Crèches, écoles, cantine : les parents marseillais demandent du rab'

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le 21 Juin 2010
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Crèches, écoles, cantine : les parents marseillais demandent du rab'
Crèches, écoles, cantine : les parents marseillais demandent du rab'

Crèches, écoles, cantine : les parents marseillais demandent du rab'

Dans les rangs plutôt grisonnants du conseil municipal de Marseille, l’avenir des minots a transformé la séance de lundi matin en interro pour la majorité UMP. Samia Ghali, maire PS du 15e/16e arrondissement, lance la première colle : « Il y a quelques semaines, la première préoccupation qui était ressortie des travaux menés pour les 40 ans du magazine Elle était la garde des enfants« . Problème à Marseille : « certains enfants qui ont 3 ans dans l’année civile ne sont pas admis à la maternelle faute de places. Vers où se tourner ? Nulle part, car à côté le système des crèches est surchargé. C’est le serpent qui se mord la queue« , résume l’élue.

Calé dans son fauteuil de maire, Jean-Claude Gaudin égrène les chiffres des crèches marseillaises : 10 000 places tous modes de gardes confondus, dont 2291 nouvelles depuis 1995… « Alors quand j’entend qu’il n’y a pas de place, cela me fait bondir« , conclut-il. Sauf que Samia Ghali insiste sur les écoles : « mon fils a 3 ans et la directrice dit qu’il n’y a plus de place. »

Sur le trottoir

L’interro tourne à la baston de cour de récré : « je n’accepterais pas ce genre de provocation, nous n’avons jamais laissé un seul enfant sur le trottoir. Vous dites des mensonges« , explose le maire. Patrick Mennucci, maire (PS) des 1er/7e arrondissements s’en mêle : « en ce qui concerne mon secteur, nous avons fait passer à (l’adjointe à l’éducation) Danielle Casanova une liste de 200 enfants sur le carreau. Ne me dites pas que vous n’avez pas l’info ! »

Réponse de l’intéressée : « nous avons décidé de construire 3 écoles qui ouvriront à la rentrée 2010 soit 500 places supplémentaires. » Mais les petits du 1er arrondissement devrons partager avec leurs camarades des 4e et 5e, remarque Patrick Mennucci. A quand un inventaire exhaustif des places, des demandes, des affectations, des constructions ?

Deux pages pour 140 millions d’euros

En attendant, les élus d’opposition passent au plat de résistance : demander plus de transparence concernant le renouvellement du contrat concernant les cantines scolaires, un service assuré par Sodexho et Avenance. Enveloppe du marché : 140 millions d’euros sur 7 ans… « Nous vous demandions de faire un audit complet, technique et financier des prestataires actuels afin de calculer, entre autres, quelles sont réellement leurs marges. Nous vous demandions aussi, afin de mieux rédiger le cahier des charges, de mettre en place un comité d’usagers et d’élus », rappelle Aline Marrone-Levonian (DVG). Qui note que l’information qui leur est fournie tient en deux pages. « Nous voilà devant le fait accompli, on nous demande de signer les yeux fermés », résume Sébastien Barles.

Voilà qui rappelle curieusement les débats houleux de la semaine dernière sur le manque de limpidité concernant le service de l’eau. Marion Honde défend d’ailleurs pour le groupe communiste l’idée du retour en régie. Des cantines confiées au public ? Pour Jean-Claude Gaudin, comme pour l’eau, c’est niet : « même si à Nice Christian Estrosi souhaite revenir en régie, je ne le ferais pas. C’est impossible, nous n’avons pas les moyens financiers, il nous faudrait plus de personnel à tous les échelons. Nous ne reviendrons pas en arrière. » A-t-il des éléments que ses collègues n’auraient pas ? En tout cas, il s’engage à prendre en compte « suggestions, propositions, contrôles supplémentaires ».

Avant de détailler par le menu les actions menées dans les cantines marseillaises (des selfs expérimentaux à la prise en compte des enfants victimes d’allergie), Danielle Casanova assène que « nous servons 45 000 repas par jour. Soit 6 millions par an. Sans aucun incident alimentaire« .

« On ne va pas s’arrêter »

Quand au collectif « Sauvons la cantine », dont quelques membres manifestaient devant l’hémicycle, « il n’a pas été reçu car il n’a aucune représentativité, ce n’est même pas une association. « On ne va pas créer une association de parents d’élèves à côté de celles qui existent. Si on commence à se compter il n’y aura plus de mouvement citoyens. Mais je rappelle que 900 personnes ont signé la pétition. Elles ne doivent même pas avoir autant d’adhérents… Il y a d’ailleurs des parents d’élèves de la FCPE qui sont membres de notre collectif. Idem avec les contacts que nous avons eu avec la PEEP : on ne nous dit jamais « on ne vous suit pas »», réagit Laurence Gervais, l’une des membres.

Sauf que les fédérations de parents d’élèves sont des machines bien plus lentes à bouger. « Il aurait fallu commencer il y a 3 ou 4 ans. Mais ce n’est pas parce qu’il y a eu ce vote qu’on va s’arrêter. Il y a la question de l’encadrement, du règlement intérieur. Ce sera le prochain combat pour la rentrée. » Mais le découragement n’est pas loin : « nos attentes sont relayées. Le problème c’est que l’on a toujours la même réponse. On nous dit que Marseille est exemplaire et on nous répond toujours à côté de la plaque. » Les conseillers municipaux doivent se sentir moins seuls.

Un lien Casanova/Mennucci : le duel n’est pas nouveau

Un lien Pour les motivés, l’intégralité du conseil en vidéo

Un lien Le blog du collectif « Changeons la cantine »

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