En Suisse, Alexandre et Jean-Noël Guérini font compte commun
En Suisse, Alexandre et Jean-Noël Guérini font compte commun
Jean-Noël Guérini a été mis en examen, lundi, pour corruption passive, trafic d’influence, participation a une association de malfaiteurs en vue de commettre ces délits et atteinte à la liberté d’accès ou à l’égalité des candidats dans les marchés publics. La question est désormais de savoir si de manière ou d’une autre, le président du conseil général des Bouches-du-Rhône a perçu ou non l’argent glané de manière potentiellement illégale par son frère Alexandre Guérini et d’autres acteurs du dossier. Pour cette raison, comme La Provence s’en est fait l’écho ces derniers jours, les enquêteurs s’intéressent désormais aux comptes bancaires de l’élu socialiste.
Entendu par les enquêteurs de la Douane le 2 avril dernier, Jean-Noël Guérini a été interrogé sur d’éventuels comptes à l’étranger, dès la quatrième question. Celui-ci a nié en posséder personnellement mais a tout de même admis dans la foulée “avoir procuration” sur les comptes en Suisse de sa femme Martine et de son frère Alexandre.
Devançant toute question des enquêteurs, Jean-Noël Guérini a cherché à justifier l’existence de ces comptes. Et pour raconter la génèse du compte en Suisse de sa femme, Jean-Noël Guérini n’hésite pas à remonter soixante-dix ans en arrière : “Ma belle-mère après la guerre avait un compte en Suisse avec de petites sommes d’après ce qu’elle m’a dit. Ensuite elle a partagé ces sommes avec ses enfants dès que mon beau-père est décédé. Ma belle-mère a ouvert des comptes pour ses enfants ensuite. Je pense que ça s’est produit il y a 25 ans à peu près”. Ainsi Martine Guérini s’est-elle donc retrouvée titulaire d’un compte en Suisse.
Un prêt de “10 millions de centimes”
C’est encore belle-maman qui aurait entraîné Alexandre dans ces aventures helvétiques, selon Jean-Noël Guérini. L’histoire est d’ailleurs aussi triste qu’étonnante. En fin de vie, la belle-mère de Jean-Noël Guérini aurait en effet sollicité un prêt du frère de son gendre afin de pouvoir se soigner. “Ma belle-mère a eu besoin d’argent car elle a eu un grave problème de santé il y a 20 ans environ. Elle est devenue aveugle. Il lui fallait de l’argent et mon frère lui a prêté cet argent. Comme elle avait des difficultés financières, ma belle-mère a été obligée d’ouvrir un compte à mon frère pour lui rembourser l’argent. Je pense que je devais avoir procuration.” Ce prêt, il l’estime à “environ 10 millions de centimes” de l’époque tombé sur un compte pour lequel il a procuration mais dont il dit n’avoir jamais été “bénéficiaire économique”. “Je ne m’en suis jamais servi”, explique-t-il sans détailler l’utilité de ladite procuration.
Le hic, c’est que le lendemain de ces déclarations consignées sur procès-verbal, Alexandre Guérini n’a rien trouvé à dire sur le sujet. Interrogé en soirée sur la possession d’un compte helvète sur lequel son frère aurait procuration, il répond tout d’abord d’un “non” ferme aux enquêteurs avant d’infléchir sa position après qu’ils lui ont dévoilé la déclaration de son frère : “Je n’en ai aucun souvenir.” La suite de l’interrogatoire ne va pas plus corroborer les propos de Jean-Noël Guérini. “Je ne me souviens pas”, déclare Alexandre quand on l’interroge sur le prêt à belle-maman. Il reste même très vague sur sa connaissance de la belle-mère de son frère : “Je sais qu’elle est décédée mais je ne me souviens pas la date”. Il ne se souvient même pas de son nom. De fait, il ne se souvient de peu de choses.
Un élément crucial reste flou : aucun des deux n’explique pourquoi Jean-Noël Guérini avait pouvoir sur les comptes de son frère. Cette révélation pourrait servir les intérêts de l’instruction du juge Duchaîne qui cherche à établir des liens d’argent entre les deux frères. Car la définition de la corruption passive en droit est claire. Elle concerne “le fait pour une personne investie d’un mandat électif public, de solliciter ou d’agréer, sans droit, à tout moment, directement ou indirectement, des offres, des promesses, des dons, des présents ou des avantages quelconques pour elle-même ou pour autrui […] pour abuser de son influence réelle ou supposée en vue de faire obtenir d’une autorité ou d’une administration publique des distinctions, des emplois, des marchés ou toute autre décision favorable”. C’est tout l’objet de ce “dossier 17” et de la nouvelle mise en examen de Jean-Noël Guérini qui pour la première fois a dû faire une entorse à sa formule qui lui sert de principe de défense : “Mon frère, c’est mon frère et moi c’est moi”.
Commentaires
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Si vous étiez conseiller général de gauche au CG13, voteriez-vous pour quelqu’un qui a procuration sur des comptes en Suisse, et qui a un frère tel qu’Alexandre ? non, certainement pas ! Mais il se trouve qu’une palanquée de conseillers généraux se disant de gôche vote encore pour lui ! Non mais allô quoi ?!
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Le choc de confiance n’est pas pour demain. Ni même après-demain. Qu’est-ce qu’on se marre !
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Il n’y qu’à faire comme à Lyon: supprimer le CG et le remplacer par la métropole en bottant Guérini dehors puisque la justice n’y arrive pas!
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Article intéréssant mais ce n’est un contre feu médiatique pour nous détourner de ce qui se passe au SENAT ce soir sur la METROPOLE:
Merci de nous communiquer les noms des 23 sénateurs qui ont voté contre : et qui a voté “contre” dans les BDR ?
ANDREONI / GAUDIN / GHALI / GILLES / GUERINI / JOISSAINS / PASQUET / POVINELLI ?
Quelqu’un le sait-il ?
Merci
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Et il est toujours président du CG et des élus votent toujours pour lui, sans état d’âme !
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http://www.jn-guerini.fr/2013/04/10/a-propos-de-mon-patrimoine/
“Je ne possede pas de compte à l’etranger mais une procuration”
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Et il est toujours président du CG et des élus votent toujours pour lui, sans état d’âme !
oui, faut enfoncer le clous.
Et montrer du doigt ceux qui acceptent cela.
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Si le juge sait qu’il a une procuration, il aura vite fait de faire un état des mouvements des comptes. L’étau se resserre ……
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Et toujours le même Président !!!
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