La rotonde de la gare Saint-Charles bientôt sauvée ?

À la une
le 10 Juil 2014
10
La rotonde de la gare Saint-Charles bientôt sauvée ?
La rotonde de la gare Saint-Charles bientôt sauvée ?

La rotonde de la gare Saint-Charles bientôt sauvée ?

Il venait de nulle part et s'est posé l'air de rien au beau milieu de la campagne des municipales en février dernier par le biais d'un article de La Marseillaise. Qu'on l'appelle le donut ou la soucoupe volante, la rotonde Pautrier est alors devenue un objet public encombrant dont le devenir intéresse la SNCF qui en est propriétaire mais veut la détruire, la Région en charge des TER, la Ville saisie d'un permis de démolir, et le ministère de la culture qui espère la voir classée.

Selon nos informations, la Ville ne donnera pas suite au permis de démolir déposé au mois de mai par la SNCF. Au contraire, elle va saisir la direction régionale des affaires culturelles pour demander son classement au titre des monuments historiques. "Déjà nous l'avions faite inscrire au plan local d'urbanisme au titre des éléments remarquables. La demande de classement suit la même logique", peut-on entendre dans les couloirs de l'hôtel de ville. Cette démarche vient conforter les intentions du service territorial de l'architecture et du patrimoine (Stap), le nom officiel des architectes des bâtiments de France (ABF). Saisie pour tout acte d'urbanisme concernant des bâtiments situés à proximité d'un monument historique (en l'occurrence le pavillon de partage des eaux et le palais Longchamp), l'ABF allait rendre un avis défavorable au permis de démolir déposé par la SNCF. 

Si cet avis est contraignant, il ne suffit pas à lui seul à empêcher la démolition. L'intention municipale vient donc conforter la volonté des services du ministère de la culture. En revanche, elle embarrasse durablement la SNCF et la région qui a en charge les trains express régionaux (TER). Vice-président écologiste aux transports, Jean-Yves Petit insiste pour qu'on regarde le problème dans sa globalité : "Depuis 2010, le trafic a progressé de 30%. Nous nous apprêtons à augmenter le nombre de trains sur le littoral et à construire un vrai réseau métropolitain. Or, pour réaliser tout cela, il faut des sites pour remiser et assurer la maintenance des trains. Si nous n'arrivons pas à remiser les trains sur le site de Saint-Charles mais plus loin, cela a un coût de 3 millions par an."

Question de moyens

La région a commandé 26 nouvelles rames qui devraient permettre de conforter l'offre ferroviaire dans une région aux réseaux de transports fort congestionnés. Elle continue à regarder avec insistance du côté de la rotonde. "Pour l'heure, je n'ai pas été saisi officiellement, mais si, comme vous l'indiquez, il existe une volonté politique, alors je suis sûr que la Ville saura trouver les moyens financiers pour nous aider à trouver une solution", sourit l'élu de Gémenos qui ne méconnaît pas les difficultés financières de Marseille. Il suggère donc que soit mis en balance l'intérêt patrimonial du bâtiment et les nécessités liées à la gestion durable des transports.

Bâtie en 1889, elle fait partie d'une génération de rotondes qui accompagnaient la ligne Paris-Lyon-Marseille, colonne vertébrale des chemins de fer français. Par sa forme circulaire, elle permettait d'assurer l'entretien des locomotives à vapeur en utilisant une plaque tournante centrale qui permettait de déplacer les locomotives en direction des différents ateliers. Si la rotonde a servi jusqu'en 2008, elle est tombée dans l'obsolescence depuis. "Il s'agit d'un centre de maintenance adapté pour des locomotives. Depuis une dizaine d'années, les trains sont tirés par des machines dites auto-moteur. On les appelle aussi des rames-blocs. C'est le cas des TER comme des TGV", indique-t-on à la SNCF. En clair, les rames sont constituées du même nombre de voitures et de motrices à leurs extrémités.

Rêver à un avenir public 

Le caractère unique du lieu suscite des vocations. Principal artisan de Yes we camp, le graphiste Eric Pringels s'est pris de passion pour le lieu et rêve de lui offrir un nouvel usage. il a donc lancé sur Facebook un appel à projets le plus large possible : "Personnellement, je rêve d'en faire un lieu de prototypage et de design lié aux transports. Mais tout est possible : cela peut devenir un centre commercial, un lieu de vente des coopératives viticoles du département, un lieu culturel ou un site de transport multimodal pour de tous petits trains qui assureraient des liaisons entre les villes." Bref, il rêve et aimerait que la population rêve avec lui.

"Il existe des exemples très réussis de transformation de rotondes pour y faire des centres commerciaux comme à Béthune ou des lieux d'art comme à Saint-Gall en Suisse ou au Luxembourg", reprend Pringels. Si le classement du lieu permettrait d'imaginer tous les possibles, il ne garantit rien à lui seul. En effet, la rotonde est située sur une propriété de la SNCF qui ne libère pas facilement ce foncier si précieux. "Si les moyens sont là, on peut imaginer de la démonter, de l'entreposer et de la reconstruire ailleurs quand un projet émergera", souligne Jean-Yves Petit.

La Ville est propriétaire des sept hectares des anciennes casernes de la Belle de Mai. Elle vient de lancer une large réflexion sur ce site et les 140 hectares qui l'entourent. L'ovni pourrait venir s'y poser à condition qu'une institution assume les frais de décollage et d'atterrissage. 

Cet article vous est offert par Marsactu

À vous de nous aider !

Vous seul garantissez notre indépendance

JE FAIS UN DON

Si vous avez déjà un compte, identifiez-vous.

Commentaires

L’abonnement au journal vous permet de rejoindre la communauté Marsactu : créez votre blog, commentez, échanger avec les autres lecteurs. Découvrez nos offres ou connectez-vous si vous êtes déjà abonné.

  1. lilianju lilianju

    quand il s’est agit de sauver l’atelier “NADAR” la ville a brillé par son incompétence,ou peut être que certains intérêts financiers ont fait que…
    la, c’est pas pareil,il n’y a pas de possibilité de programme immobilier alors on va réussir a conserver une verrue qui va gêner le développement de la future gare, tambouille marseillaise

    Signaler
  2. Marseillais indigné Marseillais indigné

    On a bien sauvé celle de Chambéry épargnée par les bombardements !
    À 9 h 40, les sirènes chambériennes retentissent ;
    À 10 h 15, les premières vagues d’avions sont aperçues par les guetteurs de la tour du château des ducs de Savoie ;
    Deux groupes de bombardement : les escadrilles 459 (459th_Bombardment Wing (en)) puis 454 (454th_Bombardment_Wing (en)) du 304th Bomb Wing, soit 72 B-24 Liberator de l’USAAF ;
    Environ 164 tonnes de bombes lâchées, soit 720 bombes de 227 kg chacune ;
    La gare de Chambéry, son triage et 45 locomotives sont détruites, mais la rotonde ferroviaire, bien que fortement soufflée, reste intacte ;
    L’immeuble de la Gestapo est également bombardé (environ 120 morts) ;
    Nombreux immeubles civils du centre-ville détruits faisant 200 morts, 300 blessés et 3 000 sans-abris (parmi les victimes, le docteur Jean Desfrançois), un tiers des immeubles du centre-ville est détruit (environ 10 à 12 hectares rasés)

    Signaler
  3. Anonyme Anonyme

    un ecolo devenu un gestionnaire au petit pied pour lui ke patrimoine se limite a la sauterelle grise et il ne se preoccupe meme pas de l ecosysteme qui s est developpe
    petit ferait mieux de dire que chaque annee il vote les credits pour iter comme ceux de la vauzellia

    Signaler
  4. Jean Yves Petit Jean Yves Petit

    Je ne répondrai pas au commentaire daté du 11 juillet qui est sans intérêt et n’apporte rien à l’échange en cours.
    Par contre, il me semble important de prendre en considération le fait que cette rotonde est enclavée au sein des emprises de la SNCF et donc difficilement accessible au public dans le cadre d’une reconversion. Cela pour préciser que l’idée d’un démontage puis d’un remontage sur un site approprié n’est pas de l’enfumage mais une réelle proposition qu’il faut étudier.
    bon 14 juillet !

    Signaler
  5. Jean Yves Petit Jean Yves Petit

    Oups ! petite erreur de date, il s’agit bien du commentaire daté du 12 juillet et non celui daté du 11/07

    Signaler
  6. Or1984 Or1984

    Pas de prob , pour pouvoir construire malgré le classement ,il feront comme pour les bastides classées ou l’atelier Nadar ,on le laisse tomber en ruine et une fois effondrer on pleure et on refile au copaing promoteur

    Signaler
  7. Or1984 Or1984

    Pas de prob , pour pouvoir construire malgré le classement ,il feront comme pour les bastides classées ou l’atelier Nadar ,on le laisse tomber en ruine et une fois effondrer on pleure et on refile au copaing promoteur

    Signaler
  8. Plato de Lommord Plato de Lommord

    Il me paraît nécessaire de remettre les choses à leur place !
    1 – Il ne s’agit pas d’une opération immobilière au profit d’un quelconque promoteur, mais de la réalisation d’un site de garage et d’entretien des trains régionaux, rendu nécessaire par le développement des transports collectifs
    2 – le site de l’ancien dépôt de St Charles est idéalement situé pour ce faire : près de la gare, au milieu des lignes vers Paris et Nice, et il permet de garer ou de dégarer très vite les rames, sans encombrer un réseau hypersaturé !
    3 – effectivement, ce projet nécessite de démolir la rotonde, qui est par ailleurs devenue inadaptée aux besoins du transport ferroviaire avec la généralisation de rames automotrices, qu’elles soient TGV ou TER.
    4 – cette rotonde n’est pas un élément unique du patrimoine en France ! D’autres exemplaires construits sur les mêmes plans existent à Lyon, Dijon, Annemasse,…
    5 – Le stade final de cette évolution est la rotonde de Chambéry, qui est classée monument historique et a été restaurée (nota : coût de la restauration : environ 5,5 M€ et les sponsors ne se sont pas bousculé au départ !). Il n’est pas forcément nécessaire de classer monument historique deux constructions comparables !
    6 – Le système de construction adopté : poteaux fonte, poutres métalliques en treillis, se rencontre sur beaucoup de bâtiments de la même époque : les marquises des gares de Paris-Lyon, Lyon Perrache, Marseille St Charles ainsi que sur des bâtiments contemporains non ferroviaires (les docks de La Joliette !).
    7 – La situation de la rotonde, enclavée entre le domaine public ferroviaire et la colline,rend toute réutilisation quasi-impossible (problèmes d’accès, de stationnement…
    8 – La Ville de Marseille l’a identifiée comme élément bâti remarquable, mais dans le PLU il n’y a aucune fiche qui vient expliquer ce classement, on ne sait ni pourquoi ni comment, ce qui est quand même curieux !

    a titre personnel, je suis fermement convaincu de préserver notre patrimoine culturel, architectural, artistique et autres. Y compris bien évidemment le patrimoine industriel. Mais il faut réserver ce combat pour des causes qui en valent le coup. La rotonde de St Charles, un exemplaire parmi d’autres de ce type de construction n’en fait pas partie.

    Signaler
  9. joliette13 joliette13

    Pourquoi mes commentaires son toujours en attente ?? surtout qu’ils ne sont nullement polémiques !!!!!!! Un problème technique ?

    Signaler
  10. Anonyme Anonyme

    C’est la même histoire qu’avec le château Saint-Antoine, nous avons un patrimoine, nous avons des besoins de lieux culturels, et on laisse le tout à l’abandon…
    http://chateausaintantoine.jimdo.com/

    Signaler

Vous avez un compte ?

Mot de passe oublié ?


Ajouter un compte Facebook ?


Nouveau sur Marsactu ?

S'inscrire