Fin de la trêve hivernale au Comptoir de la Victorine
Fin de la trêve hivernale au Comptoir de la Victorine
"Ce serait quand même une aubaine d'être expulsés en 2013 alors qu'on participe à la capitale européenne de la culturelle", raille Catherine Charleti des Pas perdus. Le 25 février, l'association artistique a reçu une lettre recommandée, faisant état d'une rupture unilatérale de bail et invitation à quitter les lieux dans un délai d'un mois. La décision n'est en soi pas une surprise. Effectivement, depuis un an, les dix associations qui occupent l'ancienne usine d'allumettes entre Saint Mauront et la Belle de Mai ont décidé de ne plus payer leur loyer. Elles protestent contre l'absence d'entretien et de rénovation de la part de leur bailleur et futur expulseur, la Ville.
Ce lieu culturel en a connu des mésaventures. En 2006, un promoteur immobilier s'est porté acquéreur. Pour éviter la destruction de cette immense bâtisse et l'expulsion des artistes en résidence, les associations s'étaient alors tourné vers la Ville qui avait fini par racheter le bâtiment pour 2,7 millions d'euros. Le combat n'en était pas gagné pour autant car le hangar datant pour partie de 1860 aurait besoin de sérieuses réparations. Et c'est là que tout se complique.
Menace d'expulsion
"Nous avons décidé collectivement de ne plus payer le loyer pour changer la situation", explique Dorine Julien, directrice de production pour l'association Les Pas Perdus qui est en colocation avec son homologue, Art de vivre dans un local de plus de 1350 mètres carrés. La charpente et la toiture sont superbes mais cela fait fort longtemps qu'elles laissent passer l'eau. Un faux plafond gigantesque a été installé pour cacher la misère, mais des marques d'infiltration sont bien visibles dans certains coins. Pour des raisons de sécurité, le lieu ne peut accueillir plus de 19 personnes en même temps. On imagine les problèmes que cela implique pour des associations artistiques destinées à accueillir du public. Le lieu est immense, un véritable labyrinthe. En rez-de-chaussée, un très beau capharnaüm artistique. "Depuis un an, la mairie reste sourde à nos demandes" ajoute le directeur artistique d'Art de vivre, Yves Fabrega.
Parmi la dizaine d'associations ayant cessé de payer leur loyer, seules ces deux là ont reçu un courrier du Service du Patrimoine les invitant à quitter les lieux stipulant :
Je vous demande de libérer le local dans le délai d'un mois, à compter du jour de la présente (25 février), le cachet de la poste faisant foi.
"Bien sûr nous savions que nous risquions l'expulsion", admet Dorine Julien même si, sur place, personne n'ose même imaginer l'éventualité de devoir déménager. Les associations ont provisionné leur loyer. Il s'élève à 24 000 euros par an pour les deux associations concernées. Elles sont en mesure de payer. La situation est donc bien différente de celles d'autres associations du centre-ville comme le Point de Bascule qui ne peuvent plus assumer leur loyer.
Préavis de grève des loyers
"C'est quand même fou que ce soit plus dur de traiter avec un propriétaire public plutôt qu'un privé", ajoute Sam Khebizi, des Têtes de l'Art, association artistique occupant un autre bâtiment du site. Avec les autres associations, il a même écrit en novembre 2012 à la mairie pour l'informer de la grève des loyer. Dans ce courrier, rappelant l'état des lieux et l'urgence de travaux, les associations expliquent leur décision :
Aussi n'avons nous eu d'autres choix que de suspendre collectivement le paiement des loyers depuis le mois de janvier 2012. Nous avons bien conscience que cette forme d'action n'est pas une solution ; ele est à ce jour la seule que nous ayons trouvée.
En décembre, un second courrier a été adressé à la mairie suite à la venue d'un huissier de justice ayant constaté le délabrement. Le faux-plafond de la salle de danse de la compagnie Itinerrances s'est écroulé pendant un cours. Plus bas, Kunga'Ka a quasiment cessé son activité de percussion tant le local est délabré. Il y a deux semaines, une des cheminées des locaux des Pas Perdus et d'Art de vivre a menacé de s'écrouler. Après les pompiers, la mairie a envoyé un agent pour réparer rapidement mais sans résoudre véritablement du problème. Tout est un peu comme ça : les toilettes sont tout le temps bouchées car les installations souffrent de malfaçon, le portail ne ferme que difficilement, la passerelle d'accès à un des bâtiments tombe littéralement en ruine.
Blocage institutionnel
Du côté de la mairie, on ne sait pas vraiment sur quel pied danser. "J'ai eu vent de cette affaire, précise Daniel Hermann, adjoint à la culture, mais ce n'est pas moi qui gère ce genre de choses. Cela relève du patrimoine". C'est effectivement le service patrimoine de la mairie qui signe les courriers. Aux yeux de la mairie, ce lieu ne serait donc qu'un lieu comme un autre et eux des locataires ordinaires. Artistes ou pas, les règles sont les mêmes pour tous, même en 2013.
Pourtant la pierre semble être dans le camp des politiques. En effet, des discussions ont été engagées avec les trois collectivités concernées et une première enveloppe a même été dessinée. Mais tout ceci en est resté au niveau du trait sur le papier. Le CG 13 a bien voté une subvention de 2,2 millions mais l'argent n'a pas bougé. Maire du secteur et vice-présidente du Conseil général, Lisette Narducci s'en explique : "Nous avons mené la bataille en 2006 pour conserver ce lieu culturel. Une des conditions que la Ville a posée au moment du rachat du lieu était que les investissements soient paritaires".
Or pour que cet argent soit versé, il faut qu'un plan de réhabilitation soit approuvé par les trois financeurs. La région s'était engagée à participer au financement mais sous réserve d'un engagement de la Ville à ses côtés. Lisette Narducci précise : "il faut mettre les locaux aux normes mais pour cela les collectivités doivent s'accorder", ajoutant que "le conseil général veut bien faire office de médiateur". Les trois collectivités se regardent donc en chien de faïence, l'eau tombe du toit et les huissiers menacent.
Commentaires
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et cela va se passer comme nombre de de bastide classées et autres bâtiments appartenant à la ville on commence par vider les lieux de leurs occupants sous divers prétextes (mises aux normes sécurité …) puis on laisse le bâtiment à l’abandon et on encourage sa dégradation et quand la structure est irrémédiablement condamnée on démolie par sécurité et enfin on revends le terrain aux copaings promoteurs !
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Quand le OFF de 2013 a voulu organiser le banquet de Platon le 11 janvier au Comptoir des Victorines, nous avons présenté un dossier à la commission locale de sécurité. Pour pouvoir accueillir plus de 19 personnes dans le local DERD au rez-de-chaussée, les pompiers nous demandaient de réaliser pour 40 000 euros de travaux de mise en conformité ! Quand nous avons posé la question au cabinet de Gaudin, la réponse a été des plus surprenante. “Oui, le lieu n’est pas aux normes et nous sommes en tort depuis plusieurs années.Vous auriez du faire votre manifestation sans déclaration ! ” Pour se protéger de ses manques, la ville de Marseille encourage de ne pas respecter la loi !
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Ce serait normal que la ville fasse des travaux pour aménager des ateliers d’artistes qui manquent beaucoup dans cette ville. mais ce serait normal aussi que ces ateliers ne soit pas attribués à vie; Il faudrait comme partout ailleurs faire des baux de trois ou cinq ans à des artistes ou des associations puis au terme du bail qu’une commission attribue ces espaces à d’autres artistes de nouveau pour trois ou cinq ans, comme ça se fait partout. C’est un peu facile aussi de squatter un lieu, d’obliger la ville a acheter, à retaper et de s’installer définitivement; Des artistes il y en a beaucoup qui cherchent des espaces.
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IL n’y a qu’un seul responsable à tout cela : il s’appelle GAUDIN. Il faut le virer.
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Je trouve ça intéressant, pourqui ne pas faire profiter à l’ensemble des habitants un moyen de communication et pensons aussi aux personnes agées et nombreuses femmes avec ,nombreux enfants qui ne peuvent pas se balader dans les i beau parc longchamps alors qu’il est près! (30 minutes à pieds pour les rapides!)
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