"En matière de transports collectifs, il y a beaucoup de croyants, peu de pratiquants"

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le 3 Mai 2013
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"En matière de transports collectifs, il y a beaucoup de croyants, peu de pratiquants"
"En matière de transports collectifs, il y a beaucoup de croyants, peu de pratiquants"

"En matière de transports collectifs, il y a beaucoup de croyants, peu de pratiquants"

Les opposants et partisans de la métropole partagent au moins un constat concernant la future aire métropolitaine : l'amélioration du réseau de transport de voyageurs est l'absolue priorité. Fondateur en 1985 du bureau d'études Jonction à Aix-en-Provence spécialisée dans les transports, Olivier Domenach connaît parfaitement cette problématique. Et, face à cette urgence politique, il développe une posture iconoclaste. "Je ne suis pas sûr que les transports fonctionnent si mal que ça dans l'aire métropolitaine, modère-t-il. Pour les utiliser fréquemment -si en la matière, il y a beaucoup de croyants et peu de pratiquants, j'en suis un-, je dirais que ce n'est pas le cas. Toutes les villes sont desservies, la fréquence est perfectible mais correcte, la tarification est un peu chère sur certaines lignes. Le seul vrai problème est qu'il n'y a pas de billétique unique. Sauf pour Marseille Provence 2013, où ils ont réussi à se mettre d'accord"

Pour autant, Olivier Domenach ne méconnaît pas le retard du territoire. "C'est sûr que par rapport à des agglomération comme Lille ou Lyon, c'est vrai que nous sommes en retard parce que les infrastructures n'ont quasiment pas évolué depuis plus de 40 ans et, entre temps, la population a augmenté. Mais nous sommes en retard parce que nous n'avons rien fait. Premier contrat de plan état/région dans les années 80, il y avait une ligne transports. Mais comme la région a dépensé zéro centime, l'état a mis zéro centime. Dans le même temps, Lyon développait son réseau TER de façon notable. Et ils ont fait ça de manière continue depuis le début des années 70 jusqu'à aujourd'hui"

Or, plus le retard augmente plus les coûts augmentent, sans que les recettes fiscales suivent forcément. "A force, le différentiel s'accroît", constate Olivier  Domenach. A l'exception "à l'échelle nationale" de la ligne de car Aix /Marseille, les lignes de transports sont déficitaires. "L'usager paie environ 30% de ce que coûte son transport. Or, quand on augmente la longueur d'une ligne de 10%, la clientèle n'augmente pas de 10% mais de 2 ou 3%".

Aujourd'hui, seuls 9% des déplacements se font par les transports collectifs. Pour développer ces pratiques, il faut donc freiner l'usage de la voiture, créer des couloirs de bus, mettre des péages à l'entrée des villes, restreindre les parkings en centre-ville, développer les modes doux de transports. Autant de décisions difficiles à prendre pour un homme politique qui souhaite être réélu.

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Commentaires

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  1. marco marco

    bien d’accord avec Mr DOMENACH,
    1: le problème n’est pas dans l’offre même si retard il y a , le problème est dans la définition et la stratégie des transports dans le domaine automobile et cyclable,
    2: en regroupant tous les techniciens on fera encore écran et inertie dans le changement et la gestion de l’offre
    3:inventer une ville autour des réseaux de transport alternatif, pas seulement à l’échelle de la métropole, mais dans nos centres et quartiers
    4: restreindre les usages de la voiture en zone congestionnée , cela revient à faire une révolution de nos élus en termes de guider la révolution de nos mobilités
    5 : volonté politique, on l’attend

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  2. Pascalou Pascalou

    on approche de 2014 et les élus ne vont certainement pas aller à l’encontre des électeurs …

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  3. Electeur du 8e Electeur du 8e

    M. Domenach n’est pas un spécialiste “en chambre”, et cela suffit à rendre son opinion pertinente et respectable.

    Pourtant, dire que “le seul vrai problème est qu’il n’y a pas de billetique unique” me paraît un peu trop réducteur. L’empilement des autorités organisatrices sur le même territoire est aussi un problème, et pas seulement pour des raisons de billetique. Car cet empilement empêche les choix collectifs les plus pertinents, chacun défendant son pré carré.

    Est-il normal, par exemple, que la liaison Aix – Marseille soit majoritairement effectuée en car, sur une autoroute archi-saturée, pendant que la ligne ferroviaire reste incapable d’accueillir une vraie desserte cadencée ? Est-il normal que l’une dépende du département, et l’autre de la Région ? Est-il normal que des communes du pourtour de l’Etang de Berre aient dû créer leur petit syndicat mixte de transport parce que les trois autorités organisatrices dont elles dépendent respectivement ne répondaient pas aux besoins de leurs habitants ? On pourrait multiplier les exemples. Les retards d’infrastructure sont certes liés au fait que bon nombre d’élus de l’aire marseillaise n’ont découvert l’intérêt des transports collectifs que récemment, mais aussi à la dispersion des centres de décision.

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  4. Anonyme Anonyme

    Pour moi qui suit une inconditionnelle des transports en commun, je discute souvent avec des usagers potentiels .
    Le plus grand frein est l’absence de parkings GRATUITS ET SECURISES à l’entrée des agglomérations .
    Tout le monde ne dispose pas de voiture avec chauffeur, ne peut s’offrir un parking Vinci et ce sont eux “les croyants non pratiquants”: nécessité fait loi .
    Quant aux investissements , ne pensez vous pas qu’il y a un grand gaspillage à doubler le métro avec le tram au lieu d’étendre les dessertes ?
    Les voitures en sécurité, des transports en commun utiles peu chers, (voire gratuits si parking) et largement répartis dans la ville et sa banlieue … c’est tellement simple qu’il doit y avoir de “sérieuses raisons “( sic ) pour que la mise œuvre ne soit même pas envisagée ….
    Que de bla bla bla pour justifier l’injustifiable !

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