Ferry boat : la blague continue

Ferry boat : la blague continue

C’est en train de devenir un « running gag » pour Marsactu : passer devant le panneau d’information du ferry boat pour voir quelle affichette les services de la ville ont bien pu y coller. Censé assurer la liaison entre les deux rives du Vieux-Port, ce navire sur lequel la mairie a investi 1 million d’euros pour prendre le relais du mythique Cesar est en effet couramment bloqué à quai pour cause d’« arrêt technique » ou de « coup de vent en cours ».

Les Marseillais et les touristes ne le prennent peut-être pas tous avec le même côté ludique, et la dernière affiche en date a fait du bruit. Non pas qu’elle soit d’une originalité folle, à part l’insolite appellation du César rendue au bateau (voir ci-dessus), comme pour renforcer le côté pagnolade de la situation que France 3 a souligné avec gourmandise. Mais surtout parce qu’elle tombe en plein week-end du 15 août.

« Un problème tous les 10 jours »

Conseiller municipal délégué à la Mer, Didier Reault (UMP) évoque un « problème de pièce de carénage du moteur qui s’est détachée ». Une pièce qui, vu le caractère unique de l’engin, devra être « fabriquée » à nouveau, entraînant une indisponibilité « d’une semaine ». Plus généralement, l’élu reconnaît que sans tenir de compte précis,  » il y a au moins un problème tous les 10 jours ».

Peut-être pas coupable, la mairie est au minimum responsable que ce que l’adjoint présente comme « une des cartes postales de Marseille » ne soit pas « exemplaire » de « fiabilité », comme le promet son site. Et que les caractéristiques techniques, qui assuraient que « l’orientation des embases permet la gouverne et le contrôle anti-dérive par grand vent », ne soient pas un vœu pieu, pour rester poli.

Interrogé sur ce qui cloche, Didier Reault se présente comme balloté entre les marins et les architectes du navire, entre qui il a bien du mal à trancher. Mais ajoute qu’il en a « marre d’entendre les arguments des uns et des autres » et qu’« au bout d’un an et demi il faut que tout le monde se mette autour de la table ». Wait and see…

8 heures par jour

Reste un aspect sur lequel personne ne semble vouloir s’étendre : l’amplitude horaire normale du service – pannes mises à part – réduite à 8h15 (de 8 h à 17 h du 1er octobre au 20 juin et de 10 h à 19 h l’été, avec une pause de 45 minutes). Pas un peu short pour une future capitale européenne de la culture qui veut faire durer la nuit plus longtemps ? Les pilotes « sont employés de la mairie, et à ce titre font les 35 heures, mais aussi marins, ce qui veut dire qu’il en faut trois par rotation. A partir de là, avec sept employés je ne sais pas faire plus », explique Didier Reault.

Conclusion : « si on veut plus d’amplitude, il faut des heures supplémentaires ou plus de marins ». Ce que visiblement la mairie n’est pas prête à faire. Car pour l’élu une augmentation du service – et donc du budget – serait de nature à remettre en cause sa gratuité.

Arrêt aux stands avec Audi ?

Sauf que le surplus de personnel théoriquement prévu pour faire face aux congés et aux maladies (un en plus des deux équipes de trois), laisse aussi planer le doute sur l’amplitude « anormale ». Exemple avec l’arrêt de la ligne « du jeudi 10 au lundi 21 juin inclus, afin de faciliter l’installation du village accueillant l’Audi MedCup », dixit le communiqué publié à ce moment. Alors que la compétition en elle-même ne durait que du 14 au 19.

En laissant la marque aux anneaux bloquer le quai d’embarquement, n’y avait-il pas une manière élégante de… débloquer des congés pour des marins en sous-effectif ? Et, sans parler de la panne de ce week-end qui est clairement identifiée, certaines affichettes ne répondent-elles pas au même motif ? Marsactu en reste au stade des suppositions, mais continuera à guetter les affichettes du quai d’Honneur…

En bonus, deux autres affichettes capturées ces derniers mois :