Guichet
Gémenos, la ville qui arrose ses habitants
Rendue richissime par sa zone d'activités, Gémenos va pouvoir continuer, malgré la métropole, à aider ses administrés tous azimuts. Au prix d'une flambée accrue de l'immobilier, et d'un rapport biaisé entre le citoyen et l'impôt.
Gémenos, la ville qui arrose ses habitants
Une odeur de bois brûlé humide accompagne le filet de fumée qui serpente, depuis un jardin, vers les maisons en pierre et la ruelle joliment décorée de plantes, d’arbustes et de chats bien nourris. En contrebas, longeant la Sainte-Baume, des cyclistes (par tous temps et à toute heure), des joggers en tenues fluo (pareil) et, en ce matin pluvieux, des mamies qui s’étirent sur le vieux lavoir, sous les conseils d’un coach, après une randonnée. Marseille est à moins d’une demi-heure de voiture, Marseille est à des années-lumière. Gémenos, 6 200 habitants, ancien hangar et piste d’atterrissage pour dirigeables, est une des communes les plus riches du département, une des mairies (avec Berre et Fos) qui aident financièrement le plus ses habitants.
Croisé à la sortie de l’école, Olivier, cadre dans un grand groupe implanté à Marseille, est formel : “Je n’ai jamais vu autant d’aides. Et pourtant, on arrivait de Grenoble, qui est déjà une ville riche”. La liste des aides remplit une page A4 : bourse aux élèves et aux étudiants, pour le permis de conduire, pour le BAFA, aux locataires, aux séjours linguistiques, aux transports en commun, prime de naissance ou d’adoption… Et les fameux chèques cadeaux de Noël, 50 € par personne dans la limite de 150 € par foyer, tous les deux ans, à dépenser dans les commerces du centre-ville. “Ça a vraiment un impact, les années à chèques cadeaux on sent la différence de décembre à mars”, assure Sandrine lors de sa pause cigarette devant son salon de coiffure. Mais les aides passent aussi par l’impôt et les tarifs des services publics : des taux quasi nuls pour la part communale des taxes d’habitation et sur le foncier non bâti, la cantine scolaire à 1 € pour les élèves habitant Gémenos. “Et jusqu’à récemment, on ne payait pas l’eau”, rappelle Christine, co-gérante du tabac du village. La mairie a même tenté en 2012 de rembourser à ses habitants la part intercommunale de la taxe d’habitation, mais la préfecture s’y est opposée.
Dumping fiscal
Si Gémenos peut offrir tout cela à ses habitants, c’est grâce à sa zone d’activités. A la fermeture des chantiers navals de La Ciotat, la mairie crée en 1989 sur la zone des Paluds un périmètre où les entreprises ne paieront pas d’impôts sur les bénéfices pendant dix ans. La ruée vers l’or est immédiate : si certaines entreprises ne restent que le temps de la défiscalisation, d’autres s’installent pour longtemps. Grâce à un abattement financé par l’ensemble des contribuables, la commune se constitue un énorme matelas en taxe professionnelle et en taxe sur le foncier bâti, juste avant d’être intégrée au sein de la communauté urbaine de Marseille Provence Métropole (MPM), en 2000. “Depuis, Gémenos est surnommée « l’émirat » et son maire « l’émir » par les élus des communes voisines”, rigole Jean-Yves Petit, conseiller municipal EE-LV. Une étude universitaire sur le partage des richesses entre communes[1] évoque aussi le surnom de “Liechtenstein”.
Une enseigne de piscines, en bordure de la zone d’activités.
Aujourd’hui, presque vingt ans après sa création, la zone des Paluds compte 275 entreprises et 4 000 salariés, dont moins de 200 habitent à Gémenos. Et la commune a dégagé l’an dernier un excédent de fonctionnement de 1,7 million d’euros pour un budget proche de 28 millions. “Gémenos se retrouve à financer sa richesse principalement via les entreprises, et presque pas via ses habitants, analyse un chercheur de l’université Aix-Marseille spécialisé en fiscalité locale. C’est tout à fait légal, mais c’est une déformation de l’esprit de la loi, qui préconise plutôt un équilibre entre fiscalité résidentielle et d’entreprise.”
Au local du Cercle démocratique, sous un buste XIXe d’une Marianne en cotte de mailles, Véronique Mossard, l’autre conseillère municipale d’opposition (EE-LV), trouve que le plus choquant “est que les aides sont allouées sans condition de ressource. Mon fils va toucher 450 € pour son entrée à la fac. Je trouverais plus juste qu’une famille en difficulté touche 650 € et nous 200 €…” Mais Roland Giberti, maire (UDI) de Gémenos, n’en démord pas : “On ne fait pas de différence entre Gémenosiens”. “On s’éloigne encore un peu plus de l’intérêt général, déplore Jean-Yves Petit. Pour les citoyens, cela enlève tout sens à l’impôt, la commune devient une sorte de guichet.”
Robin des bois
Mise en place en 2000, la communauté urbaine de Marseille n’a pas joué les Robin des bois. Dans ce club de maires où (presque) tout se décidait à l’unanimité, pas question de dépouiller les riches pour aider les pauvres. Grâce à l’attribution de compensation prévue par la loi et versée par MPM à ses communes, Gémenos a récupéré presque totalement le montant des ressources fiscales qu’elle a versé à la communauté urbaine pour financer les compétences intercommunales comme la voirie, les transports ou la collecte des déchets. Et, par dessus le marché, pour Gémenos comme pour les autres communes de MPM, les compétences transférées “ont été sous-évaluées”, selon un rapport rendu en 2005 par la chambre régionale des comptes (CRC). Selon la chambre, la communauté urbaine s’est placée d’emblée “comme un organisme redistributeur” de fonds, plutôt que comme un outil de péréquation entre les communes.
Roland Giberti s’en défend : “On ne récupère pas tout. Le versement transport [payé par les entreprises pour financer les transports en commun] on en verse beaucoup à MPM, et ce sont d’autres communes qui en profitent.” Depuis le rappel à l’ordre de la CRC, la communauté urbaine n’a pas redressé la barre. L’attribution de compensation liée aux transferts de compétences est figée dans le marbre depuis la création de la communauté urbaine. Or, elle représente 93 % du montant total des reversements. Le reste est constitué par la dotation de solidarité communautaire (DSC), censée comme son nom l’indique redistribuer les richesses.
Là encore, le pacte de naissance de MPM a fait tout l’inverse en intégrant au mode de calcul un critère de “dynamisme économique” en plus du critère du revenu. Une catégorie dans laquelle Gémenos est championne. Déjà troublant à la création de la communauté urbaine, ce paradoxe s’aggrave en 2007 lorsque la DSC est réduite de moitié. C’est ce qui a été raconté “avec force fous rires” aux auteurs de l’étude sur la solidarité intercommunale, “par un élu et un chargé de mission”: “Pendant qu’on diminuait de moitié la Dotation de Solidarité des Communes, le seul qui voyait sa dotation augmenter c’était lui [Roland Giberti, ndlr]”, entame le premier, tandis que le second mime le maire de Gémenos, embarrassé : “Je peux faire un chèque ??”. Impossible, et aujourd’hui sa commune touche toujours vingt fois plus de DSC par habitant que Marseille :
La métropole peut-elle bouleverser ce déséquilibre ? La plupart des habitants de Gémenos n’y croient pas. Certains sont inquiets, quelques-uns, philosophes. Comme Raphaël, gémenosien depuis quarante ans et gérant du restaurant La Tonnelle, jouxtant le camping en préfabriqués où logent beaucoup d’ouvriers travaillant dans la zone d’activités. “Cela ne m’angoisse pas. Dans les autres communes, ils paient des impôts, si on doit faire pareil, ce serait normal”, assure-t-il. Pourtant, en l’état, la métropole ne changera rien : “la loi prévoit une harmonisation fiscale entre les intercommunalités regroupées dans la métropole, détaille Roland Giberti, mais cela concerne uniquement la part intercommunale des impôts. Et comme les taux de MPM sont déjà très élevés, cela ne devrait pas faire une grosse différence.” Un durcissement de la loi, pour harmoniser les taux communaux, est très peu probable : cela irait à l’encontre du principe constitutionnel de libre administration des communes. “Ce qu’on peut espérer, c’est une réflexion globale sur les zones d’activités, pour éviter de se tirer la bourre entre communes”, mise Jean-Yves Petit.
750 € de loyer pour un T2
En attendant, Gémenos est riche et va le rester, attirant toujours plus d’habitants séduits entre autres, comme les entreprises, par des impôts très bas. “Les gens veulent venir car le village est proche de la nature, qu’il n’est pas traversé par une route importante, qu’il est riche et qu’on y paie moins d’impôts”, pointe un agent immobilier qui travaille beaucoup sur Gémenos. Mais, le maire et ses administrés refusant la “densification” de l’habitat, les prix des terrains, des logements et les loyers explosent. “Pour un T2, je paie 750 € par mois”, soupire une vendeuse dans un commerce du centre-ville. “Même les enfants des Gémenosiens ne peuvent plus trouver à Gémenos quand ils commencent à travailler, regrette une bénévole qui patiente à la maison des associations. Moi j’ai un grand terrain, mais je ne peux pas le diviser, il a été déclaré en zone inondable.”
Avec moins de 4% de logements à loyer modéré, Gémenos est dans le collimateur de la préfecture pour non-respect de la loi SRU. “Ça nous a coûté 1,6 million d’euros en amende de 2008 à 2013”, dénonce Jean-Yves Petit. Roland Giberti assume : “Si j’écoutais la préfecture, il faudrait que je fasse 600 logements supplémentaires ! Cela ferait sauter tous nos espaces verts. Ou alors il faudrait densifier énormément l’habitat, et ça on ne le veut pas.” La mairie a lancé quelques programmes de construction, dont un mixant loyer modéré, accession à la propriété et rez-de-chaussée commerciaux dans un imposant corps de ferme, à l’entrée du village. “De manière un peu égoïste, on voudrait que ce soit nos jeunes qui en bénéficient d’abord. Les voir obligés de partir parce que l’immobilier est trop cher, c’est notre plus gros souci”, assure Roland Giberti.
Car les Gémenosiens ne sont pas contre les logements sociaux. Mais ils se demandent qui va y habiter. “Pour l’instant, dans le village, on n’a pas de racaille. Mais jusqu’à quand ?” se demande une commerçante du centre-ville. “L’image du logement social est complètement dénaturée, déplore Jean-Yves Petit. On n’en est plus aux grandes barres ! C’est vital de construire en loyer modéré, ça forcera les bailleurs privés à faire des travaux pour améliorer leurs logements. Actuellement, beaucoup sont vieillots voire insalubres.” Au-delà de la question du logement, l’élu EE-LV pointe aussi un enjeu de vivre ensemble. “Gémenos a deux écoles, un collège, un lycée, un stade flambant neuf, une salle de spectacle, une piscine… Si vous le voulez, vous pouvez ne pas sortir de la commune de la crèche jusqu’à l’entrée en fac. Et après, quel choc quand on en sort ! On vit sous cloche… Mais la vie, ce n’est pas cela.” Selon le dernier recensement réalisé par l’Insee, Gémenos compte un tiers d’habitants de plus de 60 ans, un chiffre en hausse et très au-dessus de la moyenne départementale. Gémenos est riche, mais cela ne l’empêche pas de vieillir.
[1] “Solidarité intercommunale. Partager richesse et pauvreté ?“. Laboratoire techniques, territoires et société, université Paris Est. Avril 2011.
Commentaires
L’abonnement au journal vous permet de rejoindre la communauté Marsactu : créez votre blog, commentez, échanger avec les autres lecteurs. Découvrez nos offres ou connectez-vous si vous êtes déjà abonné.
Vous avez un compte ?
Mot de passe oublié ?Ajouter un compte Facebook ?
Nouveau sur Marsactu ?
S'inscrire
Article excellent qui montre bien les consequences absurdes de l’autonomie communale (une commune beneficie de choix d’autres sans rien partager) et du contrat fondateur de MPM (les riches restent riches, les pauvres on s’en fout).
Par contre, l’article commet une erreur : si la ZI de Gemenos a certes ete creee par la commune, la defiscalisation et son perimetre ont ete choisis par l’Etat. Des emplois disparaissent a La Seyne et La Ciotat, on defiscalise a Aubagne et Gemenos. Absurde !!! Et pour le plus grand malheur de Marseille….
Se connecter pour écrire un commentaire.
Les conseillers municipaux des villes de moins de 100 000 habitants ne touchent pas de rémunération. Ce sont des Conseillers municipaux bénévoles.
A Marseille ville au demeurant sans ressources ,un conseiller municipal marseillais (Ils sont 101 membres du conseil municipal) se voit verser une rémunération égale à
1 856 euros mensuels alors que la ville est lourdement endettée….Comment expliquer cette anomalie républicaine. A moins que les élus marseillais travaillent plus qu’à ailleurs.
Se connecter pour écrire un commentaire.
Gémenos, 28 millions de budget pour 6200 habitants = 4500 euros par habitant, par an.
Marseille, 1441 millions de budget pour 850000 habitants = 1700 euros par habitant, par an.
MPM est (était?) vraiment une intercommunalité aberrante, avec des frontières fantaisistes, une anti-redistribution des richesses gravée dans le marbre pour convaincre les communes riches (Gémenos, Cassis, Allauch) d’en faire partie et aucun plan cohérent pour l’aménagement, les infrastructures ou le transport.
Si on reprend l’exemple classique des piscines, pendant que Marseille fermait les siennes, Gémenos en a construit une municipale et Cassis en a obtenu une via MPM.
J’espère sincèrement que la métropole changera un peu les choses, mais je ne trouve guère de raisons d’espérer dans le passé récent ou l’actualité (fonctionnement de MPM et du département, guérilla des maires et de la CPA…).
Se connecter pour écrire un commentaire.
On retrouve ici aussi l’absurdité des “frontières” administratives, qui abritent des opérations de dumping fiscal au détriment du voisinage. Dans un jeu qui est globalement à somme nulle, les emplois créés grâce à des effets d’aubaine de cette nature ne sont pas des emplois de plus, mais des emplois pris à quelqu’un d’autre.
De telles opérations de dumping fiscal à proximité de bassins d’emploi sinistrés comme ceux de La Ciotat et de Marseille, c’est de surcroît particulièrement intelligent… et respectueux de l’argent public.
Se connecter pour écrire un commentaire.
Regardneutre, les elus sont indemnises en fonction de la taille de la population. Un conseiller general/departemental du 13 touche plus que celui de le Lozere. Un conseiller regional de PACA plus que celui du Centre. Peut etre absurde mais legal. Il y a des strates et des seuils de population. Et avec la fusion des regions, les elus regionaux couteront plus cher en faisant le meme boulot. Vous avez parle economies ???
Se connecter pour écrire un commentaire.
reuze, je partage tout a fait votre analyse.
Une reserve : il faut agglomerer tous les budgets a perimetre identique (service public iu DSP).
Je rajouterais enfin que le CG 13, sous couvert que Marseille pauvre coutait cher en RSA, distribuait presque aucune subvention a la commune pour les investissements. On s’etonne de l’etat de nos infrastructures…..
Se connecter pour écrire un commentaire.
Bien vu pour la réserve, mais l’écart est tel qu’un changement de périmètre n’y suffira pas.
Je suis toujours choqué par le contraste entre Marseille et le reste du département, au niveau infrastructures et voirie.
De magnifiques trottoirs, coussins berlinois, feux, caméras… ornent des départementales bordées de lotissements, où on voit moins de piétons que de panneaux indiquant que ces travaux ont été financés par le CG13.
C’est d’autant plus dingue quand on sait que ce sous-financement de Marseille n’a jamais empêché Guérini de se faire réélire confortablement à Marseille…
Se connecter pour écrire un commentaire.
On en apprend de belles ! L’article est bon, agréable à lire par ses notations savoureuses sur la vie quotidienne des gémenosiens, tandis que vos commentaires nous apprennent des informations utiles sur les différences de revenus qui frappent les territoires. Les élus aussi bien sûr, même si ça ne se répercute pas sur les territoires.
Et la communication est si bien faite, notamment dans ce qu’elle élude lorsqu’elle prétend nous informer, que Reuze peut dire à propos des électeurs marseillais : « C’est d’autant plus dingue quand on sait que ce sous-financement de Marseille n’a jamais empêché Guérini de se faire réélire confortablement à Marseille… »
Gémenos, Berre ou Fos ne sont pas les seules communes à être bien dotées, Martigues avec ses 50 000habitants l’est aussi, grâce au pôle pétrochimique de Lavera, et la petite commune de Saint-Paul-lez-Durance qui bénéficie du pôle de Cadarache a d’aussi beaux trottoirs et ruelles que Gémenos. Pas mal de pharmaciens, de footballeurs et d’autres riches marseillais ont élu domicile à Gémenos mais aussi dans la plaine aubagnaise où le cadre de vie agricole a ouvert des opportunités.
On ne le croirait pas, sauf de connaître quelques grandes familles locales, représentées au conseil municipal, mais Gémenos a été un site industriel où le labeur de tous a produit de la richesse.
La source de Saint-Pons, puis le ruisseau du même nom qui vient grossir l’Huveaune, a constitué la source d’énergie ou l’effluent utile de nombreuses activités : papeteries (4 à Gémenos, ce qui s’est vu nulle part ailleurs), caisseries (Testa, maintenant dans l’arrosage et le plastique), la célèbre verrerie Grimblot qui déménagera ensuite partiellement aux Catalans à Marseille, une fonderie de cuivre. C’est aussi à Gémenos qu’étaient forgés les fonds de cuve nécessaires aux savonneries marseillaises. Le charbon venait des Cévennes par la route ou était importé par le port, celui de Gardanne n’ayant pas les propriétés requises. La capacité de faire était sur place et lorsque les routes étaient trop bourbeuses pour faire venir le charbon des Cévennes, Grimblot fermait. Il y a eu localement des traditions de savoir-faire et accumulation de richesse.
Lorsque les chantiers navals de La Seyne et de La Ciotat ont fermé, il y a eu deux dispositifs pour faciliter la reconversion des salariés et créer des emplois nouveaux à la place de ceux disparus. On ne sait pas trop ce que sont devenus les anciens salariés. Par contre, on sait bien ce que le dispositif des zones d’entreprise a donné. L’Etat a cherché le foncier proche qui pouvait être rapidement mobilisé. Le choix de Gémenos et d’Aubagne résulte aussi d’une concertation et d’une facilitation des prêts publics pour aménager ces espaces. Un seul en réalité, puisque la zone de Gémenos est contigüe à celle d’Aubagne, où se trouvaient de nombreux services utiles aux entreprises qui s’implanteraient à Gémenos. La défiscalisation était réservée aux entreprises industrielles nouvelles (créations ou transferts marseillais avec une activité industrielle nouvelle ou plus développée). Le pôle de PMI qui s’est constitué à Aubagne-Gémenos, souvent avec des entreprises occupant des créneaux rares (évidemment loin des qualifications des chaudronniers de la réparation navale) est remarquable et unique dans les Bouches-du-Rhône. Le mouvement a été tel que durant plusieurs années le pôle d’Aubagne-Gémenos a connu les plus hauts niveaux de surfaces construites pour activités dans les Bouches-du-Rhône. Les emplois ont suivi et malgré quelques échecs, ces emplois nouveaux (en ajoutant ceux développés sur la zone de La Ciotat) ont fait plus que compenser, avant la fin du dispositif, ceux perdus dans la réparation navale.
Evidemment, de la substance a été prise à Marseille, qu’il s’agisse des transferts ou des créations. Mais pour diverses raisons, malgré la mobilisation d’une offre en zones d’activités importante à Marseille, par Marseille Aménagement encore une fois, avec des ventes supérieures à celles de toutes les grandes villes françaises, c’est en périphérie de la ville que les choses se sont passées. A Vitrolles et autour, à Aubagne-Gémenos, dans le Sud-Aixois et à La Ciotat. Les problèmes d’accès au réseau autoroutier, de circulation et de stationnement à Marseille, la disponibilité d’un foncier équipé à un prix satisfaisant, ont beaucoup joué.
Marseille était plus sinistrée que ces éléments visibles et de révolte ouvrière de La Ciotat et de La Seyne, mais il semble que Marseille n’ait pas su en prendre la mesure et argumenter auprès de l’Etat. Pareil pour le port qui aurait pu devenir le mât de cocagne de l’emploi si l’on avait fait ce qu’il fallait (parcours dément entre Marseille et Fos, pas de liaison Rhin-Rhône, pas de L2, pas de bonnes communications vers l’Est et l’Italie) pour qu’il soit le port européen des échanges avec la Chine et l’Inde. Je n’ai pas encore d’explication satisfaisante au sujet de cette cécité et ce manque d’allant qui concerne évidemment aussi le département, la région, les services déconcentrés de l’Etat et le port lui-même.
Se connecter pour écrire un commentaire.
Excellente analyse de JL 41 comme d’habitude. Je dirai que, comme d’habitude, l’Etat a réagi au coups par coups. Face à la mort de la Normed, il a fait bénéficié de défiscalisation des territoires, qui n’étaient pas en plus impactés par cette faillite. En attirant des entreprises marseillaises et ruinant encore pus l’économie de la ville. Il a ensuite réagit par Euroméditerranée, les zones franches et le grand projet de ville. Aucune anticipation. Gémenos hérite d’une rente fiscale générée par une décision de l’Etat, comme Rousset, Martigues, Fos ou Berre de grandes entreprises venues s’installer. D’où des politiques de taux zéros sur la fiscalité sur les particuliers. Ainsi a été dilapidé la rente fiscale générée par Marseille, son port, ses entreprises et ses habitants. La métropole intervient en retard (les 50 ans de rente fiscale dilapidée sont définitivement perdu, l’Etat n’a pus d’argent) mais à un moment ou les grandes industries pétrolières qui ont nourri Berre, Martigues et Fos sont en train de disparaître. en raison du différentiel de revenus entre Marseille et les villes riches de banlieue, l’accord financier lors de la création de MPM a maintenu et accentué la ségrégation sociale et fiscale alors qu’une intercommunalité doit au contraire la réduire. Comment vider une loi et un principe de son sens….Pour ce qui est de Marseille, il ne faut rien attendre des parisiens, qui détestent Marseille, et des élus nationaux, pour qui nous devons nous contenter de devenir un bronze cul de l’Europe du Nord une quelconque aide pour nos industries et notre port : l’A 51 et le canal Rhin Rhône abandonnés sous prétexte d’environnement quand l’Etat fait Seine Nord et multiplie les autoroutes inutiles et déficitaires, Ayrault qui s’oppose à la LGV Marseille Nice en la prétendant inutile et déficitaire (lol…). Ce sont des choix fait contre les intérêts de la Provence et de Marseille. Et je ne parle pas de la desserte ferroviaire et autoroutière des bassins Ouest.
Se connecter pour écrire un commentaire.
Je suis d’accord avec la majorité de votre constat, sauf pour le supposé mépris des “parisiens” face à Marseile qui serait à l’origine du manque de soutien de l’Etat sur les projets structurants.
Cela fait bien longtemps que les élus du 13 (communes, intercos, département) et de la région ne veulent pas, ou ne réussissent pas, à élaborer et porter un projet de développement commun (même limité à quelques grandes infrastructures) qui soit audible à l’échelle nationale. Les projets qui ne font pas l’objet d’un consensus fort des élus locaux sont les premiers à passer à la trappe quand il faut faire des arbitrages budgétaires.
Le canal Seine-Nord est justement un bon exemple car les candidats aux dernières régionales dans le Nord-Picardie en ont beaucoup parlé. Le consensus est large, les discussions portent sur des détails. J’attends encore de voir les élus locaux faire front commun pour l’A51, le canal Rhin-Rhône et d’autres projets structurants. La LGV PACA a failli passer mais les élus de l’arrière-pays ne l’ont jamais soutenue, le projet s’est enlisé et son coût est devenu prohibitif par rapport aux moyens disponibles.
La mobilisation de plus grande ampleur des élus locaux ces dernières années, c’est le combat contre la métropole… C’est dire le niveau du débat local par rapport aux enjeux de développement.
Ceux qui transforment Marseille et sa région en bronze-cul de l’Europe du Nord, ce sont les élus locaux qui font campagne sur des visions de carte postale, le tourisme et les loisirs: Gaudin, Joissains, Guerini… Même Estrosi s’y est mis pour empocher le soutien des Bouches-du-Rhône: la reine d’Arles a un poste de conseillère à la culture au Conseil Régional…
Se connecter pour écrire un commentaire.
Je crois que @Reuze a raison sur la hiérarchie des responsabilités entre celles de nos élus locaux et celles de l’Etat : si nous avions ici des élus responsables, crédibles et porteurs d’une vision à long terme, nos relations avec Paris seraient sans doute tout autres. A ce sujet, on peut (re)lire ce point de vue de Lagachon, que je partage entièrement : http://www.lagachon.com/2012/09/quand-letat-suzerain-reprend-le-vassal-marseille-en-main/#more-624
Un peu moins de tchatche avec l’accent, un peu plus de sérieux et de projets collectifs ne feraient pas de mal !
Se connecter pour écrire un commentaire.
Reuze et Electeur du 8eme :
– je n’ai établi aucune hiér
Se connecter pour écrire un commentaire.
Reuze et Electeur du 8eme :
– pour les projets, le campinilisme local fait que la politique locale est de piquer les riches et les entreprises du voisin, pas de tirer l’ensemble vers le haut ;
– Pour Seine Nord : la Picardie et le Nord Pas de Calais défendaient une infrastructure qui sera sur leur territoire. Pas le cas du canal Rhin Rhone. Et Paris est concerné par le premier, pas par le second.
– je n’ai établi aucune hiérarchie des responsabilités. J’ai déjà, à de multiples reprises, critiqué nos élus locaux et demandé une mise sous tutelle du territoire ;
– c’est NORMALEMENT le rôle de l’Etat souverain d’anticiper, d’aider les pauvres, pour maintenir la cohésion et la paix sociale. Au moment ou Marseille s’enfonçait dans la pire crise (1985-1995), l’Etat n’a rien trouvé mieux que de multiplier les zones franches autour de la ville. On ne peut accuser les élus locaux sur le coups.
– plus globalement, l’Etat, par manque d’argent, par manque de volonté, par manque de moyens juridiques, devant la décentralisation, exerce chaque jour un peu moins ses responsabilités. On n’a toujours pas fait le bilan de la décentralisation. Il serait temps…..
Se connecter pour écrire un commentaire.
Je pense que nous sommes d’accord sur beaucoup de points, sauf qu’encore une fois je ne crois pas à la thèse très courante ici, quelles que soient les opinions des gens par ailleurs, d’un mépris ou d’une ignorance spécifique de l’Etat envers Marseille.
Globalement, l’Etat n’a pas achevé sa mutation et la décentralisation est inachevée donc un peu dysfonctionnelle.
Mais ces problèmes se sont produits à peu près partout en France et Marseille n’est pas une exception.
La différence, c’est qu’à Marseille et dans les BdR, les élus locaux ont pris trop de mauvaises décisions et aggravé la situation comme nulle part ailleurs en France. On paye toujours l’ardoise.
On peut reprendre deux exemples locaux classiques: la L2 et les intercommunalités.
Pendant que les travaux de la L2 traînaient, la ville a délivré des permis de construire en bordure immédiate du tracé. Maintenant, il faut réaliser des aménagements beaucoup plus importants pour diminuer les nuisances pour les riverains, ce qui fait exploser le coût du chantier et rallonge d’autant sa durée.
L’Etat aurait pu ou dû aller plus vite, mais la mauvaise gestion locale a aggravé le problème.
Marseille sous Defferre a refusé de créer une interco avec ses voisins rouges. Un peu après, l’Etat a répondu à la crise en créant des zones franches en périphérie des grandes villes touchées, pour des raisons de disponibilité du foncier, mais sans maîtriser les conséquences (dévitalisation des centres urbains, augmentation des besoins en infrastructures…). Les communes autour de Marseille qui ont bénéficié des zones franches se sont enrichies et quand finalement il a fallu créer une intercommunalité, ces communes ne voulaient pas partager leurs recettes. Les communes se sont regroupées en intercommunalités de façon à garder leurs recettes ou mutualiser avec d’autres communes aussi bien dotées et Marseille pour attirer certains de ses voisins a dû leur promettre de ne pas toucher à leur argent (voire de leur en donner encore plus comme pour Gémenos).
Et maintenant, l’Etat reprend la main pour imposer une structure intercommunale unique, aboutit à une usine à gaz pour essayer de satisfaire les élus locaux et finalement ceux-ci se déchirent pour défendre jusqu’au bout leurs intérêts (Gaudin essaie de passer en force, les maires jouent l’obstruction…).
Dans les autres agglomérations de province, les élus locaux n’ont pas accumulé autant de mauvaises décisions. Certaines agglomérations ont bénéficié du travail d’élus locaux visionnaires, et surtout, les autres agglomérations ont fédéré les communes autour d’un projet commun motivé par un sentiment d’urgence, dans le contexte d’une crise économique violente.
Ici, j’attends encore de percevoir un début de sentiment d’urgence partagé chez les élus locaux…
Se connecter pour écrire un commentaire.
Accuser l’Etat ou les élus fait partie des classiques explicatifs partagés par ceux qui préparent leurs dossiers, les conseillent, ou qui s’expriment ici, où viennent aussi les précédents en mal d’idées.
Connaissez-vous beaucoup d’élus qui ont des idées assises sur une connaissance à jour du fonctionnement de l’économie et plus largement des attentes de la population et des mécanismes de la croissance urbaine ? Le développement de l’emploi se fait sur un nombre beaucoup plus réduit de zones qu’il y a de villes et de villages sur lesquels se distribue la population. Les zones d’emploi de l’INSEE, que l’on a pris soin de faire coller aux limites départementales, ne représentent pas un découpage très pertinent pour cerner les dynamiques économiques et urbaines. On continue à aménager le territoire et à faire de l’urbanisme avec des concepts qui ne correspondent pas à la réalité et toujours présents dans les formations. Des concepts enracinés dans nos esprits, avec une église au milieu du village, de la population autour, et enfin, les activités qui vont avec, d’où le désir d’avoir sa petite zone d’activité, qui tantôt marche, tantôt ne se vend pas. Le Conseil général a subventionné tout ça, au lieu d’avoir une politique qui aurait permis de tirer des emplois vers les zones d’habitat où ils manquaient le plus, et de modérer du même coup les migrations alternantes.
Pourquoi la responsabilité des services, ces fameux emplois publics toujours en progression, alors que depuis plusieurs années on ne crée plus d’emplois en dehors du secteur public, n’est-elle jamais mise en cause ? Ceux-là étaient mes clients avant que je prenne ma retraite et le refrain toujours entendu était que les élus étaient des cons. Je me rendais quand même compte qu’ils étaient aussi des boucs émissaires pour nombre de chargés d’étude, incapables de mettre en forme des propositions d’actions inscriptibles dans un dessein plus vaste et douées d’un minimum de faisabilité. Nos élus ne sont peut-être pas des lumières, mais qui autour d’eux leur fournit les lanternes qui leurs permettraient d’avancer ? Les élus sont des professionnels de la prise de décision, il faut au moins leur laisser ça. S’ils n’ont pas en mains les bases à partir desquelles faire ce saut, on reste dans les vagissements que l’on connaît. Frêche à Montpellier était le contre-exemple, mais qu’est-ce qu’il a été canardé par son parti ! Et lorsque Saadé a dit qu’il ne fallait pas bricoler en le subventionnant, du cabotage côtier vers l’Italie, ce que les professionnels savent faire, mais commencer par rattraper le retard des infrastructures à terre, avec des modes routiers, ferrés et fluviaux performants, il a bien fait ressortir une esquive des problèmes par l’institution publique (collectivités et services déconcentrés de l’Etat).
Quant à l’Etat, c’est vrai et là je ne suis pas tout à fait d’accord avec Reuze, il a négligé Marseille. Il y a eu d’abord les Zones d’entreprise, en référence à la fin des chantiers navals, qui ont beaucoup enrichi les communs supports en emplois et en consommateurs des appareils commerciaux d’Aubagne et de Gémenos, puis fiscalement après les 10 ans d’exemptions. A la même époque, Marseille souffrait de la difficulté de ses entreprises à se moderniser sur site et de leur départ vers Aubagne-Gémenos (les 3/4 des transferts et des créations avaient Marseille pour origine), l’Est de l’Etang-de-Berre et le Sud-Aixois. Il aurait fallu un dispositif adapté pour que Marseille ne défaille pas en tant que grande ville. Mais à cette époque il n’existait pas officiellement d’analyses du fonctionnement des tissus d’activité (l’université modélisait de l’économie sectorielle) et des échanges entre Marseille et sa périphérie. L’Etat, par faiblesse probablement, n’a pas reconnu de discours et de projets crédibles, sans parler des grèves fréquentes et incontrôlables, analysées localement dans un contexte idéologique suranné. Alors prévalait une sorte de statut quo durant lequel la situation marseillaise s’est dégradée.
Les zones franches sont venues ensuite, grâce à l’opiniâtreté de Gaudin. Elles ont eu un coût en pertes de recettes fiscales, elles ont été le support de pas mal de tricheries de la part des entreprises, mais elles ont fait merveille pour créer et déplacer des emplois vers des zones du tissu urbain où il y en avait parfois très peu. Comme par exemple le 16è arrondissement qui a bénéficié d’une forte croissance de l’emploi portuaire à cette époque.
L’Etat qui a enfin compris, s’est rattrapé avec le dispositif Euroméditerranée, dont le bilan en termes de création d’emplois mériterait un suivi indépendant. Des emplois récemment créés en génèrent d’autres et poussent au renouvellement le tissu d’activité environnant. La masse de ces emplois nouveaux peut exercer un rôle modernisateur et transformateur du tissu économique, comme cela a été observé pour les zones d’activités périphériques d’une certaine taille.
Se connecter pour écrire un commentaire.
@JL41 Je ne connais pas suffisamment directement les services qui fournissent des études aux élus pour avoir une idée précise de la qualité de leur travail.
Cependant, quand on regarde les aménagements et les grandes opérations décidés et lancés sous le mandat de Vigouroux à Marseille, on retrouve les opérations qui ont eu un vrai impact sur la ville récemment et qui ont permis de prendre partiellement le virage de la tertiarisation, que toutes les autres métropoles françaises ont pris dans les années 80-90: Euroméditerranée, le quartier de la porte d’Aix, la Valentine, et dans les infrastructures le métro à la Timone ou la relance des travaux de la L2.
Ensuite, Gaudin s’est contenté de suivre les opérations déjà lancées et de remplir tous les trous possibles par des programmes immobiliers résidentiels, en négligeant complètement les infrastructures ou le développement de l’activité économique. La seule exception, c’est effectivement la création des zones franches dans les quartiers Nord.
On sait que sur le dossier transports, l’équipe de Gaudin a ignoré les études de la RTM et d’autres services qui montraient que l’extension de Dromel à St Loup était la plus rentable et la plus intéressante. À la place, on a eu l’extension de la ligne 1 vers St Barnabé et un petit réseau de tramway en centre-ville dont le dernier tronçon a surtout pris du trafic au métro.
Sur l’urbanisme, l’AGAM produit des études qui sont très honnêtes et plutôt réalistes, mais qui servent visiblement à lester les fonds d’armoires de MPM et à caler les portes des bureaux de la ville.
Les études réalisées par des agences d’urbanisme privées suivent à peu près le même chemin, comme le montre l’amputation d’une grande partie du projet de rénovation du Vieux Port (par exemple, les espaces verts).
Le boulot des élus, c’est de bien s’entourer pour avoir les bonnes informations et pouvoir prendre les bonnes décisions.
Ils sont responsables.
Se connecter pour écrire un commentaire.
A Reuze, effectivement, Vigouroux avait une vision plus ouverte et plus moderne que les élus de gauche et de droite que nous avons connus. Il avait une jeune conseillère qui avait fait un bon travail de thèse sur l’économie marseillaise et qui deviendra ensuite sa seconde épouse. J’étais d’ailleurs très discrètement cité dans son étude à propos de la reproduction du tissu économique marseillais en périphérie. Je pense que Frêche à Montpellier est un bon modèle aussi. Il faisait binôme avec un prof de géographie qui avait une bonne vue d’ensemble de leur territoire.
Bien sûr, ce sont les élus qui décident, mais on se précipite autour d’eux pour conseiller le prince. Les élus de gauche ont autour d’eux des inévitables considérés comme influents, tout comme Gaudin se tape des S.B. pour avoir les suffrages de sa famille et de leurs réseaux.
Vauzelle a eu les siens, pas forcément cons d’ailleurs, mais qui n’étaient pas idéologiquement dans la modernité.
Guérini, c’était un autre système. Avait-il des inévitables autour de lui ? Il s’était surtout fait une armée d’obligés parmi les élus.
Se connecter pour écrire un commentaire.
@JL41 Frèche a clairement réussi à impulser une excellente dynamique à Montpellier, qui en récolte les fruits depuis une bonne dizaine d’années maintenant. Le secteur tertiaire y est aussi dynamique que sur Aix-Marseille (voire plus) alors que l’agglomération est trois à quatre fois plus petite…
On peut aussi regarder ce qu’ont fait Mauroy puis Aubry à Lille, dans une situation encore très proche de celle de Marseille: tissu industriel complètement balayé, chômage et taux de pauvreté élevés, niveau de qualification faible, le tout avec des finances municipales en berne. Tout n’y est pas rose, loin de là, mais les progrès sont réels.
Se connecter pour écrire un commentaire.
Quelle que soit la qualité des services, l’impulsion politique, la vision et les objectifs doivent venir des élus. On l’a bien vu dans d’autres villes à l’occasion soit d’une alternance politique, soit d’un changement de génération : à Strasbourg, Amiens, Bordeaux, le changement de l’équipe aux commandes s’est traduit, dans les années suivantes, par une transformation rapide de la ville.
J’ajoute que, de mon point de vue, une ville est ce que sont ses écoles, c’est-à-dire ce qu’est la place qu’on donne à ses enfants. En cette matière, la priorité politique est fixée, ou non, par l’équipe municipale. Le site internet de la ville de Marseille en fait des tonnes sur le plan “Ecole Réussite” : en 20 ans, 37 écoles auraient été construites ou réhabilitées, et 540 millions d’euros investis. Cela fait donc 27 millions d’euros par an et, à ce rythme, il faudra 240 ans pour réhabiliter les 444 écoles existantes.
Bref, ce plan, comme le plan Piscine ou le plan Gymnase, c’est un décor de cinéma qui masque (mal) l’absence de priorité de nos élus pour ces sujets. Par contre, nous avons un beau stade…
Un dernier point sur la remarque de @Reuze qui porte sur les transports en commun. L’axe majeur de la ville est orienté nord – sud. Mais les réseaux de métro ou de tram, eux, sont plutôt orientés est-ouest ! La seule ligne structurante nord-sud, M2, est toute petite. On a prolongé à grands frais une ligne de métro vers l’est pour créer trois stations qui sont les moins fréquentées du réseau (http://www.agam.org/fileadmin/ressources/agam.org/etudes/DEPLACEMENTS/deplacements/Observatoire_des_mobilit%C3%A9sBR.indd.pdf), et créé une deuxième ligne de tram parallèle au métro. Le nord comme le sud ont été oubliés, tandis que le réseau de bus a beaucoup vieilli. Je n’ose croire qu’il s’agissait uniquement de faire plaisir au maire du 4-5 et à celui du 11-12, mais une telle incohérence stratégique (et financière) me pose question, et on ne peut pas faire porter ce chapeau-là aux services.
Se connecter pour écrire un commentaire.
Electeur du 8eme, Reuze, JL41,
on est tous d’accord sauf sur la hiérarchie des responsables du gâchis.
Pour les choix des élus, je v
Pour l’axe de transport en commun Nord Sud, au Nord nous avons les voies ferrées, au Sud nous n’avons rien. C’est bien au Sud que se situent les enjeux.
Se connecter pour écrire un commentaire.
Electeur du 8eme, Reuze, JL41,
on est tous d’accord sauf sur la hiérarchie des responsables du gâchis.
Pour les choix des élus, je vais être méchant, mais vu le taux d’activité de la population, on peut comprendre que les habitants ne s’intéressent pas au développement économique et se contentent d’un manque si important d’emplois.
Pour l’axe de transport en commun Nord Sud, au Nord nous avons les voies ferrées, au Sud nous n’avons rien. C’est bien au Sud que se situent les enjeux.
Se connecter pour écrire un commentaire.
Je suis d’accord, nous sommes globalement d’accord.
Pour rebondir sur votre dernier point: les voies et haltes ferroviaires apparaissent sur les plans de la RTM et dans le calculateur d’horaires fourni par lepilote, mais elles ne sont absolument pas intégrées au réseau RTM, du point de vue de l’utilisateur.
Ça se manifeste de plusieurs façons:
– Les plans ne sont pas à jour, par exemple la gare de Saint-Louis-les Aygalades apparaît encore alors qu’elle est fermée depuis plus d’un an.
– Les voies ferrées sont représentées comme de simples infrastructures, comme le sont les autoroutes, en gris. Les liaisons par train devraient être représentées comme les liaisons par bus, tram et métro, par un trait de couleur vive, idéalement avec un nom de ligne.
– Les gares TER ne sont pas considérés réellement comme des pôles de correspondance: les lignes de bus qui passent à proximité immédiate ne marquent pas forcément un arrêt devant ou au niveau de la gare.
Cette intégration du réseau TER dans la communication et la signalétique des réseaux de transports en commun se fait par exemple à Lyon ou Toulouse, donc la SNCF sait le faire.
Je suppose donc que ce n’est pas une priorité pour la RTM.
Soit la RTM décide seule de s’emparer de ce problème, soit cela peut lui être demandé par son président, qui est désigné par l’autorité organisatrice des transports, ici MPM.
Et on retombe sur les mêmes responsables…
Se connecter pour écrire un commentaire.
Trésorier, en donnant ton avis sur tout, un peu à l’emporte-pièce, durant tes nuits d’insomnie et en recouvrant du même coup l’ensemble des commentaires et le lien vers eux dans « derniers commentaires », tu rends difficile la poursuite de débats en cours et le plaisir pris dans des échanges où les lecteurs de Marsactu apprennent à se connaître, se construisent des opinions et progressent dans leur appréhension des problèmes. Que tu aies raison, ce qui est souvent le cas, ou tort, une idée n’est vraiment adoptée que si elle ressort d’un débat.
Se connecter pour écrire un commentaire.
C’est effectivement compliqué de suivre les débats mais cela me semble être plus un problème classique d’ergonomie du site, à remonter à l’équipe de marsactu, qu’un problème côté utilisateur. C’est important que chacun puisse contribuer au moment où c’est le plus pratique pour lui.
En tant qu’utilisateur, j’aimerais que les commentaires postés depuis ma dernière visite soient faciles à trouver.
Pour un article donné, ça peut prendre la forme d’une mise en valeur visuelle (fond coloré) de ces commentaires.
Sur la page d’accueil, ça peut prendre la forme d’une liste des nouveaux commentaires postés sur les articles que j’ai déjà commentés.
Ce sont des fonctionnalités assez classiques, on peut raisonnablement espérer qu’il existe des extensions pour la plateforme utilisée par marsactu qui gèrent ce genre de choses.
Se connecter pour écrire un commentaire.
JL41,
je n’écris pas mes posts à l’emporte pièce, je te rassure. Pour l’ergonomie du site, je n’y suis pour rien. Elle est clairement perfectible.
Au fait, j’aimerais que vous espaciez vos paragraphes dans vos posts, pour une lecture plus aisée et agréabble, au lieu d’un immense texte.
Se connecter pour écrire un commentaire.
Reuze,
j’étais à la Vabarelle il y a deux jours et j’ai interrogé des habitants sur l’usage de la gare de la Pomme.
Il semble bien que ses arrêts soient méconnus car les chiffres annoncés par les riverains sont bien moindre que ceux que j’ai pu consulter sur le site.
Plus que faire, il faut aussi faire connaître. Ce qui ne semble hélas pas le cas.
Se connecter pour écrire un commentaire.
@Trésorier absolument d’accord.
Se connecter pour écrire un commentaire.