De la porte d’Aix au Racati, des habitantes explorent un quartier accaparé par les hommes
Depuis quelques semaines, l'association Ancrages anime des ateliers autour de la place des femmes dans l'espace public dans le 3e arrondissement de Marseille. Marsactu s'est glissé au sein d'une marche exploratoire, point d'orgue de ce cycle. Un parcours réalisé entre femmes pour observer les obstacles à un partage équitable de la ville et du quartier.
Trois participantes à la marche exploratoire dans un jardin pour enfants à proximité de la gare Saint-Charles. (Image LC)
Ce n’est pas souvent que la petite place de Turenne sert de point de rendez-vous. Nichée entre la Bourse du travail, des bâtiments flambants neufs et les palissades du chantier de la porte d’Aix, elle consiste en une petite esplanade goudronnée où ont été installés quelques jeux d’enfants, des arbres, et quelques bancs et sièges. La place n’a en réalité pas de nom officiel, c’est le petit groupe que nous rejoignons ce matin-là qui lui en a attribué une, d’autorité. “Elle n’a pas de nom, parce qu’elle va disparaître, mais la transformation urbaine dure …”, explique Barbara Perazzo. Pour l’association Ancrages, la chargée de projet mène depuis fin mars des ateliers et désormais des marches exploratoires destinées aux femmes de ce quartier très populaire coincé entre l’autoroute A7 et la gare Saint-Charles et lourdement marqué par des chantiers à rallonge.
L’opération Euroméditerranée transforme Marseille depuis plus de 20 ans à cet endroit. Mais tous les projets n’avancent pas à la même vitesse. Entre déshérence et perpétuels chantiers, la place des femmes, elle, n’a pas vraiment changé.
Le groupe du jour est composé d’une dizaine de personnes dont trois habitantes du quartier, membres de l’association de parents d’élèves Les minots de Saint-Charles – qui a récemment alerté les pouvoirs publics à propos de l’insécurité grandissante aux abords de l’école – et deux étudiantes en architecture. Un de leurs camarades est le seul homme du groupe. “L’idée c’est de relever ce qui ne va pas, et ce qui fait insécurité, rappelle Barbara Perazzo aux marcheuses du jour, qui ont déjà participé à des réunions d’information. On va se demander s’il y a un lien entre sécurité et partage de l’espace entre hommes et femmes.”
“Entendre la parole des femmes”
Si pour l’association Ancrages, la démarche est une première, elle est inspirée d’autres marches exploratoires menées par des femmes à travers le monde, visant à questionner la place laissée aux femmes dans l’espace public (Revoir notre débat “Femmes dans l’espace public : rendez-vous en terre masculine”). “Ce qu’on veut, c’est entendre la parole des femmes, celles qui souvent subissent tous types de violences dans l’espace public et développent des stratégie d’évitement et d’adaptation en se disant : est-ce que je peux aller à cet endroit à toute heure ? Est-ce que je mets des écouteurs pour ne pas être embêtée ?”, détaille Barbara Perazzo.
Armées de bloc-notes, les participantes sont invitées, à chaque étape, à remplir un tableau descriptif du lieu. Elles doivent juger de la qualité des équipements, de la voirie, de la signalétique, l’état de propreté, le fonctionnement des éclairages… Des thématiques mises en correspondance avec leurs conséquences sur la possibilité de “se repérer, se déplacer, s’installer”, “d’entendre, être entendu” et enfin elles peuvent proposer leur regard sur le partage de l’espace entre hommes et femmes à cet endroit.
“Il n’y a que des hommes”
“Cette colline, aujourd’hui elle est plutôt occupée par des hommes seuls que par des mères avec leurs enfants”, nuance Amélia, qui fait la présentation. “Attention quand on parle des femmes, il y a les mères, oui, mais pas seulement, souligne Barbara. Ce qu’on remarque ici, c’est que les hommes s’installent, et les femmes traversent”.
Djamila, habitante du quartier regarde autour d’elle avec l’œil sérieux. “Sur chaque banc, il n’y a que des hommes. D’être posée à observer je m’en rends compte, s’exclame-t-elle. Du coup, on se donne pas le droit de s’asseoir à côté”. Nadia, qui participe au groupe par intérêt pour les questions de mixité, prolonge la discussion : “est-ce qu’ils ne sont pas là parce qu’ils n’ont pas d’autre endroit convivial où aller ?” –“Mais vous, est-ce que vous vous installeriez seule ici ?”, relance Barbara. “Ça me viendrait pas à l’idée, à moins d’être fatiguée, lâche Anissa, qui vit dans la cité du Racati à quelques minutes de là. C’est bruyant, ce n’est pas agréable !”. Sur sa fiche, son amie Hinda note qu’il faudrait ajouter des arbres pour rendre le lieu plus convivial.
“Des questions que je ne me posais pas”
Pour l’étape suivante, direction la place Marceau, via la rue Camille-Pelletan. “Moi je suis née ici, à Camille-Pelletan, confie Djamila. Mais je ne passe jamais par là. Mes enfants ne connaissent pas le quartier, je les emmène ailleurs, au parc Borély, à la plage…”.
La jeune femme a l’habitude de traverser pour éviter une terrasse toujours remplie d’hommes, ce qui crée un malaise. “J’ai entendu parler de ces marches par l’association des Minots, précise Djamila. En allant à la première réunion, ça m’a posé la question que je me posais pas, celle de la femme. Je réalise que je m’interdis beaucoup de chose à cause des regards. Je suis née là, je ne me suis jamais fait agresser, et pourtant…”
“La prochaine fois, on ira s’y installer !”, promet Barbara Perazzo. Deux autres marches doivent avoir lieu dans les semaines qui suivent, avec un parcours légèrement remanié à chaque fois, pour approfondir et observer les différences en fonction des horaires notamment. La dernière se tiendra en début de soirée.
Piétonne et femme à la fois
Après la place Marceau, le groupe accélère jusqu’à la passerelle de l’autoroute A7, lieu qui prête très peu à la détente, mais que les habitantes ont l’habitude de traverser sans réfléchir. À l’angle avec la rue du Racati, l’animatrice de la marche tente de questionner leurs habitudes. “La taille des trottoirs est très étroite, il y a du bruit, des terrains de jeu qui sont fermés la plupart du temps, il n’y a pas de présence humaine… Ce n’est pas très rassurant !”.
À ce croisement, une minuscule placette n’accueille que des pigeons. “Il y avait des bancs avant mais ils ont été enlevés, parce que les gens venaient pour boire”, se souvient Hinda, qui ne voit pas bien pourquoi elle s’attarderait ici. Comme les deux autres habitantes du groupe, elle appréhende le quartier comme un lieu à traverser pour aller faire des courses, récupérer les enfants à l’école, mais surtout pas comme un lieu à vivre. “On a des stratégies d’adaptation, on ne s’en rend même plus compte. Avec une poussette, ici c’est le cauchemar. Le cauchemar”, appuie-t-elle.
Et quand on lui demande si les stratégies qu’elle évoque relèvent davantage du fait d’être une femme ou d’être piétonne, elle répond du tac-au-tac : “en tant que piétonne, en tant que femme, en tant que maman, en tant que tout !” Quelques mètres plus loin, Barbara Perazzo photographie une voiture en train de se garer sans prendre garde aux marcheuses, et en bouchant complètement le trottoir.
Une première étape pour le diagnostic
Le groupe remonte finalement la rue du Racati pour rejoindre le local de l’association de parents d’élèves situé dans la cité du même nom. Sans surprise, pour y accéder il n’y a qu’un mince trottoir cerné de voitures. Les marcheuses relèvent plusieurs coins ayant servi d’urinoir sauvage, des bris de verres, des détritus…
Après cette première marche, on partage les impressions dans le petit local aux murs orange. “Se positionner en observateur, c’est un autre regard. Ça m’a un peu déstabilisée”, confie Hinda. “C’est pour cela qu’on parle de marches exploratoires et sensibles, analyse Barbara Perazzo. On est dans un monde de sensation, à partir de la vue, des odeurs, des bruits. On procède par étapes, comme pour la mixité, ce sont des moments dont on a besoin pour libérer la parole”.
Attrapant les conversations à la volée, deux mères d’élèves présentes dans le local prennent part à la discussion. “Avant, les femmes restaient à la maison et les hommes allaient dehors, il y en a pour qui c’est resté comme ça… Mais celles qui n’osent pas s’installer à une terrasse, c’est qu’elles ont des complexes, c’est tout !”, tance une énergique quadragénaire.
“Se promener seule sans but, oui, mais…”
Est-ce seulement une impression ? Après le départ du seul participant masculin, les langues se délient un peu plus sur les raisons du malaise. On raconte les agressions, plus ou moins graves, dont on a été victime ou témoin et les pratiques que l’on s’autorise ou que l’on s’interdit. “Se promener seule, sans but, je le fais tout le temps, témoigne Marina, qui travaille pour Ancrages. Mais je ne m’arrête jamais, et j’ai toujours mes écouteurs”. “Moi, il y a cet endroit devant le travail de mon mari où il ne veut pas que je vienne, et moi je n’aime pas y aller. Alors on se retrouve un peu plus loin. Pourtant, sortir tard le soir, porter des mini-shorts, pas de problème ! Mais là, je ne sais pas, peut-être parce qu’il n’y a que des hommes, je ne veux pas y aller”, confie à son tour une membre de l’association de parents d’élèves.
Au terme des trois marches exploratoires, les observations recueillies seront synthétisées et transmises aux services concernés de la Ville de Marseille sous la forme d’un cahier des charges. Une marche de restitution aura aussi lieu en présence de décideurs locaux et acteurs du quartier et un comité de suivi sera monté pour suivre la prise en compte des recommandations. “L’idée c’est que les personnes qui ont fait la marche s’en emparent et puissent elles-mêmes être en dialogue avec les services de la Ville. On apporte les outils pour faire en sorte de ne pas rester dans la plainte, et de formuler des propositions”, développe Barbara Perazzo. Un peu plus de place pour la parole des femmes dans un quartier abîmé.
Commentaires
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Dans un quartier qui subit actuellement une métamorphose déroutante à tous niveaux, un traumatisme urbain qui dure depuis bien plus de vingt ans, la relation des habitant.e.s aux espaces traversés peut-elle être explorée uniquement par le prisme de la mixité ? Voilà qui est certes passionnant, mais interroge-t-on la mixité à Saint-Giniez ou au Roucas (bien) Blanc ? Et qu’est-ce qui est effleuré de la mixité sociale chez les uns comme chez les autres ? Le débat sur la mixité dans l’espace public prend toujours un tour curieux lorsqu’on ne le fait que chez des populations socialement fragiles, dont on questionne les pratiques culturelles de façon péremptoire ou surplombante (trop d’hommes/que des hommes/que pour les hommes) mais surtout non scientifique (on interroge le ressenti sans faire d’observations statistiques). Ça me rappelle le scandale orchestré à La Chapelle (à Paris) ou ce bar en banlieue parisienne, où l’interrogation sur la mixité prend un tour raciste assumé et où sont pointées des habitudes qu’on assigne à des catégories raciales ou confessionnelles. Et où l’on passe sous silence les causes réelles de la misère, les populations maltraitées ou abandonnées par l’état et les pouvoirs publics. Rien dans cet article ne dit que pendant quarante ans, la France a fait venir des hommes seuls d’Afrique du Nord pour travailler sur les chantiers les plus harassants et les plus ingrats, et que beaucoup d’entre eux ont pris aussi l’habitude de se rassembler dans des cafés et autres lieux de sociabilité à l’extérieur, pour échanger, se rencontrer, et pour rendre les traitements infligés au travail et pendant la retraite à peu près supportable. Que rien ne soit dit de cette histoire qui a façonné une grandes parties des pratiques de ce quartier depuis les années 60 est une marque soit de grande ignorance, soit de grande perversité. De même qu’il est inadmissible de dire que que quand on traverse une place remplie d’hommes, la plupart d’entree eux attendent d’être providentiellement embauchés sur des gâches pour la journée, souvent de façon illégale, tant les conditions de vie sont précaires. Et effectivement, peu de femmes étant employées à faire les routes ou à construire ces magnifiques immeubles d’Euromed (je me demande comment est interprétée la non-mixité sur les chantiers d’Euromed par cette association, d’ailleurs), elles n’occupent pas les bars et les terrasses où les travailleurs se rassemblent. Ces espaces ne sont pas “accaparés” par des hommes, personne n’est venu dire “ici les femmes ne passeront pas”, je ne l’ai vu écrit nulle part, ma mère et d’autres dames du quartier que je connais le traversent souvent, de jour comme de nuit, sans ressentir aucune hostilité. Et il y a moins d’hommes assemblés ici dans l’espoir de s’accaparer un territoire qu’au cercle des nageurs, beaucoup moins. Heureusement que les habitantes pointent, elles, ce qui rend ce quartier hostile : l’incohérence urbaine, l’absence d’arbres et de lieux apaisants, de toilettes publiques, toutes les difficultés liées aux usages piétonniers (on pourrait ajouter l’accessibilité pour les handicapés) … mais curieusement, ce qu’on vient questionner et culpabiliser ici ce sont des hommes qui “s’accaparent” l’espace public !
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Bonjour, ce genre de marche a lieu dans toutes sortes de quartier, et en l’occurrence l’association Ancrages y a été orientée par rapport aux chantiers en cours. Le regard des femmes est un des regards qui permet d’analyser la ville, particulièrement pertinent parce qu’elles y sont, de façon générale, plus vulnérables pour mille raisons. J’entends vos inquiétudes mais je ne pense pas qu’elles soient justifiées ici, d’autant plus quand on connaît le travail de l’association Ancrages.
Je n’ai pas raconté cette étape, j’aurais peut être du, mais à la porte d’Aix, une des membres de l’association Ancrages a pris le temps d’expliquer des bouts d’histoire du quartier, et notamment celle des chibanis. Personne ne jette la pierre, ne stigmatise, mais le constat est là : ici comme ailleurs les femmes n’osent pas s’arrêter, ne l’envisagent même pas. Et sans ce genre d’expérience , les blocages personnels et structurels ne peuvent pas être désamorcés.
Quant à une marche exploratoire au Roucas, il y aurait peut-être un obstacle (qui a certainement des biais sociaux et de genre à explorer) : on s’y déplace en voiture. Cordialement
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Le mot “accaparé” n’apparaît d’ailleurs jamais dans le corps de texte. Attention aux titres (trop) accrocheurs…
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Bonjour, et merci pour cette précision concernant le préambule de l’association Ancrage. Travaillant dans ce quartier depuis 20 ans et y ayant habité une dizaine d’années, je trouve inquiétant qu’on décrive les pratiques de ses habitant.e.s et usagers sans interroger un seul instant de les causes et origines autrement que par le prisme de la mixité. Encore une fois c’est une grille de lecture possible, mais absolument pas efficiente, et encore moins exhaustive sur les notions de sécurité, et même sur les questions de sécurité liées à la mixité. Etablir un diagnostic est une chose, mais dire que c’est “l’accaparement” d’un espace par des hommes qui est responsable du sentiment de sécurité, c’est une autre responsabilité. Pour moi, c’est rendre coupable le doigt qui montre le nuage en cas de la pluie. J’entends parfaitement ce que vous dites sur le sentiment de sécurité des femmes. Sur la porte d’Aix, sous mes fenêtres, avant que les pelouses ne soient rasées, des femmes avec leurs enfants s’arrêtaient, s’asseyaient à toute heure du jour, des femmes ensemble aussi venaient discuter, et même des amoureux s’embrassaient, tout ce monde venait prendre le frais parfois jusqu’à tard le soir au moment du Ramadan. Et l’on sentait que la seule présence d’un endroit pour s’asseoir où les enfants puissent jouer, où il y ait un peu d’ombre et un peu de repos possible, que cette unique havre dans le quartier était prisé par tou.te.s les habitant.e.s. Preuve que lorsque l’on donne accès au minimum vital pour que la ville ne soit pas un enfer où l’on passe en courant, tout le monde en profite … les femmes aussi ! Mais bref, la pelouse a disparu l’an dernier, laissant place à un dallage “minéral” et un alignement de platanes plus rectiligne qu’un bataillon d’infanterie. Et l’on y passe en courant comme dans la moitié des places “minérales” de cette ville, soumises en hiver aux tempêtes de Mistral et véritables rôtissoires en été. Quant à la parole et au commentaire des femmes, ils sont effectivement essentiels et présentent une vision de la ville dont tout le monde pourrait profiter. Mais on a l’impression qu’elle est ici guidée et instrumentalisée pour dénoncer un fait, regardé dans son essence “genrée”, et duquel on évacue toute explication historique ou économique. Désolé, mais la présence masculine au PMU ou à l’hippodrome a d’autres explications que le simple accaparement d’un espace par des hommes. Et il en va de même ici. Enfin, c’est pour moi une caractéristique importante des plans de rénovations en cours que d’accuser les habitant.e.s de toutes sortes de tares, et d’incriminer leurs pratiques dans le sentiment d’insécurité (accaparement, occupation, etc…) afin de s’en débarrasser. Quand ce sentiment relève aussi -surtout- de la responsabilité municipale, c’est même plutôt dirigé comme explication. Et quand on apprend en fin d’article qu’on “apporte des outils” dans “dialogue au service de la Ville”. Il faut vraiment faire preuve d’un angélisme invincible pour ne pas comprendre ce que vont en faire lesdits “services”. Là où j’habite actuellement, les Réformés, beaucoup de gens se plaignent “d’épaves avinées” qui errent sur tous les trottoirs, abribus et autres fontaines du quartier. San jamais préciser que la plupart sont des malades mentaux que plus aucune institution ne peut prendre en charge au quotidien comme c’était pourtant le cas depuis la guerre. Et au lieu de considérer l’abandon total et la souffrance qui accable ces personnes, on les accuse de répandre un sentiment d’insécurité. Un grand classique dans le traitement des problèmes de cette ville. Enfin je ne citai pas que le Roucas (bien) Blanc, je parlais aussi de Saint-Giniez, mais sachez qu’il y a plein de gens à pied au Roucas, entre 5h45 et 7h00 le matin, ce sont les “gens de maison”. Quelle est leur sentiment de sécurité à eux, quand la plupart sont payés au black et n’auront ni retraite, ni chômage, ni vacances pour leurs enfants ? Qui est responsable de cette sécurité-là ?
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Pourquoi diable vouloir à tout prix expliquer, relativiser, comparer, amoindrir… Et pourquoi nier que pour un pan de la société, les femmes sont considérées comme inférieures. Ne pas faire de généralités trop simplificatrices, mais ne pas se voiler la face (…).
Mais plus généralement, la ville n’est pas faite pour les femmes, il y a là un chantier important et riche. D’autant qu’en travaillant cette question, on ne va pas seulement s’attaquer à une discrimination, mais inventer un espace public plus convivial, partagé. Merci aux personnes (femmes et hommes) qui s’attaquent au sujet, dans le quartier qu’elles habitent.
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Malheureusement ce pan de la société est assez répandu et multi-facettes si on en croit les statistiques de (non) féminisation des assemblées politiques, conseils d’administration et autres.
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Je ne vois pas le fond de votre commentaire sur certains points . Quel problème voyez vous concernant la mixité au Roucas, avec un jeu de mot bien vaseux au passage d’ailleurs, La mixité Femmes/Hommes ne pose pas de problèmes, comme ailleurs dans Marseille dans la très grande majorité des cas . Si vous parlez de mixité économique , c’est un autre débat. Précision je ne réside pas au Roucas.
Concernant les incohérences urbaines , elles sont inhérentes à Marseille et si vous me trouvez foule de toilettes publiques ici ou là , je vous remercie de bien vouloir m’en indiquer les lieux, si j’ose dire et ce n’est pas le propre du 3e.De même concernant l’accessibilité.
J’espère que aurez noté que cette démarche est menée par des femme dont certaines sont du dit arrondissement et non pas par des sociologue en tailleur CHANEL et escarpins GUCCI .Je suppose quelles connaissent aussi un peu le sujet quelles abordent car visiblement le vivant au quotidien visiblement. Mais un témoignage ne fait pas Loi.
En revanche il y a aussi des faits et des pratiques qui existent concernant la non mixité dans cette partie de Marseille , sûrement pas généralisés mais pour lesquels il est inutile de se voiler la face et cela ne sert vraiment .De plus il est inutile de remonter au débarquement de Sidi Ferruch en 1830 et vers qui je n’ai aucune affection particulière, au contraire., pour expliquer ceci ou cela.Nous sombrons ici aussi dans le cliché.
En parlant de cliché , essayer d’éviter aussi celui concernant le CNM, il y a des gens très bien et la même proportion d’imbéciles comme ailleurs . Et je ne suis pas membre du Cercle , petite précision.
Cette partie de Marseille est en difficultés , la mairie y apporte chaque matin sa pierre malheureusement , mais par pitié évitez les bons d’un côté et les mauvais de l’autre. C’est un peu plus compliqué.
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Absolument, aussi simpliste me paraît l’explication du sentiment d’insécurité des femmes par la seule “sur-représentation” de la présence masculine. Surtout quand la sécurité est une compétence municipale … Quant à la présence des chibanis et le passage d’employeurs illégaux (pour des travaux au Roucas Blanc ?), ils ne remontent pas à Sidi Ferruch, et sont toujours en activité. Quant à la mixité, c’est aussi un peu plus complexe qu’un problème de représentation dans l’espace public. Quant à l’abandon des services de la Ville, il est effectivement nettement plus sensible dans les quartiers populaires qu’à Saint-Giniez. Par contre que voulez-vous dire ici : “il y a aussi des faits et des pratiques qui existent concernant la non mixité dans cette partie de Marseille , sûrement pas généralisés mais pour lesquels il est inutile de se voiler la face”, pouvez-vous être plus explicite ?
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Il n’est en effet pas nécessaire d’aller chercher des explications du côté de l’immigration masculine pour constater que la ville est depuis toujours faite par des hommes pour les hommes.
C’est devenu récemment un sujet de préoccupation pour les urbanistes, ou du moins pour certain•e•s urbanistes, pas seulement en France, et pas seulement dans les quartiers populaires : https://www.demainlaville.com/femmes-ville-audrey-noeltner/. Et la question de l’égalité des genres en ville commence à se faire une place dans la formation des architectes et des urbanistes : https://www.lemonde.fr/campus/article/2018/10/16/dans-les-ecoles-d-architecture-la-parite-en-construction_5369851_4401467.html.
Merci pour ces témoignages ancrés dans la pratique quotidienne du quartier par ses habitantes.
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Espérons que ces marches exploratoires débouchent sur un démarche municipale concrète,ourdie de bon sens…Très bon article de Lisa castelly, merci.
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Des bancs, des fontaines, des jardins d’enfants, de larges trottoirs sans voitures, sans motos, sans trottinettes, des pistes cyclables et trottinettables, des wc publics, des arbres, des espaces verts, des terrasses, des zones piétonnes et des zones 30 km/h, une police de proximité, des parkings relais, des bus électriques, des rues propres, etc. la ville qui se transforme en commençant par le Canet, le Merlan, saint Henri et la Capelette, puis on aperçoit des dames qui papotent tranquilles aux terrasses des cafés, les commerces qui reviennent rue de Rome, et rue Vacon… et après on se réveille
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Le rêve, serpent traître éclos dans le duvet,
Roule autour de mes bras une flatteuse entrave,
Sur mes lèvres distille un philtre dans sa bave,
Et m’amuse aux couleurs changeantes qu’il revêt.
Sully Prudhomme
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bravo ! le réveil est dur , le demeurera encore longtemps , et demain ne sera encore pas enchanteur ….
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Merci pour cet article Lisa, mais une petite remarque quand même concernant le Roucas : “on s’y déplace en voiture” comme vous dites certes, mais je peux vous dire qu’en tant qu’adepte de la dérive urbaine, j’ai découvert que le Roucas était sillonné de beaucoup de traverses et autres escaliers inaccessibles aux 4 roues, qui en font un terrain d’exploration intéressant et agréable, même s’il ressemble à un désert humain 🙂
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