La justice enquête sur une ancienne association de Karim Zéribi

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le 12 Juin 2014
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La justice enquête sur une ancienne association de Karim Zéribi
La justice enquête sur une ancienne association de Karim Zéribi

La justice enquête sur une ancienne association de Karim Zéribi

Karim Zéribi a perdu son siège d'eurodéputé EELV le 25 mai dernier et avec lui, son immunité parlementaire. Hasard ou coïncidence, c'est au même moment qu'une affaire datant de 2012 se réveille au parquet de Marseille. La justice s'intéresse à une association fondée en 2001 et présidée jusqu'en 2005 par l'élu écologiste, Agir pour la citoyenneté (APC). Selon nos informations analogues à celles du Point, après une longue enquête préliminaire, une information judiciaire a été ouverte pour des soupçons d'abus de confiance et de recel le 4 juin dernier, ce que confirme le parquet de Marseille. Elle a été confiée à la juge d'instruction Anne Tertian qui doit déterminer si certains fonds de l'association auraient pu financer une campagne électorale de l'élu marseillais entre 2007 et 2012. Au mois de novembre de cette année, le mandataire financier de Karim Zeribi, Ferdinand Richard, avait été entendu par la brigade financière, déjà à propos des liens entre associations et vie politique. Cette audition n'avait pas eu de suite jusqu'à récemment. En effet, le 4 juin, le dernier président de l'association auto-dissoute en 2009 a été mis en examen pour abus de confiance et placé sous contrôle judiciaire avec notamment interdiction de présider une association et d'entrer en contact d'autres protagonistes potentiels de l'affaire dont Karim Zéribi.

Ce qualificatif vise "le fait par une personne de détourner, au préjudice d'autrui, des fonds, des valeurs ou un bien quelconque qui lui ont été remis et qu'elle a acceptés à charge de les rendre, de les représenter ou d'en faire un usage déterminé". Plusieurs auditions ont déjà eu lieu, celle de Karim Zeribi pourrait suivre dans les prochaines semaines. En l'espèce, la justice s'intéresse notamment à une subvention de 50 000 euros accordée à APC par le conseil général des Bouches-du-Rhône à la fin 2007 pour une demande déposée au début de cette même année. Révélée par Marianne en octobre, elle était tirée du fonds spécial d'intervention, une enveloppe directement gérée par le président du département, Jean-Noël Guérini et destiné à financer des actions d'urgence. Karim Zéribi a toujours déclaré qu'il ne connaissait pas le président du conseil général à l'époque.

Les campagnes électorales dans le viseur

En mai 2007, Karim Zéribi se présente pour la première fois aux élections législatives dans les quartiers Nord de Marseille, réunissant plus de 11 % des voix au premier tour face notamment à Henri Jibrayel. À l'époque, ce premier scrutin plutôt porteur marque un tournant dans la carrière de Zéribi. Ancien du cabinet Chevènement au ministère de l'Intérieur, il est alors surtout connu pour ces initiatives associatives dont le symbole reste le parlement des banlieues, porté par l'association APC et soutenu publiquement par Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy avant la présidentielle de 2007. Ce n'est qu'ensuite, explique-t-on dans son entourage pour démentir toute intervention sur la subvention incriminée, qu'il aurait rencontré Jean-Noël Guérini et accepté de devenir son porte-parole aux municipales de 2008.

L'ex président d'APC aujourd'hui mis en examen aurait signé les documents relatifs à cette subvention. D'autres éléments portant également son paraphe semblent particulièrement intéresser les enquêteurs de la brigade financière. Selon les éléments que nous avons recueillis, il s'agirait de factures concernant l'édition d'un dépliant de quatre pages et de la commande d'un sondage par l'association. 

Contacté, Karim Zéribi se dit "stupéfait des suspicions portées sur ses successeurs". "Je ne doute pas une seconde de la probité de ces derniers", ajoute-t-il. Rappelant qu'il n'était plus président depuis 2005, il "espère que tout cela n'émane pas d'une volonté de complot politique contre [lui]". Après 2005, Karim Zéribi est resté proche de l'association tout en n'appartenant plus à ses instances. Il continuait notamment d'animer les parlements des banlieues. En 2007, l'association changeait de domiciliation pour s'installer dans le 15e arrondissement au 397, rue de Lyon dans la pépinière choisie par le fils de l'élu pour implanter son entreprise de conseil en communication. Il n'y a rien d'inhabituel qu'un ancien président conserve des liens étroits avec l'association qu'il a fondée. La justice devra dire si ses relations cordiales ont dépassé ou non les limites de la loi.

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Commentaires

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  1. ALAIN PERSIA ALAIN PERSIA

    J’espère que PAUL LAROQUE le producteur des Grandes Gueules suspendra K.ZERIBI le temps que l’enquête se termine .
    Et puis peut être Madame LaJuge découvrira d’autres affaires à l’occasion de cette enquête .

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  2. Lucide Lucide

    Zeribi serait-il vert de gris ?

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  3. Anonyme Anonyme

    Persia la balance

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  4. Anonyme Anonyme

    Le petit fil judiciaire va être tiré. Connu pour ses pratiques toujours à la limite et surtout comme girouette politique, le faux écologiste sera démasqué.

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  5. Electeur du 8e Electeur du 8e

    Un “fonds spécial d’intervention, une enveloppe directement gérée par le président du département, Jean-Noël Guérini et destinée à financer des actions d’urgence”… Ces “actions d’urgence”, sait-on quelle est leur nature ? Subventionner une association, c’est donc une “urgence” ? De l’urgence clientéliste, peut-être ?

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  6. Anonyme Anonyme

    Zeribi devrait arrêter la politique,c est l heure.

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  7. Anonyme Anonyme

    Les écolos se sont bien fait avoir et ne sont que des naïfs, une bande de proies bien facile à manipuler et à mener par le bout du nez. Mais pour zéribi les petits arrangements et la mascarade vont prendre fin.

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  8. Anonyme Anonyme

    girouette!!!!! enfin la bourrasque qui va l’emporter définitivement!!!
    merci au Mistral

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  9. Leo Leo

    Le système semble bien rodé : je suis élu, je crée une association et je fais voter par mes amis des subventions conséquentes à ladite association…Il faut savoir que par exemple un élu municipal peut ainsi recevoir des subventions à condition de ne pas participer à la délibération…le comble de l’hypocrisie! A partir du moment où on tolère ce système malhonnête il faut en accepter les dérives. Pour moi c’est du vol des deniers publics par des gens qui abusent de leur mandat en vue d’une enrichissement personnel.

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  10. MrMiolito MrMiolito

    C’est marrant comme à chaque fois qu’un élu à Marseille n’inspire pas confiance, on finit par découvrir un lien avec Guérini…
    L’honneur est sauf pour EELV, il n’ira pas au Parlement. Ouf !

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  11. gentilini gentilini

    Apres Karim Zeribi on a envie de dire “Au suivant”.
    Et si on dirige le viseur du cote du 15/16 y a du lourd. “Au suivant”.
    Que Justice soit faite et “Au suivant”

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  12. PC PC

    La justice, la justice,en voila une institution qui me fait peur.

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  13. Marseillais indigné Marseillais indigné

    Il est bien connu que les UMPISTES Marseillais sont tous aux couleurs de la ville: blanc-bleu

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  14. Anonyme Anonyme

    C est curieux de dire qu il ne connaissait pas Guerini en novembre 2007 et qu il soit son porte parole et sur sa liste 2 mois plus tard??? Cherchez l erreur? Une subvention attribuée fin 2007 et il est sur les listes debut 2008! Tiens, quelle coincidence!!

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  15. leravidemilo leravidemilo

    Quand Zéribi s’occupe d’agir pour la citoyenneté,il n’agit que pour ses intérêts personnels,que ce soit dans les quartiers d’avignon où il a fourbi ses premières armes,au cabinet de Chevènement ou dans ses folles aventures marseillaises,(et notamment à la R.T.M où il a beaucoup fait pour la “citoyenneté”:enquêtes de satisfaction bidons,stagiaires…),puisqu’il semble bien que le marigot marseillais ait vocation à hériter de ce genre de vocations “citoyennes” (on n’attire pas les mouches avec du vinaigre…). Pour ce qui est de la réalité des conséquences financières et légales de cet intérêt “citoyen”,laissons faire la justice,en espérant qu’elle ne mettra pas encore 5 ans pour faire (2007-2014). – Que le Président du C.G octroi 50000 Euros à une telle association,en 2007, sur un fond dit d’urgence et selon sa seule décision,voila qui achèvera d’ouvrir les yeux de nombre d’associations,agissant au quotidien pour de nombreux publics d’enfants,de jeunes et de personnes en difficulté et qui voyaient en cette période les subventions du C.G fondre comme neige au soleil du fait de la dite “raréfaction” de l’argent public. – Que Zéribi n’ait fait la connaissance de Guérini qu’aprés 2007,alors qu’il en était le porte parole pour les élections municipales de mars 2008,il faut vraiment être un authentique grand couillon pour envisager de le croire (ces gens là osent tout.)- Que les “verts” se soient entichés et laissés diriger par un tel personnage montre leur grande lucidité,leur sincérité citoyenne et leur capacité à “faire de la politique autrement” comme ils en faisaient la promesse,promesse bien mise en sourdine depuis leur deux années “d’action” dans le gouvernement Hollande. Un exemple parmi bien d’autres: Lors de leur conseil fédéral faisant suite à la dégelée des municipales et décidant de quitter le gouvernement,Barbara Pompili,parlementaire E.e.L.v souhaitant rester au gouvernement,déclarait: “Moi,je fais de la politique;si je veux seulement gueuler,je vais dans une association”. Voila l’estime et la considération que ces gens là portent aux associations,sauf bien sur pour celles qu’ils créent… – Les électeurs ont décidément bien fait,lors des dernières élections,d’empêcher Zéribi de cumuler encore et encore les mandats,conformément d’ailleurs aux “principes” de son parti. Pour autant,ne comptez pas qu’il mette ainsi fin à sa carrière politicienne,car: -1 La justice est lente, et a souvent la main légère en matière d’inéligibilité; -2 C’est un authentique acharné; -3 Il ne sait faire que ça et rien d’autre.

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  16. Anonyme Anonyme

    Faire une enquête sur des faits anciens permettra de remonter à d’autres pratiques et la liste est longue des déçus, rancuniers, et lucides qui n’ont jamais rien vu venir des promesses de KARIM ZERIBI.

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  17. lou lou

    et vichniesky que dit elle ?

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  18. mp mp

    Il est vrai qu’en novembre 2007 , il n’était pas dans la campagne du 13_14 pour les municipales et que son arrivée sur les listes début 2008 a fait reculer les places de tout le monde , pour la plus grande déconvenue de certains.

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