Des cours à distance pour faire baisser les tensions au collège de l’Estaque
Enseignants et agents exerçaient leur droit de retrait après plusieurs agressions, la semaine passée au collège de l'Estaque. Ils doivent reprendre le travail ce mercredi après avoir obtenu le recrutement de trois surveillants mais aussi le maintien à la maison d'une partie des collégiens.
Des cours à distance pour faire baisser les tensions au collège de l’Estaque
“Des faits de violence, malheureusement, on a en souvent. Mais là, dans le contexte actuel, nous sommes dans l’incapacité d’y répondre, de calmer le jeu”, lâche Sébastien Di Stefano, enseignant de mathématiques au collège de l’Estaque (16e arrondissement). La semaine passée, plusieurs événements violents sont venus perturber la vie de cet établissement classé en réseau d’éducation prioritaire (REP) qui accueille 615 élèves. Agressions de deux surveillants (qui ont bénéficié d’arrêts maladie et de jours d’incapacité de travail), agressivité de parents à l’égard d’enseignants, puis, vendredi, prise à partie très brutale de la proviseure ayant entraîné son hospitalisation. “C’était extrêmement violent. On a senti que cela pouvait devenir dangereux. La police est intervenue. Et nous avons aussitôt exercé notre droit de retrait”, détaille le professeur.
Ce droit de retrait, les personnels du collège de l’Estaque ont décidé de le prolonger lundi puis mardi. Car, outre les événements violents, agressions verbales ou physiques, dont ils sont victimes, ils décrivent un climat de tensions aggravé par la crise sanitaire. “Sur neuf assistants d’éducation (AED), seuls deux étaient présents sur le site en fin de semaine [cinq étaient absents en raison du Covid, deux après leur agression, ndlr]. Parfois il n’y en à qu’un dans la cour… Pour 600 élèves, vous imaginez ?”, reprend Sébastien Di Stefano. Dans le même temps, quatre agents d’entretien sur dix font défaut “alors que justement on a un besoin impérieux d’eux pour respecter le protocole renforcé”. Dans un cas comme dans l’autre, ces personnes ne sont pas remplacées : “Ces accumulations d’absences rendent l’accueil des élèves ingérable. Mais les signalements que l’on fait au rectorat ont peu d’influence”, regrette l’enseignant.
Des recrutements en cours
Les personnels de l’Estaque ont eu une réunion avec la directrice académique adjointe des services de l’Éducation nationale (DASEN), Véronique Blua, lundi. Ils ont obtenu la création de trois postes et demi de surveillants (AED) “dont les recrutements sont en cours”, indique le rectorat. L’option de cours en distanciel partiel, un jour par semaine, pour les classes de 4e et de 3e est également retenue. “Cela fait moins d’élèves présents dans l’établissement, moins de passage à la vie scolaire, moins de demi-pension…”, note-t-on à l’académie. “Ce n’est pas notre souhait, mais le choix du rectorat, précise le porte-parole des personnels. Nous préférons toujours accueillir les élèves mais cela ne doit pas se faire au détriment de leur sécurité ou de la nôtre.”
Les personnels du collège de l’Estaque doivent reprendre le travail ce mercredi 27 janvier, “si les surveillants sont bien recrutés“, poursuit Sébastien Di Stefano qui déplore, enfin, que la direction académique n’ait pas reconnu le droit de retrait des personnels. “Celui-ci n’a en effet pas été accordé, admet le rectorat. Car il ne s’est pas exercé dans le cadre réglementaire qui stipule la présence d’un danger grave et imminent.” Le porte-parole des personnels soupire : “Nous vivons dans une escalade de violence incessante. Je ne sais pas ce qu’il leur faut…”
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Entre autres synonymes trouvés sur CRISCO…
Pourquoi les journalistes, les enseignants voire les ”sachants” n’ont que VIOLENCE à la bouche ou à la plume…?
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