En liquidation judiciaire, La Marseillaise a un mois pour trouver un repreneur
À la veille du 14 juillet, le "journal le plus chanté de France" a été placé en liquidation judiciaire. Lourdement impacté par la crise sanitaire, il est désormais suspendu à une reprise. La parution continue jusqu'au 10 octobre, date à laquelle l'opération doit être bouclée.
En liquidation judiciaire, La Marseillaise a un mois pour trouver un repreneur
On savait La Marseillaise fragile. La crise sanitaire lui a porté un coup supplémentaire qui menace désormais sa survie. Le tribunal de commerce de Marseille a déclaré le 13 juillet la liquidation judiciaire des Éditions des fédérés, la société éditrice du journal. “Pendant trois mois, les emplois sont protégés, la parution du journal et l’ensemble des activités du journal sont préservées dans l’attente d’un éventuel repreneur”, rassure le président Jean-Marc Béhar, dans un communiqué publié sur le site internet.
Le jugement, que Marsactu a consulté prévoit en effet une poursuite d’activité jusqu’au 10 octobre, estimant qu’“il existe une possibilité de cession”. La période, entre le 14 juillet et le 15 août, date limite fixée par le tribunal, n’est pas idéale pour monter une opération de reprise d’un journal de cette envergure (55 salariés et 5 millions d’euros de chiffres d’affaires). Le délai est toutefois renouvelable pour trois mois, si la situation financière le permet.
Cinq années tumultueuses
L’identité et le projet des repreneurs sera scruté, alors que la mairie vient de basculer à gauche
Fondé en 1943 dans la clandestinité, La Marseillaise a déjà changé deux fois de mains ces dernières années. En 2015, un premier passage par le tribunal de commerce a vu sa reprise par un groupe d’élus et personnalités communistes, parti auquel le journal est historiquement lié. De nouveau en difficulté, il a ensuite été renfloué par le groupe Médias et publicités, devenu premier actionnaire en 2018 aux côtés de l’association Les amis de la Marseillaise, du promoteur Quartus et des mutuelles Solimut.
Le respect d’une identité, celle d’un quotidien “progressiste” qui se veut la voix de “la gauche de transformation sociale”, sera l’un des enjeux de la reprise, alors que la mairie de Marseille vient de basculer à gauche. “En fonction des offres, je donnerai mon opinion et j’invite les lecteurs, les salariés du journal à en faire de même. Je ferai tout pour accompagner une solution pérenne qui respectera la ligne rédactionnelle, les emplois et l’avenir de La Marseillaise”, commente Jean-Marc Béhar, dans l’édition du 15 juillet. Il n’a pas répondu à nos sollicitations ce jeudi. Nous n’avons pas plus réussi à joindre les représentants du personnel et de la rédaction.
“Le journal avait retrouvé un équilibre d’exploitation”
Si l’on s’en tient aux règles, le tribunal de commerce ne se base que sur trois critères : le montant de la dette couvert par le prix de rachat, le maintien de l’emploi et le sérieux du plan présenté. Lors de l’audience, selon le compte-rendu qui en est fait dans le jugement, les dirigeants et salariés se sont montrés optimistes, soutenus par les deux administrateurs judiciaires. Ils ont souligné que les échéances de remboursement de dette avaient jusqu’à présent été honorées et que “le journal avait retrouvé un équilibre d’exploitation”.
“La Marseillaise est aujourd’hui viable d’un point de vue économique puisqu’elle est passée d’un déficit d’exploitation de 1,2 millions d’euros en 2018 à moins de 55 000 euros en 2019”, précise Jean-Marc Béhar dans son communiqué. Le journal a aussi finalisé en juin la refonte de son site web, prévue de longue date.
Mais les conséquences économiques de la crise sanitaire ont été bien trop lourdes. La parution papier a en effet été suspendue quelques jours après le confinement, entraînant la perte des recettes d’abonnements, de ventes en kiosques, de publicité et d’annonces légales. Pire, la reprise le 8 juin a été perturbée d’emblée par la liquidation de la SAD, la société qui assurait la distribution.
Aides de la région et rendez-vous du Mondial
L’impact du coronavirus sur la presse quotidienne régionale n’est pas isolé : La Provence, qui a maintenu plusieurs éditions, a perdu un quart de diffusion et deux tiers de ses revenus publicitaires. Comme cette dernière, La Marseillaise a fait jouer le chômage partiel. Mais contrairement à La Provence, elle s’est vu refuser par les banques ses demandes de prêt garanti à 90 % par l’État, un autre dispositif mis en place pour aider les entreprises à faire face aux pertes d’activité. Pendant cette période de crise, les aides sont venues du ministère de la Culture pour “quelques subventions”, lit-on dans le compte-rendu de l’audience, et d’une “intervention du Premier ministre [qui] a permis un décalage de certaines créances”. Mais aussi du conseil régional, dont le président Renaud Muselier (LR) a débloqué une subvention de 100 000 euros fin avril.
Pour sauver son année et embellir son dossier, le journal compte enfin sur le Mondial à pétanque, décalé au 30 août. “Nous avons validé 80 % des sponsors de l’année dernière”, se félicite Pierre Guille, qui supervise l’organisation de cet événement phare. Mais cette année, c’est le vainqueur au tribunal de commerce le 22 septembre qui sera scruté.
Commentaires
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Le journal de la gauche de transformation sociale ??? Pendant toute la campagne des municipales, c’était le journal de Vassal ! Avec un black-out sur le nom même de Rubirola ! Le remerciement pour les 100000€ de Muselier et d’autres «subventions » ?
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Cette espèce en voie de disparition est prête à tout pour survivre.
Et ne me parlez pas de nécessité de diversité d’opinions, ils n’en n’ont plus depuis longtemps, il suffit de jeter un œil sur les positions lors des derniers votes.
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Vous devez confondre avec « la Provence »
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Non, non.
Je parle bien de la Marseillaise, la Provence étant la revue municipale de Vassal.
Le PC à conservé ses postes, c’est pour eux l’essentiel ,et au diable l’honnête intellectuelle.
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Tout à l’honneur de Muselier de soutenir une presse d’opinion qui ne lui est pas favorable ! Ce qui est étonnant, c’est que les autres collectivités ne l’ai pas fait
Mais pour certains, il est plus simple de critiquer ceux qui agissent que ceux qui ne font rien
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Cher Regard, la Marseillaise est morte et bientôt enterrée. Une chute du nombre de lecteurs impressionnante et inéluctable. Une ligne éditoriale complaisante pour la droite et très sélective pour la gauche. Rubirola en sait quelque chose.
Alors Muselier à beau jeu de subventionner et de se présenter comme un défenseur de la liberté de la presse surtout avec un pseudo adversaire au bord du trou et qui n’est plus dans l’opposition depuis longtemps. Regardez les positions prises par les élus communistes et vous aurez tout compris.
D’où mon arrêt de l’achat de ce journal depuis quelques années. Mais franchement se taper du Rosso, matin, midi et soir au détriment d’une rubrique musicale qui était excellente, merci.
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“arrêt de l’achat de ce journal depuis quelques années”
Ah bon …. je l’ai entre les mains de temps en temps…. et j’ai loupé rosso !!!! et la rubrique musicale, comme d’autres, est tjrs très sympa.
informé et péremptoire comme vous l’êtes sur le contenu… vous le volez ?
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Il est toujours très triste, notamment en ce moment de voir un titre de journal disparaître. Rien qu’à l’idée que la seule « provence » sera le quotidien unique me fait frémir….
La marseillaise est, (et j’espère qu’il sera comme d’habitude), le support de toute une série d’organisations, syndicales, associatives… qui ne sont jamais apparues de ce torchon insipide qu’est la provence. Quand on est partie prenante du milieu associatif, et qu’on a une info à diffuser c’est toujours dans la marseillaise que la parution est assurée, les chroniqueurs de la provence ont toujours autre chose à faire…
Oui, la ligne éditoriale de la marseillaise pendant les dernières élections était parfois un peu particulière. J’ai voté pour le PM dès le premier tour, en y croyant fortement, et j’avoue que je reste dans l’expectative aujourd’hui. Le rapprochement de rubirola avec ses ex copains de eelv (ou l’inverse) me trouble un peu, entre autres bizarreries…. J’attends de voir…..
Espérons donc pour la marseillaise.
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Acheteur récent ou amnésique, la rubrique musicale est réduite au strict minimum comme la critique littéraire, d’ailleurs.
Dans les deux cas je vous rappelle un chroniqueur musical qui à la Marseillaise avait. un espace d’écriture notamment en matière de classique et d’opéra. Je parle bien entendu de Gabriel Viale dont le sens critique et les conseils d’écoutes étaient remarquables. Depuis, tintin.
Concernant Rosso il est comme Vassal.
Nous avons Georges au repas des anciens, Georges et les cadeaux des anciens, Georges aux anciens combattants, Georges en colonie de vacances et franchement rater Rosso dans la Marseillaise, faut le faire. Concernant la Provence, 2000 % d’accord avec vous, à part les avis de décès, rien d’intéressant.
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La Marseillaise est tout de même le seul quotidien qui parle quotidiennement des entreprises locales. Certes c’est avec un biais, mais qui n’en a pas. C’est dommage de voir disparaître le seul quotidien économique et social !
J’espère qu’il y aura une reprise, pourquoi pas les syndicats et associations, à tous ils devraient trouver de argent …
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La Marseillaise a loupé, hélas, deux fois le coche :
– le premier pour représenter sans exclusive la gauche alternative. C’était il y a 6 ans et ça dure toujours.
– le second est sur une position fermée et “charoussienne” de la métropole. Il y aurait eu pourtant tant à dire (élection au suffrage universel, absurdité des conseils de territoire, nécessité de faire participer concrètement les citoyens, etc…)
Alors, oui, nous ne souhaitons pas du tout voir disparaître La Marseillaise. Peut-être que la perte de Gardanne et d’Arles la rendra moins dépendante de territoires fermés.
Nous espérons simplement que La Marseillaise puisse être l’interprète de tous ces métropolitains victimes de l’absence de transports, d’inégalités territoriales, de manque de dynamisme économique, ce qui représente la réalité quotidiennes de centaines de milliers d’habitants. C’est cela la réalité d’aujourd’hui et non le localisme communal !
Camarades, il faut savoir écouter et s’adapter…
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Très attaché à la liberté de la presse, je fais ma « bonne œuvre » en achetant quotidiennement L’Humanité et La Marseillaise. Ça coûte beaucoup moins cher qu’un paquet de cigarettes S’agissant de La Marseillaise je rejoins certaines critiques sur son contenu. En effet le compte rendu des activités des élus de gauche, se limitait souvent au calendrier et aux interventions de Messieurs Coppola, Rosso et Charroux. Le journal s’est montré fort peu combatif avant et pendant la période des élections municipales. Mais le diable se cache dans le détail. Je suis probablement l’unique acheteur de La Marseillaise vendue au point de vente de la presse implantée dans la plus chère grande surface marseillaise. Pourtant, j’ai eu le regret de constater en achetant le soir mon quotidien local « préféré », qu’au moins une dizaine d’exemplaires attendaient quotidiennement et désespérément le lecteur. Or celui-ci, compte tenu de la sociologie du quartier, ne viendra jamais. Dans ces conditions je me suis demandé s’il y avait un pilote dans l’avion marseillais, un responsable capable de gérer la distribution du journal en fonction des ventes dans chaque point de vente. J’ai observé également que « la Croix » ainsi que « Libé » qu’il m’arrive d’acheter l’un et l’autre, distribuent deux ou trois exemplaires de leur quotidien chaque jour.
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La Marseillaise doit effectuer sa mue , et je crois même qu’il est trop tard car trop longtemps aux mains du PC. Les deux commentaires précédents résument bien la situation. Au lieu d’évoluer vers un quotidien de Gauche ou des Gauches , tout cela n’est d’ailleurs que de la sémantique , sa ligne éditoriale est restée figée avec des ambiguïtés étonnantes. Les derniers bastions tombent comme Gardanne , les autres comme le Rove subsistent grâce au clientélisme. C’est donc une cause perdue. Cette idéologie est en train de mourir , espérons que le temps des idées apparaisse à Gauche et qu’un nouveau quotidien en soit le vecteur.
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