GR2013 : "un acte plastique de 365 km construits par des artistes marcheurs"

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le 22 Mar 2013
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GR2013 : "un acte plastique de 365 km construits par des artistes marcheurs"
GR2013 : "un acte plastique de 365 km construits par des artistes marcheurs"

GR2013 : "un acte plastique de 365 km construits par des artistes marcheurs"

Conceptualisé par Baptiste Lanaspèze, le GR2013 est un "sentier métropolitain, différent de tous les sentiers de grande randonnée qui existent, parce qu'il se consacre à explorer la ville, le monde que l'on construit et qu'on connaît mal." C'est à l'urbaniste "montreur d'ours en béton" Nicolas Mémain que l'on doit l'idée du tracé. C'est lui qui a découvert que la métropole marseillaise avait la forme d'un huit couché, le signe de l'infini, "mais ça c'est pour la com', c'est pas important." Ce qui l'est, en revanche, c'est qu'il s'agit de "la forme de notre ville, un huit qui fait le tour de deux immenses objets non constructibles que sont l'étang de Berre et le massif de l'étoile. Quand on a compris ça, on n'habite plus de la même façon la ville parce qu'on se repère."

Le GR2013 reste un ovni dans la galaxie des sentiers de grande randonnée en ce sens qu'il est l'unique GR métropolitain, "cette alliance étrange entre ville et nature, ce mouton à cinq pattes". Cela fait maintenant trois ans que Baptiste Lanaspèze parcourt le sentier et désormais, au bout de 700 km de marche, il avoue trouver "un peu fades" les balades dans la nature, peut-être dépourvues des "rencontres dingues sur les chemins. Sur le parcours périurbain du GR2013, votre curiosité est tout le temps mise en éveil, on comprend ce qu'est Marseille." Mais tracer un GR dans un espace urbain n'est pas sans poser des difficultés. Il a fallu constamment négocier pour obtenir des autorisations de passage auprès des propriétaires de terrain, des bailleurs. "On est toujours chez quelqu'un", résume l'éditeur.

La marche, une dimension culturelle

Aux éditions Wildproject fondées par Baptiste Lanaspèze, on s'attache, détaille-t-il, à dépasser le dualisme ville d'un côté et nature de l'autre. "Marseille est un endroit génial pour comprendre ça, la ville est presque naturelle, elle pousse toute seule spontanément. L'idée du GR est née de cela. La ville fait partie de la nature et nous aussi nous en faisons partie." Baptiste Lanaspèze est allé trouver l'association Marseille-Provence 2013 et les a facilement persuadés de l'utilité de présenter un "grand projet qui parle de la relation ville/nature à Marseille, comme un enjeu de société, culturel et mondial. C'est une problématique qui traverse toutes les sciences humaines."

Si un doute persiste sur la dimension culturelle du projet, Baptiste Lanaspèze l'évacue aussitôt. "La marche elle-même, avant d'être une pratique sportive qui a toujours existé, est une pratique d'abord culturelle, née avec la peinture impressionniste et l'école de Barbizon à Fontainebleau, puis avec l'arrivée de la photographie à Marseille. La marche est liée à l'évolution de la représentation des paysages."

Au-delà de l'origine même du concept, en s'inspirant d'Hendrik Sturm,  le sentier du GR2013 a été tracé par des artistes marcheurs, tels que la spécialiste du patrimoine Christine Breton, le plasticien Mathias Poisson ou encore Julie de Muer, à l'affût des sons… "On confie le tracé du GR à des artistes qui vont créer des points de vue. Construire un chemin de 365 km par des artistes marcheurs est un acte plastique, c'est comme si on faisait 1000 tableaux".

Si le projet est pérenne, MP2013 a souhaité marquer cette année capitale en émaillant le sentier d'événements culturels. Le chemin sera ainsi inauguré dans ces villes : Istres, Salon, Martigues, Vitrolles, Marseille et Aubagne. Et pour accompagner les randonneurs, un topoguide a été coédité par la Fédération française de randonnée et la maison Wildproject. Le livre présente les oeuvres des artiste, "il est la clé pour comprendre le chemin".

Et un bonus la carte interactive du GR 13 (  courtesy of #MP2013 )

 

 

 

 

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Commentaires

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  1. touka touka

    quel est le budget ?

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  2. savon de Marseille savon de Marseille

    Chuuuut !

    Touka , tu es trop curieux.

    En plus ce GR c’est de l’ ART : c’est “un acte plastique” et l’art çà n’a pas de prix ,surtout quand çà mesure 365 km.

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  3. touka touka

    je vous remercie de votre reponse detaillee

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  4. Anonyme Anonyme

    A ce prix là, il faudra installer un péage pour l’emprunter.
    Le pilote à MP2013, il fonctionne à quoi.
    Pour nous prendre notre argent, tous les chemins sont bons.
    Sous le sentier l’autoroute.

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  5. Anonyme Anonyme

    Personne ne parle de péage, cher Anonyme.
    Et 800000 euros, c’est une toute petite fraction du budget routes et autoroutes dépensé annuellement par les collectivités publiques autour de Marseille, budget qui finance 1) l’industrie automobile, 2) la pollution atmosphérique, 3) les multiples maladies cardio-vasculaires et pulmonaires liées aux points 1) et 2).
    Dépenser un euro par Marseillais pour financer le premier chemin métropolitain de grande randonnée, ca me paraît pas trop cher du GR. Sous l’autoroute, le sentier de grande randonnée.

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  6. mistral mistral

    1000 tableaux !
    moins cher que la peinture flamande
    mais on voudrait connaitre ces artistes et leurs renumeration sans aucun doute justifiee

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