L’archéologie, une trêve dans les tensions autour des travaux des trois places à Aix

Actualité
le 17 Juil 2017
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En plein travaux très contestés de la place du Palais de justice à Aix-en-Provence, la mairie tient à mettre en avant les fouilles archéologiques qu'elle mène sur ce site. À la fin des travaux, ces vestiges ne seront plus visibles et certains habitants hériteront d'un espace au sujet duquel ils sont très perplexes.

L’archéologie, une trêve dans les tensions autour des travaux des trois places à Aix
L’archéologie, une trêve dans les tensions autour des travaux des trois places à Aix

L’archéologie, une trêve dans les tensions autour des travaux des trois places à Aix

Le parvis du Palais de Justice d’Aix-en-Provence ressemble actuellement à un décor de film. Il ne serait pas vraiment étonnant de voir débarquer Indiana Jones au milieu des décombres. Une équipe d’archéologues est en train d’effectuer des fouilles sur presque toute la surface de la place de Verdun, ainsi que le long de la partie sud du Palais de justice, plein centre-ville. Ils grattent, aspirent, mesurent et notent, accroupis sous une chaleur assommante. De quoi susciter l’intérêt de certains passants, qui s’arrêtent un instant devant ce spectacle inhabituel.

Mais à côté des chercheurs, ce sont bien des tractopelles et des ouvriers qui patientent. Dans environ deux ans, le parvis du Palais de Justice sera métamorphosé. Ce lieu s’inscrit dans le projet de réhabilitation dit “des trois places” qui vise à réunir en une seule et même place piétonne celle des Prêcheurs, de la Madeleine et de Verdun. La première étape de ces travaux, débutés il y a un an, consistait en la rénovation du réseau d’eau. La deuxième étape est imposée par la loi: il s’agit de faire des fouilles préventives. Désormais ce sont donc les archéologues qui se sont mis à l’ouvrage, l’occasion de faire un peu la paix autour du passé, après les débuts houleux du chantier.

La truelle et le marteau piqueur

En effet, le projet de réhabilitation des trois places a suscité beaucoup de contestations. Celles des commerçants d’abord qui se plaignent d’une activité en chute libre depuis le début des travaux, celles des habitants aussi qui se disent à bout à cause des nuisances sonores et dont certains se sont battus contre la mairie pour sauver les arbres de ces places.

Avec ces fouilles, la mairie d’Aix-en-Provence a le sentiment d’apaiser un peu les tensions. “Je n’ai eu que des bons retours de la part des riverains au sujet des fouilles archéologiques que l’on fait ici. C’est anti-nuisances !”, se félicite Jean-Marc Perrin, adjoint au maire, délégué à l’archéologie. Il est vrai que les petites truelles des archéologues font moins de bruit que les marteaux-piqueurs. “Il est important de faire de la médiation sur ce chantier de fouille, nous faisons des visites, avec les écoles notamment et des conférences sont organisées, détaille l’élu qui a le sentiment que ces fouilles font revivre la place. Les travaux d’archéologie semblent effectivement susciter la curiosité des passants qui dégustent une glace en regardant les archéologues gratter la terre ou des riverains qui s’approche pour poser des questions.

Voilà presque un an qu’une vingtaine d’archéologues travaillent sur le site. Ils s’agit d’agents contractuels placés sous la direction du service archéologie de la mairie d’Aix-en-Provence. “Nous sommes en train de dépoussiérer les fondations du Palais comtal et des habitations qui se trouvaient autour. Cet édifice date de 1227, il avait un fonction d’habitation mais c’était aussi un lieu de justice et de pouvoir, comme ça l’est toujours aujourd’hui “, éclaire Nuria Nin, à la tête de la direction archéologie de la Ville.

Ce palais hébergeait à l’époque les comtes de Provence venus s’installer à Aix. À la fin des années 1450 le roi René y a même habité. Devant cet immense édifice se trouvaient des remparts mais aussi un grand nombre de maisons et d’échoppes. Ce sont les caves de ses petites constructions qui sont visibles aujourd’hui.

Quelques 600 000 euros, parmi les 15 millions euros de budget prévus pour ce projet de réhabilitation, sont alloués aux recherches archéologiques. Mais il s’agit bien là de fouilles préventives, qui se font soit en amont ou soit en parallèle des travaux, et qui en aucun cas ne remettent en question le projet initial de réhabilitation. “Une mise en valeur coûte extrêmement cher. S’il on faisait un musée à ciel ouvert ce serait un travail faramineux pour le conserver, précise Nuria Nin. Et puis de toute façon, c’est le mauvais sort de l’archéologue que de détruire son objet d’étude.

Couche par couche, l’équipe de scientifiques remonte le temps. “On aimerait arriver à des constructions romaines sur tout l’espace et pourquoi pas, découvrir une présence humaine encore plus ancienne “, imagine l’archéologue. Alors peut-être, la question de la mise en valeur se poserait. Pour l’instant il est prévu de recouvrir ces témoins du passé avec un tissu géotextile et des “grains de riz”, de petits gravillons. Mais avant cela, l’objectif de la mairie est axée sur la médiation (et la médiatisation) autour de ces fouilles, avant qu’elles ne disparaissent sous la future place.

“Même des œufs de dinosaures, ça ne changera pas le problème”

Une fois les travaux finis, le public n’aura plus aussi facilement accès à ce pan de l’histoire. Les études de Nuria Nin et de son équipe vont être compilées, archivées mais a priori aucun lieu de présentation au public n’est prévu. “Peut-être qu’on décidera finalement de laisser une petite fenêtre ouverte sur ces vestiges, mais une chose est sûre, c’est qu’il manque à Aix-en-Provence un musée où l’on pourrait partager le fruit de nos recherches avec le public. Conserver tout ça dans un coin n’a pas grand intérêt”, conclut Nuria Nin.

Les habitants réfractaires au projet de rénovation n’espèrent pas grand chose de ces fouilles non plus. Pour eux, le problème reste le même. “Ce projet n’inclut pas du tout les riverains. Avec le grand espace qu’ils prévoient, ce sont les commerçants qui vont prendre possession des lieux et non les gens du quartier. Ils peuvent bien trouver des œufs de dinosaures, ça ne changera rien !”, s’agace Émile Gascon, le président du comité de quartier des Prêcheurs depuis plus de vingt ans.

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Commentaires

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  1. Sam Gta Sam Gta

    Euh la citation de JM Perrin est publiée deux fois dans l’article 🤔

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    • Julien Vinzent Julien Vinzent

      C’est corrigé, merci !

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  2. neomars neomars

    la marie d’Aix-en-Provence ;o)

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