L’avenir de la ligne ferroviaire Aix-Rognac s’invite sur les bancs de l’Assemblée nationale

Décryptage
le 16 Juin 2023
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La proposition de loi sur les services express régionaux métropolitains pourrait relancer le projet d'ouverture aux voyageurs de la ligne ferroviaire entre Aix-en-Provence et Rognac. Depuis des années, elle est défendue par plusieurs élus locaux et des associations.

Sur la ligne ferroviaire entre Aix-en-Provence et Rognac ne circulent pour l
Sur la ligne ferroviaire entre Aix-en-Provence et Rognac ne circulent pour l'instant que du fret ferroviaire. (Photo : ML)

Sur la ligne ferroviaire entre Aix-en-Provence et Rognac ne circulent pour l'instant que du fret ferroviaire. (Photo : ML)

Le débat sur l’ouverture aux voyageurs de la ligne ferroviaire entre Aix-en-Provence et Rognac fait un arrêt à l’Assemblée nationale. Ce vendredi 16 juin débute l’examen de la proposition de loi relative aux services express régionaux métropolitains portée par le député Renaissance de la 8e circonscription des Bouches-du-Rhône Jean-Marc Zulesi. Ce texte vise à donner un cadre légal à l’annonce en décembre 2022 d’Emmanuel Macron sur les RER métropolitains, dont la ligne Aix-Rognac pourrait bénéficier.

Actuellement sur cet axe ne circulent plus que des trains de marchandises. En 2014 une première étude de la mission interministérielle pour le projet métropolitain Aix-Marseille Provence évoquait pourtant la possibilité de création d’une boucle ferroviaire pour les usagers avec des trains circulant entre Vitrolles, Aix, Gardanne et Marseille. Ce programme n’a cependant pas été mis en place par la métropole à sa création.

Les années ont passé, mais certains ont décidé de ne pas laisser ces plans prendre la poussière dans les archives. Ainsi, en 2022, est publié un rapport en faveur d’un nouveau projet de ce type par le collectif Provencexpress. Il est alors composé d’associations, des mairies de Pertuis, Velaux et Coudoux, ainsi que des députés Jean-Marc Zulesi et Anne-Laurence Petel, députée Renaissance aixoise, ou encore du sénateur écologiste Guy Benarroche.

Si sur le terrain les élus et collectifs ont continué de défendre cette esquisse, c’est une vidéo postée par le président de la République en novembre 2022 qui va réellement remettre une pièce dans la machine. Emmanuel Macron exprime alors sa volonté de doter dix métropoles françaises de transports de type RER. Jackpot pour les défenseurs d’Aix-Rognac. D’autant plus que cette annonce se traduit quelques mois plus tard par une proposition de loi portée par Jean-Marc Zulesi avec le soutien du gouvernement.

Possibilité de faire appel à la Société du grand Paris

“J’ai fait de cette ligne une priorité dont je me suis inspiré pour cette proposition de loi”, reconnaît le rapporteur. Dans ce texte plusieurs dispositions permettraient en effet de faciliter le déploiement d’Aix-Rognac. Dans un premier temps, cela se traduirait par la possibilité pour la métropole Aix-Marseille Provence de demander le label “services express régionaux métropolitains (Serm)”. Ce titre permettrait à la collectivité d’aller chercher de nouveaux financements supplémentaires, notamment auprès de l’État.

“Si demain la SNCF n’a pas envie d’avancer sur le projet, ou ne se donne pas la possibilité de le faire, la métropole pourra faire appel à la société du grand Paris (SGP), qui sera renommée la société des grands projets”, poursuit le député au sujet de la deuxième mesure législative majeure. D’autres axes du territoire pourraient bénéficier de cette proposition de loi. L’élu cite par exemple le train de la côte Bleue. “Il faut avoir une vision d’ensemble, pas sur la base d’une ligne mais de connexions entre tous les modes de transports”, dessine Jean-Marc Zulesi.

Le nœud de la gare Saint-Charles

Si le dossier Aix-Rognac avance du côté de Paris, il reste des obstacles au niveau local. Le premier blocage concerne les travaux de la gare souterraine de Marseille Saint-Charles. “Le projet de boucle complète Marseille/Aix/Rognac/Marseille (qui augmente le nombre de trains à faire rentrer dans la gare de Saint-Charles actuellement saturée en heure de pointe) ne sera possible qu’après la désaturation du nœud ferroviaire”, expliquait ainsi la SNCF dans une réponse écrite à Marsactu il y a quelques mois.

Du côté des défenseurs du programme, on propose de ne pas réaliser dans un premier temps la boucle complète pour éviter l’entrave de Saint-Charles. Ils soulignent que les travaux peuvent commencer sur le reste de l’axe sans attendre le chantier de la gare de Marseille. Mais avant tout cela, il faut attendre l’étude sur l’armature ferroviaire, missionnée par la métropole avec la région et l’État et réalisée par le groupe privé Egis. Le rendu du document est prévu pour juillet.

Les planètes sont alignées pour qu’il soit dévoilé sous peu avec le débat de la proposition de loi de Jean-Marc Zulesi, la séance plénière de la région la semaine prochaine et la venue d’Emmanuel Macron confirmée à la fin du mois sur le territoire. Les acteurs n’ont donc plus longtemps à attendre pour connaître les détails de cette potentielle ligne.

Risque de doublon avec le BHNS aixois

L’autre point de crispation se situe au cœur même de l’hôtel de Ville d’Aix-en-Provence. La majorité de la maire UDI Sophie Joissains assure avoir toujours défendu le projet d’ouverture de la ligne de trains Aix-Rognac aux voyageurs. Mais, dans les faits, elle pousse activement depuis fin 2022 pour le prolongement du bus à haut niveau de service (BHNS) vers le pôle d’activités des Milles, en parallèle de l’axe ferroviaire. Cette position interpelle l’opposition municipale et les associations qui pointent du doigt une incompatibilité entre les deux programmes.

“Ce tracé ne permettrait plus l’ouverture de la ligne Aix-Rognac”, s’inquiétait ainsi la députée Anne-Laurence Petel à la tête du premier groupe d’opposition aixois, lors du conseil municipal d’octobre 2022. Sur le fond la municipalité invoque le critère de l’efficacité. “Cela fait 20 ans qu’on attend la réactivation de cette ligne, alors qu’il nous faut une solution d’urgence qui est le BHNS, répondait ainsi Sophie Joissains. Si cette idée donne lieu à un projet alors, on s’assiéra autour de la table.” 

La métropole, qui sera chargée de la réalisation de ce BHNS, attend encore des données pour s’exprimer sur la compatibilité des deux projets. “Les études de faisabilité qui préciseront les itinéraires et la desserte en lien avec la SNCF, car une partie du projet [de BHNS] se trouvant sur leur emprise, sont en cours”, indique ainsi la collectivité interrogée par Marsactu sur l’avancée du projet.

“Le principe de mise à disposition des emprises n’est pas écarté par SNCF Réseau mais les conditions restent à définir, tempère la société ferroviaire de son côté. La consistance précise des travaux à réaliser et leur planification seront étudiées dans la phase suivante.”

“Ce BHNS doit être regardé à la lumière d’une potentielle ligne ferroviaire Aix-Rognac, suggère de son côté Jean-Marc Zulesi. Il doit venir irriguer le territoire aixois en s’arrêtant devant la ligne Aix-Rognac.” Le député insiste ainsi sur l’incompatibilité, selon lui, d’un bus en parallèle, et donc en concurrence d’un réseau de train. “Je ne peux pas imposer Aix-Rognac, reconnaît toutefois le député. La labellisation ne peut venir que de la métropole et ensuite cela dépendra de la décision du ministère des Transports.” La ligne d’arrivée est encore loin.

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Commentaires

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  1. Bernard Honorat Bernard Honorat

    En refusant le contournement est de Marseille la région et l’agglomération ont fait une grave erreur. Ce contournement aurait permis d’éviter Marseille et pour l’est des BdR et l’ouest du Var de gagner 30 minutes poyr rejoindre la gare Aix tgv, et la ligne Marseille Paris Perpignan Pau Bordeaux, d’accéder à Aix et la ligne des Alpes plus rapidement et ouvrait la voie à une future liaison Gardane le Luc Nice par Brignoles, faisant gagner 30 minutes sur le coûteux et inutile projet de Muselier-Gaudin . La région est dirigée par une équipe sans vision d’avenir je dirais même irresponsable.

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    • provençal19 provençal19

      Il est quand même difficile de défendre une LGV qui contournerait la deuxième plus grande ville de France et préfecture de la région non ?

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