorde un délai aux Fralibiens

Le tribunal accorde un délai aux Fralibiens

La décision est tombée aux alentours de 16 h 30 : les salariés de Fralib ne sont pas expulsables avant le 1er juin. Troisième expulsion prononcée depuis le début du conflit mais ce délai de 15 jours réjouit les cégétistes Olivier Leberquier, délégué syndical et Gérard Cazorla, secrétaire du comité d'entreprise, venus au tribunal de grande instance de Marseille avec leur avocat Dany Cohen pour prendre connaissance du rendu de jugement :

 

 

De son côté, la direction a préféré, comme à son habitude, se retrancher dans un hôtel sur le vieux-port pour donner un bref point presse. Sophie Jayet, porte-parole de la direction s'est contentée de réciter machinalement son discours :

 

 

Hier, durant l'audience, toute la question était de savoir si l'occupation du site était effectivement légale comme s'en défendent les salariés. De son côté, maître Deschaud, l'avocat de la multinationale, parlait d'une occupation du site "à la limite d'un acte de guerre", vendredi dernier, condamnant également le blocage de l'accès du site. "Il est important que les parties se respectent !", a-t-il insisté durant l'audience. "Nous sommes dans un état de droit" a quant à lui martelé Me Ghenim, avocat des salariés de l'usine. "Les obligations ne pèsent pas uniquement sur les salariés. Cette occupation est une réaction légitime face à un comportement qui relève de la violence et du mépris".

Finalement, le juge des référés, qui s'est laissé une journée pour prendre sa décision, a estimé que "cette occupation n'a intrinsèquement rien de pacifique, que rien de la justifie en droit" et "qu'il s'agit là d'un trouble manifestement illicite qu'il convient de faire cesser". Oui, mais pas tout de suite. "Une volonté de sérénité" de la part du juge, pour la direction de Fralib, mais on peut également y voir une décision politique, notamment face au contexte politique actuel.

Les Fralibiens attendent le soutien du nouveau gouvernement

Selon les propos du juge, cette décision a été prise "dans un souci d'apaisement", invitant d'ici là salariés et direction "au dialogue par tels moyens qu'elles jugeront appropriés et/ou tel médiateur qu'elles choisiront ou accepteront le cas échéant". Et il n'est pas interdit d'y voir aussi un signe politique alors que la direction semble précipiter le déménagement des locaux et isole le local syndical du reste de l'usine. 15 jours, c'est largement suffisant pour que le nouveau gouvernement mis en place ce mercredi puisse indiquer quel sera sa position par la voix d'Arnaud Montebourg, fraîchement nommé ministre du redressement productif. Celui-ci retrouvera sur son bureau (comme vraisemblablement Stéphane Le Foll, ministre de l'agriculture et l'agro-alimentaire) un dossier Fralib qu'il a déjà étudié. Cet été, il s'était rendu sur le site de l'usine au mois de septembre dernier, avant de tenir un meeting durant lequel il n'a pas hésité à s'opposer ouvertement au comportement de la multinationale :

 

 

De même, François Hollande, de passage à l'usine au mois d'août dernier, entendait "chercher des solutions" pour "faire pression sur Unilever et favoriser le maintien d'un site industriel" :

 

 

Avec François Hollande à la tête de l'État, accompagné de Jean-Marc Ayrault et Arnaud Montebourg au gouvernement trois personnalités a priori engagées dans le combat des "Fralibiens" vont être très rapidement sollicités par les salariés qui enverront dès ce soir un courrier aux ministères concernés. Les salariés attendent qu'ils fassent au plus vite pression sur la multinationale. Et pour ce faire ils maintiendront la leur : dès le 14 mai, avant même l'investiture de François Hollande, la Fédération nationale agroalimentaire et forestière CGT lui adressait un courrier, lui signifiant ainsi que, gouvernement de gauche ou pas, elle ne relâcherait pas la pression.

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