La situation des écoles provoque une première fissure au sein du Printemps marseillais

Actualité
le 9 Fév 2021
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Au bout d'une séance marathonienne, le conseil municipal a adopté le protocole encadrant le droit de grève dans les écoles et les crèches. Trois élues de la majorité ont voté contre, une première faille dans ce rassemblement politique pluriel, malgré des avancées de dernière minute dans les négociations.

Manifestants devant l
Manifestants devant l'espace Bargemon lundi 8 février. (Photo Emilio Guzman)

Manifestants devant l'espace Bargemon lundi 8 février. (Photo Emilio Guzman)

Ce n’est pas une débâcle, en signe d’un Printemps trop hâtif qui ferait rompre la banquise, mais une première fissure dans la majorité composite constituée autour du maire, Benoît Payan. Au bout d’un conseil municipal inédit dans sa longueur comme dans sa forme, les élus municipaux sont appelés à se prononcer pour le protocole d’encadrement du droit de grève dans les écoles et crèches marseillaises. Il empêche notamment aux agents d’arrêter le travail pendant seulement une heure.

Trois mains se lèvent aux deux premiers rangs, trois mains de femmes qui maintiennent un vote contre. Juste avant le vote à main levée, plusieurs élus ont pris la parole pour donner leur position sur ce protocole qui divise au sein du Printemps depuis que l’exécutif a décidé de pousser cette disposition votée par la majorité LREM à l’Assemblée et que peu de villes ont jusque-là adoptée.

Opposition communiste, entre abstention et vote contre

Au premier rang, Nathalie Teissier et Marie-José Cermolacce se retournent pour guetter du regard si elles sont suivies. Seule Lydia Frentzel a la main levée. Les autres élus communistes ont fait le choix de s’abstenir en précisant que cela concernait “les adjoints communistes”. Jean-Marc Coppola a exprimé leur différence : “Ce protocole a une portée limitée. Il est vu par certains comme une atteinte au droit de grève”.

Le droit de grève est ce qu’on a lorsqu’on a rien d’autre pour se battre

Lydia Frentzel, EELV

Les deux élues font corps : “Nous avons voté en notre âme et conscience. Pour nous ce protocole est une restriction du droit de grève même si nous nous félicitions des avancées”. D’autres conseillères municipales ont fait de ce vote une question de principe. C’est le sens que veut donner Lydia Frentzel à sa main levée : “Je viens d’une lignée communiste. Mon grand-père s’est battu pour ça. Ma grand-mère faisait déjà grève en 1906 alors qu’elle était ouvrière dans une tuilerie. Je ne peux pas revenir là-dessus. Le droit de grève est ce qu’on a lorsqu’on a rien d’autre pour se battre”. L’élue des 15-16, issue des rangs EELV mais aussi syndiquée CGT, dit ne pas avoir subi de pression et assumer son choix : “Si on m’enlève ma délégation, soit. Mais je ne me renierai pas”.

Votes contrastés

Du côté des élus communistes, Audrey Garino reconnaît des débats en interne, en niant toute pression de retrait de délégations. Mais le constat est là : aucun adjoint n’a fait de pas de côté. Sophie Camard, maire de secteur et conseillère municipale déléguée a adopté une position solidaire : “Dans un service public, on ne peut pas imaginer opposer les agents et les parents surtout quand la majorité des agents sont des femmes, explique durant les débats la suppléante de Jean-Luc Mélenchon. Nous ne pouvons pas réduire le débat au seul droit de grève. Vous avez ajouté un certain nombre de choses. Je vous soutiens dans cette délibération”.

Dans les dernières heures précédant le conseil, la négociation a continué de battre son plein. Toute la semaine, les représentants syndicaux ont échangé avec Olivia Fortin, chargée des négociations ou avec le maire lui-même. Dans la dernière ligne droite et sans qu’Olivia Fortin accepte de dire avec qui les négociations ont eu lieu, une série d’ “avancées” ont été réalisées. Jean-Marc Coppola a d’ailleurs remercié le maire pour la prise en compte de la détresse des agents sur “le volet social (…) le plan pluriannuel d’embauches et la prise en compte de la pénibilité”.

Des avancées de dernière minute

“Il a été décidé que les deux semaines des vacances de février seraient chômées tout comme les mercredis entre les vacances de février et celle du printemps, détaille Olivia Fortin. Il a été également décidé de donner une prime pour compenser la pénibilité du travail”. Là encore, l’élue ne souhaite pas donner le montant de celle-ci. Comme si ces propositions n’avaient encore rien d’officiel.

Dans un communiqué publié la veille, les syndicats FSU et CGT, non signataires, se félicitaient des gages obtenus, notamment sur le caractère expérimental du protocole signé. “Il est expérimental, comme l’ensemble des dispositions que nous avons votées que cela soit le télétravail ou les promotions  et l’avancement”, élude Olivia Fortin.

Manifestation devant le conseil municipal, le 8 février 2021.

Ces avancées de dernière minute n’ont pour autant pas permis d’empêcher le rassemblement des drapeaux syndicaux de la CGT, de la FSU et même du PCF devant un espace Bargemon à nouveau protégé par des barrières. Syndiquée à la CGT et tata de l’école des Borels (15e), Aline trépigne : “Il ne va pas nous avoir avec cette histoire des mercredis non travaillés. La vérité, c’est qu’on n’en peut plus”. Elle pointe l’impossible protocole sanitaire mais aussi le manque de personnel et le jeu de rustine d’une école à l’autre. “Du jour au lendemain, ils nous prennent et nous changent d’école. Et après ils disent qu’il faut limiter le brassage ?”

Une enquête municipale

La dernière carte plaquée “sur table” par Benoît Payan a été annoncée par lui, via un message Facebook, la veille au soir. Dernière délibération de l’ordre du jour, le maire annonce la mise en place d’une commission d’enquête sur les écoles, proposée en délibération en toute fin d’ordre du jour. Et cela, en contradiction avec les propos du président de groupe Joël Canicave qui se félicitait de l’abandon de cette pratique de dépôt de délibération le jour même du conseil.

Celle-ci est brève et prévoit une large investigation :

Dotée de moyens humains,  [la commission d’enquête] prendra en compte l’apport d’expertises extérieures, notamment auprès des parents d’élèves, des agents, des enseignants et de l’ensemble de la communauté éducative. Son champ d’action devra être le plus large pour offrir un panorama complet de la situation. Elle débouchera sur un rapport transparent qui viendra nourrir et renforcer le plan municipal de refondation des écoles.

Mise en place dans les prochaines semaines, elle devrait permettre, promet le maire, d’envisager une rentrée plus sereine en septembre prochain.

Lors d’un point presse à la coupure de la mi-journée, il pointe en objet principal le conflit social qui a causé la fermeture de 120 cantines à Marseille. Mais il évoque en premier point “la délégation de service public de la restauration scolaire confiée à la Sodexo”. “On attend d’un partenaire qu’il nous entende et nous écoute”, formule-t-il. Il souligne aussi les tâches que le contrat ferait peser sur les seuls agents publics en lieu et place du géant de la restauration, notamment en ce qui concerne la gestion de la facturation.

Des fiches cartonnées dans chaque secteur

Dans le viseur de cette commission d’enquête constituée d’élus de la majorité comme de l’opposition, il place également l’organisation administrative de la Ville “avec quatre secteurs dont le plus grand comprend 900 agents et le plus petit 700”. En illustration, il évoque des tableaux muraux “obsolètes” avec des petites fiches en carton pour répartir les tatas dans les différentes écoles de chaque secteur. Il exonère de toute responsabilité la hiérarchie “elle-même perdue”.

“Depuis le début du mandat, c’est la faute à Gaudin, quand ce n’est pas la faute à Gaudin, c’est celle de la Sodexo”, moque Julien Ruas. L’ancien adjoint, reprend à son compte l’héritage de l’ancien maire sur la gratuité des repas offerts aux plus démunis et plaide pour une redistribution des économies réalisées sous forme de tickets services offerts aux parents. Interrompu dans son intervention, il finit par saluer l’intention de la Ville d’ouvrir la commission aux oppositions. Pour le RN, Sandrine d’Angio réclame une nouvelle fois un conseil municipal extraordinaire. L’adjoint aux écoles, Pierre Huguet, lui répond qu’il faut associer à la réflexion bien au-delà des seuls élus : “Les parents, les agents, les enfants…” Ce rapport-là, le dernier, est adopté à l’unanimité.

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Commentaires

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  1. 236 236

    “Le conseil municipal a adopté le protocole encadrant le droit de grève”
    la fissure d’autres sont chargeront.

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    • 236 236

      Franchement, espérons que la une de Marsactu ne soit pas trop retweeter, ils vont se délecter en face.
      La “première fissure “, qui n’en n’est pas une, simple désaccord, ne pouvait-elle pas être placée dans le corps de l’article ? Comprends pas…

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    • leravidemilo leravidemilo

      Vous ne me semblez pas avoir choisi le bon endroit pour envisager la chose, et par voie de conséquence votre “angle de vue” semble bien faussée.
      Si il s’agit bien d’une fissure, et disons la première (après la fracture du changement de maire, du switch là..), et le “désaccord” que vous invoquez “simple” semble bien un peu plus complexe qu’il ne vous y parait, bien capable de générer d’autres désaccords en série.
      Et puis, mine de rien, vous semblez bien assigner à la rédaction d’un journal qui se trouve être indépendant, la fonction de ne pas faire” se délecter” en face”, ou de faire se délecter l’autre face…qui lui ferait front, alors qu’il me semblait avoir perçu que là n’était pas le but du jeu.
      Et vous voulez placer cette fissure, que vous ne sauriez voir, dans le corps du bâtiment pour mieux la cacher. Dangereux ça, très dangereux….d’autres l’ont déjà fait avec les résultats que l’on sait (demandez donc aux marseillais!
      Aller, courage, regardez donc les fissures, bien en face, et pour vous y aider, acceptez donc qu’on les mette en valeur.
      “D’autres s’en chargerons” ? La pluie peut être?

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    • 236 236

      Des commentateurs optimistes laissaient à penser que j’étais au bon endroit, il n’y aurait eu finalement qu’illusion d’unité, pas de fissure, juste un désenchantement et si en plus d’autres désaccords sont à venir…
      Rédaction indépendante, Marsactu n’a que faire d’une quelconque assignation d’où qu’elle vienne et c’est pour cela que je me suis abonné. Mon propos ne portait que sur la forme. Je regrettais seulement que ce titre dur, puisse servir contre une majorité isolée (pas celle du département, ni de la métropole, ni de la région) et surtout qu’il ne fragilise l’enthousiasme de ceux qui œuvrent. Certainement que si j’avais des enfants scolarisés dans les conditions décrites je serais aussi excédé et in fine vous avez raison, il vaut mieux voir des fissures que l’on peut réparer que d’être désenchanté.

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  2. Pierre12 Pierre12

    Et l’autre qui nous parle de son grand-père en 1906, c’est pas comme si le monde avait un peu changé en 115 ans…

    Même JM Coppola n’a pas osé et pourtant c’est pas l’élite. Même S. CAMARD c’est vous dire…

    Personne ne demande à ce que le droit de grève disparaisse, juste que la grève perlée d’une heure soit encadrée.

    Et pour tous ceux qui ne savent que critiquer l’opposition, vous noterez qu’ils ont voté pour, évitant que l’accord soit rejeté, en faisant passer l’intérêt des parents devant le leur !

    Le dogmatisme rouge vert a encore de beaux jours devant lui !

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    • vékiya vékiya

      C’est vrai que gaudin & co se sont toujours préoccupés de ce problème

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    • Pierre12 Pierre12

      Pq vs me parlez de gaudin ?
      C’est votre seul argument gaudin ???

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  3. petitvelo petitvelo

    Eh bien au moins on avance, depuis 25 ans c etait guerre de tranchées et tant pis pour tout le monde

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    • Pierre12 Pierre12

      Oui, si vous avez regardé le conseil municipal, b. Payan n’a pas voulu indiquer la date à laquelle ce protocole entrerait en fonction, et rien ne dit que ça réglera le problème.

      Après, si vous accédez à toutes les demandes des syndicats, vacances chômées, mercredi de repos, embauches, primes, c’est pas très compliqué d’obtenir un accord. Vous allez voir nos impôts dans 9 mois, + 10 % la tf, je prends les paris.

      Mais ça avance, c’est vrai…avec nos impôts !

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  4. Patjoub Patjoub

    Tout le contenu de l’article décrit les possibilités que les choses se débloquent dans les écoles.
    Tout l’article met le doigt sur la déshérence des services, l’absence de gestion par l’ancienne majorité, et la manière dont la nouvelle municipalité tente de remettre de la rationalité, et en plus en travaillant avec les personnels et les agents.

    Et pourtant, sur quoi le titre de l’article met-il le doigt ? Sur les postures de certains élus, dont on sait tous qu’elles ne sont que des postures (ainsi que le démontre également le contenu de l’article). Quel est donc l’intérêt de mettre l’accent sur cette chose qui n’est que de l’écume, qui n’est que remuer les basses passions, qui n’est fait que pour alimenter l’agacement contre la politique, plutôt que de mettre l’accent sur le fond ?

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    • toto toto

      Avez-vous lu le protocole d’accord ?
      Les taux d’encadrement sont déjà lamentables à Marseille…
      Ils monteront à 1 adulte pour 60 enfants en élémentaire et 1 pour 30 en maternelle en temps de grève. Les enfants pourront être surveillés par des animateurs ou des personnels qui n’ont jamais été au contact d’enfants.Vous appelez ça débloquer ? On attend quoi, qu’un accident se produise ? On dira que c’est la faute à la pluie ?
      Ceux qui vont en pâtir le plus, ce sont les enfants, comme d’habitude. Et nous ferions mieux de remercier ceux qui adoptent ces “postures” comme vous dites. Tous les autres n’ont pas lu l’accord ou se contrefichent des enfants.
      Nous ne pouvons pas nous contenter de laisser nos enfants à la grille de l’école sans savoir ce qu’il se passe à l’intérieur.

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    • leravidemilo leravidemilo

      Bon, on a bien compris, ce titre il vous plait pas.
      Sur quoi le titre met il le doigt? Mis là où il faut bien sur : Là où ça fait mal! Car votre P.M préféré semble pas trop dans son assiette dirait t on, dès lors que le voila au pied du mur, après les changements intervenus dans l’équipe entre les mains qui tiennent la truelle et celles qui coupent les rubans (Ah ce mercato d’hiver…) Et il convient donc d’ausculter un peu la chose, de se poser toutes les questions permettant d’avancer quelque peu vers un diagnostic avant que ça ne dégénère pour de bon. Et donc, il convient de mettre le doigt…là où.
      Et puis (j’allais dire déjà) vous ne semblez pas trop goûter la démocratie dés lors qu’elle ne s’exerce pas seulement frappée d’alignements, en rang serrés, et je veux pas voir une oreille qui…
      Sinon ce ne sont là que” basses passions et autres “postures”, les coup de violons sur les pluralisme et” plurialisme” citoyens ne durant que le temps d’une campagne printanière. Tiens, ça me fait déjà penser à la belle époque de la gauche dite plurielle avec Jospin à la truelle. Dès le début, tout le monde au garde à vous, le parti dominant dictant sa loi. Un journaliste du Canard Enchainé, face aux premières réprimandes, indiquait que cette gauche plurielle là lui semblait promise à un futur bien singulier! Ce qui fut fait, avec un parti dominant (c’était d’ailleurs le même qu’ici céans, c’est bêta!) pratiquement minoritaire en 2002 avec les résultats qu’on sait.
      Bon, sur le fond, cette décision ne résout rien en terme de sous effectif, de qualité de vie et de sécurité des enfants ect ect, voir ci dessous (merci @juH). En outre elle s’inscrit vraiment pas en rupture avec des habitudes bien établies de négociations et de pré-concertations avec le syndicat force obscure, et donc avec la bonne tradition defferriste (ou gaudinesque, si vous y tenez vraiment); ça sent pas bon quoi!
      Bon, maintenant, si vous insistez, je veux bien participer à un bon débat public sur le choix du titre. Perso, je me serais pas e..merdré j’aurais pris le panneau des manifestantes : “Première mesure du P.M au sujet du personnel des écoles: Limitation du droit de grève”
      ça le fait hein! Non?

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    • Pierre12 Pierre12

      Si vous n’aviez pas la moitié d’absents, il n’y a aurait pas de sous effectif.

      Les infirmières sont en sous effectif, et pourtant présentes pour un boulot autrement difficile que de servir des repas.

      Au boulot les fainéantes !!!

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  5. Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

    Julien Ruas… Ce nom me dit quelque chose. Que l’opposition s’exprime, c’est la moindre des choses, mais elle pourrait choisir ses porte-parole : certains des siens manquent un tantinet de crédibilité compte tenu de leur passé chargé.

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  6. Tarama Tarama

    Si Sophie Cammard approuve, elle qui a l’intérêt général comme ligne de conduite, alors c’est plutôt bon signe.

    J’aurais plutôt parlé de dissensions que de fissures, mais il faut bien faire cliquer.

    Le statut-quo n’est en tout cas plus possible dans les écoles après 25 ans de pourrissement.

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    • toto toto

      Je pensais aussi que sa ligne de conduite était l’intérêt général… Elle a visiblement retourné sa veste. Son intervention montre qu’elle n’a rien compris à la situation ou qu’elle ne veut pas comprendre…

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  7. Laurent Malfettes_ Laurent Malfettes_

    Le vote contre, par trois élues de la majorité, sans compter les abstentions, et le fait qu’une délibération aussi importante et symbolique soit adoptée grâce au soutien de la droite, est pourtant un fait majeur de ce conseil municipal, où l’on voit des élus en plein conflit de loyauté, sinon d’intérêts : solidarité avec la majorité municipale (à laquelle elles appartiennent) ou fidélité à leur syndicat ? Comment faut il analyser le vote de Lydia Frentzel ? Qui s’est exprimé ? La représentante élue des Marseillais, ou la représentante élue des salariés ? Ce n’est pas tenable !

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    • toto toto

      Une délibération de droite adoptée grâce au soutien de la droite, quoi de plus normal ?
      Lydia Frentzel et celles qui ont voté contre se sont souvenues qu’elle ont été élues sur une liste de “gauche”. Les autres l’ont oublié.
      Et effectivement, ce n’est pas tenable. Il faut que le Printemps Marseillais applique sont programme plutôt que de proposer des solutions qui ne feront que masquer et même qu’aggraver le problème.

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    • Pierre12 Pierre12

      @ juh
      Le pragmatisme vous connaissez ?

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    • Assedix Assedix

      @juH: ce sera pourtant bien son rôle. Pourquoi dénigrer d’avance son travail ?

      Sinon, pour revenir sur votre dernière anecdote. Il y a peut-être des explications, mais vu de loin, poser une décharge syndicale un jour de grève nationale, ça paraît quand même un peu gonflé…

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    • toto toto

      @Assedix: il se trouve que les décharges sont souvent récurrentes, c’est le cas pour cette dame, toujours le même jour. C’est pour cela que je dis qu’elle devrait être remplacée.
      Mon anecdote a été vérifiée sur quelques écoles. Je ne dis donc pas que l’ “erreur” sur le motif de fermeture est généralisé mais ça jette un sérieux doute et ça permet au choix (ou les deux):
      – d’atténuer la responsabilité directe de la mairie,
      – de monter un peu plus les parents contre les agents.
      C’est qu’on deviendrait parano…

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  8. Charlo Charlo

    Il y a un truc qui me taraude : il est évident que le travail des tatas est extrêmement pénible.
    Qu’elles sont les raisons de cette pénibilité ?
    C’est, semble-t-il, principalement le fait qu’elles travaillent en sous-effectif.
    Par conséquent il me semble que l’on met la charrue avant les bœufs lorsqu’on cherche à évaluer cette pénibilité et à en trouver les compensations avant même de traiter le problème à sa source ?
    J’ai bien peur que les mesures compensatoires (mercredi chômés et vacances d’hiver) n’aient pour effet immédiat que de détériorer ces fameux taux d’encadrement puisque la somme de travail à effectuer reste la même. Il y a fort à parier que les conditions de travail vont continuer à se dégrader.
    L’urgence absolue réside dans le fait d’améliorer et de normaliser les taux d’encadrement, une fois cet objectif atteint il sera temps d’évaluer et de compenser la pénibilité au travail.
    Cela ressemble aux mécanismes délétères de l’addiction qui incitent à la prise de produit car ce dernier procure un soulagement immédiat mais en même temps il participe à une nette dégradation de l’état général sur le long terme. C’est un cercle vicieux initié par la collusion, contre nature, entre l’électoralisme gaudinesque et les syndicats majoritaires qui n’hésitaient pas à monnayer leurs voix au dépend de l’intérêt général (Ah ! la fameuse cogestion).Il est temps que ça change, on attend, on espère, on s’impatiente !

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    • Jacques89 Jacques89

      C’est le principe du consensus quand on n’a pas le temps de gérer un problème. Un emplâtre sur une jambe de bois qui permet aux syndicats qui se sont engagés dans l’accord de sortir indemne de la négociation. Soigner l’image de certains syndicats (tout en combattant les autres) sans penser aux problèmes, ça relève de la stratégie politicienne ; pas de la gestion. Ceux qui ne votent plus ne sont toujours pas encouragés à faire autrement.

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    • toto toto

      Quand on n’a pas le temps ou la volonté…

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    • opaline chesneau opaline chesneau

      Ce n’est pas évident que ce soit si pénible. C’est un travail à horaires de bureaux, avec pas mal de vacances, où on travaille avec des enfants… C’est travail peu qualifié, et parmi les emplois peu qualifiés, il y en a beaucoup de bien plus pénibles.

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    • Laurent Malfettes_ Laurent Malfettes_

      Et la penibilite, pour les enfants, de ces repas Sodexo degueus pris au pas de charge dans une ambiance militaire et dans les cris, qui en parle ?

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    • leravidemilo leravidemilo

      Que le P.M manque de temps, c’est clair.
      Qu’il allait manquer de temps, face à l’immensité de la tâche (et de la tache aussi), c’était clair avant même son élection.
      Qu’il manque également de volonté, ça le devient (clair).
      Qui plus est, la question des conditions de travail des ATSEM et l’attention que porte une municipalité à ce personnel, est toujours, immanquablement, révélateur de sa politique générale. Il y a en France quelques maires qui l’avaient bien compris et qui ont accordé à cette question déterminante toute priorité. Ils en ont toujours été payé en retour, car les “retombées” positives sur les personnels comme sur les électeurs se sont avérées très efficaces. Payan semble ignorer la chose, ne s’étant que très rarement éloigné du vieux port….
      L’ensemble des milles nuances de la gôche étant représentées dans le P.M, je ne citerai pas les quelques exemples que je connais; ce serait faire insulte à la gôche entière qui aurait alors visiblement perdu toutes ses mémoires.

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    • toto toto

      @Laurent Malfettes_
      Il se trouve que les conditions de travail des agents sont les conditions d’accueil des enfants… On n’est pas en train de parler ici de mon travail qui consiste à pianoter sur un ordinateur mais de personnes au contact de nos enfants qui malheureusement n’ont pas la possibilité de se plaindre et que je trouve d’une capacité d’adaptation incroyable. Mais bon, ils n’ont connu que ça et ne savent pas que ça peut être différent ailleurs.
      Tout ça pour dire qu’on n’est pas en train de parler de boites de conserve ou même de trains. Les chiffres ici sont très lourds de conséquences et les taux d’encadrement minables qu’on impose à nos enfants avec des agents qui deviennent maltraitants malgré eux devraient nous faire réagir et pointer, non pas la responsabilité de ces agents qui font, pour la plupart, bien ce qu’ils peuvent mais celle de la mairie qui sort du chapeau des commissions d’enquête alors que les personnels martèlent depuis des années que le problème numéro 1 est le manque de personnel. Mr Payan a inséré une référence au plan pluriannuel de recrutement dans la nuit de samedi à dimanche mais sans aucun chiffre. J’y croyais un peu au début, je commençais à désespérer mais là clairement, on se fout de notre gueule.
      J’ai cherché un peu dans l’historique des tracts syndicaux de la CGT et de la FSU et les mots d’ordre principaux ont toujours été la défense d’un service public de qualité, les enfants étant toujours mis en avant. En voici un exemple récent:
      https://www.facebook.com/photo/?fbid=1379816725700255&set=a.184165475265392

      Pour ce qui est de la sodexo, on sent venir la reculade… Mr Payan nous annonçant qu’on ne sortirait peut-être pas d’une délégation de service public à l’horizon 2025, à la fin du contrat avec la sodexo… Alors que le programme du PM, pour lequel j’ai voté, nous vendait une municipalisation.
      Qu’est ce qui a été fait concrètement sur le sujet ? Sont-ils à la recherche de lieux pour installer les cuisines de quartier ? Non. Je me demande bien ce qu’ils font de leurs journées d’ailleurs car Mr Payan annonce 15 heures par jour mais les résultats ou ne serait-ce que la définition d’objectifs se font attendre. On ne peut pas tout faire en 7 mois mais tout ce qui aurait pu être fait ne l’a pas été.

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    • Laurent Malfettes_ Laurent Malfettes_

      @JuH Je ne vous contredirai pas car je suis globalement d’accord avec vous et je ne crois pas que les agents soient responsables de la situation. Cependant, ne nous racontons pas d’histoires non plus, la problématique ne peut être résumée à un manque d’effectif. Il y a aussi un défaut de formation et des gains de productivité, même marginaux, sont tout à fait possibles… Quant à l’absentéisme élevé, personne ne peut soutenir sérieusement qu’il a pour seule explication la penibilite du travail…

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    • toto toto

      Aucune données fiables sur l’absentéisme… Vous en avez ? En tout cas je ne sais pas comment la mairie peut en avoir. Avec leur gestion au post-it, ils ne savent même pas combien il y a d’agents dans chaque école. Quelles absences sont comptabilisées ? La plupart des absences planifiées (congés maternité, longue maladie, décharge syndicale…) ne sont pas remplacées.
      Les syndicats (peut-être pas ceux qui ont signé l’accord) sont favorables à l’installation de pointeuses qui ont été votées (payées ?) mais pas installées.
      Vous voyez, il y a peut-être des choses à faire avant de restreindre le droit de grève.

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    • toto toto

      Et effectivement, on devrait pouvoir grandement améliorer les choses au niveau de la gestion des équipes. Les responsable de secteur sont tout puissants. L’intimidation règne: si tu l’ouvres, on te change d’école. Et quand on voit l’étendue d’un secteur, on comprend mieux pourquoi les agents la ferment.
      Je ne comprends toujours pas pourquoi en 7 mois rien n’a changé.
      Donc oui, recrutement, réorganisation, formation, redéfinition des tâches… Tout cela fait partie des revendications des personnels depuis des années. Pour seule réponse: limitation du droit de grève et un plan de recrutement hypothétique sans aucun chiffre. Tout cela en connexion directe avec FO… Je ne me faisais que peu d’illusions mais là je trouve qu’ils font fort.

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    • Laurent Malfettes_ Laurent Malfettes_

      @JuH Oui, il y a par exemple les données de l’IFRAP (pas très récentes, de 2013, mais je doute que la situation se soit améliorée depuis). Cette année-là, l’absentéisme des agents s’élevait en moyenne à 24 jours par an pour les communes. Marseille se classait en deuxième position, derrière Amiens, avec 37 jours d’absence (tous agents confondus). Sachant qu’un agent travaille à peu près 210 jours par an, on gagnerait 13 jours de travail par an et par agent en revenant simplement dans la moyenne, ce qui reviendrait à augmenter l’effectif présent de 6 % sans dépenser un sou. Ce serait déjà pas mal…

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    • toto toto

      @LM Il s’agit de tous les agents confondus… Quand on voit les soucis actuels de JCG, certains services font probablement monter la moyenne…
      Comme je le disais plus haut, la mairie est tout à fait incapable de dire combien d’agents sont dans les écoles. Je ne vois vraiment pas comment quelqu’un peut donner un taux d’absentéisme fiable concernant les écoles. Et bon, lIFRAP c’est l’IFRAP… Regarder leur “enquête” de 2020, Marseille se situe dans la moyenne… Quelle amélioration en 7 ans ! Ca me fait penser au classement de Shangai ou au palmarès des hôpitaux du point ou de l’express… De beaux tableaux avec de jolies couleurs mais qui finalement ne veulent pas dire grand chose.
      Le taux d’absentéisme est probablement plus élevé dans les écoles mais il ne faut pas oublier que ce sont des femmes (maternité, enfants….) et que les conditions de travail sont particulièrement pénibles, notamment en ce qui concerne les troubles musculo-squelettiques (attention tous les nouveaux réacs de marsactu, je ne dis pas que c’est le plus pénible des boulots, ni que les autres ne souffrent pas au travail, je n’en sais rien, le mien est plutôt confortable mais on peut imaginer que passer sa journée courbée sur du mobilier à hauteur d’enfant ne fait pas du bien au corps).

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    • Assedix Assedix

      @juH: Vous avez raison: en l’absence de données, on peut tout imaginer. Sans doute la commission d’enquête permettra-t-elle d’y voir plus clair.

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    • Laurent Malfettes_ Laurent Malfettes_

      JuH Ça vaut ce que ça vaut comme dit l’autre… Apres il y a mes constatations personnelles sur l’école de mes propres enfants, qui me font supposer que ces chiffres ne sont pas complètement fantaisistes dans leur tendance… et on peut aussi reconnaître une grande assiduité dans la grève 😆. Blague à part, d’accord avec vous pour dire que la gestion des Rh est catastrophique, qu’aucune amelioration n’est visible depuis des mois, et que le dialogue social ne s’est peut être pas engagé de la façon la plus pertinente qui soit…

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    • toto toto

      @Assedix: malheureusement, je vois mal la commission d’enquête aller compter les agents dans les écoles… Quoi qu’il en soit il est bien tard pour commencer à s’intéresser à ce problème.

      @LaurentM: vous êtes certain pour la grève ? Un jour de fermeture d’école pour cause de grève sur préavis national (vous avez dû recevoir la même), je me suis renseigné et il se trouve qu’un seul agent était en grève et on le comprend bien: les 3 autres étaient en congé maternité, congé maladie ordinaire et décharge syndicale. Donc au moins deux agents qui auraient dû être remplacés ne l’étaient pas. Donc dire que l’école est fermée à cause de la grève me parait exagéré. Quelques coups de téléphone plus tard, une employée de mairie me dit que effectivement, il n’y a qu’un gréviste mais peu importe le message, ce qui est important c’est que les parents soient informés que l’école est fermée… Comment dire…

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    • Laurent Malfettes_ Laurent Malfettes_

      @JuH Je n’ai pas de stats sur les jours de grève, nous avons donc une équation à deux inconnues … On peut tout de même s’étonner, dès-lors que la Ville émet des bulletins de paie tous les mois et que ceux-ci ne sont pas faits à la main (je suppose !), il soit impossible d’établir des statistiques précises 1/ sur l’effectif présent, 2/ sur les jours de congés, absence maladie, absences pour autres motifs, jours de grève ou de récup et tout le tralala ?!

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    • Pierre12 Pierre12

      Quand elles ne sont pas en grève, elles sont en maladie, ou absente, ou en congé maternité…oui il n’y a personne qui bosse, mais c’est la faute du management…

      Mais vous êtes naïf ou quoi ? Vous voyez pas qu’il n’y a que des faignasses qui se complaisent dans le grève…depuis 20 ans.

      Le mieux c’est la bonne blague « mais on peut imaginer que passer sa journée courbée sur du mobilier à hauteur d’enfant ne fait pas du bien au corps »….au chaud, elles travaillent 3 heures, mais ils faut les plaindre car elles sont courbées, allez voir sur les chantiers, les femmes de ménage, les éboueurs qui sont dans le froid….pfff c’est dépitant votre complaisance !

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  9. BRASILIA8 BRASILIA8

    je parie qu’au moment du vote de la loi par la LREM le PS, le PC et les Insoumis ont poussé des grands cris contre l’attaque du droit de grève en conséquence ceux qui ont voté pour l’application de cette loi à Marseille vont ils être exclus de leurs partis respectifs ? une petite tape suffira mais rendez-vous dans 6 ans pour la grosse baffe

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  10. pascal pascal

    Pour bien comprendre le problème il faudrait avoir plus d’information pour analyser la situation: taux d’encadrement réel (en déduisant l’absentéisme), nombre de recrutement réel et prévisionnel, nombre de départ, répartition des atsem durant les vacances scolaires et les mercredi (jour sans présence d’enfant)….j’ai bien du mal à avoir un avis sur la question d’un côté on est bien loin des ratio d’autres communes, d’où la pénibilité de l’autre le comportement de certaines Atsem/cantinière je laisse dubitatif

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    • toto toto

      Ce collectif (https://www.facebook.com/CollectifEcolesMarseille) que je suis depuis un moment se pose les mêmes questions que vous depuis des années. Malheureusement, ni l’ancienne municipalité ni la nouvelle n’ont apporté de réponse.
      La majorité a rajouté in extremis, pour faire passer la pilule, un référence à un plan pluriannuel de recrutement dans la délibération de limitation du droit de grève qu’elle a votée avec LR et FN mais aucun chiffre. On ne sait pas combien d’agents seront recrutés. Les recrutements qui ont été faits jusqu’à présent ne suffiraient qu’à remplacer les départs des agents (retraite…). Restent les recrutements de contractuels à temps partiel (10h/semaine pour beaucoup) pour 3 mois renouvelables…

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  11. BRASILIA8 BRASILIA8

    ” le maire annonce la mise en place d’une commission d’enquête sur les écoles”
    qui a dit que la meilleure façon de se débarrasser d’un problème c’est de créer une commission ?

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  12. ALAIN B ALAIN B

    Aujourd’hui nous sommes tellement habitués de voter en suivant les consignes du maire (ou du président) que cela semble extraordinaire que des élus du Printemps Marseillais votent contre, alors oui la démocratie c’est que les élus devraient voter suivant le programme sur lequel ils ont été élus.
    Dans le programme du Printemps Marseillais il n’y a pas de restriction du droit de grève, d’ailleurs ce n’est pas le hasard si la droite l’a votée

    Mais il faut reconnaitre qu’il y a eu des nominations de personnels supplémentaires, peut être encore insuffisant mais je suppose que cela aurait continué les années suivantes. Mais la pandémie a fait plus de personnel absent, plus de travail en raison des contraintes de la pandémie, que ce léger surplus de personnel n’a pas pu être perçu.
    Maintenant espérons que l’école publique qui avait été complètement abandonné par l’équipe de GAUDIN deviendra la priorité comme cela été annoncé dans le programme du Printemps Marseillais

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    • toto toto

      C’est de la com…
      Les chiffres annoncés depuis 7 mois (assez variables suivant l’interlocuteur) prennent en compte les écoles ET les crèches, les vacataires à 10h/semaine. Il faut calculer en net, avec les départs à la retraite et les reclassements. Chaque année à budget constant, ces mêmes recrutements étaient effectués, même sous Gaudin.
      Le problème c’est que le plan pluriannuel annoncé hier avec 7 mois de retard ne donne AUCUN chiffre ! La seule délibération pour la création de nouveaux postes statutaires concerne… les 100 policiers municipaux votés en octobre !

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    • Pierre12 Pierre12

      Pas de la com, du vent…
      La ville embauchera encore 100, 200, ça ne suffira jamais.
      Contrairement à ce que vous pensez, les grèves continueront car gaudib ou payan, ça ne sera jamais assez, c’est un état d’esprit pour eux la grève !

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