Front désuni pour les salariés du Grand conseil de la mutualité

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par Mat_
le 28 Août 2012
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Front désuni pour les salariés du Grand conseil de la mutualité
Front désuni pour les salariés du Grand conseil de la mutualité

Front désuni pour les salariés du Grand conseil de la mutualité

Diagnostic contradictoire. Alors que les négociations ont ces dernières semaines repris entre salariés et direction du Grand conseil de la mutualité (GCM), en redressement judiciaire depuis novembre, le projet porté par Dominique Eddi, secrétaire du syndicat des médecins du GCM cristallise les tensions. L'idée : créer une structure qui reprendrait toutes les activités mutualistes en lieu et place de l'entreprise, notamment en cas de liquidation. Lors de la réunion qui s'est tenue à Martigues jeudi dernier, la CGT des employés et techniciens du GCM s'y est opposée fermement, et l'association projetée n'a finalement pas vu le jour.

Mais Dominique Eddi affirme que "le projet continue. On ne peut pas laisser la situation en l'état face à la possibilité de licenciements dans l'équipe médicale". Il a d'ailleurs tout de même présenté vendredi son plan de reprise à l'administrateur judiciaire en charge du dossier du GCM : "Il a écouté d'une oreille positive notre projet. Il s'est montré intéressé". Et face à l'hostilité du syndicat CGT, il temporise dans l'espoir de trouver un consensus : "On essaie à tout prix d'avancer ensemble, de travailler avec tout le monde. Mon but est de sauver l'emploi et l'outil sanitaire, la dessus tout le monde est d'accord."

Licenciements en vue

Pour lui, il y a urgence face à l'envoi, annoncé pour début septembre par le directeur général Patrick Verdeau, de lettres de licenciements qui concerneraient une quarantaine de médecins. Et toujours selon lui, son offre de reprise du GCM avec "une vingtaine d'emplois à revoir sur 1200" (comprenez licenciements, ndlr) dans le domaine administratif permettrait la viabilité d'une reprise (y compris la clinique de Bonneveine) dans le cadre d'une liquidation.

Ce qui est inacceptable pour Helène Honde (CGT), qui parle "d'un plan social qui risque de supprimer des services centraux nécessaire au traitement administratif du tiers-payant." Car le credo de son syndicat est clair : maintenir les 1200 postes du GCM, même si cela doit passer par une reprise d'activité de la clinique de Bonneveine à l'issue d'un appel d'offre qui court jusqu'au 30 août. "Nous on fera en fonction de qui reprendra. Le principal est d'éviter 200 licenciements si la clinique ferme." Il met par ailleurs en doute le projet, qui ne tient pas compte de "la nécessité de restituer les fonds propres", c'est à dire de l'obligation de s’acquitter des dettes du GCM avant toute reprise d'activité.

Intervention de l'Etat, toujours

Au-delà de la CGT, tous les médecins n'ont pas la même vision. Chez le syndicat des chirurgiens-dentistes d'abord, qui a jugé dans La Marseillaise l'initiative "inopportune" dans un contexte de reprise de "vraies" négociations avec la direction. Et au sein même du syndicat des médecins. Pour Marcel Touati, qui en est adhérent, "la priorité consiste à trouver des fonds publics. Il faut ouvrir les yeux. Ce serait une grande perte et un gâchis si le ministère de la Santé ne prenait pas ses responsabilité. J'ai tout à fait confiance dans l'action des pouvoirs publics pour rémunérer les salariés. Il faut profiter de cette période pour créer un projet viable. La mutualité n'est pas très loin de l'équilibre, il faut l'aider ."

Une intervention de l'Etat également souhaitée par la CGT pour permettre la création d'un groupement d'intérêt public, une structure qui rassemblerait partenaires publics et privés. Pour Dominique Eddi l'affaire est pliée :  "Aujourd'hui l'Etat a d'autres chats à fouetter. Nous avons envoyé une pétition avec 16 500 signatures à François Hollande pour qu'il se penche sur la question du GCM, sans aucune réaction du gouvernement." Le 4 septembre le député-maire Front de Gauche Gaby Charroux sera reçu au ministère dans l'espoir de débloquer la situation et de trouver des solutions pour le GCM.

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