Les dossiers chauds du conseil municipal du 1er avril
Pour ce vendredi 1er avril, le conseil municipal examine plus de 200 dossiers. Avec plus de 5 millions d'euros de travaux votés en une seule journée, les écoles figurent toujours au premier rang des priorités.
Les dossiers chauds du conseil municipal du 1er avril
Un petit goût de “revenons-y” accompagne ce conseil municipal exceptionnellement organisé un vendredi 1er avril. Libération consacre un nouveau dossier à l’état des écoles marseillaises après avoir déclenché une tempête médiatique en titrant “la honte de la république”, il y a deux mois. D’états généraux de l’éducation en enquête participative, la situation des écoles marseillaises n’a jamais vraiment cessé d’être au premier rang de l’actualité. Et cette fois-ci, le maire aura plus que des annonces à proposer au vote des élus. Avec près de 15 rapports et 5 millions d’euros de travaux dans 12 établissements, la mairie passe au concret. Comme le maire l’avoue lui-même : “Nous allons regarder cela de manière plus proche…”
Délibérations n°73 à 86. 12 cas d’écoles en travaux
Toitures, huisseries, sanitaires, création de classes… Même le très ancien et coûteux problèmes des écoles à charpentes métalliques arrive enfin sur la table du conseil municipal. Cependant, il ne s’agit là que de lancer les études préalables, loin de boucler l’immense chantier de la reconstruction des écoles de “type Pailleron”. Pour l’essentiel, ces travaux correspondent à des autorisations de programme déjà votées mais pour lesquelles l’ouverture de ligne de crédits devait s’étaler au fil des ans. L’effort budgétaire annoncé par le maire permet d’accélérer les choses. “Il avait annoncé 3 millions d’euros, finalement c’est 4 millions pour les travaux et un million en fonctionnement”, se réjouit-on dans les services. Preuve qu’il y avait une réelle urgence sous le feu médiatique.
Les écoles visées n’appartiennent pas à la liste prioritaire sur laquelle travaillent les services de l’Etat et de la Ville, après les engagements de la ministre de l’Éducation nationale. De source municipale, les discussions se poursuivent à ce sujet. “Mais il n’est pas prévu que le résultat de l’audit soit rendu public”, prévient Danièle Casanova, l’adjointe aux écoles. Le doute subsiste sur le montant des crédits que l’État pourrait débloquer pour activer des chantiers sur “10 à 15 écoles” selon l’opposition socialiste. De source municipale, le préfet délégué pour l’égalité des chances serait toujours à la recherche de crédits supplémentaires qui viendraient compléter la réorientation de moyens dévolus à la cohésion sociale.
Enfin la Ville devra faire face à un problème récurrent : “L’inspecteur d’académie pose la nécessité d’ouvrir 52 classes supplémentaires pour accueillir 1500 nouveaux écoliers à la rentrée”, annonce l’adjointe aux écoles. Pour la première fois cette année, les derniers arbitrages sur les ouvertures de classes auront lieu avant l’été plutôt qu’à quelques jours de la rentrée. “Nous aurons deux mois pour faire les travaux nécessaires, mettre un coup de peinture et réunir le matériel nécessaire, reprend Danièle Casanova. Nous avons prévu des écoles « accueillantes » dans chaque quartier afin de pallier l’arrivée d’élèves à la rentrée.” Quitte une fois de plus à supprimer bibliothèques, salles d’activité ou salles de siestes en maternelle (lire notre enquête participative).
54. Un budget sous contraintes
La phrase doit être imprimée dans presque tous les rapports budgétaires du pays : la baisse des dotations de l’Etat grève le budget municipal et limite la capacité d’investissement de la Ville. “Entre 2013 et 2016, nous avons perdu 160 millions d’euros cumulés de dotations, regrette Roland Blum. Cela correspond à 80 % de notre budget annuel d’investissement.” Au chapitre des griefs, figurent toujours les coûteuses activités périscolaires annoncées à 23 millions par l’adjoint aux finances (mais en réalité plus proche de 17 millions). Malgré tout, la Ville pourra compter sur le maintien des aides de l’État dans ce domaine. Les écoles délabrées nécessiteront en tout 40 millions d’investissement en 2016. Enfin l’augmentation d’1,5 % du traitement des fonctionnaires décidé par le gouvernement correspond à un coût de 2,5 millions d’euros en 2016 et “5 millions l’an prochain”.
Au chapitre des bonnes nouvelles, Roland Blum s’auto-congratule de “l’effort de diminution de la dette. Avec 160 millions le remboursement sera supérieur au volume d’emprunt”. Cent millions d’emprunts sont toutefois prévus au budget.
Côté impôts, le maintien des taux ne suffit pas à déclencher la ola dans les foyers fiscaux. Car les bases, elles, évoluent. Or, ce sont les deux variables qui font baisser ou monter les chiffres au bas de la feuille d’impôts. “Cela n’est pas le fait de la municipalité mais du gouvernement”, précise Roland Blum. Précisons toutefois que cette actualisation nationale est classique. Et l’adjoint aux finances reconnaît que la baisse de l’abattement général à la base décidé l’an dernier fait sentir ses effets en 2016. “Une fois de plus, c’est une augmentation sur la taxe d’habitation qui représente en moyenne 62 euros par foyer pour 5 millions de recettes espérées, constate Benoît Payan pour le parti socialiste. Or, 80 % des foyers marseillais sont assujettis à cette taxe”. Mais la taxe foncière est également touchée par l’arrêt de l’exonération pendant deux ans sur les constructions neuves. En d’autres termes, les nouveaux heureux propriétaires paieront dès l’année de la livraison.
105. Extension de la vidéo-surveillance
2000 caméras en 2020. Ce nouvel objectif vient remplacer le précédent, fixé à 1000 depuis plusieurs années et pas encore atteint. “Les premières 1000 caméras sont quasiment toutes installées, expose Caroline Pozmentier, l’adjointe à la sécurité. Nous allons en installer 500 de plus mais avant cela, nous proposons de concerter très largement. Durant 6 à 8 mois, nous allons concerter dans chaque mairie de secteur avec les comités d’intérêt de quartier et les associations de commerçants.” Du coup, l’installation proprement dite s’étalera en 2017 et 2018. Ce qui laisse peu de temps pour en installer à nouveau 500 de plus avant la fin du mandat en 2020.
125. Double concertation à Noailles et la Plaine
Voilà deux quartiers dont les problématiques sont bien connues des lecteurs les plus assidus de Marsactu. À la Plaine, la Ville va demander à la métropole d’enclencher la concertation publique autour des quatres équipes retenues pour dessiner l’avenir du quartier. Lors des premières discussions, la Soleam, maître d’ouvrage, s’est heurtée à l’hostilité d’habitants et d’acteurs du quartier. La seconde salve s’annonce tout aussi agitée, surtout après l’épisode houleux des bancs.
À Noailles (relire notre série “vivre à Noailles”), on attend toujours la publication du plan guide, le document définissant les orientations urbaines et sociales à long terme pour le quartier. Mais la Ville entend déjà poser les jalons de la future concertation. Pour l’heure, pas de rencontres avec les habitants à l’horizon mais une simple exposition et des cahiers de doléances. Un deux poids, deux mesures qui pourrait faire débat au conseil municipal ?
61. Quelle subvention pour le conseil mondial de l’eau ?
Le conseil mondial de l’eau, association dont le siège est à Marseille, est gâté de longue date par la Ville. Cette année encore, la municipalité entend lui verser 440 000 euros de subvention. Même si la Ville ne met plus d’agents à son service, le montant est identique depuis des années malgré le vœu de Jean-Claude Gaudin exprimé le 10 octobre 2014 en conseil municipal à “faire un effort” pour baisser son montant. Le groupe d’opposition socialiste entend lui rappeler ses paroles en proposant par voie d’amendement de diviser par deux le montant de la subvention.
Commentaires
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Est-ce que la carte des écoles « accueillantes » dans chaque quartier sera publiée ? s’accompagne t’elle d’un redécoupage de la carte scolaire ?
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Que signifie le retrait du rapport 125 sur les concertations Noailles et la Plaine? C’est technique ou politique?
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Bonjour, selon la mairie la cause est technique. Le rapport sera présenté au conseil de juin nous dit-on.
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Merci. Je ne sais trop quoi en penser, l’intégration de nouvelles données? laisser avancer les candidats au projet? A suivre.
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Heu! Le légendaire “mille feuilles” ayant tendance à s’épaissir au fur et à mesure que valls/hollande/gaudin… y tapent dessus, certaines phrases finissent par être ambivalentes, voire incompréhensibles. Il en est ainsi, à propos de la Pleine, de “la ville va demander à la métropole d’enclencher la concertation publique autour des 4 équipes retenues pour dessiner l’avenir du quartier.” Que vient faire là la métropole, dans un projet/”concerté” entièrement projeté, “concerté” et ficelé par la ville : -Appuyer sur le bouton ? – Partager la responsabilité de la chose? – Porter le chapeau? – Payer? … Lorsque l’on se rappelle que “La Provence” évoquait récemment un projet de prise en charge, par la même métropole,du ferry boate, ceci afin de résoudre à la fin, la question des ses “pannes” répétées et quasi permanentes (notamment en personnel!). On peut rêver… Toute précision à ce propos serait la bienvenue, sur un sujet, pour le coup, si technico-politique…
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C’est à n’y plus rien comprendre. Le budget est voté, le “cahier des charges” a déjà été élaboré avec ses invariants et axes essentiels. L’étape actuelle est celle du traitement architectural et paysager de ces données par les 4 équipes. Devant la pression de certains groupes de “plainards” (assez bruyants et peu évolués il faut bien le dire) la mairie aurait-elle décidé de faire endosser la problématique à la nouvelle métropole? Va-t-on peut-être remettre des voitures sur la place dans un nouveau projet?
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Encore une fois, il serait souhaitable que nos elus reflechissent a la reduction des depenses acant d’engager de nouvelles depenses.
A t on besoin d’autant d’elus ?
De bureaux municipaux de proximite ?
Les agents font ils bien 35 h pendant 47 semaines sur 52 (moins les jours feries) ?
A t on besoin de tant de cheuffeurs et voitures de fonction ?
Le taux d’absenteisme des territoriaux est il controle et dans la moyenne du prive ?
N’y a t il pas des sureffectifs de territoriauxa resorber ?
Les marches publics sont ils bien reveptionnes ? Par qui ? Des controles sont il effectues ?
Au final, on paye beaucoup d’impots municipaux, intercommunaux, departementaux et regionaux pour des services variant de la mediocrite a la nullite.
Le montant des impots et des dettes doivent arreterde progresser, surtout sans remise en cause des pratiques actuelles.
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Si toutes ces questions sont posées et elles le méritent, si toutes ces réflexions sont menées et elles devraient l’être, si toutes devaient être suivies de décisions comme la municipalité le demande pour le gouvernement et bien, et bien…c’est un bouleversement, que dis-je un séisme en perspective.
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@Trésorier. Vous posez des questions dont vous avez certainement les réponses… 😉
S’agissant des agents municipaux, la CRC avait relevé que leur temps de travail était inférieur à la durée légale, et chiffré à 10 millions d’euros l’économie que représenterait pour la ville le rétablissement de cette dernière (https://www.ccomptes.fr/Publications/Publications/Commune-de-Marseille-Marseille-Bouches-du-Rhone-Rapport-d-observations-definitives). Ce que l’adhérent “donneur” n’envisage pas un seul instant, tout en se plaignant de “devoir” augmenter les impôts par la faute exclusive du gouvernement…
Un gouvernement qui, du reste, essaie de diminuer la dépense publique, ce qu’on peut évidemment critiquer mais peut-être pas lorsqu’on s’appelle Gaudin et qu’on soutient une ligne politique qui prétend tous les jours que la dépense publique est excessive en France.
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C’est du reste la “réthorique” de l’ensemble de l’équipe municipale (tellement lisible), dès qu’elle est mise en difficulté sur les sujets qui mettent à jour son incurie, taper sur le gouvernement ou éventuellement un autre bouc émissaire comme la métropole “avant” ou le CG. Si la ville est dans cet état de délabrement, c’est la faute aux autres…cette équipe pour sa part a tout réussit…
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Parmi les boucs émissaires, n’oubliez pas la presse. On se souvient qu’après le dossier de Libé sur le délabrement des écoles, nous avons eu droit à une très belle attaque à l’encontre des journalistes “manipulés” pour faire du “Marseille bashing”, alors que le problème était réduit à un ou deux robinets qui fuient.
Finalement, Madame Casanova se satisfait de ce que les problèmes recensés ne concernent “que” 178 écoles sur 444 selon un syndicat d’enseignants. Soit 40 % des établissements tout de même. On ne peut avoir de satisfactions qu’à la hauteur de ses ambitions…
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Ah le “Marseille bashing”, tellement pratique. A tel point que tout propos en dehors du discours lénifiant officiel est du “MB”, ils en deviennent persuadés.
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