La revanche de Martine Vassal
Un an après sa défaite aux municipales de Marseille, Martine Vassal a été réélue présidente du conseil départemental jeudi 1er juillet. L'élue LR s'appuie sur une large majorité composée d'élus de droite, du centre ou venus de la gauche. Dans son opposition siègent des poids lourds de la mairie de Marseille.
Martine Vassal a laissé éclater sa joie après sa réélection ce jeudi 1er juillet. (Photo JML)
Martine Vassal sourit à pleines dents, plisse le nez d’aise. Sans surprise ce jeudi matin, la présidente du département vient d’être réélue au poste qu’elle occupe depuis 2015 par l’assemblée nouvellement élue. Elle a descendu les quelques marches qui séparent le haut de l’hémicycle du fauteuil de présidente. Passées les salves d’applaudissements, pas de remise d’écharpe ni de “grand discours”. Fidèle à sa campagne, Martine Vassal mise sur une nouvelle humilité et une adresse consensuelle aux élus et aux citoyens du département.
“Je souhaite que nous puissions continuer dans la voie tracée dans le mandat précédent. Il est du devoir du département de prendre la protection des plus fragiles et vulnérables”, avance l’élue LR. Elle n’annonce pas de nouvelles décisions mais une méthode avec de “nouveaux états généraux de Provence afin d’enrichir les politiques publiques que nous aurons à mettre en œuvre pendant notre mandat”. En conférence de presse, elle expliquera qu’il s’agit, après une élection marquée par l’abstention, de “bien vérifier que ce que nous avons proposé correspond aux attentes des électeurs”.
Marquée par la défaite aux municipales
C’est un collectif qui a gagné, on a réussi en quatre petites semaines à mobiliser les habitants des Bouches-du-Rhône.
Martine Vassal
Cette réélection sonne comme une revanche un an après les municipales de Marseille. “C’est un euphémisme de dire qu’elle a été marquée par la défaite, non pas sur Marseille, mais sur le 6/8. Elle avait besoin d’une belle élection, non pas pour se légitimer – elle n’a politiquement plus rien à prouver – mais pour s’apaiser intérieurement”, souligne son binôme pour ces élections Lionel Royer-Perreaut. L’intéressée esquive la remarque : “Entre deux il y a eu aussi la victoire de la métropole. C’est un collectif qui a gagné, on a réussi en quatre petites semaines à mobiliser les habitants des Bouches-du-Rhône.”
Elle conduira pendant six ans et quelques mois – la présidentielle 2027 a repoussé les prochaines départementales au printemps 2028 – une majorité élargie. Ce jeudi, 43 conseillers départementaux ont choisi Martine Vassal comme présidente. Anthony Krehmeier, le candidat de gauche, n’a recueilli que 13 voix pour deux blancs. Cela signifie une majorité très élargie à laquelle ont participé des élus venus de la gauche et de La République en marche.
“Ce sont des élus de Provence unie, on a démontré pendant les six années écoulées notre capacité à fédérer très large. Je représente l’union de la droite, du centre et des indépendants”, se contente-t-elle de commenter. Cela inclut les quatre élus soutenus par La République en marche à Aix-en-Provence dont Jean-Marc Perrin, un sortant non soutenu par Martine Vassal. “J’ai toujours dit que j’étais de droite même si je ne pouvais pas utiliser le logo LR et que je soutenais Martine Vassal. J’ai fait campagne sur notre bilan”, explique celui-ci qui admet une part de stratégie dans son alliance : “Si on me coupe un bras, je me fabrique une jambe !”
Même si elle a été menée plus discrètement, c’est une stratégie assez proche de celle envisagée par Renaud Muselier à la région, avec des ouvertures plus à gauche.
Lionel Royer-Perreaut
Les autres branches étaient déjà connues. D’Yves Vidal à Grans à Jacky Gérard à Saint-Cannat, d’anciens socialistes, élus maires divers gauche, complètent le casting. “Même si elle a été menée plus discrètement, c’est une stratégie assez proche de celle envisagée par Renaud Muselier à la région, avec des ouvertures plus à gauche,”, décrypte Lionel Royer-Perreaut. Dans l’exécutif, ce dernier côtoiera ainsi Nicole Joulia, longtemps membre du PS. L’élue istréenne avait lors de la précédente mandature fini par voter le budget de la présidente Vassal, elle en est désormais la 13e vice-présidente. Les délégations, elles, ne sont pas encore connues.
Sept Marseillais de droite face à Payan, Ghali et consorts
Martine Vassal avait rencontré depuis dimanche l’ensemble des élus pour recueillir les doléances et tenter de contenter les uns et les autres. Entre le vote et l’annonce des vice-présidents, son directeur de cabinet, passant d’élus en élus, annonçait les mauvaises nouvelles. “Dans ces cas-là, les problèmes de riches sont plus durs à régler que les problèmes de pauvres, mais il y a une quantité de représentations extérieures, de satellites qui permettront de contenter les uns les autres”, souligne Didier Réault, reconduit comme vice-président. Le choix des quinze vice-présidents fait la part belle aux élus sortants, dont sept Marseillais. On y trouve ainsi deux élus restés proches de Jean-Claude Gaudin et un temps mis à l’index, Yves Moraine et Laure-Agnès Caradec. On croise aussi Thierry Santelli qui, aux dernières municipales avait été écarté des listes pour avoir possédé un taudis.
Les 15 vice-présidents du départementMartine Vassal a choisi le maximum de vice-présidents du département permis par la loi, les voici :– 1re vice-présidente : Danielle Milon, maire de Cassis.– 2e vice-présidente : Gérard Gazay, maire d’Aubagne.– 3e vice-présidente : Valérie Guarino, adjointe au maire de Carry-le-Rouet– 4e vice-président : Lucien Limousin, maire de Tarascon– 5e vice-président : Marie-Pierre Callet– 6e vice-président : Éric Le Dissès, maire de Marignane– 7e vice-présidente : Sabine Bernasconi– 8e vice-président : Lionel Royer-Perreaut, maire des 9e et 10e arrondissements-9e vice-présidente : Véronique Miquelly, maire d’Auriol– 10e vice-président : Didier Réault– 11e vice-président : Laure-Agnès Caradec– 12e vice-président : Yves Moraine– 13e vice-présidente : Nicole Joulia– 14e vice-président : Thierry Santelli– 15e vice-présidente : Nora Preziosi
Plusieurs élus de la majorité expliquent que la présence importante des Marseillais traduit la volonté de promouvoir des élus habitués aux joutes oratoires, auxquelles les élus de plus petites communes sont souvent moins aguerris. “L’arrivée des chevaux légers de la majorité municipale marseillaise va entraîner une politisation beaucoup plus forte des débats”, anticipe Lionel Royer-Perreaut. L’opposition était dispersée ce jeudi matin en raison du protocole classique des séances inaugurales, mais sera bientôt regroupée à gauche de l’hémicycle. Le maire de Marseille Benoît Payan, la maire-adjointe Samia Ghali, les maires de secteurs Sophie Camard et Anthony Krehmeier ou encore les adjoints municipaux Yannick Ohanessian, Sébastien Jibrayel et Audrey Garino en seront les figures principales.
J’espère que les relations pourront être apaisées et qu’on arrêtera de rejouer les municipales de 2020.
Benoît Payan
“Notre rôle est de défendre les intérêts des Marseillaises et des Marseillais au conseil départemental et de permettre un rééquilibrage des politiques sociales pour Marseille”, pointe Audrey Garino, chargée de ces dossiers à la mairie. Un objectif repris par Anthony Krehmeier, propulsé porte-parole dans l’hémicycle qui a dénoncé “une politique qui s’est détournée des plus démunis” avec “d’énormes différences d’attention” entre les territoires. Mais tous ces élus savent leur poids face à la large majorité de Martine Vassal. “Un quinquennat s’ouvre. J’espère que les relations avec la région, le département et la métropole pourront être apaisées et qu’on arrêtera de rejouer les municipales de 2020”, formule comme un vœu Benoît Payan. En écho, Laure-Agnès Caradec lâche : “J’espère que l’on ne refera pas le conseil municipal de Marseille au département !” Deux ambitions approchantes dont la réalité pourra être mesurée le 23 juillet prochain lors de la première séance de fond du premier mandat.
Commentaires
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Cher Marsactu , les vice présidences couvrent’elles des domaines particuliers ?
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L’article précise que les délégations ne sont pas encore connues.
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santelli adjoint. Une honte, marsactu vous saviez qu’il était sur les listes pourquoi ne pas avoir communiqué sur l’info avant l’élection ?
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Je viens de relire la liste des vice présidences à 3790 euros par mois sans les pourboires. La liste est édifiante . Preziosi, que dire sur Preziosi ? Une profondeur de pensée insondable;Santelli , spécialiste du logement insalubre, une touche de social c’est bien;Moraine , pour les papiers c’est bien , car en cas d’absence il est spécialiste des procurations; Caradec , 15e poste, une intelligence supérieure sans doute et qui ne doit dormir que 10 minutes dans la semaine spécialiste de l’immobilier et qui régularise les permis de construire des copains, encore un mythe du travail ; Réault , normal , il ne fait rien dans les calanques ,il faut l’occuper;le beau Lionel, 20 e poste , il ne lui reste qu’un poste de consul de la principauté de Monaco à sa collection; Bernasconi , que dire ?, il n’y à rien à dire , le vide et pour la fin Milon qui cumule et accumule les fonctions et qui vient d’entrer dans la catégorie des “dinausorettes”.
Pour certains et grâce à ces nominations Vassal va pouvoir demander à quelques uns des nommés de lui faire le repassage et d’arroser son jardin .
Ces nominations sont symboliques et révélatrices du niveau politique de la région. Alors se pose le problème de l’abstention: allez voter pour des gens plus bêtes que soi et qui pour certains ont beaucoup de choses à se reprocher.
Pour les autres , je ne les connais pas , mais être nommé par Vassal est déjà un marqueur.
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Plus ça va, plus je me dis que la collectivité départementale devrait disparaître et ses compétences transférées à l’EPCI et à l’Etat. Ce sentiment est conforté depuis que je travaille au bateau bleu…
Je ne vois pas en quoi les compétences en matière d’aide sociale sont des “politiques” départementales, dans le sens où le Département est en quasi situation de compétence liée sur tout: RSA, agréments des assistantes maternelles, mineurs isolés… il n’y a pas de “projet politique” à avoir sur ces sujets, ou en tout cas, force est de constater qu’il n’y en a pas au CD13. Je pense que tout ça devrait remonter à l’Etat.
Quant aux autres compétences, routes, ports, culture, tourisme, aides aux communes, elles pourraient tout à fait être transférées aux EPCI ; et les collèges à la Région qui gère déjà les lycées.
En somme, je ne vois pas pourquoi on élit des gens qui ne décident de pas grand chose (si ce n’est de faire des cadeaux aux copains maires ? non là je suis mauvais esprit).
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En plus comme ça, Martine n’aurait plus qu’un bureau, moins de risque qu’elle perde ses affaires en naviguant entre le CD13 et la Métropole.
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Il y a eu divers projets visant à faire disparaître les départements, soit dans un cadre régional, soit dans celui de la métropole. Sauf à Lyon et, dans un contexte très spécifique, en Alsace, ces projets n’ont pas abouti : ils ont été soigneusement torpillés par le conservatisme d’élus qui, sous couvert de “proximité”, voulaient conserver leur fauteuil, et par l’indécision des gouvernements, qui se sont dépêchés de ne rien décider.
On se souvient encore de la campagne enflammée qui a accompagné la réforme du système d’immatriculation des véhicules : certains élus, emmenés par Richard Mallié, ont exigé que le numéro départemental continue de figurer sur la plaque – bien qu’il ne fasse plus partie du numéro d’immatriculation -, de peur que sa disparition soit le prélude à celle des départements. Départements dont l’existence, rappelons-le, n’est pas bimillénaire : il s’agit d’entités artificielles créées il y a 230 ans seulement.
Il en résulte un partage en tranches fines de compétences entre de multiples échelons qui tantôt coexistent, tantôt se concurrencent. Quel est en effet l’intérêt de confier les lycées aux régions, mais les collèges aux départements ? Quel est l’intérêt d’avoir des régions aux budgets squelettiques – sinon de ne pas froisser le jacobinisme du ministère des finances ?
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Certes, les départements ne remontent pas à la nuit des temps, mais ils sont une création de la Révolution Française et cela représente encore quelque chose pour pas mal de gens. (Plus pour très longtemps je vous l’accorde, tant l’offensive de la droite pour oblitérer cet héritage est puissante.)
Alors bon, comme tout le monde je sais que la bonne échelle pour gérer les problématiques urbaines est celle de la métropole et que le pilotage économique doit se faire au niveau de la région. On me l’a assez répété. Seulement voilà, les deux seules collectivités auxquelles la plupart des gens s’identifient sont la commune et le département.
On peut donc comme on le fait depuis des années dépouiller de leurs compétences les seules collectivités territoriales qui aient un sens pour les citoyens au profit d’un pilotage administratif optimal (dont AMPM nous fait d’ailleurs la démonstration au quotidien), on voit le résultat aux différents scrutins locaux ou respecter un minimum, sinon l’Histoire, du moins les habitudes des gens et renforcer les échelons démocratiques auxquels ils s’identifient.
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Je suis d’accord avec vous assedix.
Si je suis convaincu que le mille feuilles administratif est une hérésie , et que le cumul de postes entre metropole et département prête à confusion et méfiance,
l’échelon du département a une longue histoire, bien plus longue que Region et métropole, et a du sens auprès des habitants des territoires.
Peut-être est-ce davantage les limites qu’il aurait fallu revoir,
Ou bien réfléchir autrement aux compétences.
Car en effet, certaines compétences devraient rester étatiques, et pas du ressort d’élus locaux.
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Je suis chez moi en Corse , et comme tout Corse, la politique est l’une de nos passions. J’ ai eu le loisir de suivre la campagne des territoriales insulaire.
Quel changement de niveau par rapport à nos campagnes pour le département et la région. Il ne faut pas occulter les ambitions personnelles en Corse, elles existent comme sur le continent , ne soyons pas naïfs, mais ici de vraies idées , de vrais projets, de vraies ambitions, une politique culturelle et de la langue. et aussi de vraies réalisations. Parlons du personnel politique, évacuons le folklore local, mais beaucoup de gens de niveau voire de très haut niveau dont la politique n’est pas l’occupation principale (cela change tout) , des revirements de vestes très rares, de vraies convictions, et ceci même chez les LR avec Marcangeli , c’est dire.
Alors d’accord ou pas avec les autonomistes , nationalistes ou républicains de droite ou de gauche , peu importe , nous avons de vraies idées et de vrais débats et donc de vrais choix. Je ne parle pas du FN , ils sont aussi tarte, pardon fiadone que sur le continent. Pour mémoire 20 % de plus de votants en Corse , tiens,tiens.
Et dire que sur le continent , ils nous prennent pour des bourricots.
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@ piou
Tout à fait, c’est d’ailleurs pour cela que les gens ne sont pas allés votés dimanche dernier.
A quelques détails prés, un département ou une region est géré de la même façon par une majorité de droite ou de gauche.
Et encore plus lorsque Martine fait alliance avec la gauche, et finance les projets des municipalité de tous bords.
Idem pour muselier lorsqu’il nous dit qu’il va gérer la region avec l’opposition hors rn.
C’est là que je vous rejoins lorsque j’écrivais ici même il y a quelques jours que ces collectivités (région et département), ne devraient pas être « politisées » et devraient donc être gérées par paris, comme une administration.
Il est évident que les principaux concernés ne seront pas d’accord, ces politiques gèrent une administration qui pourrait se gérer toute seule…
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Oui mais que feraient nos dizaines d’élu(e)s ?
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3 élus issus du PS qui soutiennent Martine Vassal…..on se demande pourquoi les gens ne vont plus voter.
Une bien piètre revanche pour la Présidente cumularde.
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