Erwan Redon, éternel rebelle de la maternelle
Erwan Redon, éternel rebelle de la maternelle
Le décor change, la quête aussi, mais l’acteur principal reste le même : Erwan Redon. "Tout le monde le connaît", ironise Danièle Casanova, adjointe au maire en charge de l’éducation, avant de détailler sa pensée "A chaque fois qu’il est dans un quartier l’école fait la révolution". Plusieurs fois dans sa carrière, le professeur des écoles s'est illustré par son opposition radicale à des réformes du système éducatif, et au-delà, au système éducatif lui-même. Il avait même été un des "instits désobéisseurs" qui avaient défrayé la chronique médiatique.
Mais s'il fait parler de lui ce n’est pas pour attirer le feu des projecteurs sur son look de baroudeur des cours d'écoles. L'Indiana Jones de l'éducation maternelle est un passionné de son métier, à tel point qu'il aimerait le voir évoluer. En effet, il possède sa propre vision d'un système éducatif qu'il juge pour l’instant archaïque et qualifie de "taylorisme éducatif". Lui idéalise à une éducation qui ressemblerait à "une maison où chaque pièce correspond à une activité, cuisine, dessin etc… Où chaque gamin choisit où il veut aller".
C’est ce modèle éducatif multi-actif qui structure Erwan Redon dans tous ses combats, une vision qui en 2009, au moment de sa désobéissance assumée, a débouché sur sa mutation forcée, une sanction finalement annulée par le tribunal administratif pour faute de procédure. Mais, cette fois-ci, il n'a plus face à lui un ministre de droite, apôtre d'un président Sarkozy, honni par la classe enseignante. Mais, pour Erwan Redon, "ça ne change rien".
Le droit de retrait en coup de fouet
Ce nouvel épisode du combat d’Erwan Redon contre le modèle éducatif et les conditions de travail de ses personnels prend pour cadre l’école Strasbourg dans le 3e arrondissement. Son combat ne concerne pas les seuls professeurs mais une catégorie moins au centre de l'équipe éducative et, pourtant, essentielle en maternelle. Si Erwan Redon souhaite exercer son "droit de retrait", c'est pour réclamer plus d'Atsem, Agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles.
Pour l'institt, difficile pour les trois agents présents dans cette école d’assurer les besoins naturels et affectifs des enfants, mais cela empêche également de garantir une pleine sécurité pour les enfants tout au long de la journée. Un constat partagé par l’ensemble de l’équipe enseignante et des parents d’élèves. L’ex-instit désobéisseur préfère cette fois rester dans l’ombre, preuve en est son refus d’être mis en avant sur les photos que nous lui demandons, et rappelle que "ce problème concerne l’ensemble de Marseille".
Pourtant, c’est bien lui seul qui dégaine son droit de retrait estimant officiellement que les conditions de sécurité ne sont pas assurées. "Mais c'est aussi un moyen ultime pour interpeller sa hiérarchie", reconnaît-il. Un acte en forme de baroud d’honneur après les signalements auprès de l’inspection académique, qui datent du mois de décembre 2012, et les occupations de l’école par les parents d’élèves. Autant d’actions qui restent sans réponse. Pour l’instant la seule réaction est une mise en demeure de l'inspecteur d'académie qui pourrait conduire à une "procédure d’abandon de poste" en cas de refus de la part de l’enseignant. Dans un courrier adressé à Erwan Redon, l'inspecteur d'académie, Jean-Luc Bénéfice, renvoie clairement la balle à la Ville : "Vous n'êtes pas sans savoir que le recrutement l'affectation des Atsem relèvent des prérogatives et des décisions strictement municipales". Un passe à l'aile que n'admet pas l'instit qui souhaiterait que sa hiérarchie mette la pression sur la Ville.
A la recherche des Atsem perdus
La réponse de Danièle Casanova, passe par les chiffres puisqu’elle met en avant la politique menée par la Ville qui, depuis septembre 2012, a embauché près de 375 Atsem supplémentaires. Elle n’hésite pas non plus à comparer la situation avec celle de Lyon avec un petit tacle au passage "on nous critique souvent par rapport à Lyon mais nous avons 73 000 élèves quand eux en ont 34 000. Et les impôts sont beaucoup plus élevés quand on sait que chez nous 1,5 foyer sur trois n’en paye pas".
Un mot pour l’ami Erwan ? "Il fait de la politique malgré la réserve que lui impose son statut de fonctionnaire, mais on le suit à la trace". A la rentrée, il devrait à nouveau faire parler de lui. L'école Strasbourg devrait avoir une classe supplémentaire à la rentrée. Et l'équipe enseignante envisage de ne pas ouvrir l'école en septembre "même si c'est délicat dans un quartier difficile". Quant au reproche d'un combat politique, l'intéressé le rejette : "Je n’ai pas envie d’être partisan".
Commentaires
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Article bien complaisant pour une personne que dans le milieu éducatif comme dans le milieu militant, tout le monde fuit. Il serait fort interessant que le journaliste n’en reste pas à ces grandes idées pour faire d’Erwan le personnage décris mais enquête sur le terrain pour comprendre de plus pret les réalités de ces pseudos engagements.
J’imagine bien que mon commentaire, volontairement anonyme, peut être modéré. J’espère juste que cela pourra permettre au journaliste (sans doute parent d’élève légitimement séduit par la cause défendue) de tenter d’aller plus loin.
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Quelle est la réalité de ses pseudo engagements? Que se passe-t-il entre les syndicats et les enseignants à Marseille?
Une néo parent d’élèves d’une école marseillaise
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Ce monsieur aime faire parler de lui mais sans prendre beaucoup de risques : aux dernières nouvelles il est fonctionnaire, payé à chaque fin de mois, bénéficiant de ses six mois de congé payés par an, et de toutes les garanties (sécurité de l’emploi et retraite au bout)qu’offre la fonction publique. Il n’a jamais été question pour lui de militer en dehors de ce cadre confortable ni de renoncer à tous les avantages que lui confère ce poste qu’il décrie. C’est ce qui s’appelle cracher dans la soupe. IL voudrait une école “où chaque gamin irait où il voudrait”? Mais c’est déjà ce qui se passe dans certaines écoles : chacun fait ce qu’il veut et au bout du compte vers 10/12 ans on choisit d’aller dealer. Tout ça est navrant. Redon est un irresponsable. S’il veut la révolution rien ne l’empêche de démissionner et de se mettre à son compte plutôt que de continuer à mettre la pagaille en étant payé avec nos impôts
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cx, anonymat revendiqué!on en est là! et parole – délation s’il en est (allez voir ce qui se trame dans ses cours…ça rappelle de belles pages d’histoire); Cx, c’est le code porno rigolo de coefficient de pénétration pour les amateurs polissons et galipettes, mais là, rien de pénétrant ni de libertin,rien que la crasse humaine, frustrations jalousies caractérisées, personne se met à poil ici, on se cache.A poil, à découvert, Redon s’y met, au figuré mais pas seulement. Et c’est la curée de la corporation, visiblement. Cx, deux lettres mortes, vides, lâches, on se cache, ça aurait tout aussi bien pu être cy, dz ou autre, du vide, du flan qui moralise et oui, je le répète, fait de la délation.
Suis retombée sur ce truc en bossant sur les écoles et la gestion municipale, j’avais pas vu en juin. Chapeau très bas, suis écoeurée et mon soutien à Erwan. j’ai de ses anciens élèves en classe, ils en disent du bien. Merde à cx et autres sigles! Annieclaude, c’est mon prénom (cx connaît peut être?)
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Un dangereux individu.
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