"Le dépistage rapide du VIH permet d'aller au devant de la population"

"Le dépistage rapide du VIH permet d'aller au devant de la population"

Simple, anonyme et gratuit, avec le dépistage rapide, dit "flash test", la lutte contre le virus du sida prend un nouveau tournant. Désormais, après une simple piqûre au bout du doigt, comparable à celle que font les diabétiques pour calculer leur glycémie, on peut connaître son statut sérologique, avec l'accompagnement d'un soignant ou d'un membre d'association. Du 23 au 28 septembre, cette nouvelle méthode donne lieu à une grande campagne de dépistage dans cinq départements de la région, initiée par la coordination régionale de lutte contre le VIH (ou Corevih qui rassemble l'ensemble des acteurs de la lutte contre le sida) et financée par l'Agence régionale de santé (ARS).

Présidente de la Corevih Paca ouest et Corse, Patricia Enel est médecin spécialisée en santé publique au sein de l'AP-HM, à Marseille. Sur le plateau de Marsactu, elle explique les fondements de cette campagne de dépistage et l'intérêt de ce test rapide. "Cela permet à la personne qui se fait dépister d'avoir une réponse 10 à 30 minutes après. La différence réside aussi dans l'absence de prise de sang. Dans le cas du test rapide, on prélève une seule goutte de sang que l'on met sur un réactif. La réponse est quasi-immédiate". Cette souplesse d'utilisation permet d'aller au devant des populations. De cette façon, durant 5 jours dans les lieux fixes ou mobiles, les habitants de Marseille et des autres villes du département, pourront se faire contrôler dans les lieux habituels de dépistage mais également dans des unités mobiles.

"Ainsi nous pouvons aller hors les murs, pour aller vers les personnes qui, elles-mêmes, ne vont pas vers les lieux de soins ou de dépistage", reprend le docteur Enel. La tournée de la semaine du flash test va donc dans les lieux très publics comme les abords des grandes stations de métro (La Rose et Bougainville) mais aussi dans des lieux de fêtes (comme le festival Marsatac), de drague homosexuelle (la plage du Montrose, le New Cancan ou les abords du parc Borely) et des lieux publics du centre-ville… "L'idée est de pouvoir se rapprocher des populations à risque : les personnes précaires, les usagers de drogue injectable, les personnes homosexuelles et les prostitué(e)s", énumère Patricia Enel.

Celle-ci insiste sur le fait le flash test n'est pas qu'un geste technique, "mais un véritable accompagnement avec un entretien avant et après". Cette entretien est personnalisé en fonction des risques qu'a pu prendre la personne mais aussi en fonction des résultats. En effet, il est important d'accompagner la personne même si le test est négatif pour poursuivre la prévention. "Si le test est positif, il y a bien entendu un accompagnement vers le soin". En termes de santé publique, cette semaine de dépistage peut contribuer également à faire reculer le chiffre noir de l'épidémie évalué en France à "30 000 personnes qui ignorent leur séropositivité".

La liste de de ces lieux et les horaires sont disponibles sur le site de sida info service ou par téléphone (0800 840 800).