Covid-19 : les données des marins-pompiers restent bloquées dans les tuyaux

Décryptage
le 15 Jan 2021
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Depuis plusieurs mois, les marins-pompiers de Marseille traquent les traces du coronavirus dans les eaux usées de la ville. Un dispositif qui fournit une quantité importante d'informations précises sur la diffusion du virus par quartiers. Mais les résultats obtenus ne mènent que rarement à une réaction rapide des autorités, et notamment des services de l'État.

Depuis des mois, les marins-pompiers effectuent des prélèvements dans les égouts de Marseille pour mesurer la présence du virus. (Photo : BMPM-Julien Sionneau)
Depuis des mois, les marins-pompiers effectuent des prélèvements dans les égouts de Marseille pour mesurer la présence du virus. (Photo : BMPM-Julien Sionneau)

Depuis des mois, les marins-pompiers effectuent des prélèvements dans les égouts de Marseille pour mesurer la présence du virus. (Photo : BMPM-Julien Sionneau)

“On ouvre les bouches d’égout, on prend l’eau et ensuite, on la teste !”. Le procédé décrit par Alexandre Lacoste est d’une simplicité presque enfantine. Ingénieur, il dirige le Comete (pour Covid Marseille environnemental testing expertise) du bataillon des marins-pompiers (BMP). Depuis plus de six mois, ces militaires récupèrent via les services d’assainissement de la […]
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Commentaires

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  1. raph2110 raph2110

    Pour ce qui est de l’Etat à ce stade de bêtise et d’irresponsabilité ça devient criminel. On nous dira ensuite qu’il n’y a pas de guéguerre (d’égo et de pouvoir) entre Marseille et Paris !

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  2. petitvelo petitvelo

    On peut comprendre qu’il est délicat de régler un fonctionnement national , régional ou même métropolitain sur l’exception culturelle du bataillon marseillais … pour autant le système pérenne unifié au niveau national pourra être mis en place l’an prochain pour anticiper la COVID – 22 ou la SRAS COV 3

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  3. Tarama Tarama

    Que faire ensuite (avec les moyens disponibles) une fois qu’une zone a été identifiée ? L’article et les personnes qui s’y expriment y répondent très peu.

    La “méthode coréenne”, vantée par un intervenant, est extrêmement intrusive. Veut-on, en plus d’avoir un mouchard dans son téléphone, qu’il soit relié aux analyses de l’évacuation de ses WC ? Est-on prêts à des confinements stricts (= interdiction de sortie) par quartiers sur la base de relevés dans les eaux usées ?

    De même, il est nécessaire d’avoir des protocoles unifiés pour que le thermomètre donne la même température partout. C’est la base.
    Sinon on se retrouve, avec en plus des vagues de covid, des vagues de “Marseille bashing” (on en a eu la deuxième la semaine dernière) parce que forcément, quand on cherche plus, on trouve plus.

    Une vision purement technicienne (par des personnes qui se pensent à la “guerre”, qui sont celles qui ont été interrogées dans cet article) ne suffit pas.

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    • Violette Artaud Violette Artaud

      Bonjour,
      Ce n’est peut-être pas assez développé dans l’article. Mais les personnes qui soutiennent ce dispositif imaginent par exemple pouvoir organiser dans les zones à risque des campagnes de tests ou de prévention aux gestes barrières renforcées. Ceci dans les lieux très fréquentés comme les supermarchés ou les écoles. Certaines d’entre elles estiment par ailleurs qu’il est plus efficace de demander des efforts importants à la population à un instant T plutôt que de manière continue. Voilà pour le petit complément d’information. Bien à vous

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    • Jacques89 Jacques89

      C’est un choix Tamara. Veut-on continuer à avoir un taux de mortalité au moins 8 fois supérieur à celui des pays qui testent, isolent, traitent ; ou multiplier les mesures qui ne servent à rien pour nous faire croire que nos libertés sont protégées… tout en les réduisant ?

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  4. P38 P38

    Les équipes parisiennes qui ont publié les premiers travaux sur le sujet (mesures lors du 1er confinement) procèdent à des prélèvements dans les stations d’épurations, selon un protocole très précis.
    Les maris-pompiers sont assez peu diserts sur leur façon de procéder sur les prélèvements. On peut imaginer que leurs prélèvement, opérés dans les égouts, sont davantage susceptibles d’être influencés par des variations locales difficiles à retracer, ce qui rendrait les mesures moins fiables.
    Ceci explique peut-être la méfiance des autres acteurs nationaux.

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  5. Kitty Kitty

    Au moment où on a la confirmation que la vaccination ne pourra donner de réels effets qu’à partir du deuxième semestre de cette année (c’est le scénario le plus optimiste), il est sidérant de constater que l’État continue à n’envisager aucune solution complémentaire. La stratégie “Tester, Isoler, Diagnostiquer, Traiter” a pourtant donné certains résultats lorsqu’elle est bien faite (cf le TDB journalier de l’IHU) et se trouve renforcée par le travail des marins pompiers. Pourquoi l’État ne s’inspire t-il pas de ce que fait ce binôme : Marins pompiers – IHU pour mettre en place une stratégie d’intervention ultra précoce qui permettrait d’une part de limiter l’extension de foyers épidémiques (cf les bons résultats obtenus récemment sur le variant anglais) et d’autre part une prise en charge ultra rapide des patients au moment où il est encore possible de bloquer les conséquences inflammatoires du virus.
    C’est dur de ne pas être complotiste devant ce qui apparait de plus en plus comme une erreur stratégique majeure.

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    • Kitty Kitty

      Sans doute, mais comme ils ne sont pas en capacité de tester-diagnostiquer-soigner, cette information n’a qu’une utilité limitée. Ce qui fait l’originalité de la situation marseillaise c’est le binôme MP-IHU. C’est ça qu’il faut déployer en France en attendant que la stratégie vaccinale commence à faire son effet.

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    • P38 P38

      @ Kitty,
      Ce qui fait l’originalité de la situation marseillaise, c’est le fait
      – qu’on ne sache pas comment les prélèvement son effectués (quantité, moment de la journée, durée du prélèvement, mélanges, etc.). Ce n’est pas parce qu’on fait une mesure que cela en fait forcément une donnée exploitable (j’ai un thermomètre sur ma terrasse, mais je ne l’utilise pas pour étudier le climat)
      – que les données chiffrées ne soient pas publiques.

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  6. Alceste. Alceste.

    Oui sans doute, mais un léger détail,un IHU c’est 150 millions d’euros pièce et en sus il faut des clones de Raoult et comme ce dernier se pense unique,dur ,dur d’en avoir deux

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    • Kitty Kitty

      Quand on voit les Mds d’euros investit dans le développement des vaccins, 150 M€ ça ne parait pas démesurer non ?

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  7. jasmin jasmin

    C’est très bien tout ça, mais si on vaccine toute la population, en l’espace de quelques mois, on n’a même plus besoin d’envoyer les marins-pompiers faire des relevés des eaux usées au lieu de s’occuper des urgences, non? Il est peut être urgent de laisser tomber ce projet qui va couter la peau du … au contribuable, pour … rien si les gens sont vaccinés et que le virus s’éteint du coup?

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  8. Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

    Je relève que plusieurs commentateurs mettent l’accent sur la stratégie “tester – isoler – traiter”. Très bien. J’arrive à suivre sur la partie “tester – isoler”, pas sur la partie “traiter” : tant qu’il n’y aura pas de traitement contre le covid-19, ce sera un peu compliqué de le mettre en oeuvre.

    En revanche, les mesures réalisées par les pompiers devraient permettre de cibler les tests. Je vois aujourd’hui des tas de gens aller se faire tester au petit bonheur la chance, parfois plusieurs fois consécutivement, sans autre motif que le besoin de se rassurer : le rapport coût – bénéfice d’une démarche uniquement basée sur des choix individuels est probablement très médiocre. On ne sait pas si les personnes qui devraient légitimement se faire tester le font, et on ne sait pas plus si les personnes qui se font tester fréquemment (au prix de 35 à 70 € par test PCR, tout de même, pris en charge par la Sécu, donc par tout le monde, avec un taux de faux négatifs de 20 % à 40 %) ont de vraies raisons de le faire.

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    • P38 P38

      Le problème est qu’il n’y a aucun travail scientifique sérieux qui montrerait que les mesures telles que pratiquées par les pompiers (prélèvement très localisé à un instant donné) constituent des données fiables pour avoir un aperçu de la circulation du virus.
      A ma connaissance, les seuls travaux sérieux consistent en des prélèvements en station d’épuration, puis concentration de l’échantillon, puis analysé. De nombreuses équipes travaillent comme cela, et cela a l’air très pertinent.
      Personne ne veut procéder comme cela à Marseille. Cela explique probablement la défiance des réseaux nationaux vis-à-vis des mesures de nos maris-pompiers (qui pensaient bien faire)

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