Joly et Rivasi flinguent Guérini et les affaires marseillaises

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le 22 Nov 2010
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Joly et Rivasi flinguent Guérini et les affaires marseillaises
Joly et Rivasi flinguent Guérini et les affaires marseillaises

Joly et Rivasi flinguent Guérini et les affaires marseillaises

Prenez une ancienne juge d’instruction franco-norvégienne, Eva Joly, connue pour son traitement de l’affaire Elf, et une normalienne fondatrice de la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (Criirad), Michèle Rivasi. Lâchez ces deux députées européennes Europe Ecologie-Les Verts à Marseille pour parler éthique en politique. Et sortez les casques…

« Il faut arrêter avec toutes ces affaires qui touchent aussi bien la gauche que la droite. Europe Ecologie prône une nouvelle gouvernance, au niveau des marchés publics comme de la transparence des élus. Marseille est plombée par cette image de corruption, dont on ne sort pas. Il y en a assez », entame Michèle Rivasi, élue Sud-Est au Parlement européen. Exemple ? « Vous ne pouvez pas avoir un élu qui travaille aussi dans une institution ou une entreprise privée. Et même des frères et soeurs qui travaillent dans des entreprises en rapport avec des collectivités. »

« Guérini ne correspond pas à nos critères d’éthique »

Et une balle perdue pour Jean-Noël Guérini, président du conseil général des Bouches-du-Rhône, dont le frère Alexandre officie dans les déchets. Mais l’affaire Karachi, les conflits d’intérêts d’Eric Woerth et de Loïc Fauchon, ainsi que le business à l’île Maurice de Renaud Muselier sont aussi cités. L’autre tata flingueuse entre en piste : « la notion de conflit d’intérêt est très vaste. L’apparence même du conflit, quand vous attribuez un marché public à un proche, même s’il est mieux disant, suffit à détruire la confiance. L’effet des affaires sur l’opinion publique est dévastateur« , estime Eva Joly. Et de rappeler les constats amers de récents sondages . En juillet, Libération annonçait que 64% des Français estiment que «les dirigeants politiques sont plutôt corrompus».

A ce point-là, on pense que la charge en restera au stade du sous-entendu. Mais, questionnée par Marjory Chouraqui, chef du service politique de La Provence, sur la compatibilité entre ces belles idées et une éventuelle alliance en 2014 avec le possible candidat socialiste à la mairie Jean-Noël Guérini, Michèle Rivasi lance un mot-obus : « Non ». Puis développe : « Jean-Noël Guérini ne correspond pas aux critères d’éthique que portent Europe Ecologie-Les Verts. » Ou alors, il faudra qu’il fasse le ménage. Sinon, les écologistes partiraient seul au combat. A voir. En attendant, l’ »éthique » du président de la fédération PS13 ne les empêche pas de continuer à travailler avec les socialistes dans les collectivités locales.

Charte de l’élu et conseils de quartier

Concrètement, dans la foulée d’un débat organisé hier à Venelles, elles poussent à l’adoption d’une charte de l’élu, avec notamment « une transparence sur sa situation », et la fin du cumul des mandats, en nombre comme dans le temps. Avec une limite fixée à une réélection, « il y aurait beaucoup moins de liens historiques et cela constituerait un appel d’air pour un renouvellement », poursuit Eva Joly.

Outre un accès facilité aux documents administratifs, elle mise sur les conseils de quartier, qui constituent « une respiration démocratique ». Des conseils institués en 2002 par le gouvernement Jospin, mais « jamais appliqués » au cas des comités d’intérêt de quartier (CIQ) marseillais, intervient Michèle Poncet-Ramade, élue au conseil municipal. En cas d’alternance, « nous travaillerons à la composition de ces conseils pour une vraie représentativité. L’idée est aussi de les doter de budgets participatifs, comme à Paris, qui changent complètement le regard. On n’est plus dans une gestion clientéliste », complète Sébastien Barles, porte-parole du parti à Marseille.

Un lien L’affaire des marchés publics corses mène à Marseille, sur Marsactu

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Commentaires

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  1. céhère céhère

    Je pense aussi que le non cumul des mandats (dans le temps comme dans le nombre de mandat) est LE point central de l’amélioration de la vie politique du pays, afin de casser les potentats locaux ou nationaux qui nuisent gravement à la démocratie. Tout le reste n’est que de l’habillage.
    Le deuxième point est la proportionnelle dans les élections afin de respecter les sensibilités de tous les électeurs, malheureusement la réforme territoriale, que vient de faire passer dans un silence assourdissant l’ump élimine le seul scrutin qui utilisait ce mode : les régionales. C’est dramatique pour l’expression de la démocratie car cela favorise les deux partis mastodontes et les concentrations du pouvoir entre les mêmes mains.

    Je remarque que ces deux propositions sont portées par Europe Ecologie…

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  2. prapin prapin

    les commentaires des 2 élues de l’EEV (Ecolos En Vadrouille) ne sont qu’électoralistes…on a eu des verts dans les gouvernements de gauche et ils ont été inexistants…quand aux élections régionales ,comme il est dit précédemment,la dernière a donné un vauzelle élu avec 40% avec un taux d’abstention de 50%,ce qui veut dire qu’il ne représente pas plus de 21% environ en réalité…un système d’élection indigne d’un pays démocratique…quand au non cumul des mandats,demandez à montebourg s’il est d’accord…

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  3. lucide lucide

    gardons pieusement ces déclarations et nous les relirons lors des investitures de 2012 obtenues par nos amis les verdaous…

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  4. pyrrhon pyrrhon

    Eva Joly et Michèle Rivasi n’y vont pas de main morte apparemment… mais quid des locaux de l’étape ? vous qui étiez présents, dites-nous si elles sont suivies dans leurs positions par les représentants marseillais…

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  5. régis régis

    Le porte-parole de Europe Ecologie-Les Verts à Marseille ne fait-il pas ce que Rivasi et Joly dénoncent ? Il semble qu’il soit embauché à la Région PACA, géré par un socialiste…

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  6. athe athe

    La question est, comment attaquer les hommes politiques sur leurs éventuels conflits d’intérêt lorsque les journalistes eux-mêmes n’arrivent pas à admettre le principe. Évidemment Audrey Poulvar – dernier, et certainement pas le dernier, exemple en cours – pense pouvoir faire sérieusement son boulot, alors qu’elle est lié avec un homme qui fait de la politique au niveau national. Tant que les journalistes n’intègrent même pas le b.a-ba déontologique, on est encore loin d’une éthique quelconque au niveau politique. Parce si les journalistes faisaient sérieusement leur boulot – et accessoirement aussi les juges – nos hommes politiques feraient peut-être un plus attention.
    L’Allemagne – à des années-lumières des pratiques en France, mais confronté au problème du lobbying opaque – commence à contre-attaquer en publiant depuis quelques semaines toutes les informations systématiquement sur un site [lobbycontrol.de]. En France, on devrait juste rajouter toutes les situations qui relèvent du conflit d’intérêt, du cumul de mandats et autres liaisons incompatibles avec la fonction qu’ils exercent.
    Le net – et je le pense sérieusement – est le dernier rempart démocratique, sachant que la seule chose qui nous distingue encore d’une république bananière, est le contrôle des pouvoirs. Sauf que… en ce moment, toutes les institutions semblent renoncer à exercer un contrôle quelconque: les médias, le parlement, la justice…; pendant que les politiciens vendent tous les jours un peu plus les intérêts du pays aux spéculateurs de la finance – en mettant en passant quelques pourcentages dans leur poches.
    Et ceux qui ne veulent pas le croire, n’ont qu’à regarder ce qui se passe en Irlande: rien à voir avec la Grèce, et pourtant ce sont les classes moyennes et ouvirères qui vont banquer – au dépens des pauvres – pour rembourser les cadeaux qu’on a fait à la finance. C’est apparemment ça, la “solidarité nationale” selon les néolibéraux…

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