La librairie de Provence condamnée à quitter le cours Mirabeau
Lieu emblématique du cours Mirabeau, la librairie de Provence est sous la menace d'une fermeture définitive du fait d'une hausse de loyers demandée par plusieurs de ses cinq propriétaires. Seule la perspective d'un déménagement cristallise les derniers espoirs des salariés et des nombreux clients.
La librairie de Provence condamnée à quitter le cours Mirabeau
On vient y chercher des livres pour enfants, des ouvrages pour passer le diplôme de la gendarmerie nationale, ou pour apprendre à dessiner des mangas… Quelques minutes à la librairie de Provence suffisent à mesurer l’ampleur de la demande qui se presse sous cette enseigne bleue, encastrée depuis les années 30 entre les terrasses de la Belle Époque et du Negre-Coste sur le cours Mirabeau, à Aix. En cette période de fêtes, les touristes arpentent l’artère, et la librairie connaît une fréquentation exceptionnelle. “Alors, vous allez rester ouvert, finalement ?”, demande une mère de famille et cliente fidèle à l’une des salariées, la voix optimiste. Malgré le soutien récent apporté par la mairie, rien n’est moins sûr.
Début décembre, après des mois de rumeur, la librairie de Provence annonce sa fermeture définitive au 31 mars 2019. Un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) sera dévoilé à la fin janvier pour les vingt salariés et le responsable de l’enseigne, Christophe Lepine. Depuis son bureau à l’étage, l’homme qui dirige la librairie depuis huit ans perçoit “beaucoup d’inquiétude” dans ses rangs. “Et aujourd’hui, à part cette date de fermeture, je n’ai aucune information, je ne sais même pas quel jour nous allons finir. Je me consacre à trouver des réponses à ces questions”, explique-t-il, dépité par ces années noires traversées par le marché du livre “à Aix, Arles, Nîmes, et partout ailleurs”.
En 2015, trois librairies du centre-ville ont déjà fermé : Vents du Sud, Harmonia Mundi et la librairie de l’Université. Cette dernière était propriété du groupe d’édition Eyrolles, tout comme la librairie de Provence depuis 1990. Des fermetures, selon l’Agence régionale du livre Paca, souvent sous la pression de loyers trop importants. La librairie de Provence ne fait pas exception, et Christophe Lepine admet que c’est une augmentation de trop qui est, à court terme, la cause de la mauvaise nouvelle.
“Une hausse de loyer allant presque du simple au double”
Serge Eyrolles, directeur du groupe, assure dans l’édition du 5 décembre de La Provence que pour les 800 mètres carrés de la librairie, le prix du mètre carré par an peut atteindre 1 500 euros selon les loyers pratiqués par les cinq propriétaires. Le directeur approfondit l’explication : “certains d’entre eux ont estimé que nous ne payions pas assez cher. Celui qui possède la partie côté cours Mirabeau nous a récemment demandé une hausse de loyer allant presque du simple au double.”
Selon Christophe Lepine, la librairie a contesté cette décision devant la justice, et un procès devrait avoir lieu. Mais la question du loyer n’explique pas à elle seule la nouvelle fermeture d’une librairie. “La ville a beau dire que les travaux du centre-ville n’impactent pas les commerces, c’est faux. Enfin, il y a un réelle mutation des pratiques françaises, et elle profite aux zones commerciales périurbaines comme Plan-de-Campagne et son magasin Cultura”, estime Christophe Lepine.
Ville recherche local à proximité
Une analyse partagée par la députée LREM Anne-Laurence Petel, qui a envoyé un courrier à la mairie d’Aix pour qu’elle intercède auprès des propriétaires. Elle a également rencontré Franck Riester, le ministre de Culture pour évoquer le sort plus large des enseignes culturelles de centre-ville : “il y a un souci national, et nous souhaitons explorer des pistes pour préserver ces commerces face aux franchises. Et dans une ville comme Aix qui s’enorgueillit d’être une ville de culture, il me paraissait normal que la mairie s’implique.”
Le 19 décembre, Serge Eyrolles a ainsi été reçu par la maire Maryse Joissains. Contactés par Marsactu, les services de la mairie assurent que “madame le Maire souhaite apporter un soutien afin d’empêcher la fermeture de ce lieu emblématique” et que “plusieurs solutions ont été évoquées.” L’option privilégiée à ce jour impliquerait tout de même un déménagement de l’activité : “la Ville pourrait, peut-être, et sous réserve, envisager l’achat d’un local proche du site actuel qu’elle pourrait louer par bail, à la Librairie de Provence”, explique-t-on. “Un rendez-vous pour une visite de local a été fixé avec Serge Eyrolles”, assure Christophe Lepine.
Le cauchemar Starbucks
Que deviendraient alors les locaux actuels ? “Les propriétaires se permettent des loyers de ce montant car ils savent une chose : vous aurez toujours une franchise qui va sauter sur un bail cours Mirabeau”, prophétise Anne-Laurence Petel. Une franchise, c’est justement ce qui inquiète de nombreux habitués des lieux : “l’autre soir, en y pensant, j’ai visualisé ici un Starbucks. Le cauchemar ! Il ne faut pas qu’Aix deviennent une vitrine. Et il ne faut pas non plus que son offre culturelle se réduise à des lieux figés, comme les musées. Il faut qu’elle soit animée par des passionnés, que ça vive, comme c’est le cas ici”, estime une cliente.
Ce plaidoyer est largement relayé dans les commentaires sous la pétition contre la fermeture, lancée par Elsa Galland, autre cliente, et qui comptabilise aujourd’hui 10 200 signatures. “Ce soutien a vraiment fait du bien aux salariés”, assure Christophe Lepine. “C’est bien qu’on parle de nous”, confie l’une d’elles d’une voix tremblante, traumatisée à la perspective de “perdre ce travail”. Un crainte qui laisse sans voix le responsable de la boutique : “Il y aura quelques mutations possibles, mais à Paris…” D’ici là, des détails du plan social à une possible alternative avancée par la mairie, l’avenir de la librairie de Provence et de ses salariés reste illisible.
Commentaires
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Fidèle client de la librairie de Provence, j’espère que cette dernière va pouvoir se recaser sur Aix. Dans tous les cas je souhaite souligner la qualité des libraires du premier étage eu rayon “romans”, qui par leurs disponibilités , leurs connaissances et leurs conseils font de ce moment passé en librairie un vrai plaisir.
Cette logique du profit à outrance est terrible , rajoutée aux habitudes de consommations et à l’acculturation des populations font que ce type d’établissement disparait. Le comble étant à Marseille où aux “Terrasses du Port” il n’y a pas de libraire. C’est tout dire.
Remarquez cela est quelque peu normal ,aujourd’hui la référence intellectuelle étant Cyril HANOUNA, pourrions nous attendre autre chose ?
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Il faut supprimer les centres commerciaux et les magasins franchisés pour faire vivre les villes et les villages quelles que soient leur tailles.
Les centres commerciaux consomment de l’espace, font faire des kilomètres inutiles, crée des bouchons sur les routes et les autoroutes, favorise les inondations de la l’imperméabilités des sols etc. etc. A quand une étude sur la dépense carbone qu’entraine l’existence de ces centres ?
Les magasins franchisés introduisent une confusion d’intérêt entre fabricant et vendeur qui est une tromperie sur le marchandise (et non d’une vrai franchise !). Quand on a besoin d’acheter un article quel qu’il soit l’acheteur devrait trouver différentes marques pour comparer la marchandise quelle qu’elle soit dans des magasins indépendant.
Voici de vrais réformes que Macron et sa bande ne feront jamais car il défend des intérêts diamétralement opposés.
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YAKAFOKON. Comme d’habitude…
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voilà pétition signée tous ceux qui ont eu des enfants enfants faisant leurs études à aix y sont allés . Cette librairie comme Gibert Jeune à Paris sont des hauts lieux incontournables incontournables. Que vont ils mettre à la place encore de la restauration!! pourquoi la mairie d’Aix ville qui se veut aristo, culturelle etc.. ne rachète t elle pas les lieux
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Ce n’est pas dans cette librairie que j’achèterais un ouvrage ou quoi que ce soit. Les prix qu’elle pratique ont toujours été trop élevés pour moi, du plus loin que je me souvienne lors de mes années estudiantines, il y a maintenant un demi-siècle. Son patron a maintenant suffisamment fait de bénéfices. Son heure est passée et il n’a pas su s’adapter aux nouvelles technologies que les franchisés et Amazon exploitent au maximum. Les éditions Eyrolles possèdent leur niche spécialisée bien douillette et peuvent encore pratiquer des prix prohibitifs mais plus la librairie de Provence dont le personnel aurait intérêt à se désolidariser au plus vite et se recaser ou se recycler sans tarder. Elle est bel et bien finie la profession à vie !
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Librairie de Provence va peut être disparaître, la librairie de l’Université est close maintenant . Reste Goulard et pour combien de temps ?
“Une librairie qui meurt, ce n’est pas une page qui se tourne, c’est un livre qui se ferme, à jamais” – Henri Loevenbruck.
Pour votre info , le prix des livres est imposé en France. Donc votre histoire de prix prohibitifs ?
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Il faudrait peut-être se tenir au courant : le prix des livres est fixe et unique quel que soit le lieu de vente depuis… 1981.
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Mouarf ! Reprocher ses “bénéfices” à une librairie de quartier tout en chantant les louanges d’Amazon (qui vend les livres au même prix, le conseil en moins), fallait le faire…
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et amazon paie ni ses impots en france encore moins a Aix
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Propos dans l’air du temps : façon « nouveau monde » et « start up nation » et qui a vieilli très vite. Comme déjà dit par d’autres le prix du livre est unique en France. Merci Jack Lang. @Bakto13 mettez à jour vos connaissances …en lisant un livre par exemple !
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Pourquoi ne parle-t-on pas des vraies causes, a savoir qu’amazon et consorts laminent la concurrence, aidés en cela par une permissivité gouvernementale et institutionnelle qui favorise les grands groupes, au lieu des authentiques commerces “en dur”?
Laissez moi deviner… Cette librairie a-t-elle bénéficié du CICE, comme Carrefour ou auchan (qui délocalisent en Pologne alors qu’il sont bénéficiaires). Et au fait, qui a voté la main sur la couture du pantalon ces subventions massives aux grands groupes qui s’exilent fiscalement, et détruisent les commerces de proximité (et les emplois qui y sont rattachés) ?
On dit que l’augmentation des loyers est la cause première de cette fermeture, moi je ne voudrais pas être hors sujet, alors je veux bien le croire… Mais comment cela est il possible? A quand une loi pour sécuriser les petits commerces, créateurs d’emplois et générateurs de revenus pour les communes, face aux mastodontes de la grande distribution qui écrasent tout sur leur passage? Ahh, on me dit dans l’oreillette que ca n’est pas possible, liberté d’entreprendre premiers de cordée, ruissellement, toussa…..
Cette députée Lrem a beau jeu de faire semblant, elle est comme tous les autres, un pompier pyromane, hypocrite de surcroît.
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C’est pourtant bien ce gouvernement qui s’escrime à faire payer des impôts aux GAFA (dont Amazon) là où ils font leur Chiffre d’affaire et un “vieux” (1981) gouvernement de gauche qui a mis en place le prix unique du livre, comme mesure de protection des libraires, et défendu l’exception culturelle dans les règles du commerce international.
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En revanche , on peut se prendre aussi par la main , se déplacer aussi vers les petits commerces comme les librairies et ne pas attendre aussi que le “deus ex machina” se pointe comme Zorro pour régler tous les problèmes.
Un bouquin s’achète chez un libraire et pas dans une station service, ce n’est qu’un problème de volonté après tout.
Achèteriez vous votre dentifrice chez Maupetit ?
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Quelle est l’adresse mail de la pétition ?
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Cliquez sur le lien “petition” dernier paragraphe.
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C’est inadmissible !!! La Librairie de Provence est une des meilleures librairies que je connaisse dans le 13. Bien achalandées avec les conseillers très compétents, j’ai fait toutes mes études à Aix en étant constamment dans cette librairie… et je ne suis pas la seule!!! C’est une figure du Cours Mirabeau.
S’il y a une pétition à signer, SVP, dites-moi comment la trouver. Merci d’avance
!!!
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La pétition est accessible dans l’article via un lien figurant au dernier paragraphe, en cliquant sur le mot souligné “pétition”. Mais ce lien est probablement trop discret. Le voici en clair : https://www.change.org/p/fermeture-librairie-de-provence-lecteurs-aixois-battons-nous
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La ville a la possibilité de préempter les commerces en vente et faire en sorte de maîtriser le type d’activités qui s’y installe. Politique dynamique déjà en œuvre dans d’autres villes en France.Cette technique aurait sauvé les autres librairies. Mais le libéralisme à outrance défendu par Joissains et consorts livre la ville aux appétits des grands groupes financiers. Les Aixois votent et revotent pour cette majorité depuis une vingtaine d’années. Tant pis !
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