Fralib : le rapport commandé par les salariés pointe la mauvaise gestion d'Unilever

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par ypeyrot
le 27 Juil 2011
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Fralib : le rapport commandé par les salariés pointe la mauvaise gestion d'Unilever
Fralib : le rapport commandé par les salariés pointe la mauvaise gestion d'Unilever

Fralib : le rapport commandé par les salariés pointe la mauvaise gestion d'Unilever

La bataille contre la fermeture du site Fralib à Gémenos continue. Après la déception du 21 juillet dernier (qui voyait la requête en annulation de la procédure d’information et de consultation du plan de sauvegarde de l’emploi déboutée par le Tribunal de Grande Instance de Marseille), le comité d’entreprise reçu en renfort le travail du cabinet d’expertise Progexa.

Mandatée par le CE, et financée par le conseil régional, l’étude – encore au stade du rapport d’étape – a été présentée mardi sur la pelouse du site Fralib, en présence de représentants d’organisations syndicales et d’élus de la région. Le but : démontrer la viabilité de l’exploitation de thé de la marque Eléphant, et donc l’intérêt d’une solution alternative à la fermeture projetée par Unilever.

Une mauvaise gestion pointée du doigt

Pour Christian Palloix, de Progexa, la situation est très claire : « Unilever a une responsabilité, de par les positions stratégiques prises, dans la mise à mal du site de Fralib. On ferme un site qui fait une profitabilité énorme. Il faut tracer un sentier pour un maintien de l’activité ». Un rapport qui vient conforter la crédibilité de la lutte pour Jean Luc Bindel, secrétaire général de la fédération agroalimentaire CGT  : « On a les éléments pour continuer le combat », assurant qu’« aucune raison objective ne justifie le licenciement de 182 salariés ». La direction d’Unilever n’a pour l’instant pas donné suite à notre demande d’interview.

Le rapport pointe notamment a pâti des mauvais choix stratégiques qui auraient été pris par la direction sur les autres usines, notamment celle de Bruxelles. « La voie était toute tracée pour le site de Gémenos », résume Christian Palloix, mais ce n’est pas celle qu’a suivi Unilever et « le marché n’a pas répondu aux attentes » de la multinationale. En voulant supprimer la spécificité du site de Gémenos (les thés parfumés, les infusions, les thés verts) et celle du site bruxellois (les thés noirs standards et d’origine), Unilever France aurait selon lui tenté de redresser la barre suite aux erreurs commerciales prises par le groupe (les sachets pyramide qui remplacent les sachets double chambre initialement produits à Gémenos).

Soutien politique

De son côté, Jean-Luc Bindel déplore également que « l’Etat [se soit] plutôt mis du côté d’Unilever que des salariés », et en appelle au soutien des collectivités locales, dont certains élus étaient présent pour l’occasion. Christophe Castaner, vice président PS de la région Paca, l’assure : « il faut se mobiliser pour qu’il y ait une suite (…) L’étude que l’on a accompagné démontre que l’on a découpé la production (…) au nom de la financiarisation on veut fermer le site ». Son homologue communiste Jean-Marc Coppola le rejoint sur ce point et tient à  « saluer l’esprit de combativité des salariés de Fralib » qui sont « déterminés à rester debout ». En fin de séance les membres du CE ont d’ailleurs annoncé avoir fait appel de la décision du TGI rendue le 21 Juillet dernier.

Cependant des solutions doivent être trouvées d’ici là : « Il ne faudrait pas que la liste s’allonge », souligne Jean Marc Coppola, en référence à Netcacao, la chocolaterie marseillaise elle aussi en voie de fermeture. Justement, la « combativité » n’a pas suffi – pour l’instant – aux ouvriers de Saint-Menet. Et, même si la région a allongé 27 000 euros pour l’étude, et si les élus présents ont confirmé leur soutien au projet alternatif, on ne sait pour l’instant pas concrètement quelle action politique pourrait lui permettre de voir le jour.

En marge de cela, certaines alternatives originales ont toutefois le mérite d’être signalées, comme celle portée par le conseiller municipal Christian Pellicani (PCF) qui propose la mise en place d’un fond d’Investissement Citoyen et Populaire, mixant « épargne populaire et financements publics afin d’apporter l’argent nécessaire à la création d’entités économiques autonomes des marchés financiers  et des investisseur boursiers », avec une référence appuyée au mouvement coopératif.

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Commentaires

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  1. Ricou 24. Ricou 24.

    Notre système social n’est pas ou n’est plus adapté à la mondialisation,aux systèmes financiers.
    Nous devons tous en prendre concience notamment sur les sites de productions.
    Le syndicalisme n’évolue pas,il butte sur les fermetures d’usines et de chantiers,la position “chemise ouverte,grosse chaine en or et les poils pour couvrir une partie du poitrail” ne font plus trembler lors des AG ou en Préfecture.

    Les patrons sont morts dans les années 80,les groupes financiers ont pris le relais sans vergogne et sans sentiment.
    Il fallait lutter contre le paternalisme et des entrepreneurs maintenant on lutte contre rien,contre du virtuel et des règles mathématiques et des DRH payés pour vous égorger en silence.

    Pauvres ouvriers,pauvres familles,vous n’êtes plus rien,les Chinois sont pas loin,les clients dans les grandes surfaces achetent à pas cher,même si “des enfant ou des femmes en batteries” façonnent au seul bénéfice de notre pouvoir d’achat.
    Mais toi aussi ouvrier de chez Fralib tu vas faire tes courses dans ces magasins et tu détruis l’emplois de copains dans d’autres usines Françaises.

    Ne vous laissez pas abuser par les politiques sans solution,sans courage,sans argent et sans pouvoir sur la bourse.

    Tout passera par une révolte,une levée de boucliers,par l’épreuve de force dans la durée et en priorité par un affrontement avec les banques.

    Le courage et le sacrifice sont les mamelles du résultat,pour le courage tout est à démontrer mais il est là et le sacrifice il n’est pas encore à la hauteur des minimas sociaux que vous allez toucher,vous êtes donc paralysés par le système et ses gardes fous.
    Votre usine va fermer,un entrepot va prendre sa place avec 10 emplois et 10 chariots élévateurs,Fralib va vendre toujours plus de sachets même à Aubagne et ainsi de suite.

    Ricou 24.

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  2. Alain Le Lougarou Alain Le Lougarou

    Et que fait le Conseil Régional?il est curieusement atone : que M.VAUZELLE aille faire un stage chez S.ROYAL qui,elle, met les mains dans le cambouis pour sauver les PME-PMI de sa Région.

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  3. druide67 druide67

    fermer une entreprise qui est rentable est une aberration, les actionnaires en veulent toujours plus, on t-ils compris qu’avec le systéme du toujours plus, ils finirons par tuer la poule aux oeufs d’or d’ailleurs a relativement brève échéance, la crise est là pour le prouver;
    A tuer l’emploi, on fini par tuer la consommation donc les bénéfices,
    Ce systéme ne peut plus fonctionner, revenons a quelques chose de plus sain, l’enrichissement par le travail et l’investissement et pas par la spéculation.

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