Le système Guérini fait-il vendre ?

« Avez-vous lu notre Goncourt ?« , rigolait il y a quelques semaines Jean-Claude Gaudin en parlant du livre de Renaud Muselier sur « le système Guérini », avec au passage quelques perfidies bien senties sur son ami Renaud : « Non, pas encore ? Ah bon, mais vous n’avez rien perdu« . Et contrairement à ce qu’il racontait en « In » à la presse, il ajoutait en « Off » : « il paraît d’ailleurs qu’il ne marche pas si bien » #pasunefeuilledepapieràcigaretteentrenous comme on dirait sur Twitter.

Pour mettre tout le monde d’accord, nous nous sommes penchés sur les chiffres de vente de l’année 2011, sachant que « le système Guérini » est sorti le 26 octobre 2011, et que selon Philippe Dorey, le directeur commercial de JC Lattès, l’éditeur du dauphin perpétuel de JCG, « il est un peu tôt pour faire un bilan, on devrait continuer à vendre un peu en ce début d’année« .

Pour cet éditeur, les ventes pour l’instant sont « très satisfaisantes à Marseille et dans sa région avec plusieurs centaines de ventes à la Fnac et chez les libraires indépendants, ce qui est très bien, mais un peu moins satisfaisantes en national, où on est un peu déçu« . Philippe Dorey estime que les ventes tourneraient autour de 15 000 exemplaires, mais « sans les retours« . De son côté , l’organisme Edistat qui s’appuie sur un panel de ventes, avec contrôle des sorties de caisse, annonce 7900 ventes, depuis sa sortie, un chiffre qui semble plus réaliste.

Ces chiffres sont effectivement un peu faibles, notamment au regard de l’impressionnant plan média où l’on a vu Muso manger du Guérini, sur la plupart des plateaux de télé et de radio nationales au moment du lancement. Si le « système Guérini » marche localement, il semble moins bien s’exporter. Mais ça reste néanmoins un bon score pour un livre écrit par un politique, certes très loin que les « bankables » Montebourg et Mélenchon, à 50 000 ex, ou l’ex-mentor du député UMP des Bouches-du-Rhône Jacques Chirac qui a écoulé le tome 2 de ses mémoires à 90 000 exemplaires, toujours selon Slate et Edistat.

Les bides de Gaudin et Guérini

Mais mieux que les derniers livres de Ségolène Royal (6 000 ex) ou Benoît Hamon (1183). C’est aussi – surtout – un gros score par rapport au dernier livre publié par Muselier, une biographie de Daumier sortie en 2008 qui n’avait pas atteint les 1000 exemplaires. Autre source de bonheur pour Muso : il est aussi devant Mennucci, et les 4200 exemplaires de « ma candidate » sur Ségolène Royal.

Et Muselier pourra aussi se consoler avec les chiffres Edistat de la bio très largement autorisée de Gaudin, « Une vie pour Marseille » écrite par deux journalistes locaux, sortie à quelques semaines du premier tour des municipales de 2008, et avait à peine dépassé les 1000 exemplaires.

Plus gros bide encore, et ce qui devrait encore plus ravir Muselier : le livre d’entretien de Jean Viard avec Jean-Noël Guérini, « Marseille, le temps d’un projet », lui aussi sorti en pleine campagne municipales et vendu à 572 exemplaires. Même Defferre est battu, avec une bio écrite par Gérard Unger (très sympa avec Gaston, mais très complète), lancée en septembre dernier et dont les ventes culminent aujourd’hui à 1423 exemplaires.

Le best-seller des récents livres politiques marseillais étant pour l’instant celui de Michel Samson et Michel Perraldi, qui reste l’ouvrage le plus complet pour comprendre les moeurs particulières des politiques locaux, avec plus de 15 000 exemplaires vendus en édition classique et en poche, depuis 2005. Record à battre.

Mise à jour le 9 janvier à 15 H 30 : Patrick Mennucci nous indique avoir vendu 13 000  » Ma Candidate » et non 4200. De notre côté nos sources sont comme pour tous les autres chiffres de cet article tirées de l’organisme Edistat , qui utilise un panel de ventes. Avec les éditeurs, il est toujours plus difficile d’obtenir des chiffres précis, raison pour laquelle nous avons plutôt pris ces chiffres, mais que nous corrigeons bien volontiers.