Le stadium d’athlétisme Miramas, 22 millions d’euros mais pas de projets

Actualité
le 7 Déc 2018
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Salle polyvalente, accueil pour les scolaires, ou écrin réservé à l'athlétisme de haut niveau ? Deux mois après son inauguration, le luxueux Stadium Miramas Métropole cherche à remplir son planning.

Le stadium d’athlétisme Miramas, 22 millions d’euros mais pas de projets
Le stadium d’athlétisme Miramas, 22 millions d’euros mais pas de projets

Le stadium d’athlétisme Miramas, 22 millions d’euros mais pas de projets

Si vous êtes au village de marques, vous n’avez qu’à traverser la rue. C’est à Miramas, dans une zone moitié résidentielle moitié en friche, que se dresse le stadium flambant neuf. Un bloc massif de béton blanc, troisième salle d’athlétisme indoor d’Europe, 7 500 places, pour un coût de construction de 22,8 millions d’euros. La structure de prestige saura-t-elle se montrer aussi utile qu’elle est coûteuse ? Au milieu des travaux de voirie – il faut créer les places de parking -, elle semble encore endormie.

Pour l’année 2018, la métropole, propriétaire, lui a pourtant consacré un “budget prévisionnel” de 520 000 euros. Année qui n’aura accueilli que la pré-inauguration du stadium avec un weekend découverte gratuit les 20 et 21 octobre. Mais en observant les photos de l’évènement, les sceptiques pointent les gradins : ils sont vides aux trois-quarts. “Alors que la Ville avait fait une de ces promotions pour l’évènement !”, s’étonne Gérard Géron, ancien prof d’EPS et premier adjoint du maire Frédéric Vigouroux entre 2008 et 2011, avant d’être destitué.

Le conseil général avant la ligne de départ

En février 2014, il siège dans l’opposition lorsque le conseil municipal vote la cession d’une parcelle, à l’époque occupée par deux terrains de football. Le stade qui doit y émerger permettra “d’avoir de grandes manifestations sportives et d’être utilisé aussi par les élèves de nos écoles” promet Frédéric Vigouroux. Aussi, le projet ne coûte rien à la Ville puisqu’il est propriété du SAN Ouest-Provence, l’intercommunalité qui, jusqu’en 2016, rassemblait notamment Miramas, Fos et Istres.

Après la construction de la Halle Parsemain à Fos, le tour était arrivé à Miramas d’obtenir son équipement sportif. “Entre les communes, il y avait une compétition constructive”, se souvient l’élue municipale PCF Cécile Dumas. Pour l’ancien premier adjoint en revanche, la compétition ressemblait davantage à une course à l’échalote : “je défends le haut-niveau, mais un stade de cette taille, pour l’athlétisme, c’était clairement déraisonnable”.

Et si, cette fois-ci, la générosité du SAN se penchait sur Miramas, c’est grâce à un partenariat encore plus généreux conclu en amont. Bernard Amsalem, à l’époque président de la Fédération Française d’Athlétisme, s’en souvient : “j’ai entamé un tour de France avec l’objectif de monter une salle dans chaque région. En arrivant ici, Jean-Noël Guérini (PS), alors au Conseil général, nous a promis une subvention du projet à 40%. Dans ces proportions, c’est rarissime ! Nous étions agréablement surpris.”

La subvention est alors fondue dans un Contrat départemental de développement et d’aménagement (CDDA) comprenant aussi d’autres projets. Il est signé entre le département et le SAN pour la commune de Miramas sur la période 2012-2014. Une maquette de présentation parue à l’occasion de la pré-inauguration d’octobre annonce que 7,7 millions d’euros ont été débloqués par le département pour le chantier. L’institution est donc la première, mais aussi la plus importante donatrice.

S’y ajoutent 2 millions d’euros de la Région, également socialiste à l’époque et présidée par Michel Vauzelle et 1,8 million d’euros du Fonds national du développement du sport (FNDS). Enfin, des travaux supplémentaires contraignent la métropole à rallonger l’enveloppe initiale du SAN pour atteindre 11,3 millions d’euros. Propriétaire, cette dernière n’a pas répondu à nos sollicitations pas plus que le vice-président chargé des équipements sportifs Éric Le Dissès.

Le pari de la polyvalence

Ce premier chèque conséquent ne fait pas perdre de vue à Frédéric Vigouroux ses habitudes de “maire de ville modeste”, assure-t-il. “Nous ne voulons pas un stade budgétivore.” Véritable défi, pour un projet dont le simple budget de fonctionnement (électricité, entretien) a été estimé à 1,2 million d’euros annuels. Et qui a poussé sa régie publique, réunie le 29 novembre, à demander pour l’année 2019 une enveloppe de départ d’environ 700 000 euros. Pour 2019, seuls deux événements sont prévus à ce jour : un meeting de 200 athlètes de l’UMA (Union méditerranéenne d’athlétisme, présidée par Bernard Amsalem) en janvier, et le championnat de France Élite en février. “Le stade accueille tout de même tous les week-ends des compétitions départementales et régionales gratuites”, tient à rassurer Caroline Mangion, coordinatrice de la Ligue d’athlétisme Paca pour le stade.

Mais une fois passée la saison athlétique in-door forcément hivernale, c’est le flou. “Dès le printemps, la halle pourra accueillir des événements culturels” promet Bernard Amsalem. Objectif affiché par Frédéric Vigouroux depuis les prémisses du projet, qui précise tout de même : “nous ne savons pas encore ce que nous serons en mesure d’accueillir. C’est un stade in-door, pas une Arena.” Le but est que la structure soit rentable, mais l’édile confesse : “nous ne sommes pas encore capables de dire si nos finances seront à l’équilibre.”

En attendant, Miramas poursuit d’autres ambitions. D’abord, la mise à disposition des locaux aux scolaires. En réunion, la régie publique présidée par Frédéric Vigouroux, a aussi voté des créneaux gratuits pour tous les clubs sportifs de la métropole. Un geste apprécié, du moins localement : “nous avons été sollicités pour l’ouverture d’octobre et nous serons 150 bénévoles pour le championnat de France”, précise Christophe Catoni, président du club d’athlétisme de Miramas. Une participation bienvenue lorsque seuls six agents à temps partiel travaillent sur le stade, et qu’aucune création d’emploi directe n’est prévue. Si ce n’est celle… d’un directeur. Après ce recrutement, la création d’un planning pourra enfin s’envisager.

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Commentaires

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  1. Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

    On aime bien les grandes salles par ici : stadium de Vitrolles, abandonné depuis deux décennies ; “arena” d’Aix, posée en plein champ bien à l’abri de toute desserte en transport collectif ; stadium de Miramas, 7500 places, soit près de 30 % du nombre de Miramasséens. Et on lisait hier dans La Provence que Marseille aussi réfléchissait à une nouvelle “arena” au Parc Chanot.

    L’essentiel, c’est que le béton et l’argent public coulent : ils ne sont sûrement pas perdus pour tout le monde…

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    • Tarama Tarama

      Ces gens son fous.

      Une arena (soit un palais des sports + zénith) plus grande aurait son sens à Marseille (voir celle de Montpellier, qui fonctionne), mais avec la multiplication de ces projets municipaux, estampillés “métropole” pour faire bien, ça n’a plus de sens, et il n’y a pas assez d’argent.

      Et les distances et les transports étant ce qu’ils sont dans le coin, ces salles n’ont rien de métropolitaines.
      Les manques ne sont donc pas comblés à Marseille, et les autres ont des équipements somptuaires sous-utilisés, quand ils ne sont pas à l’abandon.

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    • Tarama Tarama

      ces gens *sont fous

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  2. barbapapa barbapapa

    Miramas petite ville de 20000 habitants située au trou du cul du monde cumule les constructions pharaoniques dignes de Ceausescu : le théâtre de la Colonne surdimensionné pour 15 spectateurs, une gare gigantesque pour 4 trains et maintenant une salle de sport pour le prix de 50 gymnases…

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    • Tarama Tarama

      La gare a eu son utilité en son temps, c’est une relique du passé. Les équipements autres équipements somptuaires n’ont même pas cette caractéristique.

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    • alaingilles alaingilles

      bien sûr on est de Marseille, alors… 15 spectateurs, c’est exagéré.

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  3. Lecteur Electeur Lecteur Electeur

    Et la lutte contre le changement climatique dans tout ça ?

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