Eurocopter , premier employeur privé de la métropole Marseillaise annonce la suppression de 400 emplois. Et alors ?

Eurocopter , premier employeur privé de la métropole Marseillaise annonce la suppression de 400 emplois. Et alors ?

Eurocopter, le premier employeur de la métropole marseillaise, ( 6 500 emplois directs et indirects),  vient d’annoncer une bien mauvaise nouvelle pour l’emploi et l’économie de la région. Le leader mondial dans la fabrication d’hélicoptères civils et militaires, filialle du géant EADS, basé à Marignane, va supprimer 400 emplois. Si on ne connait pas exactement la répartition des postes supprimés entre les 2 sites français : celui de la Courneuve en région parisienne, et celui de Marignane, on sait en revanche que le plan prévoit de supprimer surtout des emplois sur le sol français, 250 ici  contre 150 outre-Rhin, selon les Echos de ce matin.
Nul doute que malheureusement, le site en bordure de l’étang de Berre risque d’ëtre le plus fortement touché. Depuis deux ans,  Eurocopter est frappé de plein fouet par la crise économique mondiale, notamment dans la fabrication d’hélicoptères civils. Après une année 2009 très difficile, la reprise ne semble pas vraiment être au rendez-vous au premier trimestre 2010. Du coup, le Président d’Eurocopter, l’allemand Lutz Berling est venu expliquer  hier après-midi lors d’un comité d’entreprise, le durcissement d’un plan d’économie lancé l’an dernier et joliment appelé « shape », histoire de faire moins mal. Pour calmer également les syndicats et les salariés marseillais, les dirigeants d’Eurocopter ont habilement indiqué qu’à côté de ces 400 suppressions de postes il y aurait le même nombre de création d’emplois. En gros on supprime des jobs dans les fonctions de type « support » ( services administratifs et financiers, marketing, juridique,ressources humaines…), et on en crée dans l’opérationnel ( production, bureaux d’études…). Lutz Berling s’est également engagé à ce qu’il n’y ait aucun licenciement sec, et qu’un plan de départs volontaires serait mis en place ainsi que de la mobilité professionnelle au sein du groupe EADS. Connaissant la tradition sociale d’Eurocopter et la puissance financière de son actionnaire le groupe EADS, on n’ a aucun doute sur l’accompagnement thérapeutique de tout ça. Le problème c’est plutôt de savoir exactement combien d’empois seront supprimés sur le site de Marignane et combien en seront crées. Selon des sources syndicales, il n’est pas du tout sur que le solde soit positif pour la France, encore moins pour Marignane.

Mais ce n’est pas grave, car ici l’avenir d’Eurocopter, ça n’intéresse personne. Cette info fait la une du quotidien économique les Echos ce matin  » Eurocopter supprime 400 postes dans ces fonctions supports », mais est traitée d’une façon beaucoup plus « soft » en page 30, dans La Provence  » Eurocopter complète son plan d’économie » avec le sous-titre suivant  « mais le groupe va aussi investir plus de 2.3 milliards d’€ », le journaliste arrive presque à en faire une bonne nouvelle ! Fort, très fort. Mais au moins il en parle, alors qu’il n’y a même pas une ligne dans La Marseillaise !
Et puis vous pourrez attendre longtemps les réactions des politiques locaux,  qui ne connaissent de Marignane que le tarmac de l’aéroport pour aller chaque semaine prendre la navette d’Air France et aller cumuler à Paris, à l’Assemblée ou au Sénat. En mars dernier, quand Sarkozy en pleine campagne pour les Régionales, est venu visiter l’usine Eurocopter, tous les politiques du coin se marchaient dessus pour être sur la photo. Mais pour l’avenir du premier employeur local, il n’y a plus personne.
Les hélicos, c’est comme le Port, tout ça c’est de l’industrie, c’est le passé. Le futur de Marseille désormais, ce sont  les croisièristes et les retraités. Vive l’économie résidentielle ! C’est vrai qu’un touriste c’est plus sympa qu’un docker ou un ouvrier, c’est jamais en grève, ça a toujours le sourire et c’est plus propre. Quand Gaudin déjeune en tête à tête avec le Président de la République, comme la semaine dernière, il lui parle de ses priorités pour Marseille. Il demande à son pote sarko de l’argent pour mettre un toit sur le stade vélodrôme et  pour éviter que celui de son Opéra Municipal ne s’effondre sur la tête des courageux derniers abonnés . Le Port, la CMA CGM, Eurocopter, les transports… pas au menu. Encore un déjeuner qui ne va pas coûter trop cher à Sarko. C’est pour ça qu’il aime bien inviter  Jean-Claude,  il le fait toujours rire, et il ne lui demande jamais grand chose.

nouvelles suppressions de postes chez Eurocopter sur Challenges.fr

Eurocopter complète son plan d’économie pour laprovence.com, tout va bien ….

Jean-Claude Gaudin défend les projets marseillais ( sic) auprès de Nicolas Sarkozy le communiqué de presse de la Mairie de Marseille