Les dossiers chauds du conseil municipal de Marseille du 9 avril 2018

Décryptage
le 9 Avr 2018
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Le conseil municipal de ce lundi sera notamment marqué par le passage des agents de la Ville de Marseille aux 1607 heures annuelles légales. Seront aussi débattus le budget municipal, le devenir de la Villa Valmer ou encore la rénovation du Comptoir Toussaint-Victorine.

La Villa Valmer a été cédée par la Ville au promoteur via un bail emphytéotique de 60 ans.
La Villa Valmer a été cédée par la Ville au promoteur via un bail emphytéotique de 60 ans.

La Villa Valmer a été cédée par la Ville au promoteur via un bail emphytéotique de 60 ans.

Un budget après la “tempête”

Les grandes lignes étaient déjà esquissées dans les orientations budgétaires : l’année 2018 sera placée sous le signe de la décompression pour les finances municipales, avec la fin de la baisse des dotations de l’État. “Le navire Marseille a passé ce cap de tempête avec succès, estime le patron de la majorité municipale LR-UDI Yves Moraine. Cela nous permet d’envisager la suite avec sérénité, notamment le contrat que le gouvernement a proposé aux collectivités.” Moyennant le respect de certaines critères budgétaires, notamment de hausse des dépenses de fonctionnement et de la dette, les grandes collectivités bénéficieront durant les trois prochaines années d’une stabilité des dotations de l’État.

“Nous rentrons parfaitement dans l’épure demandée”, assure Jean-Claude Gondard, directeur général des services. L’occasion d’insister lourdement sur le rôle du conseil départemental présidé par Martine Vassal dans “cette transformation structurelle” des comptes de la Ville : un contrat de financement de 100 millions d’euros sur la période 2016-2019. “Le niveau sans précédent de subventions reçues” a permis à la mairie de maintenir peu ou prou son niveau d’investissement. Il ajoute que cette manne est aussi affectée au remboursement de la dette. Jean-Claude Gondard juge la baisse de celle-ci “spectaculaire” (161 millions d’euros en quatre ans, en comptant les prévisions 2018). Naturellement, les deux hausses d’impôts successives votées en 2015 et 2016 ne sont jamais rappelées dans ce récit.

La transformation de la Villa Valmer en hôtel actée

Retiré lors du dernier conseil municipal, le résultat de l’appel à projet sur la Villa Valmer, au cœur du parc du même nom, est de retour. Quoi de neuf ? “Rien”, résume Yves Moraine, patron de la majorité municipale, qui réduit les raisons du retrait précédent à des considération techniques. Autrement dit, ce bâtiment municipal du XIXe siècle entouré d’un parc qui domine la Corniche sera bien transformé en petit hôtel de luxe. Il s’agit “de passer d’un bâtiment qui coûte et qui se dégrade à un bâtiment entretenu et qui rapporte”, défend-il.

La Villa Valmer au soleil couchant. Marc Dupuy/Flickr

Mais surtout, aucune précision n’est ajoutée concernant les conditions d’attribution, notamment financières, de ce qui est qualifié d’“un des joyaux de notre collectivité” par l’opposition socialiste. Il s’agit pour l’heure de “pré-attribuer pour que le lauréat puisse entamer des démarches, de permis de construire, de validation des financements nécessaires”, précise-t-on du côté de la Ville. Une durée est toutefois esquissée pour le bail emphytéotique, contrepartie des 14 millions d’euros d’investissements prévus : 60 ans. “Nous n’allons pas rester les bras ballants, ils nous trouveront face à eux à chaque étape du processus”, promet le président du groupe socialiste Benoît Payan.

Fini les TAP, la garderie du soir allongée

À la rentrée prochaine, fini les temps d’activités périscolaires (TAP), retour à la semaine de quatre jours. Comme elle l’avait déjà annoncé, la Ville a décidé de saisir la possibilité de suppression de la réforme des rythmes scolaires ouverte en 2017 par le gouvernement. “La fin du système des activités périscolaires est un bonus pour nous, mais nous ne supprimons pas tout”, a précisé Jean-Claude Gondard, lors de son tour d’horizon du budget.

La Ville conserve les garderies du matin et du soir, qui existaient avant la réforme des rythmes scolaires, et ajoute 30 minutes à celle du soir, dont l’accueil sera assuré jusqu’à 18 heures à partir de septembre. En parallèle, une nouvelle tarification en dix tranches (contre trois auparavant) sera instaurée. Elle ira, pour un accueil toute l’année le matin et le soir, de la gratuité à 792 euros par an.

Travaux d’urgence au Comptoir de la Victorine

Le 24 février, l’incendie du Comptoir de la Victorine, bâtiment municipal qui accueille une dizaine de structures culturelles, avait remué un sentiment d’abandon dans ce quartier du 3e arrondissement (lire notre reportage). Une enveloppe de 400 000 euros doit être votée pour des travaux de réparation “à savoir, la réfection de la toiture sinistrée, des charpentes métalliques et des planchers”. Une réaction rapide face à l’urgence que vivent les associations locataires qui contraste avec la lenteur de la remise aux normes, qui traînait depuis des années.

Photo BMPM/SM Etourneau

Accueillis jusqu’au 4 mai à la tour Panorama de la friche la Belle de Mai, les occupants du Comptoir devraient pouvoir être relogées cet été. Pour l’intervalle, “la maire de secteur [Lisette Narducci] doit voir avec la Friche ce qu’il est possible de faire”, avance Robert Assante, l’adjoint chargé du dossier. “Nous nous sommes engagés sur un délai de restitution des locaux de 3 mois”, assure-t-il. Reconnaissant que l’incendie a été “un accélérateur de décision” sur l’avenir du site, il espère le vote d’un appel à projets lors de la séance de juin.

Cartes rebattues pour les Maisons pour tous

C’est un grand chamboule-tout qui est guetté de toutes parts, dans le monde du social et au delà. Les délégations de service public des 27 Maisons pour tous seront validées par le conseil municipal de ce lundi. Après plusieurs reports, et donc prolongations des conventions en cours, les noms de la plupart des nouveaux délégataires ont été arrêtés. Quatre organismes se partagent le gâteau. Léo Lagrange Méditerranée obtient la gestion de cinq maisons, l’IFAC, sept. Deux nouveaux venus se taillent des parts importantes : l’association Synergie Family, récupère cinq établissements, tandis que Episec en rafle quatre. Les délégataires prendront place le 1er juin prochain.

Le placement en redressement judiciaire de plusieurs associations les a écartés de la course : la FAIL 13 et l’association du centre social de la Rouguière. L’IFAC Provence, dans la même situation, a bénéficié du soutien de sa maison mère pour garder un pied dans le jeu. Six maisons pour tous n’ont en revanche par encore trouvé de délégataires : Huveaune, Kléber,Prophète, Font-Vert, Belle de mai et Bompard. Pour les trois dernières, c’est en raison de travaux à effectuer, et pour lesquels aucune structure ne semble avoir fait d’offre adéquate. Le temps de relancer les appels d’offres, les anciennes associations sont donc renouvelées jusqu’au 31 mars 2019. Ce qui permet à la FAIL 13 de conserver son ultime établissement, la Maison pour tous Kléber.

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Commentaires

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  1. LaPlaine _ LaPlaine _

    Du sieur Moraine au sujet du futur hôtel Valmer : “…passer à un bâtiment entretenu et qui rapporte”…aux marseillais? Quel dialecticien ce Momo.

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    • Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

      Sur la base du raisonnement toujours remarquable de M. Moraine, je propose de supprimer ou de vendre tout ce qui, dans le patrimoine municipal, coûte ou ne rapporte rien : équipements sportifs (sous la conduite éclairée de M. Miron, une grande partie du boulot a déjà été faite), bibliothèques, crèches, écoles, musées. Mais aussi les rues de la ville, la mairie et les autres bâtiments municipaux, ainsi bien entendu que l’ensemble des fonctionnaires municipaux.

      Mais j’irais encore plus loin : que rapporte le conseil municipal ? Actuellement, rien. On peut donc sans dommage vendre aux enchères Gaudin, Tian, Moraine et Miron (pour ne citer que les mieux cotés) : ils pourront certainement servir de porte-manteaux quelque part.

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    • LaPlaine _ LaPlaine _

      Ces élus sont des “mercanti” sans aucune vision culturelle, publique, de long terme…sans aucune vision tout court du reste. Leur principale énergie est consacrée à trouver des déclarations à l’emporte-pièce du type de celle de Moraine. Ouste, dehors!

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  2. Germanicus33 Germanicus33

    La Villa Valmer doit être la Villa Médicis de Marseille: un lieu pour les artistes et les écrivains, comme à Rome !
    D’ailleurs, qui peut citer un hôtel de Rome quand on parle de cette ville? Non, le rayonnement c’est la culture: le succès du MuCEM le prouve bien.
    Avec une Villa Valmer à vocation culturelle, les retombées économiques seraient au rendez-vous. Et quel rayonnement pour la ville!
    Yves Moraine est aussi borné que le maire totalement largué

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    • Germanicus33 Germanicus33

      Ce serait une nouvelle erreur, non, une faute, après Giraudon, le site de la Corderie, etc…

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