Joie et vicissitudes du blogueur citoyen
Joie et vicissitudes du blogueur citoyen
Bien sûr, les deux blogs ne sont pas en tous points comparables mais leur utilité sociale est sensiblement la même. En quelques jours, les espaces d'expression citoyenne de Lucien-Alexandre Castronovo (à Aix) et Saint-Cannadair (à Saint-Cannat) ont connu des fortunes très diverses.
Le premier est un ancien adjoint au maire de gauche Jean-François Picheral. Il vient de remporter une bataille contre Alain Joissains, lui-même ancien maire d'Aix-en-Provence et mari de l'actuelle, Maryse Joissains. Depuis plusieurs années, Lucien-Alexandre Castronovo dénonce sur son blog son contrat de collaborateur puis de directeur au cabinet à la mairie. Les émoluments fixés par le contrat ne respectaient en rien les normes en vigueur dans la fonction publique territoriale. C'est finalement ce qu'a rappelé au début du mois le conseil d'État, donnant raison à Castronovo, qui a lancé l'affaire en justice, entretenant alors une chronique régulière de ses pérégrinations judiciaires.
Ce sont ces actions comme ces publications "à raison de 3 ou 4 articles par semaine" qui ont fait de son blog un important relais d'opinion autour du cours Mirabeau. "Je suis à la retraite, j'ai du temps", se plaît à dire l'ancien correspondant de presse et enseignant qui "essaie de faire des articles complets mais pédagogiques afin que celui qui n'y connaît rien autant que celui qui a suivi toute l'affaire puissent y trouver son compte".
Saint-Cannadair tombe à l'eau
Si lui "ne compte pas s'arrêter là", d'autres blogueurs plus au nord ont choisi de déposer le clavier. Lancé en septembre 2009, l'anonyme Saint-Cannadair n'a pas lâché le maire socialiste de la commune de Saint-Cannat Jacky Gérard et son équipe. Dès le début, le site a eu l'heur de déplaire à celui qui est aussi conseiller général. Comble du courroux, l'équipe s'est attelé à dévoiler les multiples sources de revenus publics du maire, sujet toujours sensible comme nous l'a montré notre enquête sur l'écrêtement.
Avec ses quelques 3000 visiteurs uniques par mois revendiqués – ce qui n'est pas rien dans une petite ville de 5500 habitants – les bonnes grâces des auteurs étaient recherchées, y compris par des élus municipaux. Un adjoint au maire a même cru bon de se rapprocher d'eux afin de les sonder sur son éventuelle émancipation aux prochaines municipales.
Fidèles à leurs habitudes, les rédacteurs ont annoncé leur volonté de publier l'information sur cette candidature potentielle. Rétropédalage de l'élu, qui a estimé que son adresse mail avait été piratée et que jamais il n'avait dit ou souhaité cela. Les menaces de plainte en diffamation suivent. Saint-Cannadair touche alors aux limites de l'anonymat. Une telle plainte les aurait obligés à dévoiler les identités des propriétaires du blog. Entre tomber les masques et stopper l'aventure, ils ont choisi d'arrêter les frais : le blog n'est désormais plus en accès libre. Voilà qui devrait plaire à la mairie qui voit disparaître un gênant contre-pouvoir.
Commentaires
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Ce fût une belle aventure. Elle nous a ouvert les yeux sur le microcosme politique, à l’échelle communale, et départementale, et permis d’apporter aux citoyens indifférents que nous étions avant (et que nous ne serons plus jamais) un éclairage citoyen, et différent des soupes indigestes et orientées que sont nos foutues gazettes municipales.
Cet exercice ultralocal aura suscité, indignation, enthousiasme, quelques bonnes poilades, un brin de mystère, généré des pseudos improbables, le tout sans jamais franchir la ligne jaune de la diffamation, ni nous donner envie de rentrer en politique. Merci en tout cas à Marsactu et chapeau à LAC.
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Merci Marsactu pour votre article.
Il faut des médias comme le vôtre et des blogs comme le mien.
Je milite pour la liberté d’expression et l’action publique des citoyens. J’ai toujours eu l’impression que je faisais mon devoir.
Cordialement.
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Bonjour.
Avec presque 1 an de retard je réagis à cet article. Depuis 14 ans je lutte contre la mairie d’Aix. Nous habitons ce qui est devenu la zone industrielle. Nous supprtons les nuisances sonores et la pollution des sociétés installées bien après nous et qui sont trop puissantes pour avoir gain de cause et ce, malgré mes lettres à la mairie et même un procès. A l’heure où j’écris ce message, je subis le brit d’une grosse installation sur les d’une société qui fonctionne H24 et 7/7. Est-ce la la justice?.
J’ai frappe a toutes les portes qui sont restées fermées tout comme l’administration.
Ah j’allais oublie que nous avons lutté 6 ans durant contre une société de déménagement s installée sur des terrains expropriés a l’époque de mes beaux parents. Nous sommes enclavés au centre de trois sociétés et la dernière qui n’était qu’une petite structure est devenue grâce a l’urbanisme une grosse société qui apporte son lot de bruit et ses clarck incessants. L’urbanisme qui stipule que les parcelles des sociétés sont dans des zones non inondables par contre nous et quelques voisins oui. C’est fou
Elle est où la justice?! Et que faire quand on est qu’un pot de terre contre un pot de fer?
Que faire qu’on a laissé ses forces dans un combat qui n’est pas loyal ?
On se bat depuis la leucémie de notre enfant. On a combattu le cancer mais pas le pouvoir mais il nous restent les yeux pour pleurer et aucune larme a verser: les yeux sont taris et les oreilles foutues par le bruit. Ce n’est qu’un aperçu de notre drame
Merci de m’avoir lu
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