Le PS 13 (se) débloque

Le PS 13 (se) débloque

L'information a pris la forme d'une belle brève dans l'édition de lundi de Libération. Près de cinq mois après son élection, le premier secrétaire fédéral du PS13, Jean-David Ciot a décidé de convoquer son premier conseil fédéral alors même que sa composition définitive n'est pas arrêtée. Et ce qui agace le plus son adversaire lors du dernier congrès, Nathalie Pigamo, c'est qu'elle a appris en achetant Libé que la réunion avait lieu ce jeudi. Elle s'est aussitôt fendue d'un communiqué agacé :

Nous apprenons avec stupéfaction, par la presse, qu'un conseil fédéral est prévu le jeudi 14 mars. Cette réunion est un pas en arrière de plus alors que notre fédération tombe en déliquescence (…). Une fois de plus nous nous retrouvons, socialistes des Bouches-du-Rhône, dans une situation ubuesque.

Du côté de la fédération, Jean-David Ciot a refusé de s'exprimer sur cette convocation, renvoyant nos demandes d'interview au lendemain de la réunion. "Tous les élus au congrès fédéral d'octobre sont convoqués, explique Nathalie Pigamo. Mais on ne peut pas faire cela alors que nous n'avons eu aucune négociation aboutie pour savoir comment serait représentées les différentes sensibilités qui soutenaient la motion majoritaire. Pendant cinq mois, rien ne se passe et soudain, Jean-David Ciot convoque ce conseil, comme par hasard". Ouvertement, la jeune élue marseillaise pointe la récente mise en examen de Jean-David Ciot pour recel de détournement de fonds publics sur laquelle elle s'était abstenue de faire le moindre commentaire. À la différence d'autres composantes du parti qui demandaient clairement le retrait de son premier fédéral quand Solférino "refus[ait] de commenter les affaires judiciaires en cours".

En revanche, en coulisse, Jean-David Ciot a toujours pointé la responsabilités de ces opposants dans la situation de blocage du conseil fédéral. Pour lui, les différentes sensibilités de la minorité peinent à s'entendre entre elles avec la primaire en toile de fond. Dans le camp Mennucci, on refuse cette analyse : "Pas du tout. Les discussion étaient même bien avancées sous l'égide du national. Nous étions sur le point d'aboutir. C'est pour cette raison que nous sommes aussi surpris que Nathalie Pigamo par cette décision". En revanche, toujours dans le camp du député-maire du centre-ville, on pointe tout de même la politique de la chaise du vide des partisans de Marie-Arlette Carlotti motivée, selon eux, par son hostilité à une primaire ouverte. Or, sans fédération et sans conseil fédéral en ordre de marche, difficile d'imaginer qu'une primaire puisse être organisée à temps.

Du côté de Joël Canicave qui revendique clairement sa proximité avec la ministre, on préfère mettre en balance les récentes actualités mêlant politique et judiciaire et cette soudaine décision : "Je ne peux pas croire qu'il y a un lien. Mais, tout de même, c'est légèrement surprenant. Puisqu'il se veut un défenseur du rapport Richard, que Jean-David Ciot relise les passages qui concernent les situations de mise en examen et se mette en retrait".