Eau : c’est l’heure du vote à Marseille Provence Métropole
Eau : c’est l’heure du vote à Marseille Provence Métropole
Eugène Caselli, président socialiste de Marseille Provence Métropole (MPM) et François-Noël Bernardi, président du groupe PS, l’ont assuré : ils devraient trouver une majorité au conseil ce vendredi dans leurs rangs pour le principe d’une nouvelle délégation de service public (DSP) afin de gérer l’eau et l’assainissement, vraisemblablement pour les 10 à 15 ans après la fin des contrats, qui arrivent à échéance en 2012 et 2013.
Un choix annoncé en mai par Caselli dans des conditions racontées par Marsactu : Renaud Muselier, chef de file UMP à la communauté urbaine, tout heureux de le voir se déchirer avec ses alliés d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), communistes et du MRC – qui poussaient pour un retour à une régie publique – lui avait déroulé le tapis rouge au cours d’un vrai-faux débat.
Deux amendements des écologistes
Pour Bernard Mounier, membre de la coordination Eau bien commun Paca, qui a envoyé une lettre à tous les élus de MPM et appelle à manifester à 8h15 avant le conseil pour défendre la régie, Eugène Caselli, « en contradiction avec son parti (…) s’emploie à mettre au pas [les conseillers PS] en imposant la discipline de vote ». Une situation que compte bien souligner EELV, à défaut de pouvoir la renverser, en déposant, « afin d’insuffler un peu de démocratie », un amendement pour le retour en régie, annonce Olivier Agullo, conseiller EELV. « Nous verrons bien qui se prononce pour », glisse son camarade Pierre Semeriva.
Mais de manière plus réaliste, ce dernier compte surtout sur le second amendement, qui demande un renforcement des services dédié au contrôle de la DSP et une commission où siégeraient élus, usagers, syndicats, associations… « Même si on a perdu le premier combat, nous ne voulons pas perdre le second, sur le cahier des charges, le contrôle », commente-t-il. En l’état, les élus n’auraient « aucun point d’attaque puisqu’ils n’auront mis aucune condition », argumente-t-il. Et même si la création d’une commission est déjà annoncée par Eugène Caselli « on va se retrouver dans 6 mois à une discussion floue où on ne sait pas trop ce qui va être créé. Nous voulons l’acter et même la créer en amont pour commencer à travailler », poursuit-il.
« Opinions de comptoir »
Olivier Agullo est en tout cas amer, troquant les pistolets à eau d’il y a quelques mois, alors qu’il s’agissait encore de convaincre son président, pour des critiques plus franches : « il n’y a pas eu de volonté de faire un véritable bilan de ces 40 ans de gestion, de DSP en DSP, d’avenants en avenants », ni « de travail sur un retour en régie » dans le cadre de l’audit commandé aux cabinets Cabannes / Finances Consult, affirme-t-il. Un document « vide, qu’on pourrait remettre à n’importe qu’elle municipalité » dont il dénonce le « parti pris », pour la DSP bien entendu. Et de fait, la présentation à la commission AGER, chargée du dossier, que nous avons consulté et que nous publions ici, ne brille pas par sa précision. Les élus EELV ont tout particulièrement apprécié les smiley censés leur indiquer quoi faire « comme si on était idiots »…
Bernard Mounier arrose lui copieusement Eugène Caselli, dont l’argumentation, basée principalement sur le surcoût que représenterait un tel retour à la maîtrise directe, « d’opinion de comptoir fondée sur aucune étude ». Pour la plupart des arguments entendus ces derniers mois, et en particulier lors du débat de mai, que nous avions décrypté, on ne le contredira pas.
Mais il reste un, qui est lourdement souligné par l’audit Cabannes/Finances Consult, et qui a dû peser pour beaucoup : la question des salariés. Là aussi, beaucoup de faux arguments ont prospéré. Même si Bernard Mounier reconnaît que « la Sem (filiale de Veolia qui gère l’eau à Marseille, ndlr) étant une holding qui attribue ses personnels selon une clé de répartition la difficulté est qu’on ne sait pas exactement qui fait quoi ». Surtout, comme écrit avec tact dans le document il faudra à une éventuelle régie « un accord d’entreprise par contact avec les institutions représentatives du personnel ». Autrement dit Force Ouvrière, qui pèse environ 90% à la Sem comme à la Seram (chargée de l’assainissement à Marseille).
La question FO
« Il faut un accord des salariés, c’est vrai, mais normalement tout ça est mis en concurrence et les mêmes questions se posent, si ça tourne mal pour la SEM. A moins que l’on sache déjà ? », ironise Bernard Mounier. Sauf qu’ici entre DSP et régie, les intéressés, du moins les syndiqués FO, ont clairement affiché leur choix. Au point que lors du comité technique paritaire (CTP) de MPM, chargé de donner son avis sur la question et qui réunit représentants de l’administration et des agents de la collectivité, les six élus FO se sont abstenus, la FSU (2 représentants) votant contre la DSP. « Nous sommes en principe favorable au service public, mais nous sommes un syndicat avant tout », justifie Patrice Ayache, secrétaire général adjoint et titulaire au CTP.
Or, « nous avons reçus des assemblées générales à la Sem et à la Seram un mandat ». Ceux-ci souhaitent le maintien d’une DSP car « un passage en régie immédiat ne leur permettrait pas de conserver tous leurs acquis actuels », explique-t-il. Un argument souvent avancé contre la régie que les collectivités qui s’engagent malgré tout dans cette voie s’emploient en général à désamorcer. « Les rapports avec le personnel de Veolia et Suez à Paris lors du retour en régie n’ont pas été facile, mais ils ont compris après des réunions que c’était de leur intérêt », assure Bernard Mounier.
Conclusion : « il y a derrière une volonté politique de ne pas traiter la question de FO ». Même son de cloche chez Laurence Vichnievsky, porte-parole d’EELV et tête de liste aux régionales 2010 : « il faut mettre les choses sur la table, c’est une des raisons majeures pour laquelle il n’y a pas de volonté d’étudier un retour en régie ». Mais pour Bernard Mounier « on joue de FO disant que ce n’est pas possible mais on les favorise partout ! » Rendez-vous demain matin pour suivre en direct le débat, qui s’annonce bouillant…
Commentaires
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Les jeux sont faits,Bernardi et Caselli ne peuvent pas faire de politique sur le sujet car ilssont en charge du dossier et de sa réalisation factuelle,même comme socialistes,même si Muselier le sait et s’en sert.
La SEM aura donné un bon service pendant des années,la mise en régie et certes attractive intellectuellement mais irréalisable à MPM (collectivité dévorée par des maux d’une autres époques).
Finalement heureusement qu’il y a les majors industriels sinon nous serions peut être sans eau dans 2 ans aux robinets(comme nous sommes sans métro,sans L2,sans propreté,avec des tunels qui servent à rien etc……).
Ricou 24.
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Bravo pour votre article. Messieurs Agullo et Mounier ont raison: tout etait joue d avance, caselli et gaudin etaient d accord avec muselier. Dailleurs caselli l’avait dit dans le debat dont vous parlez avant meme que le dossier soit vote.Ils font semblant de se battre sur les petits dossiers mais sur les grands enjeux, tout le monde est copain! C est vrai que tout ca semble bien flou. Par ailleurs, les propos de monsieur Mounier que vous relatez au sujet de caselli (” il s emploie a mettre au pas les conseillers Ps en imposant la discipline de vote”) ou de Monsieur Agullo qui est contraint de deposer un amendement pour ” insuffler un peu de democratie” sont graves. Qu est ce que cela veut dire? Y a t il eu des pressions exercees sur les elus sur un dossier aussi important? D ailleurs on va voir quelle va etre la position de monsieur Mennucci qui avait eu le courage ( bravo) de dire qu il etait pour la regie publique comme monsieur Vauzelle. J espere qu il ira au bout de ses convictions car sinon je serai decue.
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Caselli a fait toute sa carrière à la Caisse d’epargne sous l’égide de Charles Milhaud. mais qui est ce monsieur ?
A cette date, il est élu président du directoire de cette dernière, fonction à laquelle il est reconduit pour six ans à compter de janvier 2004.
Charles Milhaud a durablement œuvré pour la modernisation et l’autonomie des Caisses d’épargne par rapport à la Caisse des dépôts et consignations, et notamment pour la création de la Caisse Nationale en 1999 puis à leur déchéance totale du fait d’une politique de dévéloppement délirante et non contrôlée .
En 2002, puis de nouveau en 2004, il est vice-président de la compagnie financière EULIA, créée en partenariat avec l’établissement public de la rue de Lille. Il est président de cette compagnie en 2003, année au cours de laquelle est annoncée sa cession ainsi que les activités d’IXIS à l’Écureuil, par laquelle le groupe acquiert le statut de banque universelle.
. A la tête du conseil d’administration de la Financière OCÉOR1 depuis sa création, Charles Milhaud a présidé le Groupement européen des Caisses d’épargne en 1999-2000 ; il en est de nouveau président depuis 2003 et jusqu’en décembre 2006.
Membre du conseil d’administration du Groupement national de la coopération depuis juin 2000, il a été élu en septembre 2006, pour une durée d’un an, à la présidence de la Fédération bancaire française, où il succède ainsi à Baudouin Prot, directeur général de BNP Paribas. Il occupe en outre depuis septembre 2001 le poste de président de la Fondation Caisses d’épargne pour la solidarité, créée à son initiative.
Administrateur de nombreuses sociétés comme la Compagnie générale des eaux ou Sodexho Alliance (depuis 2002), il préside également depuis septembre 2005 le conseil d’administration du Centre national d’enseignement à distance (CNED). En outre, il a été président ou vie-président des conseils de différentes sociétés : Natixis, filiale commune des Groupes Banque Populaire et Caisse d’épargne, le Crédit immobilier et hôtelier, Nexity. Il demeure le président du conseil d’administration de la Banque Tuniso-Koweïtienne (Tunisie) depuis le 22 janvier 2008 et président du conseil de surveillance de l’institut de prospective économique du monde méditerranéen (Ipemed) depuis le 7 juillet 2008.
En 7e position dans la liste UMP des 9e et 10e arrondissements de Marseille (5e secteur) conduite par Jean-Claude Gaudin pour les élections municipales des 9 et 16 mars 2008, il est élu conseiller municipal.
Le 19 octobre 2008, après un Conseil de surveillance des Caisses d’épargne, à la suite d’une perte de 751 millions d’euros , Charles Milhaud doit quitter la présidence du directoire de la Caisse Nationale des Caisses d’Epargne2 ainsi que de la présidence du conseil de surveillance de Natixis.
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Une nouvelle fois les socialistes n’ont pas réussi à s’échapper de leurs ambitions personnelles pour montrer à la population qu’ils avaient décidé de faire une politique progressiste en l’espèce créer une régie municipale de l’eau qui à l’arrivée aurait diminué le coût de l’eau.
Constatant que JN.GUERINI est actuellement affaibli par des histoires familiales,MM.CASELLI et MENNUCCI font le contraire de celui qui fût et leur mentor et leur généreux bienfaiteur. Tous les deux se voient maire de Marseille en 2014 et organisent manoeuvres sur manoeuvres occultes quitte à sacrifier l’intérêt général en s’accordant avec l’UMP.
C’est une stratégie suicidaire pour le PS .
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FO le syndicat qu’il vous faut ! Moi, je dirai plutôt le syndicat de trop…
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Alain le lougaroux, il faut etre serieux: caselli ou mennucci maire de marseille, c est une blague? Si c est eux les candidats de la gauche, meme muselier peut etre maire de marseille. C est dire!
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