Le sénateur Stéphane Ravier renvoyé en correctionnelle pour des propos discriminatoires
Stéphane Ravier, sénateur et conseiller municipal d'extrême droite marseillais, est convoqué le 28 septembre à 14h au tribunal correctionnel de Marseille pour des propos relevant de la diffamation discriminatoire. Il avait fait le lien entre un fait-divers meurtrier et l'immigration.
Le sénateur et conseiller municipal Reconquête, lors d'une séance de conseil municipal à Marseille. (Photo Emilio Guzman)
Stéphane Ravier, sénateur et conseiller municipal Reconquête, est de nouveau convoqué devant le tribunal correctionnel. Il comparaîtra, le 28 septembre à 14h, pour des propos relevant de la diffamation discriminatoire.
Le 11 juillet 2021, il publie un tweet faisant référence à un drame qui s’est noué à Claye-Souilly en région parisienne, la veille. Un jeune homme de 18 ans y a perdu la vie, poignardé par un Sénégalais de 62 ans. Le fait divers est relayé par Stéphane Ravier sur Twitter, où il poste une photo de la victime, assortie d’un commentaire : “Théo, 18 ans, assassiné hier par un Sénégalais à #ClayeSouilly. L’immigration tue la jeunesse de France.”
Théo, 18 ans, assassiné hier par un Sénégalais à #ClayeSouilly. L’immigration tue la jeunesse de France. pic.twitter.com/BPAyw2bV0B
— Stéphane Ravier (@Stephane_Ravier) July 11, 2021
A la suite de ce tweet, la Ligue des droits de l’Homme et la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) ont déposé une plainte, qui a abouti à l’audience de septembre prochain. Le parquet de Marseille a estimé que ce message portait “des allégations ou imputations portant atteinte à l’honneur ou la considération d’un groupe de personnes, en l’espèce les migrants, à raison de leur origine ou leur appartenance ou leur non appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée”.
“Délit d’opinion”
Contacté par Marsactu, Stéphane Ravier assume. “Les bras m’en sont tombés. Il s’agit d’un délit d’opinion : je dénonce une politique d’immigration incontrôlée qui entraîne des drames”, affirme le sénateur d’extrême-droite avant d’ajouter : “J’ose croire qu’un parlementaire peut encore s’exprimer sans être couvert de plumes et de goudron”.
La phrase “l’immigration tue” généralise un fait divers à l’ensemble d’un autre fait social qui est celui de l’immigration, et réduit l’auteur des faits à son statut d’immigré.
L’avocat de la Ligue des Droits de l’Homme
Amine Abdelmadjid, avocat de la Ligue des droits de l’Homme, qui s’est portée partie civile avec la Licra, voit la position de parlementaire du prévenu comme une responsabilité : “Souvent les responsables politiques font attention, car ils connaissent la loi et en ont la responsabilité. Nous avons été choqués de voir un homme politique dépasser la loi de manière aussi manifeste et incontestable. La phrase “l’immigration tue” généralise un fait divers à l’ensemble d’un autre fait social qui est celui de l’immigration, et réduit l’auteur des faits à son statut d’immigré”.
Ce n’est pas la première fois que Stéphane Ravier devra faire face à des plaintes pour ses prises de position publiques. Alors sénateur du Rassemblement national, il avait été condamné en première instance en 2021, puis relaxé en appel, pour avoir dit durant une soirée durant laquelle il recevait Eric Zemmour : “La sénatrice Samia G., c’est le point G. de Marseille !”
Excuses publiques
Plus récemment, il s’est excusé durant le dernier conseil municipal marseillais pour des propos qu’il avait tenus au même endroit trois ans plus tôt. S’adressant à la conseillère municipale Lydia Frentzel (EELV), qui lui avait donné rendez-vous pour les élections à venir dans le 13-14, l’élu avait répondu : “Même hôtel, même heure”.
Revenant sur ces mots qui avaient largement choqué à l’époque, Stéphane Ravier s’est directement adressé à l’élue écologiste le 29 juin dernier : “Je voudrais lui dire à elle, sincèrement, ici-même, que si je l’ai blessée, je lui présente mes excuses”. Lydia Frentzel a également déposé une plainte, ce qu’elle a réaffirmé en séance, en réponse à ce mea culpa. Cette procédure-là court donc toujours.
Commentaires
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Et quand le renvoie-t-on tout court, le dictateur nord-phocéen zemmouroïde ? Ce type est une honte pour Marseille.
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Bien entendu, on n’a pas le droit de généraliser pour un comportement individuel. C’est donc un délit.
Mais la Ligue des Droits de l’Homme et la Licra ont-elles porté plainte lorsque M. Melenchon a écrit « La police tue » ?
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