La conférence régionale consultative d’Estrosi patine, le PS réfléchit à s’en aller
Réunie une fois en un an, la conférence régionale consultative devait offrir une tribune à la liste socialiste qui s'était désistée dans l'entre-deux tours, favorisant ainsi la défaite du Front national et la victoire de Christian Estrosi. Entrée dans cette instance sans grande illusion, la gauche réfléchit à en sortir à l'approche des élections de 2017.
La conférence régionale consultative d’Estrosi patine, le PS réfléchit à s’en aller
Les orientations budgétaires donnent dans toute collectivité la couleur de l’année à venir et indiquent les priorités politiques d’un exécutif. Élu en décembre 2015, Christian Estrosi se plie ce jeudi pour la première fois à l’exercice qui consiste à les présenter dans l’hémicycle du conseil régional. Face à lui dans ce débat sans vote, il ne trouvera que le Front national pour s’opposer à ses choix après le désistement en sa faveur de la liste socialiste dans l’entre-deux tours de l’élection régionale.
À cette époque, Christian Estrosi avait promis la création d’une conférence régionale consultative, qui a finalement été installée cinq mois plus tard, en mai, sans le FN qui a d’emblée refusé de participer. Et depuis plus grand chose. Pas de réunion plénière, en tout cas. Et les représentants de la gauche de se demander si les déclarations de Michel Vauzelle en février au Monde n’ont pas quelque valeur prophétique : “Je ne vois aucun intérêt à siéger au conseil des cocus qui ont disparu au profit de la droite.”
Des groupes de travail mais une seule réunion plénière
Il y a bien des groupes qui “travaillent tous les jours” sur trois thèmes selon l’entourage du président de région : le règlement intérieur, l’économie et les transports. “Mais il faut bien dire qu’ils ne réunissent que cinq ou six personnes à chaque fois”, note Sophie Camard, ancienne chef de file de la liste EELV-Front de gauche (6 % au premier tour). Le règlement intérieur n’est donc toujours pas publié et la nouvelle réunion, un temps imaginée pour vendredi s’est transformée en une rencontre entre les différents représentants des groupes politiques représentés. “La conférence consultative se réunira à nouveau en novembre avant le vrai débat budgétaire qui aura lieu en décembre”, assure un proche du président Christian Estrosi. Chaque groupe constitué devrait ainsi pouvoir inscrire une proposition à l’ordre du jour et débattre des conclusions des groupes de travail.
Le PS cherche le bon tempo pour dire “ciao”
Reste que les socialistes s’interrogent sérieusement sur l’opportunité d’y rester. Elle a fait partie des sujets de débat à huis-clos lors des universités régionales de l’engagement qui ont eu lieu en octobre au Dock des suds, en présence du premier secrétaire du parti Jean-Christophe Cambadélis. Selon plusieurs sources, décision a été prise d’en partir et seule la date la plus stratégique resterait à déterminer lors d’un comité régional du parti. “Ceux qui vous ont rapporté ça auront mal compris. Ce n’est pas d’actualité, contredit le député et ancienne tête de liste Christophe Castaner. Ce machin ne sert à rien et ne vit pas. On va continuer à dénoncer inlassablement cette mascarade. Pour partir, il faut une bonne raison.”
Parmi les griefs de Castaner, “les rapports votés en assemblée plénière qu’on demande, qu’on nous promet et qui ne nous parviennent pas”. Ils arrivent en tout cas chez EELV. “Ça me permet de travailler avant les assemblées plénières et communiquer mes positions : c’est déjà pas mal”, se réjouit Sophie Camard. Ainsi s’étonne-t-elle avant cette nouvelle séance du conseil régional d’un budget régional en diminution de “55 millions d’euros en fonctionnement et 37 en investissements”.
Il en reste peu à gauche pour jouer le jeu jusqu’au bout. “Nous avons rédigé une série de propositions qu’on va directement adresser à Christian Estrosi et qui vont dans le sens selon nous du bien commun régional. Mais à l’arrivée, elles sont clairement de gauche et on a des doutes sur leur acceptabilité pour Christian Estrosi”, explique le conseiller PS des 4e et 5e arrondissements Laurent Lhardit. Ce dernier fait partie d’un groupe de représentants désignés par Michel Pezet au titre de ses anciennes fonctions de président de région.
Peut-être ces derniers se retrouveront-ils bientôt bien seuls à gauche pour siéger dans cette conférence régionale consultative. Sophie Camard, elle aussi, admet qu’elle ne devrait pas rester jusqu’au bout du mandat. “On est là pour voir, mais à un moment donné on partira.”
Pour ne pas donner une onction de rassembleur à Christian Estrosi, le cœur de la campagne présidentielle semble être une échéance toute trouvée. Ne reste plus qu’à trouver le déclencheur. Ce jeudi, le parti socialiste scrutera notamment le débat autour de motions contre la venue de migrants en PACA. Le Front national en a déposé une tout comme le groupe majoritaire de droite. Les socialistes ont proposé une version alternative, favorable à cet accueil, et guettera tout rapprochement trop marqué.
Commentaires
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Que le PS se mette à réfléchir c’est bien, même s’ils auraient mieux fait de commencer en décembre 2015.
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voire en été 2012………
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C’était pourtant pas compliqué de siéger, il suffisait de changer son étiquette PS contre une PRG et de faire une liste d’alliance avec LR. Ils auraient du demander une prestation de coaching au cabinet Jean-Claude & Jean-Noël 🙂
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