La campagne dans l'arène de la communauté urbaine

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le 22 Mar 2013
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"Merci monsieur Moraine, je vois que nous sommes entrés en campagne". Eugène Caselli, le président de Marseille Provence métropole vient d'essuyer les attaques du conseiller communautaire de droite. L'élu UMP fustige les politiques socialistes notamment les 30 milliards du Grand Paris qui ne passent toujours pas à Marseille et que, selon lui, Caselli n'a pas réussi à aller chercher. "Vous n'avez ni courage ni influence", a conclu celui qui préside le groupe de droite au conseil municipal de Marseille.

À un an des municipales, chacun doit reprendre ses marques et sa place. Le discours du maire de Carnoux Jean-Pierre Giorgi, vice-président UMP en charge du budget, a donc un caractère archéologique : c'était quasiment le seul vestige de la gouvernance partagée dans ce débat. Du fait de l'arrivée d'un candidat socialiste minoritaire à la tête de l'institution, droite et gauche ont dû s'entendre durant tout le mandat pour faire avancer les dossiers.

Les grands classiques

Parmi les griefs, la droite dénonce une dérive dans les dépenses de personnel avec 150 emplois créés depuis 2008 et 50 supplémentaires en emplois d'avenir votés ce vendredi. Pointée aussi, la RTM "dont l'extension du réseau ne justifie pas les 8,3 % d'augmentation en 2010, soit 10 millions d'euros", estime Laure-Agnès Caradec. Magnéto Esther.

La critique est en fait assez classique et Eugène Caselli a beau jeu de répondre qu'il n'a pas à rougir de son bilan sur les transports avec l'extension du métro, l'extension du tramway vers Castellane, les tunnels Prado Sud et Joliette, le parking du J4, "l'intégralité des projets a été fait". "J'ai écrit à Jean-Marc Ayrault, a ensuite repris le socialiste. Avec 7 % du budget du Grand Paris, on pourrait avoir le métro jusqu'à Saint-Loup, ça fera plaisir à monsieur Teissier et jusqu'à Saint-Antoine, ça fera plaisir à madame Ghali". "Et aux Marseillais", lui a répondu la partie droite de la salle. "Et aux Marseillais", a-t-il convenu.

La deuxième salve est venue de Guy Teissier et de ses proches sur le boulevard urbain Sud (Bus) qui en tout état de cause ne sera pas lancé avant la fin du mandat, un "choix politique" assumé par le président Caselli. Les équipes municipales du 9/10 ont insisté sur un secteur Sud délaissé au profit des quartiers Nord et sur la nécessité de réaliser ce Bus pour éviter "la thrombose de Florian". "Vous n'avez pas les appuis politiques pour obtenir les financements de l'État", ont-ils insisté sans revenir sur le choix, critiqué par Teissier mais soutenu par Gaudin, d'un tramway rue de Rome, doublon du métro.

Là encore comme un air de déjà-débattu. Et au final, l'UMP s'est comme à son habitude abstenue, Giorgi votant comme il se doit pour, et le budget est passé. Restait alors les quelques embuches et attaques. Dans son discours, Laure-Agnès Caradec avait déjà pointé du doigt "les conseillers de l'ombre" du président dans le dossier de l'incinérateur, à savoir Régis de Castelnau et Jean-Marc Nabitz, tous deux inquiétés dans le dossier Guérini. Mais c'est une autre attaque, disons une manoeuvre, qui a semé le trouble.

Caselli balloté

La droite ne souhaitait pas voter la hausse de la taxe des ordures ménagères proposées par Eugène Caselli pour se conformer au Grenelle de l'environnement qui oblige à un rééquilibrage entre les communes. Laure-Agnès Caradec l'avait assuré lors de la conférence des présidents de groupe préparatoire au conseil. Elle s'est aperçue entre temps que les communistes s'apprêtaient à s'abstenir. L'occasion étant trop belle pour déstabiliser le président, l'UMP annonce qu'elle votera contre.

Le président Caselli est coincé. Les 5,5 millions d'euros que doivent rapporter la taxe servent aussi à équilibrer le budget. Après un signe de tête envers l'extrême-gauche de l'hémicycle, Eugène Caselli confirme : "Le groupe communiste ne veut pas changer son vote. Chacun doit prendre sa responsabilité." Intervient alors Patrick Mennucci : il réclame par deux fois "une suspension de séance". Caselli finit par donner cinq minutes à la concertation. Joël Dutto, élu communiste, râle : "On obtient jamais rien et là, on vient nous chercher".

Après un petit conciliabule au pied de l'hémicycle, les communistes changent finalement leur vote. Mennucci pavoise devant les travées des journalistes : "De temps en temps, il faut bien faire un peu de politique". Et derrière, Eugène Caselli constate l'intervention mais modère l'influence de son rival dans la course à la candidature socialiste à la mairie. Magnéto Esther.

Caselli peut tout de même se prévaloir d'avoir passé cinq budgets sans encombres malgré l'absence de majorité de gauche. Ce dernier cap passé, les conseils communautaires s'annoncent de plus en plus animés : "À partir du prochain, on devrait s'amuser", confirme le socialiste Christophe Masse à l'heure de quitter le palais du Pharo. Lundi, ce sera au tour de Jean-Claude Gaudin de passer le col, avec cette fois-ci l'UMP Guy Teissier attendu au tournant.

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Commentaires

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  1. Placeauxjeunes Placeauxjeunes

    Mennucci qui sauve Caselli, elle est pas belle l histoire! les choses commencent a se remettre dans l ordre…

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  2. gava gava

    La politique de Mr Mennucci est la magouille, le marchandage.
    C’est bien précisément ce qye nous refusons à gauche et pourquoi nous souhaitons que Mr Mennuci reste député.
    Est-ce compatible avec son égo surdimensionné et son mépris de tous les autres élus ?

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  3. Anonyme Anonyme

    Gava je crois que tu es vraiment de mauvaise foi malgré l égocentrisme de Caselli qui fait tout pour que Patrick Mennucci ne soit pas a la tribune ou ne puisse apparaître dans les inaugurations, Patrick Mennucci par solidarité et dans un soucis de défendre Marseille agit et tente toujours de faire avancer les choses.
    il agit contre l immobilisme et connaît ses dossiers
    On ne s improvise pas Maire de Marseille et aujourd’hui tout le monde a pu le constater

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  4. Anonyme Anonyme

    Gava je crois que tu es vraiment de mauvaise foi malgré l égocentrisme de Caselli qui fait tout pour que Patrick Mennucci ne soit pas a la tribune ou ne puisse apparaître dans les inaugurations, Patrick Mennucci par solidarité et dans un soucis de défendre Marseille agit et tente toujours de faire avancer les choses.
    il agit contre l immobilisme et connaît ses dossiers
    On ne s improvise pas Maire de Marseille et aujourd’hui tout le monde a pu le constater

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  5. Anonyme Anonyme

    Et Carnoux petite ville riche aux votes atypiques qui joue ses intérêts en étant over-gavée de subventions et budgets de MPM et du CG13 – les habitants des Crottes, de la Rose, du Canet, de Saint Marcel ou des Aygalades aimeraient aussi avoir une incroyable médiathèque, une grande salle de spectacles, des beaux stades, des rues toutes neuves !

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  6. Militant Militant

    Encore une fois merci Mennucci, si Eugène passe son budget c’est grâce à lui, pour moi PM est le seul capable de battre Gaudin et sa bande et remettre marseille en marche

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  7. Tresorier Tresorier

    Augmenter les taxes d’enlevement d’ordures menageres sur 3 communes sur 18 ???

    Pourquoi ces communes payaient elles moins ?
    Pourquoi augmenter les recettes de ce service quand, sur Marseille, le resultat n’est pas la ???
    La logique voudrait qu’on reforme totalement avant de donner encore et toujours plus de sous a ce tonneau perce !!!!

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  8. prometheus prometheus

    Allez Allez les enfant, on se met deux par deux ! Làaa c’est bien ! Patriiiick rentre dans le rang et laisse ta soeur tranquille, elle est punit! Naaannn Guy ! tu me donneras la pomme plus tard et lâche la main de Valérie. Bon ! tout le monde est sage ? Allez on peut rentrer en campagne maintenant salle 2014 les enfants ! Joëeeel jette ton chewing-gum dans la poubelle! Kaaarim avance maintenant !

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  9. Révolté Révolté

    150 emplois supplémentaires â MPM en 2012? On rêve. Si on veut mettre fin au clientélisme et renouveler les pratiques, MPM devrait mettre en place une vraie commission pour le recrutement des 50 emplois d avenir.

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  10. Anonyme Anonyme

    On parle sans arrêt de République irréprochable, de rénovation, de transparence, de démocratie. On devrait commencer par changer les règles du jeu concernant toutes les assemblées non élues au suffrage universel direct. Je ne me sens pas représenté par cette communauté urbaine. Je n’ai voté pour aucun conseiller et pourtant ces conseillers votent des budgets, des contrats, prennent des décisions qui concernent tous les contribuables du territoire sans pouvoir en rendre des comptes. Je ne peux même les sanctionner si je ne suis pas content, ils ne sont même pas élus par leurs pairs (comme au sénat), ils sont désignés, c’est à dire l’antithèse d’un système démocratique. Sans oublier qu’il s’agit pour au moins la moitié d’entre eux, de ceux qui sont recasés parce que non élus conseillers municipaux, ce qui enlève toute crédibilité à cette institution. Et cela ne semble déranger personne.

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