L’assemblée parlementaire de la Méditerranée ne s’installera pas dans la Villa Méditerranée

Actualité
le 28 Fév 2017
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Le projet porté par Michel Vauzelle d'installer l'organisation dans la Villa Méditerranée n'a pas reçu suffisamment de suffrages auprès des membres de l'Assemblée parlementaire de la Méditerranée. En coulisses, on pointe du doigt le peu d'entrain de la nouvelle présidence de région pour expliquer l'échec du processus.

L’assemblée parlementaire de la Méditerranée ne s’installera pas dans la Villa Méditerranée
L’assemblée parlementaire de la Méditerranée ne s’installera pas dans la Villa Méditerranée

L’assemblée parlementaire de la Méditerranée ne s’installera pas dans la Villa Méditerranée

L’affaire aurait dû être scellée le 24 février, mais un retournement de situation inattendu en a décidé autrement : l’Assemblée parlementaire de la Méditerranée (APM) ne viendra pas à Marseille. Cette organisation internationale indépendante composée de parlementaires de nombreux pays semblait pourtant toute prête à quitter Malte pour poser ses valises dans la Villa Méditerranée. En décembre dernier, une décision de son bureau donnait un avis favorable à cette proposition portée par la délégation française, menée par le député socialiste Michel Vauzelle, ex-président de région à l’origine de la construction de la Villa.

Pourtant, lors de sa session plénière à Porto en fin de semaine dernière, l’Assemblée n’a pas donné la majorité de quatre cinquièmes nécessaire à la modification de ses statuts en vue d’un emménagement à Marseille. Selon nos informations, la candidature française aurait obtenu 51 voix sur 82 exprimées – ce ne sont pas les voix des pays qui sont décomptées mais celles des parlementaires – en dessous des 66 nécessaires. Un score tout de même haut, bien qu’insuffisant, pour la France. Malte, qui souhaitait conserver le siège sur son territoire, a recueilli 31 suffrages ; un score inférieur mais suffisant donc pour susciter le statu quo.

“De ce que j’ai compris, la Villa Méditerranée n’était plus disponible”

Mais si Marseille et sa Villa n’ont pas suffisamment convaincu, il semble que ce soit en raison du peu d’enthousiasme de la région, propriétaire du bâtiment, dans lequel le président Christian Estrosi verrait plutôt une réplique de la grotte Cosquer. Joint par téléphone, le secrétaire général de l’Assemblée parlementaire de la Méditerranée, l’ambassadeur Sergio Piazzi, explique sa surprise : “De ce que j’ai compris, la Villa Méditerranée n’était plus disponible, mais je ne connais pas les détails. La France a continué à manifester son intérêt mais elle n’avait pas de proposition concrète à formuler, c’est un cas de force majeure. Nous restons donc à Malte pour le moment”.
Mardi soir, Michel Vauzelle, qui portait le dossier en tant que tête de la délégation française, a réagi par communiqué, estimant que “La France a perdu une occasion unique de renforcer son influence en Méditerranée. Marseille a perdu une occasion unique d’affirmer sa vocation de capitale française de la Méditerranée”.

Si Christian Estrosi avait jusqu’ici laissé officiellement la porte ouverte à l’APM, son manque d’investissement manifeste dans le projet semble avoir pesé dans ce dénouement. C’est en tout cas l’analyse défendue par Michel Vauzelle. Christian Estrosi avait même entretenu l’idée, un peu saugrenue, d’une cohabitation du parlement avec le projet de réplique de la grotte Cosquer. “La région a décidé de faire la morte, elle n’a fait aucun effort, contrairement à [la présidente du département] Martine Vassal et [le maire de Marseille] Jean-Claude Gaudin qui appuyaient la candidature. Si Monsieur Estrosi s’était un peu plus engagé, nous aurions peut-être eu les voix manquantes”, déplore une source proche du dossier. Le vice-président chargé des relations internationales à la région a indiqué à Marsactu ne pas être au fait de la décision. Quant à la région, elle indique par le biais de son service de presse que la position de Christian Estrosi n’a pas varié sur le sujet depuis sa conférence de presse en janvier, à savoir que la région était prête à accueillir l’APM si les charges de fonctionnement ne lui revenaient pas.

Le ministère des Affaires étrangères n’aura donc pas à supporter les coûts de fonctionnement importants de la Villa Méditerranée et les aménagements nécessaires pour l’accueil de l’APM. Une source au Quay d’Orsay assure que le ministre Jean-Marc Ayrault reste néanmoins “attaché au rayonnement et à l’attractivité de Marseille”. Une façon de dire que la candidature pourrait revenir sur la table de l’APM ? Une chose est sûre, ce ne sera plus dans la Villa Méditerranée, promise désormais au projet de réplique de la grotte Cosquer. La possibilité de mettre à disposition d’autres lieux, moins onéreux, pourrait être considérée. C’est alors tout un dossier qui serait à monter quasiment de zéro, l’attractivité d’un bâtiment majestueux au bord des flots de la Méditerranée en moins.

 

Actualisation le 28 février à 18h04 : ajout de la réaction de la région.

Actualisation le 28 février à 19h53 : ajout de la réaction de Michel Vauzelle

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