La RTM veut booster ses bus avec des caméras

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le 5 Juin 2012
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La RTM veut booster ses bus avec des caméras
La RTM veut booster ses bus avec des caméras

La RTM veut booster ses bus avec des caméras

Joliette, Libération, Baille-Lieutaud, Breteuil-Puget-Corderie et Quatre-Septembre : depuis le 21 mai, les yeux d'un agent de la RTM sont rivés, par 6 caméras interposées, sur ces secteurs pour prendre en flagrant délit les arrêts minute sur les couloirs de bus ou en double file. Un système de vidéo-verbalisation (après avoir pris deux photos l'agent transmet à la police nationale qui établit des PV de 135 ou 35 euros) qui a déjà fait environ 200 "victimes". Et sera étendu dans les prochains mois aux quartiers Guesde-Pelletan,  Cinq-Avenues et Négresko, pour atteindre une quinzaine de caméras. Coût estimé : environ 2 millions d'euros d'investissement.

"Le réseau de bus est celui qui maille le plus densément la ville, c'est aussi celui qui dépend le plus des aléas de la circulation, ce qui impacte les horaires, a justifié Eugène Caselli, président (PS) de la communauté urbaine de Marseille, qui prête à l'exploitant du réseau marseillais une partie de son PC circulation, où la presse avait été conviée ce mardi. Or, on sait que le problème ne vient pas de la voirie ou des sens de circulation mais surtout des incivilités, en particulier du stationnement gênant."

Faire grimper le coût de la baguette-double file

Dans un contexte où la fréquentation du bus ne suit pas celle du métro et du tram (+0,7% en 2011 contre +3,7% sur l'ensemble du réseau) et où la satisfaction des usagers est à la traîne (68% contre 88% pour le métro et 94% pour le tram), avec notamment comme attente "le respect des horaires affichés et la fréquence des bus", l'idée est bien de "rendre plus attractifs et confortables les transports en commun".

"On ne cherche pas à faire du chiffre, ce n'est pas notre métier et de toute façon les recettes des PV sont pour l'Etat. Mais on cherche à faire passer ce message : «la baguette va finir par vous coûter cher». Car on a largement franchi la limite du supportable", nous glissait il y a quelques jours en marge d'une interview Pierre Reboud, directeur général de la RTM. Qui a également noté ce mardi que "10% des violences verbales et physiques viennent d'incidents de circulation".

L'un des enjeux forts de cette vidéo-verbalisation, que la localisation des caméras souligne, dépasse les seuls transports en commun. Il s'agit d'éviter l'engorgement du "boulevard urbain" ceinturant le Vieux-Port et vers lequel une bonne partie du trafic est censé se reporter. "Le projet Vieux-Port, qui porte un autre vivre ensemble en centre-ville et pose la question de la réorganisation de la place de la voiture, a été un des déclencheurs", a confirmé Eugène Caselli. Une tâche pour laquelle Marseille Provence métropole compte sur l'aide de la mairie, qui développe actuellement son propre réseau de caméras, plus centré sur la sécurité.

Des millions d'euros d'économie espérés

Autre effet attendu, loin d'être accessoire : l'amélioration de la vitesse moyenne des bus (11 km/h actuellement) représenterait, en permettant à la RTM d'avoir à affréter moins de véhicules pour le même service, 5 millions d'euros par an de dépenses évitées par km/h. "On vise 19 km/h", a affirmé Eugène Caselli, sans préciser d'échéance. Bon, c'est pas encore Usain Bolt mais c'est déjà pas mal. Les gains seraient affectés à des investissements, par la RTM (modernisation des véhicules, etc.) ou par la communauté urbaine elle-même (amélioration de la voirie, nouvelles lignes…).

Tout ceci suppose une efficacité, qui pour l'instant repose principalement sur l'exemple niçois. Si l'agent de la RTM devrait être rejoint par deux autres, permettant d'élargir les plages de surveillance effectives, les responsables sont restés flous sur le caractère permanent ou non de celle-ci. "Vous n'avez qu'à faire le test", a lancé Pierre Reboud, bravache. Plus largement, la problématique croise celle du stationnement : entre 5 et 10% de la circulation urbaine serait constituée par des véhicules à la recherche d'une place de parking, qui peuvent finir par se tourner vers le stationnement interdit.

"Ceux qui cherchent des places de parking cherchent des places non payantes. Les parkings du centre ne sont pas toujours pleins", a balayé le président de MPM, collectivité responsable des parcs souterrains (même si elle les délègue totalement au privé). Rien à ajouter donc, "si ce n'est conseiller aux gens de préferer les transports en commun". Une réflexion est toutefois en cours via une commission ad hoc, qui s'est réunie une première fois en avril, pour élaborer une politique globale en la matière. Là aussi la participation de la mairie, chargée elle du stationnement en surface, sera nécessaire…

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Commentaires

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  1. Vieux-Port Vieux-Port

    Alors que la ville a besoin de sous, pourquoi la police municipale ne “cartonne” pas plus le stationnement en double-file ou le stationnement sauvage ? C’est pourtant une manne énorme à Marseille. t ça n’a que des avantages : renflouer les caisses municipales et fluidifier le trafic intra-muros.

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  2. François-Noel François-Noel

    Augmenter la vitesse de circulation sur le réseau c’est obtenir proportionnellement plus de passage de bus sans qu’il y ait à payer équipements et salaires supplémentaires.

    Augmenter la vitesse de circulation c’est augmenter l’attractivité du Réseau RTM et donc les recettes.

    Autant dire que les arrêts “minutes” ajoutés les uns aux autres coûtent des fortunes aux contribuables et gênent les usagers des transports en commun.

    Il faut donc obtenir qu’ils cessent.

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  3. Charqfd Charqfd

    Des caméras, encore des caméras, toujours des caméras … Ça devient lassant de voir que personne ne voit plus loin que le bout de son nez et accepte sans broncher l’installation de caméras partout! On pourrait en installer dans leurs chiottes sous prétexte X ou Y qu’ils accepteraient en criant “amen”… incroyable!

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  4. cgt cgt

    réponse à Vieux Port: pourquoi? Parce que le revenu des amendes liées à la circulation va dans les caisses de l’Etat, pas dans celle des municipalités. Mais ce n’est évidemment pas la seule explication à l’inefficacité du controle de la voie publique à Marseille…

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  5. Anonyme Anonyme

    C’est dommage de devoir en arriver là pour combattre l’incivilité.
    Mais effectivement autour du vieux port, la “voie des bus” est en fait une voie de stationnement permanente, il faut que ça cesse.

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  6. Céhère Céhère

    Qu’appelez-vous le “quartier Negresko” ? Si c’est la rue Négresko certes elle est un des nombreux royaume du stationnement en double-file parmi d’autres, mais elle ne reçoit pas de voie de bus…

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  7. vroum vroum vroum vroum

    “améliorer la vitesse”, vous avez vu à quel vitesse roulent les bus de la RTM en ville ? C’est la course au vroum-vroum. Il est bien rare qu’un bus respecte le code de la route et laisse traverser un piéton tranquillement, quand le chauffeur du bus n’est pas au téléphone …au volant.
    Regardez au Centre Bourse, les bus bloquent tout et stationnent sur les passages piétons, bus vide et moteur qui tourne histoire d’emmerder tout le monde et de polluer un peu plus.
    Avant de s’en prendre aux marseillais, la RTM ferait bien de donner l’exemple et de faire appliquer la loi (a minima le code la route) à ses chauffeurs qui la transgressent en toute impunité, et gare qui leur fait une réflexion…

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