France Télécom classe le suicide d'un salarié marseillais en accident du travail
France Télécom classe le suicide d'un salarié marseillais en accident du travail
Ces derniers temps, on parlait plus de la vague d’embauche annoncée par France Télécom, que de celle de suicides qui a plongé l’ancienne entreprise publique dans la tourmente. L’idée : tourner les 180 000 salariés du groupe vers un nouveau projet, histoire d’oublier les errances du management de ces dernières années.
Mais c’est vers le passé qu’ils regardent aujourd’hui, avec l’annonce du classement en accident de travail du suicide d’un salarié marseillais de 51 ans, survenu il y a un an jour pour jour. Celui-ci avait laissé une lettre expliquant qu’il mettait fin à ses jours « à cause de son travail à France Télécom« . Stéphane Richard, nommé en mars, a semble-t-il voulu marquer le coup : il « a décidé qu’en tant que dirigeant de ce groupe, il devait assumer un devoir d’assitance et de mémoire vis-à-vis des disparus, de leurs environnements familiaux et professionnels« , a déclaré un porte-parole de France Télécom à l’AFP. Et ce « malgré des avis défavorables de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) et d’une commission interne« , précise l’agence de presse.
Denis Capdevielle, délégué CGT à Marseille explique à la correspondante d’Europe 1 que pour lui « l’entreprise était impliquée« . Maintenant, « la reconstruction des collègues et de France Télécom va peut-être pouvoir redémarrer sur de bonnes bases. Jusqu’à cette reconnaissance officielle, on pensait qu’il y avait presque un déni de la hiérarchie« , poursuit-il. Pari gagné apparemment pour Stéphane Richard. Mais pour le délégué Sud-PTT Patrick Ackermann, interrogé sur RMC, « c’est un début. On espère avancer sur de nombreux cas. Je rappelle que depuis le début de l’année 2010, il y a eu 17 suicides et 14 tentatives dans l’entreprise. »
Même réaction chez Pierre Morville, membre de l’Observatoire du stress et des mobilités forcées chez France Télécom et élu CFE-CGC : « le nombre de suicides exige un dispositif général. Sinon, on va entrer dans un tunnel de décisions judiciaires. Il faut clarifier la situation pour apaiser les familles et le personnel, par exemple avec un décret. » Sur le reste, « nous venons de terminer une période de dix mois de négociations, avec des avancées importantes et satisfaisantes. Nous avons néanmoins du retard dans le domaine de la pénibilité du travail. On aimerait que cela soit abordé dès la rentrée », rappelle-t-il à Libération.
Stéphane Richard veut remettre « l’humain au coeur » de FT, dépêche AFP
France Telecom se dote d’un accord sur le stress, sur lemonde.fr
Le site de l’Observatoire du stress et des mobilités forcées de FT
Le site du gouvernement sur le sujet
A bouquiner : le témoignage d’un salarié (Ils m’ont détruit), le point de vue d’un journaliste (La Machine à broyer) et d’un autre (Orange stressé)
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