Dégradations, Pagnol et piscines, les dossiers chauds du conseil municipal

Décryptage
le 7 Juil 2023
19

Ce vendredi, le conseil municipal de Marseille examine un ordre du jour gargantuesque de 200 rapports avant une pause estivale et après un conseil écourté la semaine dernière en raison des émeutes. Marsactu vous (re)donne à lire les thèmes qui pourraient faire débat.

L
L'hémicycle de Bargemon, théâtre des conseils municipaux marseillais. (Photo : Emilio Guzman)

L'hémicycle de Bargemon, théâtre des conseils municipaux marseillais. (Photo : Emilio Guzman)

On prend les mêmes et on recommence… Il y a tout juste une semaine, après une première nuit d’émeutes, le maire de Marseille avait limité les débats aux quatre rapports financiers qui devaient être votés avant le début du mois de juillet, renvoyant à ce vendredi l’essentiel de l’ordre du jour. Depuis, la ville a été traversée par un vague de violences sans précédent, en réaction à la mort du jeune Nahel, à Nanterre. La majorité a donc ajouté à l’ordre du jour une délibération qui pose le cadre de l’aide matérielle de deux millions d’euros pour les commerçants, annoncée dès vendredi par Benoît Payan.

Les évènements du week-end et leurs conséquences devraient nourrir une bonne part des débats. “Au vu du contexte et notamment des vacances scolaires samedi, le maire a fixé lors de la conférence des présidents une durée de 4 heures 30, détaille président du groupe majoritaire, Joël Canicave. Le maire étant attentif à faire vivre le débat démocratique, cela peut être prolongé.”

Une attention qui n’éteint pas la critique d’Une volonté pour Marseille, principal groupe d’opposition, structuré autour de Martine Vassal de plus en plus dans un posture offensive déclarée. “On est à l’opposé de ce qu’ils ont porté pendant leur campagne : la concertation, l’écoute, la démocratie et même le respect des règles, résume Sylvain Souvestre, maire des 11/12 siégeant dans l’opposition. Comme ils ne sont déjà pas d’accord entre eux, il y a une tension latente et ils ne supportent pas la contradiction.”

Ce vendredi après-midi, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire sera en visite à Marseille pour faire le point avec les commerçants et l’ensemble des institutions sur les dégâts causés par les émeutiers. Cette visite ministérielle devrait permettre de borner des débats qui pourraient occuper une large part de la journée.

Les oppositions ont déjà fourbi leurs armes en annonçant qu’elles allaient porter le fer sur un certain nombre de sujets qui ont déjà défrayé la chronique la semaine dernière. L’arrêt successif de deux procédures de délégation de service public est de nature à alimenter les échanges. Passage en revue des délibérations qui devraient encore faire polémique, avec un parfum de Pagnolade, bien entendu.

La Buzine, encore et encore

Pierre Robin, élu d’opposition LR déjà à l’origine de deux annulations de délibérations par le tribunal administratif en est convaincu : “il y avait mille fois de quoi faire annuler la procédure. C’est bien, ils progressent, ils renoncent avant…” Critiquée pour son choix de confier le château de la Buzine à un nouveau délégataire, le Centre de culture ouvrière, préféré à l’association titulaire présidée par Nicolas Pagnol, la municipalité a en effet choisi de faire machine arrière, la semaine dernière. L’équipement culturel du 11e arrondissement sera finalement géré en régie, sans prestataire extérieur.

“L’ensemble des éléments utiles seront communiqués lors d’un prochain conseil municipal, afin de permettre une mise en œuvre de cette reprise en régie porteuse d’un nouvel élan pour ce site remarquable”, avance la délibération, qui n’est pour l’instant que de principe. Joël Canicave annonce d’ores et déjà un conseil municipal en septembre qui pourrait entériner ce retour en régie. “C’est matériellement impossible avant le 17 septembre”, date de la fin du contrat, considère Pierre Robin, quand son collègue maire des 11/12 s’inquiète pour le personnel en place.

Un déontologue, enfin !

La Ville de Marseille devrait bientôt avoir un déontologue. Gilbert Orsoni doit être nommé à ce poste grâce à un vote ce vendredi. Le professeur spécialiste des finances publiques, doyen honoraire de la fac de droit, aurait dû être en service depuis février dernier, date à laquelle un arrêté du maire l’installait à ce même poste. Pour cela, il avait même dû démissionner de la présidence du micro-parti du Printemps marseillais, chargé de gérer le financement des campagnes électorales de Benoît Payan et de ses amis. Une manière d’éviter d’être lui-même en situation de flagrant conflit d’intérêts.

Mais depuis des semaines, sa date de prise de poste semblait inexorablement s’éloigner. Au point d’agacer fortement l’intéressé. Taquin, l’opposant LR Pierre Robin note que les élus avaient voté dès 2021 une charte  qui dans son article 11 prévoyait la possibilité de saisir les services d’un déontologue. Il aura donc  fallu attendre la mi-mandat pour que cette possibilité se concrétise. La succession de dossiers épineux (départ de Mathilde Chaboche, annulation du marché des temps périscolaires) aura peut-être rappelé qu’il y avait urgence.

Une prime pour la délégation alourdie d’Éric Méry

Ce n’est pas un adjoint, mais c’est tout comme. En mai, suite à la démission forcée de Mathilde Chaboche, l’élu au patrimoine municipal, Éric Méry, a repris sa délégation à l’urbanisme, mais pas son statut d’adjointe : l’exécutif municipal doit être paritaire, un homme ne peut donc remplacer une femme. Qu’à cela ne tienne, “au regard de l’importance de l’ensemble des attributions” qui lui sont confiées, Benoît Payan le propulse conseiller municipal “spécial”. Et invite ses camarades adjoints à rogner sur leur indemnité à hauteur d’une soixantaine d’euros chacun. Le maire de Marseille montre l’exemple, en faisant le double de cet effort, pour garantir à Éric Méry une augmention de 1703,82 euros bruts par mois.

Les rapports repêchés du conseil précédent :

Union sacrée pour les espaces aqua-ludiques construits avec le privé

Lors d’un premier passage en conseil municipal, le groupe Écologiste et pluriel-s s’était abstenu au moment du vote d’un rapport sur une assistance à maîtrise d’ouvrage pour la création d’une société dédiée à la réalisation d’équipements publics, notamment des piscines. Un an plus tard, cette Semop arrive en conseil municipal, sous un rayon de soleil unitaire au sein de la majorité.

Comme Marsactu l’a raconté, la maire-adjointe aux grands projets prévoit de confier à une société mixte, créée avec le privé, la réalisation d’espaces aqua-ludiques à Saint-Louis et à Luminy. “Cette société aura un objet unique, défend Samia Ghali. On ne pourra pas faire plus que ce qu’on a dit. Pas de logement, par exemple“. Pour le groupe écolo, Fabien Perez dit avoir été “attentif sur la question des tarifs notamment, pour que ces équipements soient accessibles au plus grand nombre, à partir de là, il est normal qu’on se réjouisse tout en restant attentif sur la question écologique”. Un comité de pilotage composé des différents concernés suivra la mise en place de cette société dédiée.

Consolat en urgence et cessions d’immeubles

Depuis la visite présidentielle, la semaine dernière, la cité Consolat est entrée dans le cercle très fermée des copropriétés qui pourraient bénéficier d’une opération de requalification d’intérêt national. En attendant que cette opération exceptionnelle soit mise sur pied, la Ville doit parer au plus pressé puisque plusieurs bâtiments de cette grande copropriété sont frappés d’arrêtés de mise en sécurité. Il convient par exemple de réparer les ascenseurs, mais aussi de limiter les fuites d’eau et le risque incendie de certaines parties des bâtiments. Plus de 80 000 euros sont nécessaires pour cette première tranche de travaux.

Toujours dans le registre de l’habitat indigne, mais dans un versant plus positif, la Ville vote la cession de 19 immeubles dégradés de son patrimoine à la société publique locale d’aménagement d’intérêt national (SPLA-In) qui porte la rénovation d’une partie de l’habitat dégradé du centre-ville. Ces 19 immeubles sur les 35 qui doivent, à terme, atterrir dans son patrimoine sont destinés à majoritairement accueillir du logement social, après rénovation.

Des panneaux photovoltaïques sur la L2 et une Société d’économie mixte de l’énergie

360 mégawatts par heure. Dans le cadre d’une convention avec la société de la rocade L2, la Ville de Marseille valide un projet d’installation de panneaux solaires sur la partie couverte de cette autoroute, dans le secteur de la Parette (10e). L’énergie générée doit servir à alimenter l’exploitation de cette infrastructure, soit l’éclairage et la ventilation et ainsi “baisser la facture de l’État”. La société privée récupère la gestion de ces aménagements de surface. Le projet, précise la délibération en question, “correspond au souhait de la ville de Marseille de diversifier le mix énergétique local et soutenir une montée en puissance des énergies renouvelables.”

Par ailleurs, dans un autre rapport de ce conseil municipal, on peut lire que “la Ville de Marseille souhaite créer une société d’économie mixte (SEM) pour réaliser des installations de production d’électricité et production de chaleur et de froid à partir d’énergies renouvelables.” “Bois-énergie, géothermie, chaleur de récupération”… avec cette décision, la Ville de Marseille entend obtenir une aide juridique, technique et économique sur ces sujets. Une ambition qui coûte 46 700 euros, auxquels la Banque des territoires doit participer à hauteur de 20 000 euros.

Ramettes, essuie-tout et stylos fournis aux écoliers

D’accord, vous n’avez la tête qu’aux vacances qui se profilent à l’horizon. Mais les vaillants conseillers municipaux, sachez-le, pensent déjà à la future rentrée scolaire. Pour preuve, ils se pencheront avec le rapport n°17 sur la décision de la Ville d’offrir un kit de fournitures aux élèves scolarisés dans les écoles maternelles et primaires municipales. Un investissement d’1,2 million d’euros portant le budget annuel total pour les fournitures à cinq millions pour les finances municipales. Bonne nouvelle, les parents n’auront plus à fournir ramettes de papier comme c’était le cas auparavant, essuie-tout et trousses complètes à leurs têtes brunes et blondes pour leur retour en classe. Mauvaise nouvelle, la date de la rentrée scolaire reste fixée au 4 septembre prochain.

Des terrains pour des mosquées aux oliviers et au Plan d’aou

La Ville de Marseille va céder deux terrains, l’un aux Oliviers (13e) et un second au Plan d’Aou (15e) à des associations cultuelles dans le but d’y installer des mosquées. Aux Oliviers, le terrain bâti de 2045 m² sera vendu pour 320 000 euros. Il comprend des locaux désaffectés. Au Plan d’Aou, l’association porteuse du projet dispose déjà d’une parcelle. “Ayant finalisé les travaux de gros œuvre, l’association s’est rapprochée de la Ville en 2022 afin de solliciter l’acquisition de la seconde partie de cette assiette foncière”, notamment pour y “aménager des espaces extérieurs au futur bâtiment mitoyen”. Soit moins de 100 m² pour une valeur de 77 000 euros. Si Marseille comprend de nombreuses salles de prière, seulement trois “vraies” mosquées, construites à cette seule fin, existent dans la ville.

Des taxis pour les victimes de violences

L’équipe municipale a choisi de s’associer à l’association des victimes d’infractions pénales (AVAD) pour une meilleure prise en charge des victimes de violences intra-familiales. Elle va soumettre au vote des conseillers municipaux, une aide à leur prise en charge, à travers le financement de “bons taxis”.

Ces derniers ont pour objectif de faciliter l’orientation de ces victimes vers les structures compétentes, afin que l’absence d’un moyen de transport ne soit pas un frein à une prise en charge. La mairie va donc passer un marché avec une société de taxis qui sera chargée de conduire, 24h/24 et sept jours sur sept, les personnes victimes de violences vers l’unité médico-judiciaire de la Timone, auprès d’un services de police, d’une structure d’accueil, et de reconduire si nécessaire dans le lieu le plus adapté à leur sécurité.

Un nouveau lac pour le parc de Maison-blanche

Il a été vidé en octobre 2022, à la suite d’importantes fuites. Il faut désormais le remplir. Le lac du parc de Maison-Blanche, dans le 10e arrondissement, attend sa nouvelle vie. Pour ce faire, la mairie doit voter une autorisation de programme pour la restauration de cet ouvrage d’une surface de 3000 m². L’opération, qui comprend études et travaux, s’élèvera à 600 000 euros. “Les techniques à employer doivent s’ancrer dans les savoir-faire vernaculaires des parcs pittoresques, lit-on dans le rapport. Aussi, un marché d’études spécifique est en cours de rédaction pour retenir une modalité de restauration juste, durable, et vertueuse pour l’écosystème du parc et de la ressource en eau.” La municipalité note également la présence d’un platane pluricentenaire qui profitait jusqu’alors de la source d’eau et risque de péricliter si rien n’est fait. Le lac de ce parc qui date du XIXe siècle “constitue à la fois un îlot de fraîcheur pour les usagers et une réserve d’eau pour la faune environnante”.

Cet article vous est offert par Marsactu
Marsactu est un journal local d'investigation indépendant. Nous n'avons pas de propriétaire milliardaire, pas de publicité ni subvention des collectivités locales. Ce sont nos abonné.e.s qui nous financent.

Commentaires

L’abonnement au journal vous permet de rejoindre la communauté Marsactu : créez votre blog, commentez, échanger avec les autres lecteurs. Découvrez nos offres ou connectez-vous si vous êtes déjà abonné.

  1. PierreLP PierreLP

    Il est édifiant de lire le tweet scandaleux de Nicolas Pagnol dans lequel il qualifie de “lopettes” des personnes qu’il croyait ses amis. Ça donne une idée du personnage..

    Signaler
    • Thais Thais

      Définition d’une « lopette » : homme veule sans caractère.

      Qu’est ce qu’il y a d’édifiant et de scandaleux ?

      Arrêtez d’être choqué pour rien ou d’essayer de faire diversion.

      Ce que vous devriez trouver scandaleux, c’est que le maire ait fait pression sur Pagnol, et qu’il veuille passer en régie municipale, un des rares lieux de culture qui fonctionnait correctement à Marseille, et ce par pur dogmatisme…

      Coppola n’arrive pas à recruter pour les musées et à les faire fonctionner correctement, et il va nous faire croire qu’il va y arriver avec la buzine ?

      La majorité municipale s’est mis toute seule dans ce pétrin pour virer Pagnol and co avec le cco et son absence de projet, et essaie maintenant de sauver la face avec la régie municipale.

      Ça ne serait pas avec mes impôts, j’en rigolerais !
      La gauche dans toute sa splendeur, ridicule.

      Signaler
    • Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

      Ce qu’il y a d’édifiant et de scandaleux, c’est qu’une discussion entre adultes utilise des insultes dégradantes. On est là au niveau de la cour de récréation d’une école primaire, alors qu’on devrait être au niveau de la contestation technique du choix d’un prestataire par une commission d’appels d’offres… à laquelle la droite participe.

      Quant à la définition du mot “lopette”, pourquoi occultez-vous la principale, celle que vous indiquez n’étant connue que “par extension” : https://www.cnrtl.fr/definition/lopette ?

      Signaler
    • Thais Thais

      1- Ce n’est pas une discussion mais un tweet.
      2- j’occulte la « définition principale » car je ne sais pas si vous le savez, mais en français un mot peut avoir s’interpréter de plusieurs façons, au sens propre ou au sens figuré.
      3- le terme lopettes s’adressait à des gens de son camp, soyez en rassurés chers amoureux du pm.

      Je comprends que vous l’ayez mauvaise de l’abandon de cet appel d’offres pipoté dès le début, ce n’est pas une raison pour crier au scandale pour un mot bidon dans un tweet, stratégie lfiste dont vous soutenez probablement la cause.

      Dernière chose, preparez-vous à l’avoir très très mauvaise en septembre lorsque benoit et Jean Marc font finalement abandonner l’idée de génie de la régie municipale.

      Signaler
    • Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

      C’est marrant, cette propension de certains, à droite, à supposer que ceux qui s’expriment à gauche font partie de la FI. Déplorable manie de mettre des étiquettes partout.

      Signaler
    • Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

      Vous semblez par ailleurs disposer d’informations de première main sur cet appel d’offres “pipoté” : ce serait bien que vous nous en fassiez profiter – s’il ne s’agit pas de simples ragots inventés par vos soins – car il semble que les élus de droite membres de la commission d’appel d’offres ne s’en soient pas aperçus.

      Signaler
    • Thais Thais

      Si vous saviez…

      Signaler
    • Thais Thais

      On n’est pas lfiste on est forcément de droite !?

      Signaler
  2. Jack Jack

    Madame Chaboche n’étant plus adjointe, Monsieur Méry pouvait l’être . @marsactu : pourquoi est il conseiller spécial ? Fallait il reelire toute la liste des adjoints ? Madame Chaboche a t elle été pénalisée financièrement par le retrait de ses missions? Merci de votre aide à la compréhension

    Signaler
    • Julien Vinzent Julien Vinzent

      Bonjour, comme indiqué dans le résumé, l’exécutif municipal doit être paritaire, un homme ne peut donc remplacer une femme.

      Signaler
  3. Jack Jack

    Ok merci !

    Signaler
  4. Alceste. Alceste.

    La précédente administration munipale s’était dotée d’une déontologue qui a été d’une discrétion absolue, le travail dans l’ombre sans doute,et pourtant il y a eût du grain moulu sur la période concernée.,
    Souhaitons que le nouveau, si par hasard il y avait du grain à moudre,suivant l’expression consacrée, sera plus , comme dire ,plus apparent.

    Signaler
  5. Alceste. Alceste.

    Électeur du 8eme, vous avez tort et raison.
    Vous avez raison ,il est stupide d’apposer un gencod LFI systématiquement aux gens qui se réclament de la Gauche.
    Néanmoins, jusqu’à très récemment, communistes, socialistes ( pas tous mais très peu), verts et autres alliés ont signés et adhèrés au programme LFI sans restrictions et vous avez tort.

    Signaler
    • Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

      En l’espèce, je vous rappelle que la majorité municipale de gauche, à Marseille, s’est construite sans, sinon contre la FI. Par ailleurs, cette étiquette m’était apparemment destinée : simple procès d’intention sans intérêt ni fondement.

      Signaler
  6. Alceste. Alceste.

    Simplement, ces derniers viennent de mesurer ou plutôt de se rendre compte qu’ils étaient dans le même bocal où réside le principal agité du dit contenant . Alors oui maintenant, le sticker LFI peut être ôté, du moins pour certains d’entre eux.

    Signaler
  7. Kitty Kitty

    Lors de ce conseil municipal, les marseillais ont découvert le projet de “super Aqualand” à Luminy. Projet porté par Samia Ghali. Au départ, il s’agissait de réhabiliter la belle piscine de Luminy. Donc un sujet assez banal que se pose de nombreuses municipalités pour tout projet de ce type devant permettre à leurs habitants de profiter d’un équipement sportif. Mais, c’était sans compter sur la Maire adjointe qui, en l’occurrence, a fait très fort : c’est finalement les promoteurs privés qui vont réaliser non pas une piscine comme prévu, mais tout un ensemble d’activités touristiques autour de l’eau (plus de la promotion immobilière visiblement). La raison en est très simple : construire un équipement public comme une piscine ça n’est pas rentable. Donc, on change le projet pour que les investisseurs y trouvent plus que leur compte. Le montage qui se dégage devrait être le suivant : à eux les profits (toutes les recettes touristiques et immobilières) et aux contribuables les pertes (la piscine).
    Sur ce dossier, il y a un autre point tout aussi étonnant, celui du vote favorable des écolo. À ma connaissance, ce projet tel qu’il se dessine coche toutes les cases de ce qu’il ne faut plus faire, en particulier, au moment où Marseille est lauréate du programme européen « Ville neutre en carbone ». Du point de vue environnemental ce projet devrait être un cauchemar sur tous les plans. Artificialisation des sols (combien d’hectares seront utilisés ?), consommation d’eau potentiellement délirante (au point où on en est, pourquoi ne pas y mettre un golf ?), énergie, etc. Bref, il ne peut y avoir projet plus antiécologique. Et au final, pour quel intérêt économique et social ? sans doute quelques emplois saisonniers mal payés et sans perspectives, une gabegie d’argent public (donc nos impôts), le renforcement de l’image d’une ville qui ne croit plus qu’au tourisme de masse (alors que toutes les villes souhaitent s’en détourner) et, évidemment plusieurs dizaines d’hectares qui ne pourront plus être utilisés pour le développement économique de ce qui devait être l’un des grands pôles de développement de Marseille : le technopôle de Luminy (paix à son âme).
    Il y a visiblement de nombreuses zones d’ombre dans ce dossier. Le feuilleton ne fait que commencer et les enquêtes publiques devraient nous permettre de mieux comprendre les enjeux pour les parties prenantes. Pourquoi la municipalité a-t-elle fait ce choix ? Mystère à éclaircir et je suis sûr que nous pourrons compter sur Marsactu pour suivre ce dossier.

    Signaler
  8. Alceste. Alceste.

    Un peu de patience Kitty , Payan et son orchestre n’en sont pas à une contradiction près , une trahison de plus ou un reniement supplémentaire.
    Socialistes et Guérinistes ils les accumulent.
    Je vous disait un peu de patience Kitty , dans 7 ou 8 années, nous aurons un niéme rapport de la Cour Régionale des Comptes qui mettra en excergue le fait que les marchés passés sont trés défavorables à la ville de Marseille ( contreparties ? ,), que la fréquentation à été sur-évaluée et de fait des pénalités seront versées au profit du partenaire privé, que les frais de fonctionnement sont extravaguants, que l’absentéisme est récurent ainsique les arrêts de maladie.
    Ah oui, n’oublions pas les malfaçons.
    Un projet à la marseillaise. Remarquez Kitty, cela ferait un joli poste pour l’ingénieur Rué en tant que patron de FO municipaux.

    Signaler
    • Kitty Kitty

      Merci pour ce commentaire. Le collectif des écoles (qui connait parfaitement ces histoires de PPP) vient de publier une tribune sur ce sujet. Visiblement la mobilisation est en-cours. Restons positifs et ne baissons pas les bras.

      Signaler
  9. petitvelo petitvelo

    Plutôt que d’utiliser les plages municipales comme “test zone JO Paris 2024” en les désertifiant sur 2 semaines en plein été pour que 3 zodiac tournent en rond, en les chargeant de montage, démontage et fêtard pour des “zone de concert plein air festival X ou Y” , … pourquoi ne pas remplacer sur 4 mois ces piscines qui manquent et apprendre au plus grand nombre à nager : proposer des bassins d’apprentissage avec les maitre-nageurs présents en nombre, des lignes de nages classiques, des zones de nage “en eau libre ” … ?

    Signaler

Vous avez un compte ?

Mot de passe oublié ?


Ajouter un compte Facebook ?


Nouveau sur Marsactu ?

S'inscrire