Grande Mosquée de Marseille : permis en main mais peu dans les poches

Grande Mosquée de Marseille : permis en main mais peu dans les poches

C'est en quelque sort un feu vert pour le démarrage des travaux de la grande mosquée de Marseille. Après la pose de la première pierre en 2010, la construction de l'édifice était au point mort. La faute à plusieurs recours, le dernier en date,   Un recours déposé l'an passé devant le tribunal administratif par les habitants du quartier, hostiles à la mosquée., déposé l'an dernier devant le tribunal administratif par des habitants du quartier, hostiles au projet. Marseille Provence métropole n'avait pas su garantir devant le tribunal des places de stationnement suffisantes à proximité de la mosquée. Devant la cour administrative d'appel, elle avait cette fois-ci sous le coude une délibération votée en décembre actant la construction d'un parking de 450 places.

Soutenue par MPM et par la mairie de Marseille, l'association La mosquée de Marseille devrait donc normalement relancer le projet sans embûche juridique. La construction pourrait démarrer d'ici 5 mois, le temps que les architectes bouclent le dossier. Le conseil d'administration de l'association espère arriver au bout des travaux d'ici 2 à 3 ans dans le meilleur des cas.

"Il y a eu un manque de dialogue, reconnaît son président Abderrahman Ghoul. Nous voulons discuter avec les riverains pour mettre les choses au clair. Les gens pensent voir tous les jours 7000 musulmans venir à la mosquée, alors que cela arrive deux fois par ans. De plus, les heures de prière ne sont pas gênantes : tôt le matin et entre midi et deux on ne dérange personne."

Un financement casse-tête

Si tant est qu'il trouve les fonds nécessaires : 22 millions d'euros… Les institutions publiques françaises ne peuvent évidement pas financer un lieu de culte. A l'heure actuelle les caisses de l'association ne cumulent que 200 000 euros, provenant de divers donateurs. Elle compte sur les mécènes étrangers (notamment l'Algérie,  l'Arabie Saoudite et le Koweït qui avaient fait des promesses avant de geler le temps que la bataille juridique se termine) pour récolter la mise nécessaire. "Je ne connais pas les chiffres aujourd'hui sur ce qui nous est promis. Mais j'ai la certitude que les engagements seront respectés", assure Abderrahman Ghoul.

Ce qui nécessite aussi de mettre de côté les rivalités géopolitiques entre pays du Maghreb et du Golfe. L'association a voulu éviter tout favoritisme envers les investisseurs : "Tous les pays qui cotisent ne peuvent pas investir plus de 20 à 25% du montant total. On veille à ce que le projet respecte tous les musulmans", nous explique Fatima Orsatelli, trésorière de l'association, qui met l'accent sur un projet dédié aux "musulmans marseillais". Dans cette logique, une "gouvernance tournante" est prévue pour éviter qu'un imam ait plus d'influences qu'un autre.

Ces incertitudes juridiques et financières se doublent de bisbilles internes, qu'elles n'arrangent pas. "Les batailles d'egos au sein du conseil d'administration de la mosquée freinent les travaux. Certains veulent se mettre en avant plus que d'autres et en oublient le projet, "Tout se floue et ces conflits au sein du conseil font fuir les musulmans marseillais. Ils ont été très peu à verser des dons.""Tout se floue et ces conflits au sein du conseil font fuir les musulmans marseillais. Ils ont été très peu à verser des dons." "Tout se floue et ces conflits au sein du conseil font fuir les musulmans marseillais. Ils ont été très peu à verser des donse lamente Nasséra Benmarnia, présidente de l'Union des familles musulmanes du 13. Tout ce flou et ces conflits au sein du conseil font fuir les musulmans marseillais. Ils ont été très peu à verser des dons." Elle regrette aussi le passage au second plan du centre culturel, prévu en plus de la mosquée sur lequel elle affirme manquer d'information de la part du conseil d'administration. Un élément de plus qui vient renforcer l'impression de mirage.