JN Guérini en pole position pour regagner son siège (éjectable) de président du CG13 ?

A 346 voix près. Jean-Noël Guérini peut remercier les 346 électeurs qui ont mis dans l’urne un bulletin Janine Ecochard, la candidate PS sortante, Vice-Présidente du Conseil Général des Bouches-du-Rhône, hier dimanche dans le canton de La Capelette à Marseille. Une victoire sans gloire, 52 % pour Ecochard, contre 48 % pour son challenger, le frontiste Laurent Comas, mais une victoire tout de même, et qui était loin d’être acquise , après le score du premier tour où Comas était passé  largement devant avec 37%. Entre les 2 tours, le Ps, comme un peu partout à Marseille, a réussit à mobiliser son électorat avec un taux de participation en hausse d’environ de 5 points sur la ville, par rapport au premier tour. Là-aussi, pas de quoi en tirer gloriole, l’abstention reste très forte, avec presque 60% des marseillais qui ont préféré la palangrotte à leur devoir de citoyen. On est très  loin d’un 5 mai 2002 et d’un réel « front républicain ». Mais Guérini a sauvé les meubles de son bureau du CG 13.

Les (rares) électeurs marseillais ont fait front au front

Comme prévu, le PS 13, a mis les moyens entre les 2 tours pour sauver ses candidats. La députée PS Sylvie Andrieux est venue appuyer Michel Pezet à Saint-Just et Denis Rossi à Saint-Barthélémy, qui battent chacun leurs adversaires frontistes avec respectivement 60% des voix, et 64%. Aux Olives, Christophe Masse s’impose aussi ( 58%) et pourra aller s’asseoir dans le fauteuil de son père Marius au paquebot bleu. Dernier canton du « nord », les Olivades, et c’est cette fois l’UMP  sortant Maurice Rey qui s’en tire aussi avec 58 %.

Pour les cantons du centre-ville, Marie-Arlette Carlotti passe avec 64%, où là-aussi, Patrick Mennucci,   »ségolin » est devenu carlottin entre les 2 tours, et a envoyé du bois ( contre-conf de presse anti-Le Pen, phoning, porte à porte…) pour soutenir Mac, notamment dans les bureaux du premier arrondissement, où il est maire. Au Camas, Marine Pustorino, la candidate coachée par Muselier et Gilles gagne aussi son duel contre le FN, avec 61 %, et à Notre-Dame du Mont, l’UMP Solange Biaggi, avec 65 % renvoie aux oubliettes du web, notre Susan Boyle d’extrême-droite.

Et comme prévu, c’est dans le sud qu’il a fait le plus chaud hier soir. Après Ecochard, c’est l’autre VP du CG 13, René Olmeta qui s’impose à la Pomme contre une candidate frontiste avec 52% des voix. Dans les 2 autres cantons sudistes, Mazargues, Sainte Marguerite , les 2 Teissier Boys, les 2 Didier : Réault et Garnier ont remporté également leurs duels face au FN . 59 % Pour Réault, 60 % pour Garnier. Leur patron Guy Teissier a poussé un gros ouf de soulagement hier soir. Il s’était fait aussi très peur dimanche dernier.

Gaudin low-profil, Guérini show off

Aussitôt après les résultats, Gaudin s’est exprimé depuis la Mairie de Marseille. Il est content pour ses 2 élus supplémentaires Solange Biaggi et Marine Pustorino que lui apporte son « dauphin » Muselier à Marseille, mais il ne fanfaronne pas. Il sait que derrière ces prises de guerre faites à Guérini, l’UMP a fait un score catastrophique dans sa propre ville. Pas bon pour celui qui préside les sénateurs UMP au Sénat. Le discours de Jean-Claude hier soir à la Marie de Marseille vers 22h30 , grâce à notre iPhone reporter :

Jean-Noël Guérini, lui s’est exprimé un peu plus tard, depuis la fédé du PS, rue Montgrand. Alors qu’il avait disparu, ces derniers jours, on a eu le droit à un discours triomphal devant ses troupes :

Où sont les putschistes ?

Il a donc annoncé qu’il allait se présenter à la Présidence du CG une nouvelle fois et qu’ensuite, il allait démissionner du poste de premier secrétaire du PS des Bouches-Du-Rhône. C’est le deal qu’il a négocié avec sa copine Martine Aubry, pour sauver la face. Mais il n’est pas sur que cela suffise. Car derrière les effets de manche et les coups de mentons virils du rais des Bouches-du-Rhône, son camp s’interroge de plus en plus.
Hier après-midi, chez les socialistes marseillais, on commentait surtout les photos de la villa de son frère Alexandre publiées par le JDD, plutôt que les papiers politiques. Les heures qui viennent vont être compliquées pour JNG.

Les statuts du PS font que pour être candidat à la présidence du CG il faut d’abord être élu par le parti. Donc ce soir un conseil fédéral se réunit pour examiner les candidatures. Facile, il devrait être seul. Puis demain le vote des militants, et là plus compliqué, car l’abstention devrait être forte. Mais JNG saura la noyer dans quelques sections « tenues » aux scores soviétiques. Re-conseil fédéral mercredi pour valider tout ça, puis le vote officiel jeudi 31, au paquebot bleu. Et c’est là qu’un concurrent pourrait sortir du bois. Pour l’instant, beaucoup de rumeurs circulent sur le web, mais on ne voit toujours personne dans la clairière.

Le juge Duchaîne au 4 ième tour ?

En réalité, les « putschistes » comptent surtout sur le juge Duchaîne pour faire tomber Guérini. Il est aujourd’hui évident qu’une fois ces cantonales passées, le juge aura envie de lui poser quelques questions, notamment sur les relations avec son frère. Mais sous quel statut ? Va-t-il demander une levée de son immunité parlementaire auprès du bureau du Sénat, dont est membre au passage JNG, et qui permettrait à Duchaîne de l’entendre sous le régime de la garde à vue ?

Et que fera dans ce cas Gaudin, quelle consigne de vote donnera-t-il à ses collègues sénateurs UMP ? Il s’est toujours publiquement opposé à ces levées d’immunité parlementaire, avec demande de privation de liberté. Et encore récemment, quand le juge Duchaîne, déjà lui, avait demandé cette autorisation au bureau du Sénat, il y a quelques mois pour le sénateur de Saint-Jean Cap Ferrat, René Vestri. Gaudin avait réagit avec force. Un sénateur aujourd’hui mis dehors de l’UMP, et qui vient de se prendre une belle veste aux cantonales. Comme quoi, contrairement à ce qu’on essaie de nous faire croire, dans les Alpes-Maritimes aussi les affaires ça fait bouger les électeurs.

Et pour autant, même dans l’hypothèse où JNG devait être mis en examen, il bénéficierait pleinement de la présomption d’innocence, et rien ne l’obligera à quitter son poste au paquebot bleu. En conclusion de la profession de foi qu’il vient d’envoyer à l’ensemble des militants du département, il y a pourtant pour la première fois comme le début d’un message : « Je veillerai toujours à faire les choix qui s’imposent, et que la vie peut m’imposer, pour que le CG 13 soit préservé ». Car si de gros ennuis judiciaires arrivaient, pas sûr que Solférino continue de le protéger. Ce matin, Aubry, interrogée une nouvelle fois sur son sujet sur France Inter, a redit qu’elle le soutenait, tant que la justice ou la police ne l’avait pas entendu. Et qu’ensuite, selon ce qu’il se passerait « elle saurait prendre toutes ses responsabilités« . Ca promet encore des jours agités du côté du paquebot bleu…

« La Profession de foi » de JN Guérini adressée aux miltants socialistes :