Fini-parti : la justice place les politiques face à leurs responsabilités

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le 25 Avr 2014
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Fini-parti : la justice place les politiques face à leurs responsabilités
Fini-parti : la justice place les politiques face à leurs responsabilités

Fini-parti : la justice place les politiques face à leurs responsabilités

"Enfin ! Le fini-parti ça fait plus d'un siècle que ça dure et le recours, ça a mis deux ans !" À la sortie de la Cour administrative d'appel, Benoît Candon est fier de son coup. L'avocat citoyen a fait tomber une pratique emblématique de la cogestion qui permet aux éboueurs de quitter leur poste de travail une fois la tournée achevée, souvent à la va-vite. Et tant pis si c'est sur un point de forme que le dispositif tombe : son inscription au règlement de la propreté aurait dû faire l'objet d'un vote au conseil communautaire.

Lancé sous la présidence d'Eugène Caselli sans qu'il n'affole outre mesure la communauté urbaine, le recours très politique débouche sur une situation compliquée pour le nouveau président Guy Teissier. Jamais un exécutif n'a osé réformer le service. Tous préféraient mettre la saleté persistante des rues sur le compte d'un nettoiement insuffisant et de l'incivisme des Marseillais, et non pas d'une collecte hâtive.

En promettant pour juillet un contrat local de la propreté, il avait certes déjà anticipé le problème. Mais il va devoir composer avec des syndicats qui connaîtront eux aussi des élections à la fin de l'année. Un scrutin professionnel qui définira les rapports de force à l'aube de la métropole et qui va surtout conduire les organisations à ne pas froisser les agents électeurs dans les mois qui viennent. Le tribunal a donné six mois au président de MPM pour revoir la copie. Il faudra donc négocier avant cette campagne professionnelle.

La solution qui se dessine est assez claire dans son principe : un fini-parti "encadré". La droite l'a promis pendant la campagne et même l'ancien président socialiste Eugène Caselli valide cette option.

À la FSU, on rappelle qu'on avait "déjà proposé l'encadrement du fini-parti depuis plusieurs années". Même Patrick Rué, le patron des Territoriaux FO, poussé à ce poste par la très puissante section de la division de la propreté urbaine est d'accord : "À l'intérieur du plan local de propreté, on peut encadrer le fini-parti, ou en temps, ou en conditions de travail ou en conditions de propreté : je pense qu'on va se diriger vers ça."

Guy Teissier a lui déjà esquissé la possibilité de critères de pénibilité lors de sa sortie dans un dépôt de la propreté. Ce qui veut dire que, quoiqu'il en soit, les agents ne passeront pas aux 35 heures. La difficulté de ce travail de nuit ne fait certes pas de doutes au sein d'une communauté urbaine où la propreté occupe une grande partie des agents de catégorie C, l'échelon le plus bas de la fonction territoriale.

Reste qu'il existe certainement quelques marges de manœuvres pour le président Teissier. Elle aussi adepte du fini-parti, la communauté urbaine du Grand Lyon a pris de l'avance sur ce dossier. Elle en est même rendue à mener "une étude ergonomique sur les conditions de travail" des agents de la propreté. Avant cela, elle a petit à petit allongé les tournées. Elle a aussi fait le choix de créer une émulation en confiant au privé la moitié de son territoire, soit Villeurbanne et Lyon.

Le libéral Guy Teissier pourrait aussi choisir d'agiter ce chiffon rouge face aux organisations syndicales, qui ont toujours fait de l'accroissement de la part du privé un casus belli. Pour l'heure, Rué écarte aussi tout allongement des tournées : "On pourra le faire le jour où les éboueurs s'appelleront Robocop." À l'entendre, le levier a déjà été actionné. Au moment du passage intégral à la collecte de nuit, suite au rapport rendu par quatre élus communautaires, quarante postes ont ainsi été pu être transférés au service nettoiement.

Teissier aura donc l'occasion de faire preuve d'une certaine force de persuasion. Il faudra surtout, estiment en off la quasi totalité des acteurs, responsabiliser davantage l'encadrement. Une source proche du dossier dans l'exécutif de MPM nous glissait récemment : "Le fini-parti, c'est un problème de maîtrise". Autrement dit, la question est surtout de vérifier si le fini est bien fini avant de laisser les agents partir. Et ça, ce n'est pas la justice qui le fera.

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Commentaires

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  1. Anonyme Anonyme

    Le politique n aura pas de problème,le privé va tout collecter,les agents Mpm seront affectés au nettoiement sur les meilleurs secteurs et le reste du nettoiement ira là encore au privé.
    La messe est dite,on a signé,à fin du service public dans cette activité avec le jugement sur le sujet.
    Notez bien, à vous lire assez souvent sur le montant élevé de la taxe des ordures qui serait trop chère chez nous pour les résultats .Elle l est à cause des lots du privés de collecte et nettoiement sur -payés( 1 à 2 m€ de marge nette par lots et par an) ,aux deux plateformes de réceptions des déchets des entreprises et artisans ( 25 m€ chacune de coût)et à l incinérateur installé à Fos ce qui implique plusieurs centres de transfert ( en train et poids lourds) implantés sur le territoire communautaire,et elle chère aussi à cause de la fermeture de la décharge de la Ciotat qui traitait les ordures de l Est à petit prix ,moins de 40€ la tonne et sans coût de transfert car sur le secteur.
    La politique a vraiment des ressources sous le pied, et des gains sans forcer,le fini parti est anecdotique et sans conséquence sur l état de la ville,ou si peu. Travaillons et réfléchissons,on peut réussir en restant pragmatique.

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  2. piqueboufigue piqueboufigue

    je suis surpris de tout ce tointoin,un employé est payé sur sa fiche de paie 6h ou 7h par jour,je ne comprends pas pourquoi il doit cesser son travail 1 h ou 2 heures avant,,la logique on est payé 6 heures et bien c est simple on fait 6 heures de boulot que l on doit a son patron.apres on dit ils font un sale boulot c est sur,ca pu ,ok,ils bossent dans la rue ok, c est gloque okokok,alors la les syndicats arrivent et défendent ce que l on appelle les condition de travail,mais rasurrez vous ce n est pas le goulag,d ailleurs certains travaille ailleur,ok aussi ,mais on doit travailler pour les heures payer.bon dimanche!!!!!

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  3. adirevrai adirevrai

    Peut etre que si l’on rallonge les tournées,il faudrait moins de bennes et de personnel donc cela permettrait des économies.Si on rallonge le temps de travail,les bennes rouleraient moins vite, permettant une économie en carburant,et aussi moins de casse au niveau mécanique,donc là aussi des économies d’entretiens.

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  4. nour nour

    enfin une bonne nouvelle!
    teissier ne pourra plus se contenter de rodomontades xenophobes, mais devra montrer s’il est capable de résister au lobby f.o !

    à suivre…

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  5. Delair Delair

    Oui la “nouvelle” majorité va être dans le dur, les masques vont tomber au vu et au su des habitants. Après s’être gaussés des pôvres socialistes, une nouvelle capitulation face aux “trotskistes” de FO se profile.

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  6. Phidel Phidel

    Bravo à Benoit Candon pour son travail et son courage.

    Après le passage des rippeurs, ma rue ressemble souvent à un champ de bataille où tout est laissé en vrac.
    J’ai souvent vu des rippeurs balancer carrément les poubelles en l’air pour s’en débarrasser (surtout la nuit quand ils pensent ne pas être vu). On s’étonne après que les poubelles soient toutes cassées.
    Parfois, les poubelles ne sont même pas vidées complétement. Quand il y a 2-3 sacs dans la poubelle, il se contentent d’en prendre 2 dessus et de laisser le fond mariner. Je vous dit pas les odeurs l’été. Mon voisin attache même les sacs ensemble pour être sûr qu’ils les prennent !
    La crasse des rues est dûe à tous les marseillais, c’est vrai. C’est dû aussi à la mauvaise collecte.

    Et combien de fois j’ai vu les camions poubelles repasser à fond dans ma rue alors qu’elle est limitée à 30km/h
    Fini-parti ou pas, il faut un contrôle très strict du travail des rippeurs.
    Marseille est trop laxiste. Les citoyens marseillais sont trop laxistes. A commencer d’ailleurs, avec leurs dirigeants !
    Yen a marre de cette ville toujours crade, sauf les mois qui précédent les élections. Bravo FO. Quelle honte.
    Il faut des résultats.

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  7. piqueboufigue piqueboufigue

    pourquoi mr nour,vous dites que mr Texier es xenophone,bizarre.

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  8. piqueboufigue piqueboufigue

    pourquoi mr nour,vous dites que mr Texier es xenophone,bizarre.

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  9. piqueboufigue piqueboufigue

    ah alors vous tes choquer,c est bizarre ,vous allez voir comme il va tout nettoyer,et les marseillais vont approuver,61/100 pour le maire autant pour Texier ,alors en avant courage mr le president de MPM tous les marseillais vous soutiennent,et vite avant l été pour les odeurs.

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  10. techncien territorial techncien territorial

    Marseille est la seule ville ou il n’est pas imposé un local poubelle pour chaque immeuble ….même pour les immeubles neufs … Evidemment le stockage des poubelles sur le trottoir, c”est sale …. et en plus si les biffins viennent fouillés dedans et remettent pas les sacs dans les poubelles , c’est encore plus sales … chers marseillais , vos enfants sont sales voire très sales … tous les midis … ils viennent manger sous le porche de notre immeuble (Vauban 6ème) … une poubelle à un dizaine de mètre … et bien … les détritus sont laissés sous notre porche … en cas de vent … je vous passe les détails … et pour eux c’est normal … Pendant les vacances notre entrée est propre … j’aimerai avoir l’adresse des parents de ces élèves des très selects cours ND de France – Don BOSCO et autres lycées privés du quartier … pour faire pareil ….

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  11. jdeharme jdeharme

    Carte d honneur FO ou carte du déshonneur plutôt pour Mr gaudin ?

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  12. bonalors bonalors

    De toute façon, nos élus ne voudront pas froisser FO qui est très influent lors des élections, on l’a vu…Un semblant de travail en plus sur le papier avec un fini parti arrangé, beaucoup de mauvaise volonté des agents territoriaux pour prouver que le problème n’est pas là, et Marseille restera toujours aussi crade, nos impôts aussi élevés….Sans véritable courage politique et soutien de la population face à la grêve pénible qui en découlerait, rien ne changera!

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  13. MAG MAG

    Certes le travail des collecteurs d’ordures est sale et difficile mais il n’empêche qu’il est difficilement acceptable que pour un salaire identique certains doivent faire 35H dans un travail également pénible (dans les crèches, les maisons de retraite, les prisons….)et d’autres simplement 1/2 temps.

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  14. leravidemilo leravidemilo

    Champagne pour tout le monde et pastis pour les autres,et félicitations à Maitre Candon à qui doit être absolument attribuée la médaille de la ville (On compte pour ce faire sur le membre d’honneur de F.O). Ce sont les élus qui sont sanctionnés,et ils le sont pour avoir organisé les choses,et donc pris des décisions (d’importance) sans les avoir votées. Ils vont donc devoir prendre leurs responsabilités: Réfléchir,analyser,argumenter,concerter,débattre,délibérer,voter,bref faire leur boulot,et donc faire preuce de civisme,plutot que de causer de l’incivisme des marseillais,(Ils sont d’où eux?),de l’afrique ou de… Bref,avec cette décision de Justice,notre ville est déjà un peu plus propre! Quand les élus sont responsables,on peut commencer à causer de la responsabilité de l’encadrement,puis de celle des rippers…Avant,on ne peut que déblatérer. Au bout du tuyau,les travailleurs de la voirie pourront se poser la question de comment et par qui on est mieux défendu. Quand le “syndicalisme” des petits arrangements entre amis prend un sale coup,ça aide à la reflexion et c’est bon pour le syndicalisme.

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  15. michaeldu13 michaeldu13

    Bonjour à tous,
    Oui un peu de politesse dans ce torrent d’insulte et d’ignominie ça humanise un peu les débats.
    Le fini parti a été créé dans les métiers du bâtiment, carreleurs, maçon, etc……durant les 30 glorieuses et c’est au cours de cette période qu’il a été transposé chez les boueux du public mais aussi du privé.
    40% de la collecte des ordures ménagères est faites par le privée (Véolia, suez, etc.)
    Tout le monde était satisfait de ce système, le patron, l’ouvrier et le client, sous une simple et impérieuse réserve c’est que le travail soit bien fait, c’est-à-dire que lorsque le travail est considéré comme fini par l’ouvrier, le patron et le client procèdent alors à la réception des travaux, avant de laisser partir le carreleur par exemple et que la facture soit réglé par le client au patron.
    Dans le cas de la collecte des ordures, c’est à l’agent de maitrise de vérifier la bonne exécution des opérations de collectes, ce qu’il fait, mais sans doute trop partiellement.
    Le fini parti a bon dos et c’est un faux problème, car en réalité il y a trop d’avantage à le maintenir autant pour le public que pour le privé.
    Il est bon de rappeler que les agents de Véolia par exemple travaillent autant de temps que le public et qu’ils sont payés 35% de plus, sur le compte des contribuables (chercher l’erreur ?).
    Là personne ne dit rien, il vaut mieux taper sur les fonctionnaires et après aller pleurer à Guy Tessier ou Bruno Gilles pour rentrer à la DPU.
    La schizophrénie vous touche à tous, mais c’est normal c’est le monde dans lequel nous vivons, on veut que les autres fassent ce que nous ne sommes pas capable d’assumer.
    Vous les Marseillais vous êtes salles, un point c’est tout, commencez par balayer devant votre porte après vous pourrez critiquer votre voisin de palier par exemple (à qui vous ne parlez plus d’ailleurs parce qu’un jour il vous a regardé d’une manière bizarre), ou les travailleurs qui ramassent vos excréments.

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  16. Camille Camille

    La ville est sale, c’est donc qu’il y a un problème ou des problèmes, fini-parti ou pas, Marseillais qui jettent au sol les détritus, poubelles inexistantes ou jamais vidées, jours de Mistral ou pas…Il est impossible de se contenter de constats et que rien ne soit entrepris pour changer un état de fait : c’est de la responsabilité du politique. Alors du courage politique et des décisions. ”En avant Marseille et le changement”, ca vous rappelle rien ?

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