La vidéo-verbalisation pas toujours au point

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le 26 Avr 2013
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La vidéo-verbalisation pas toujours au point
La vidéo-verbalisation pas toujours au point

La vidéo-verbalisation pas toujours au point

Boulevard de la Libération, un homme arrête sa voiture en plein milieu de la chaussée, en double file. C'est un vrai sport marseillais tant la scène est banale dans le centre-ville. "Le gars est sûr de prendre une amende", constate Philippe, commercial dont la boutique est située à deux pas. En effet, un autre témoin n'a rien perdu de la scène. Il s'agit d'une caméra rotative placée au dessus du feu qui surplombe le croisement avec la rue Saint-Savournin.

Elle fait partie du réseau de seize caméras mis en place par la RTM en mai dernier dans le cadre du dispositif de vidéo-verbalisation. Le dispositif veut qu'un agent posté devant des écrans relève les infractions des automobilistes dans les couloirs réservés aux bus et transmet le numéro de plaque minéralogique à la police nationale qui établit le procès-verbal. Leur objectif est d'améliorer la fréquence et la vitesse commerciale des bus afin d'offrir un réseau plus attractif.

3000 PV en un an

Selon les derniers chiffres de la RTM, 3000 procès-verbaux pour stationnement gênant ont été dressés depuis un an. Les responsables de la régie admettent que ces résultats sont limités notamment par rapport à la taille du réseau de caméras. Sur le terrain, boulevard de la Libération, la vidéo-verbalisation a l'air de porter ses fruits : les doubles files se font plus rares. En revanche, les commerçants et clients habituels remettent en cause l'utilité du dispositif.

Pour eux, la fluidité de la circulation n'est pas forcément la priorité dans le quartier. Le premier argument des commerçants a trait à leurs tiroirs-caisses. Depuis le lancement du dispositif – toujours selon eux – la fréquentation est en chute. Pour Yona, qui gère un bazar à petit prix, le constat est clair : "les clients ne s'éternisent plus dans les alentours. Ils ne prennent plus le temps de s'arrêter par peur de se prendre une contravention". Un peu plus loin sur le boulevard, Laurent, vendeur d'aquarium depuis 1980, partage son avis. "Les clients me demandent même de les livrer", explique-t-il, désabusé.

Et les désagréments ne se limitent pas à la clientèle. Certains commerçants se prennent des rafales de PV. "On est obligés de se mettre en double file pour les livraisons et le déchargement de la marchandise", affirme Noëlle, vendeuse dans une boutique de commerce équitable. Quant aux espaces réservés aux livraisons, ils sont occupés en permanence par des particuliers sans que la police municipale y mette bon ordre.

Des caméras pas tout à fait au point

Toutefois, la RTM est décidée à maintenir ce système de verbalisation des stationnements en double-file. Elle souhaite développer le travail en partenariat avec la Ville pour effectuer un travail "plus déterminé" à l'encontre des infractions qui ralentissent les bus. "Nous comptons sur le dispositif de vidéo-surveillance de la ville", espérait Pierre Reboud, le directeur de la Régie, lors d'une rencontre avec la presse mardi matin. En effet, la Ville dispose d'un réseau de 360 caméras destinées à prévenir les actes de délinquance. La RTM espère donc qu'une partie de ces caméras servent également à verbaliser les contrevenants.

D'après un syndicaliste de FSU SDU 13, le personnel en place au Centre de surveillance urbaine (CSU) appliquerait le dispositif mais de façon "limitée". Seul hic, l'éventuelle collaboration entre la Ville de Marseille et la Communauté Urbaine n'est pas encore dans les tuyaux. La RTM affirme qu'ils n'ont "pas encore passé d'accord" et se dit en attente d'un rendez-vous avec la Ville. De son côté, l'adjointe en charge de la sécurité Caroline Pozmentier, n'a pas souhaité nous répondre. En revanche, elle s'est exprimée dans 20 Minutes: "L'outil appartient à tous mais cela fait deux mois que je demande une réunion avec la RTM juste pour connaître l'emplacement de leurs onze caméras". Elle pourrait quand même regarder les panneaux.

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Commentaires

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  1. sarazin13 sarazin13

    à quand une véritable mutualisation des moyens un CSU pour la RTM, un CSU pour la la police municipale avec ses 40 policiers municipaux dont la véritable fonction est d’être sur le terrain.

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  2. loulouvert loulouvert

    merci
    voici enfin un voile levé …
    la vidéo verbalisation est effectuée par les services de la RTM avec leur caméra.
    En bon naïf, je pensais que toutes les caméras nouvellement montées permettaient cette vidéo verbalisation ? Il me semblait qu’ils nous avaient vendu cela avec le boulevard urbain, pericirculaire permettant de détourner les flux automobiles du vieux port.
    Encore qqc qui est pensé à moitié et qui permettra à tout le monde de continuer à se garer n’importe comment, notamment sur l’axe bd d’Athène- Lieautaud.
    Un jour, j’aimerai qu’on puisse avoir un point sur le fonctionnement du service de la fourrière à Marseille et sur le territoire de MPM.
    J’ai l’impression de ne voir les véhicules de fourrière que pour enlever les voitures génant les forains. C’est bien mais largement insuffisant …

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  3. Avé Avé

    Seize caméras ??? Là on peut dire qu’ils ont pris la mesure du réseau que nécessite une ville de 850 000 habitants, chapeau !
    Habitant les Réformés je constate d’ailleurs tous les jours que la caméra de Saint Savournin ne sert strictement à rien puisque dans la portion de cette rue située entre Libération et Roosevelt, la seconde voie est occupée jour et nuit par les voitures. Aucun changement avant et après la caméra. Donc de fait une voie de circulation totalement valable neutralisée de facto par le stationnement illégal.
    Et cet argument des commerçants de mon quartier (comme de tous les autres) qui se plaignent que leurs pauvres clients ne peuvent plus se garer n’importe comment pour leur faire plaisir est vraiment pathétique. On va vraiment nous faire croire que le stationnement en double file est bénéfique au commerce de la ville ? Ça ne serait pas le contraire plutôt ? Qu’on arrête avec les pleurnicheries et que pleuvent les contraventions.

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  4. MRO MRO

    Ce ne sont pas les caméras qui ne sont pas au point, ce sont les mecs derrière les écrans ! Arrêté 2 mn dans un couloir de bus, sans gêner de véhicules, pour décharger un gros colis dans une boutique… 105 € ! Merci… Le contrôleur a eu le temps de voir mon numéro d’immatriculation, le type de ma voiture et le numéro du lieu de l’infraction sur le Bd baille… Et il m’a pas vu décharger le colis et vite partir ! A quand les caméras pour contrôler le trafic de drogue dans les cités ?

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  5. Vieux-Port Vieux-Port

    La fourrière devrait marcher à toute berzingue ici. On ne la voit jamais…

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  6. solal280 solal280

    Dugommier, Garibaldi, Cours Lieutaud : toujours le bordel, et toujours en double file au café ! Les caméras doivent être en panne !

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