Gaudin-Campanella : la "rencontre du troisième type" du Ravi

Gaudin-Campanella : la "rencontre du troisième type" du Ravi

Des envoyés de Renaud Muselier étaient aux premières loges pour assister à sa présentation pile en face de la mairie, et le contenu ne leur aurait pas forcément déplu… Dans son numéro de mai, Le Ravi sort l’artillerie lourde en se penchant, la semaine anniversaire de la mort de Gaston Defferre, à un autre monstre sacré de la politique marseillaise. Celui qui en 2014 sera maire depuis 19 ans, et au « savant bouillon » de l’ancien locataire de l’Hôtel de ville « n’a ajouté que peu d’ingrédients et s’est bien gardé d’enlever ceux qui en font le sel », estime le Ravi : Jean-Claude Gaudin.

Un peu de gonflette

Au menu : sa succession – pour l’instant il ne « s’interdit rien » mais les possibles dauphins Renaud Muselier et Guy Teissier commencent à tourner squales – ses relations avec Force Ouvrière, l’Opus Dei, l’extrême droite… Et une « rencontre du troisième type » qu’il aurait eu avec Michel Campanella, arrêté avec son frère et Bernard Barresi, et aux confluents de l’affaire des marchés publics corses et du 13.

Si le tableau est fourni, en particulier celui consacré au syndicat majoritaire de toujours par Xavier Monnier, le journal fait un peu de gonflette sur le papier titré « Gaudin et le « parrain » Campanella à la même table », signé lui aussi par le fondateur de Bakchich, qui devient en Une l’emblème du dossier : « l’affaire Gaudin ». De quoi s’agit-il ? « Lors de son interrogatoire du 29 novembre 2010, Michel Campanella est interrogé sur le contenu d’une écoute du 5 février 2010 où il est question d’une rencontre avec « un homme politique ». Réponse nette de Michel Campanella : « Il s’agit d’aller rencontrer un élu pour une déballe à Vaufrèges (quartier de Marseille au pied des Calanques). C’était un vieux projet de la ville de Marseille dont j’avais parlé avec le maire, M. Gaudin, et M. Loisel [NDLR Henri Loisel, alors secrétaire général adjoint de la ville de Marseille]. Je précise que je me suis adressé à lui comme entrepreneur en bâtiment et que je l’ai croisé par hasard au bar de La Boucle où il venait souvent déjeuner entre midi et deux. »

Silence du maire

Quelques lignes qui sont remontées aux oreilles de Marsactu, via un courriel d’une bonne âme dénonçant « un brûlot unilatéralement à charge », qui nous a permis d’avoir la primeur du dossier. Et qui, avec la présentation qui l’accompagne, ont dû faire trembler les murs du côté du quai du Port. Du côté du Ravi, où l’on avait invité en amont le maire à l’émission La Grande Tchatche diffusée sur Radio Grenouille, « pour qu’il puisse répondre », on a eu droit à « une fin de non-recevoir très habituelle », commente le journaliste Stéphane Sarpaux. Même pas un droit de réponse, voire plus ? « Wait and see, cela va peut-être venir », glisse-t-il, avouant que l’équipe s’attendait à une réaction.

A moins que le maire ne souhaite pas faire exister « l’affaire » en y réagissant ? Voire qu’il soit vraiment déconnecté », s’interroge-t-il ? De Louise Fessard de Médiapart à LibéMarseille, celle-ci a en tout cas été repérée. « Et ça a quand même bien tourné car on n’a rien envoyé à Renaud Muselier », s’amuse Stéphane Sarpaux. Muso à qui Gaudin a interdit d’évoquer l’affaire Guérini dans son hémicycle. Pas sûr que du côté du PS ont ait la même délicatesse lors du prochain conseil municipal…