Grèves : le grand-écart du PS

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le 23 Oct 2010
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Il y avait de quoi dérouter plus d’un militant socialiste marseillais chevronné en cette journée de vote au Sénat de la réforme des retraites. Hier, alors que Michel Vauzelle rappelait son soutien à la mobilisation, Jean-Noël Guérini s’affichait avec les patrons à la chambre de commerce et d’industrie (CCI) pour condamner les grèves des éboueurs et des agents portuaires.

C’est le président du conseil régional  qui a dégainé le premier pour afficher son soutien aux grévistes. Depuis jeudi, une banderole de l’intersyndicale, « Retraite à 60 ans, pour une justice sociale », recouvre pour partie l’hôtel de région. Et ce matin, Michel Vauzelle a permis à tous les groupes d’élus de s’exprimer, transformant un temps le conseil en séance de l’Assemblée Nationale. Sifflé par le PS, Thierry Mariani pouvait ainsi tacler ses adversaires : « Vous n’êtes pas au port de Marseille où vous pouvez tout bloquer. J’ai encore le droit de parler ici ». Pour le groupe PS,  Robert Alfonsi évoquait quant à lui le « seul bloqueur, qui est à l’Elysée ». Une position somme toute classique pour des politiques de gauche.

Non, hier matin, c’est plutôt Jean-Noël Guérini, invité de l’assemblée générale de la chambre de commerce et d’industrie, qui a créé l’événement. Le président du conseil général, « toujours opposé, selon ses propres dires, à la réforme des retraites », et les membres de la CCI sont apparus sur la même longueur d’ondes. Pour fêter ça, Jacques Pfister parodiait même un slogan des grévistes : « Tous ensemble, tous ensemble… pour essayer de relever Marseille ». Les applaudissements  de l’assemblée ont ensuite accompagné les sorties du premier secrétaire du PS dans le département, contre deux conflits actuels majeurs : les poubelles mais aussi le port. A ses yeux, la mobilisation des agents portuaires est entrain de « tuer l’ensemble du port ». Et le président du conseil général d’ajouter : « c’est un dossier que je connais un peu ».

Première de plusieurs allusions à son poste d’administrateur de la Socoma. Depuis juin 2009, il est en effet le deuxième président de cette entreprise de manutention qui représenterait aujourd’hui « 20 000 journées de travail par an pour les dockers », selon La Provence. Jean-Noël Guérini est l’héritier désigné de cette coopérative dirigée par le doyen socialiste Charles-Emile Loo. Alors ce matin, c’est aussi celui « qui sera, qui sait, un jour parmi (eux) » qui a dialogué pendant une heure avec les membres de la CCI.

Des voix se sont d’ailleurs élevées depuis quelques semaines, comme celle de l’élu communiste Jean-Paul Nostriano pour se poser une question : « sur le conflit du port, est-ce l’administrateur de la Socoma ou l’élu qui parle ? » Réponse de Guérini : « l’administrateur de la Socoma ne s’exprimerait pas. » Fermez le ban.

Un lien  Guérini plonge Andrieux dans la Socoma sur Bakchich

Un lien  Grèves : à quoi joue le PS ? sur Marsactu

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Commentaires

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  1. Gérard Gérard

    Mais au fait ? Le problème ne vient-il pas du fait que FO colle les affiches de l’UMP pendant les élections ? N’y a-t-il pas 17 000 employés à la mairie de Marseille ? Muso ne se trahit-il pas sur M6 dans “enquêtes exclusives?” http://www.youtube.com/watch?v=ozXkIy8Mri8

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