Grand Marseille : des pas en avant, un pas en arrière

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le 22 Sep 2010
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Grand Marseille : des pas en avant, un pas en arrière
Grand Marseille : des pas en avant, un pas en arrière

Grand Marseille : des pas en avant, un pas en arrière

L’idée d’une coopération à l’échelle de la métropole marseillaise a fait un nouveau bond en avant avec la publication ce lundi d’un document signé – en commun s’il vous plait – par les conseils de développement des trois soeurs rivales Marseille, Aix et Aubagne. Autant dire un événement. D’autant plus que si ces institutions n’ont qu’un rôle consultatif, elles sont censées représenter élus, associations, syndicats et entreprises.

Datant en réalité de juillet et sobrement intitulé « pour une approche métropolitaine des territoires« , il réunit les trois agglomérations autour d’un constat sans appel : “malgré des améliorations récentes, les Conseils de Développement s’inquiètent de la difficulté à concrétiser des projets à l’échelle métropolitaine et à améliorer le fonctionnement de l’espace métropolitain. Ils expriment leurs inquiétudes devant un pouvoir encore trop morcelé pour être efficace. Il est indispensable de mettre en commun, dès à présent, une gouvernance à l’échelle des grands dossiers qui mutualise les outils d’observation, d’études, de programmation voire de Maîtrise d’Ouvrage. Celle-ci ne pourra se construire qu’à partir d’une volonté politique partagée dans la conduite de projets d’intérêt métropolitain ».

Les transports en première ligne

De l’eau au moulin du projet d’ »archipel métropolitain« , présenté le 5 juillet par le seul monde économique. Elaboré par deux experts au terme d’une longue consultation dans la région, il listait 28 domaines de coopération, en proposant un pilotage à « géométrie variable » suivant les projets. On y retrouvait, tout comme dans le texte des conseils de développement, les transports élevés au rang de priorité absolue, et un intérêt particulier pour les technopôles et universités, ainsi que pour le port.

« Il faut que le monde politique comprenne que ce n’est pas une menace, mais c’est une démarche forte« , lançait le président de la Chambre de commerce et d’industrie Marseille Provence (CCIMP) Jacques Pfister. Un appel du pied agrémenté d’un sacré appat : l’acceptation d’une hausse du versement transport équivalant à 1,2 milliard d’euros sur 20 ans. Avec également l’idée derrière la tête que l’amorçage de la métropole par le monde économique permette aux politiques de lui emboîter le pas en abandonnant leurs querelles de clocher sans perdre la face.

Message reçu

Du côté d’Aubagne, le document avait été bien reçu. « On y retrouve globalement la position de la communauté d’agglomération sur la réalité de l’aire métropolitaine et la façon de construire l’avenir : qu’on ne peut pas imposer ici à Marseille une solution toute faite venue d’ailleurs, qu’il faut un vrai espace multipolaire, avec des projets librement consentis« , se félicitait Alain Belviso, président PC de l’agglo du Pays d’Aubagne et de l’Etoile.

Et même à la mairie de Marseille le discours évolue. Dans une interview à Marseille l’Hebdo, l’adjoint à l’urbanisme Claude Valette estime cette semaine que « l’idée [n’est] pas d’avoir une vision radiocentrique des choses mais plutôt qu’on travaille sur un système d’archipel métropolitain. » Ca vous dit quelque chose ?

Jacques Boulesteix, président du conseil de développement de Marseille Provence Métropole, ajoute sur son blog que les échanges avec Martigues et Istres, qui sont en train de créer ce type de structure, ont démarré. Et qu’un forum, « en quelque sorte des assises citoyennes de la métropole », est prévu au printemps.

Blocage de taille

Bref, si on en est toujours au stade des intentions, ça prend forme. Mais il y a un mais : le maire UMP de Marseille Jean-Claude Gaudin ne partage pas cette vision, comme il l’a réaffirmé hier soir sur LCM. Enchaînant sur l’évocation de son diner avec François Fillon, où il avait une nouvelle fois pressé l’Etat de lâcher quelques oboles supplémentaires à une ville qui en a bien besoin, le journaliste de 20 minutes Frédéric Legrand lui demande s’il faut « qu’une loi règle le problème pour trouver une péréquation financière entre l’extérieur de Marseille et Marseille« . Réponse : « c’est ce que je souhaite personnellement parce que ce n’est pas juste que ce soient les habitants des communes voisines, notamment les plus riches autour de l’Etang de Berre, qui viennent se faire soigner, se distraire et aillent au stade à Marseille« .

Un discours certainement pas dénué de tout bon sens, mais qui a bizarrement le don de faire fuir les « riches » voisins. D’autant plus que, même dans l’hypothèse d’une métropole version réforme des collectivités que la plupart refuse, le maire de Marseille ne semble pas disposé à leur lâcher certaines compétences. Début septembre, la sénatrice UMP aixoise Sophie Joissains se félicitait sur France 3 que « Jean-Claude Gaudin [dise], lui aussi, sa désapprobation qu’à la faveur d’une fusion de communes, un maire voit le droit qu’il exerce sur le sol de sa commune transféré de facto à cette nouvelle entité ». Traduisez : pas question qu’en matière d’urbanisme une éventuelle métropole marseillaise qui aurait probablement le coeur bien ancré à gauche dicte sa loi à Aix et Marseille.

Actualisation :

Le président du conseil de développement de MPM Jacques Boulesteix a réagi sur son blog, déplorant le « discours décalé » de Jean-Claude Gaudin : « Il ne s’agit pas d’une politique de main tendue, mais d’une volonté absurde de “faire les poches” à ceux avec lesquels ils devront tôt ou tard bâtir la métropole. Cette position est absurde et ne peut amener qu’à perpétuer les blocages qui nous handicapent chaque jour un peu plus. » Il estime au contraire que  »bâtir une métropole, ce n’est pas partager le sous-développement, c’est partager l’avenir, la création de richesses communes« .

Et note par ailleurs que le préfet de Région Michel Sappin a de nouveau confirmé qu’il partage la position de Jean-Claude Gaudin : « Marseille a toutes les charges d’une métropole centre, sans avoir les ressources fiscales nécessaires, puisque les richesses sont ailleurs, à Aix, à Plan-de-Campagne, et sur le bassin de Fos. Tant que cette situation n’aura pas été rectifiée, soit par la l
oi, soit par les élus eux-mêmes, les difficultés financières seront un handicap majeur pour la métropole »
, a-t-il déclaré dans un chat sur laprovence.com.

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Commentaires

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  1. sophie sophie

    c’est surtout que si on fusionne ces trois entités, il y a un paquet de postes en triple et on n’a jamais vu quelqu’un lâcher une rente si facilement

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  2. fabien fabien

    C’est important d’insister sur le fait qu’il s’agit quand même d’avancées de taille entre le rapport Cousquier et le document de Jacques Boulesteix !
    Tu as raison d’insister sur la taille du blocage, mais il ne faut pas oublier qu’il n’y a pas si longtemps, il n’y avait guère que la CCI de M.Pfister pour porter cette idée.
    Alors, moi, je clique sur content, voilà 🙂
    (La photo est bien circonstanciée au fait)

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  3. Crisalex Crisalex

    et si Agglopôle pouvait se rendre à l’évidence d’une coopération-mutualisation, ça ferait une quatrième entité…. les salonais ont plus intérêt à s’associer avec MPM qu’avec Avignon.

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  4. renard renard

    20 ans de retard, bien sur qu’il faut un grand Marseille, encore une fois lyon dame le pion.

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