La tension grimpe entre les amateurs d’escalade et le parc national des Calanques
Dans le parc national des Calanques, les grimpeurs sont inquiets de voir leur pratique réglementée. Quatre d'entre eux se sont fait contrôler par les gardes pour des équipements non autorisés de voies sur falaise. Dans le même temps, une commission escalade se créée dans le but de faire émerger une "politique" de ce sport.
La tension grimpe entre les amateurs d’escalade et le parc national des Calanques
Poser un pied sur la falaise, trouver une prise sous les doigts, pousser vers le haut, accrocher sa corde puis ajouter un piton pour se sécuriser davantage. Ce dernier geste qui consiste à équiper une voie peut valoir au grimpeur une convocation au commissariat. Cette pratique courante chez les grimpeurs est proscrite dans le parc national des Calanques si elle est réalisée sans autorisation. Cette année, quatre équipeurs se sont fait contrôler par le parc national, avec à la clé une visite au commissariat pour “travaux non autorisés“. Ces contrôles ont entraîné une bronca dans le petit milieu des grimpeurs des calanques.
L’un d’eux, Guy Abert, ancien photographe et ouvreur de voies à l’international, a été surpris en train d’installer du matériel amovible pour se sécuriser, le temps de prendre quelques photos. “Les gardes m’ont intercepté et ont confisqué tout mon matériel : perceuse, cordes et mousquetons. J’ai été entendu au commissariat de La Ciotat quelques jours plus tard”, confie l’intéressé.
Les grimpeurs mettent en avant une pratique de l’équipement certes “sauvage” mais destinée à servir la communauté grimpante. “Les équipements vieillissent, c’est nécessaire de les entretenir”, insiste Guy Abert. Les équipeurs voient d’un mauvais œil la régulation effectuée par le parc national, qui pourtant laisse une marge de manœuvre, en lien à la sécurisation des voies. En effet, les entretiens à l’identique sont “autorisés sur simple déclaration”. Une mesure qui ne semble pas satisfaire les sportifs.
“Un moyen déguisé pour interdire la pratique”
Hormis pour équiper une voie à l’identique, il est nécessaire d’avoir une autorisation du directeur pour installer des équipements d’escalade dans la roche, comme les pitons, depuis la création du parc national en 2012. Et, depuis cette année, le parc national se met à surveiller la pratique de l’escalade. “On dirait que le parc joue aux flics avec les grimpeurs”, reproche Guy Abert. “C’est une totale aberration que les équipeurs soient considérés comme des délinquants”, argue un moniteur ayant souhaité rester anonyme. Le président du parc national des Calanques Didier Réault (LR) souhaite mettre en place une véritable “politique escalade”, après avoir beaucoup insisté sur la réglementation de la chasse et la pêche.
Avec près de 5000 voies recensées officiellement, les calanques sont, depuis la fin du 19e siècle, une destination internationale pour la varappe. Ces falaises calcaires plongent dans la mer, offrant une vue où le blanc tutoie le bleu. L’escalade en pleine nature est considérée comme un sport d’aventure, permettant de découvrir de nouveaux itinéraires, ou d’en redécouvrir d’anciens. Les équipements des voies sont à la base du développement de ce sport. “L’escalade est dangereuse si les sites ne sont pas bien entretenus, mais les équipeurs sont là pour ça”, souffle Yannick Vallençant, président du syndicat interprofessionnel de la montagne, qui représente notamment des guides.
Une commission en vue d’une charte de l’escalade
Le 4 juillet, le conseil d’administration du parc a voté la création d’une commission escalade. Celle-ci devrait permettre de créer un dialogue entre usagers et gestionnaires. Sur le site du parc, la page consacrée à ce sport précise désormais que “les projets d’ouverture [de voies, ndlr] sont gelés dans l’attente des travaux” de cette instance.
Propriétaires publics et privés, mais aussi représentants d’usagers à travers la fédération française de la montagne et de l’escalade et le club alpin français sont membres de cette commission. D’ici quelques mois, une charte de l’escalade devrait voir le jour. “On est en agglomération, ce n’est pas un parc sous cloche où l’on décide sans discussion”, rassure Didier Réault.
En attendant, faire accepter les démarches administratives aux grimpeurs est une tâche ardue. “La lourdeur administrative va mal avec l’esprit de l’escalade. Devoir faire des demandes pour une seule voie, c’est exagéré”, poursuit Yannick Vallençant. Et c’est également ce qui fait craindre aux grimpeurs “un moyen déguisé pour interdire la pratique”, confie le moniteur. Si les démarches sont vécues comme des freins, elles répondent aux difficultés vécues par les gestionnaires des falaises, puisqu’ils sont responsables en cas d’accident. Dans les calanques, ces gestionnaires sont souvent la fédération française de la montagne et de l’escalade (FFME) ou le parc lui-même. En 2016, dans les Pyrénées, la FFME a été condamnée à réparer le préjudice subi par des victimes non licenciées à hauteur d’1,2 millions d’euros. Un bloc s’était détaché de la falaise. Un projet de loi est en cours d’examen pour réduire la responsabilité pénale des gardiens.
Les tensions en cours entre usagers et gestionnaires semblent aussi liées à la jeunesse du parc national des Calanques, contrairement au parc national des Écrins, où une convention alpinisme est en place depuis 1992. “Les grimpeurs la connaissent et s’autorégulent. Quand certains ne respectent pas la convention, ils se font reprendre par les usagers directement”, s’amuse Julien Charron, chargé de mission glacier, activités de pleine nature et refuges dans le parc des Hautes-Alpes.
Un site en risque de “surfréquentation” selon le parc
Dans le parc national des Calanques, la réglementation de l’escalade est moins flexible qu’ailleurs puisque chaque équipement de voie est considéré comme des travaux, hormis les entretiens à l’identique. Dans le parc national des Écrins, par exemple, seule l’ouverture de voie doit faire l’objet d’une autorisation de travaux. Pour mettre du matériel neuf sur des voies déjà existantes, une demande est à faire au seul comité de pilotage de l’alpinisme. Dans cette région montagneuse, située entre les Alpes du nord et du sud, les grimpeurs ont le droit d’installer du matériel amovible ou même “s’il est permanent mais que le grimpeur ne laisse quasiment rien, on est souple”, affirme Julien Charron.
Mais, si le parc national des Calanques fait face à des relations plus compliquée qu’ailleurs avec les grimpeurs, c’est aussi qu’il se trouve en zone péri-urbaine, à cheval sur les communes de Marseille, La Ciotat et Cassis, soit près de 900 000 habitants au total. La richesse des paysages des Calanques attire environ 3 millions de visiteurs par an. “Il y a le problème de surfréquentation. Ils viennent grimper pour la beauté du paysage et la richesse de la biodiversité et, pour qu’ils continuent à en profiter, il est important de préserver la nature”, pose Didier Réault, président du parc national des Calanques.
Les grimpeurs, eux, ont le sentiment d’être désignés à tort comme des dangers pour l’environnement. Dans les Calanques, comme dans les autres parcs naturels, des sentiers sont interdits durant la nidification, ici du faucon pèlerin. Ce qui génère des troubles dans la communauté sportive. “C’est un oiseau qu’on voit beaucoup, même en ville. On a plus l’impression que l’oiseau est une excuse pour nous interdire du terrain”, raconte le moniteur et guide de haute montagne. “Il y a de plus grandes menaces écologiques, comme les boues rouges ou le rejet des égouts dans la mer”, remarque Yannick Vallençant. Ce discours se retrouve dans les échanges entres grimpeurs. Il y a toujours plus néfaste pour l’environnement que soi.
Commentaires
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Et oui, on y vient, ce furent les premiers à rigoler quand on nous a interdit ou presque la chasse, mon mari a frolé la dépression, la clef du parc c’est business d’abord. promenades à cheval interdite sauf dérogation, randonnée bivouac idem, photos idem pêche idem alors grimpette ce sera bientôt pareil sauf auprès de l’association recommandée, ah ah ah ils commencent à comprendre.
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Les grimpeurs sont des gens responsables. le Parc ferait bien de sévir contre la pratique du quad qui est interdite et que l’on observe en particulier certains samedi : bruits, poussières, risques d’érosion, etc. Des obstacles et barrières sont censé interdire l’accès mais ils passent quand même.
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Aisé de sévir avec une grande vigueur contre les grimpeurs au motif
notamment de la protection des oiseaux en espèces protégées.
Dommage que le PNC ne puisse faire preuve de la même détermination contre les survols en rase motte par les avions de chasse de l’armée.(Jeudi 12 juillet 2018 15h00)
Pas convaincu que l’aigle de Bonelli entre autres fasse preuve de la même tolérance.
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Le 4 juillet, le conseil d’administration du parc a voté la création d’une commission escalade
J adore quand ca commence comme cela bande de salaud de grimpeurs
Je vous annonce cela pour l’automne
Le 4 septembre, le conseil d’administration du parc a votéra la création d’une commission droit de respirer dans les calanques
Le 8 septembre, le conseil d’administration du parc a votera la création d’une commission droit de marcher en basket dans le parc
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Pour avoir grimpé à en vau en mai et avoir fait la queue pour accéder aux voies, gradées bas mais polies par la surfrequentation (donc dangereuses) , nul doute que la pratique peut soulever un grand nombre de questions. Le parc des calanques n’a pas le problème cependant d’autres spots tendances comme Buoux (Vaucluse) ou Châteauvert dans le Var ou la forte fréquentation a amené les municipalités à parfois interdire la pratique pour cause de bivouac et de papier toilette partout. Depuis dans le Var linterco a pris des mesures avec des toilettes sèches.
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Ca fait des années que les grimpeurs gueulent. Ils faisaient partie des opposants au Parc.
J’adore ce genre de personnes qui pratiquent un sport soi-disant “nature” mais se mettent à gueuler dès qu’on touche à leur “terrain de jeu”. La nature n’est pas un terrain de jeu, elle est un lieu de vie et il faut la respecter pour cela.
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Au moment de la création du Parc National, j’ai entendu des randonneurs se plaindre de la fermeture de certains chemins plus ou moins officieux, des plongeurs se plaindre qu’ils ne pouvaient plus balancer leur ancre n’importe où… Et maintenant, les grimpeurs protestent contre la discipline qu’on leur demande.
Mais il n’y a pas de miracle : un Parc situé en bordure d’une ville de 850 000 habitants, et soumis de surcroît à une forte fréquentation touristique, si chacun n’y met pas un peu du sien et veut continuer de tout faire partout, autant y renoncer.
C’est étonnant, cette aversion de l’homme pour le respect de la nature quand on lui demande de modifier (un peu) son comportement. On sait pourtant aujourd’hui que le milieu naturel, dont notre survie dépend tout de même, est dans un état d’extrême fragilité.
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Les grimpeurs, les randonneurs, les chasseurs, les blancs, les noirs … il y en a de tout sortes ! Les grimpeurs ont été représentés par différentes associations lors de la création du parc, l’escalade est parfois un pur loisir associatif (club alpin, FFME, …) , parfois un gagne-pain (guides, UCPA, …), parfois “sportive” sur terrain équipé, parfois “aventure” avec une prise de risque assumée. Je pense qu’ils étaient globalement favorable au Parc lors de sa création, comprenant la nécessiter de réguler pour préserver. Il me parait donc largement abusif de tous les mettre dans un même sac.
Tout un chacun est fondé à défendre son “terrain de jeu” sur de bon arguments, et en général en discutant on trouve un bon équilibre, une pratique raisonnable entre la mise sous-cloche et l’anarchie, en incluant le respect de l’environnement (minéral, végétal, animal, humain).
La charte du parc était normalement équilibrée. Certains secteurs historique d’aventure comme Castelvieil ont été laissés accessibles.
Il faut reconnaitre que les arguments des différents grimpeurs repris dans l’article apparaissent fallacieux:
-M Abert réclame le droit de poser des protections à la perçeuse pour faire une photo : déjà le droit à l’image du parc est protégé, il pourrait se sécuriser sans percer (coinceur, rappel) : bref il ne s’agit pas d’un cas courant, et oui ça doit être contrôlé : les gardiens du parc devraient pouvoir gérer toute la procédure sans passer par la police nationale
-M Abert demande le droit d’entretenir les équipements existants approuvés, ça semble tout à fait autorisé et une déclaration c’est quand même peu de chose à moins d’être aussi administrati-phobe que M Cahuzac, ce qui n’est pas gage de bonne foi
-Quel que soit l’endroit, comme le rappelle l’article, on est forcément tenu d’avoir l’accord du propriétaire, et ça tout équipeur sérieux le sait. Il s’agit d’ailleurs le plus souvent de conventions précaires, parfois suspendues suite à trop de mauvais comportements. Et c’est pareil pour la rando, le canyoning, …
La “tension” doit donc être limitée à certains grimpeurs et certaines “communautés” , mais c’est peut-être un mal nécessaire pour que le Parc ne cède pas à la facilité d’interdire tout en bloc et communique mieux sur ses règles. Un grimpeur peut venir de l’autre bout du monde, avec un topo vieux de 10 ans presque sans se rendre compte qu’il est dans un parc national.
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Plaisant de voir le président du parc, Didier Reault, délinquant raciste, faire poursuivre des personnes sécurisant des parcours utilisés depuis plus de 80 ans
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C’est injustifié si ce n’est par l’ignorance crasse du président du Parc.
Çà marche en forêt de Fontainebleau, sans qu’il y ait eu le moindre souci, et les Calanques ont été le terrain d’entrainement des plus grands grimpeurs, dont certains ont gravi l’Anapurna.
Il avait publié un très beau livre de photos sur ses escalades dans les Calanques.Monsieur Réault est un nain à côté de ce champion!
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NB Livre édité chez Arthaud:
CALANQUES Gaston REBUFFAT
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Réault ne sait rien, ne connait rien. Il palabre pour exister et met tout le monde dans le même sac (à pof).
Comment se targuer de protéger le site quand on autorise :
– L’invasion de bateaux passant la nuit au fond des calanques en rejetant à la mer mégots, jus de vaisselle et excréments… qu’on retrouve sur la côte en arrivant le matin et des motos qui accostent n’importe où,
– par dérogations que les bateaux de touristes franchissent allègrement les bouées pour aller au plus près des plages. Il peut y en avoir plus d’une cinquantaine /jour,
– La circulation des voitures quand souvent c’est au faciès que l’on peut franchir les barrières,
– Les motos cross et autres VTT électriques bousillant les sentiers en venant la veille de ballades tailler, couper, trancher et massacrer tout ce qui dépasse (ca pourrait abîmer les guibolles)
– les défilés de mode à Sormiou
– les tournages de films, de pubs (mais eux ils pourront payer pour s’affranchir des lieux)
– les randonnées de trop grands groupes (82 personnes au col de la Selle, en mars)
– les sauts en parachute du haut des falaises d’En Vau (des malades)
– l’abattage massif des pins de Luminy pour l’école de commerce
– les constructions toujours plus nombreuses à Luminy
– l’absence quasi-totale de gardes pour informer sur les dangers (trop d’exemples de dingues depuis tant d’années)
– de jeunes grimpeurs qui viennent à vélo car il y a trop à marcher pour aller au pied des voies
– les bateaux qui viennent nettoyer la coque dans l’anse de la Triperie
– Le gros bateau qui organise des soirées déjantées, musique à donf pour “les teufeurs on board” longent les côtes et tournant autour des îles, le soir, la nuit.
– Cortiou, Altéo, ect, ect, ect…
La dégradation du site est liée à la c… humaine, à la prolifération d’activités, à l’égoïsme d’un jour, au profit, à la rentabilité. Pourtant beaucoup de gens le respectent. Les grimpeurs en font partie sauf bien sûr les quelques demeurés qui vont faire payer cher à ceux qui grimpent et qui entretiennent, comme nous, depuis des années.
On va en arriver à limiter l’accès comme sur le Mont Blanc à cause du grand n’importe quoi.
Rebuffat, Edlinger, Destivelle… des noms d’avant, qui grimpaient simplement en respectant les calanques. On doit être des vieux cons.
Mais tout va bien, Réault est là. Il va ensuite s’atteler au sort des kayakistes.
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Pour ma part l’article manque de précision: je n’arrive pas à comprendre ce qui est vraiment interdit…étant grimpeur cela me semble normal de confier l’entretien des voies à la FFME car les voies doivent être équipées correctement et bien côtées pour éviter les accidents.
Pour les autres amoureux “terrains d’aventure”, il existe du matos spécifique que l’on doit récupérer (vu le prix tu le laisses pas!) et que le 1er photographe venu ne puisse pas arriver avec sa perceuse ne me choque pas. Premièrement le matos va rester et secondo cela peut faire croire à l’existence d’une voie non côtée et donc être un risque pour d’autres. La fréquentation amène nécessaire une réglementation comme pour le mont blanc, cela me semble nécessaire mais après à chacun son avis.
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